De mère française et de père iranien, Delphine Minoui a fait de cette double culture une richesse. Très tôt ouverte à la littérature et à l’actualité du monde, elle choisit la voie du journalisme, d’abord en radio, à France Inter puis France Info avant de rejoindre la presse écrite, intégrant la rédaction du Figaro. Mais le souhait de Delphine Minoui est d’être au cœur de cette actualité. Elle devient ainsi reporter, passant une grande partie de son temps dans les zones de conflits et de turbulences. L’Iran, le Liban, la Syrie, la Turquie, elle est aujourd’hui l’une des spécialistes reconnues du monde arabe. En 2006, son travail de journaliste est récompensé par le prix Albert Londres. Parallèlement, outre la presse nationale, Delphine Minoui raconte le monde dans des reportages mais diverses publications, qu’il s’agisse de témoignages, d’essais ou de romans.

« Les pintades de Téhéran », « L’alphabet du silence », « Tripoliwood » ou « Je vous écris de Téhéran » ont été des succès de librairie désormais disponibles en plusieurs langues.

Des livres de Delphine Minoui se dégagent deux éléments essentiels qui peuvent apparaitre terriblement banals dans nos pays épargnés par la guerre mais qui ont tellement de poids quand survient le pire : Au cœur des évènements les plus sombres se révèle toujours un espoir et c’est par la résistance que l’on peut se construire un avenir.

L’espoir et la résistance, c’est ce qui résume d’ailleurs la vie de Zahra, la jeune héroïne iranienne imaginée par Delphine Minoui, dans ce nouveau roman « Badjens », que l’on pourrait traduire par espiègle, rebelle, extravertie.

A Chiraz, en Iran, en cet automne 2022, Zahra, surnommée donc Badjens se retrouve un peu par hasard au cœur d’une manifestation où la jeunesse se rebelle et dans un geste à la fois de désespérance et d’euphorie, elle jette son voile. Dès lors, reviennent en elle les souvenirs de sa courte vie : le mépris d’un père qui rêvait d’un fils, la complicité d’une mère, la trahison d’un cousin, mais aussi les amis, les études, la musique, les ruses pour se connecter au monde occidental, les joies et les peines de l’enfant puis de l’adolescente qu’elle est devenue et puis surtout l’espoir en un avenir différent.

Porté par une écriture vive, alerte, racontant à la première personne, à travers la jeune Zahra, la jeunesse d’un pays enfermé dans ses traditions et son obscurantisme religieux, le roman se porte bien de porter un jugement mais invite à la réflexion et à la discussion.

Lisez ce livre, partagez-le avec les jeunes qui vous entourent, mettez le en parallèle de ce que notre actualité nationale nous raconte aussi parfois.

Ce livre est essentiel. C’est un coup de cœur !

« Badjens » de Delphine Minoui est publié aux éditions du Seuil.