Chacun se souvient du formidable succès du « Club des incorrigibles optimistes » de Jean-Michel Guénassia, paru en 2009 et qui obtint le Goncourt des Lycéens.

Depuis, au fil des ans, les titres se sont succédé. « La vie rêvée d’Ernesto G », « La valse des arbres et du ciel » ou encore « De l’influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles ». Jean-Michel aime explorer des contrées littéraires différentes au risque parfois de surprendre son lectorat. Mais c’est ce qu’aime faire celui qui fut aussi avocat puis scénariste et qui vit l’écriture comme une respiration.

Voici donc son nouvel et 8ème opus, « A Dieu vat » publié chez Albin Michel.

1924, dans une guinguette des bords de Marne, Irène rencontre Georges. Le couple s’aime et se marie. Ainsi naitra la petite Arlène que nous suivrons au long de ces ,,, pages.

Mais autour d’elle graviteront aussi Daniel, secrètement amoureux d’elle, Thomas, qui se rêve artiste et Marie qui jalouse sa copine d’enfance. Ce quatuor de jeunesse explosera au fil des années, se retrouvera, se déchirera.

Pendant quatre décennies, à travers eux va défiler la grande Histoire : le front populaire, la seconde guerre mondiale, la reconstruction, l’Indochine, la mode, le cinéma… Et puis la course au nucléaire, la soif d’indépendance de l’Algérie, l’évolution de la cause féminine.

Car la jeune Arlène, pleine d’ambition, se rêve chercheuse. Elle sera ingénieur, intégrera le Centre d’études atomiques et vivra de près les expérimentations et les premières explosions dans le désert saharien, au mépris de l’impact sur les populations. Ce qui fait de ce roman de Jean-Michel Guénassia, au-delà du roman foisonnant, généreux, plein de rebondissements, un texte politique et sociétal par les thèmes et les points de vue qu’il aborde.

Chassé-croisé d'amours éperdues, de destinées funestes et de rendez-vous manqués sur fond de bouleversements sociaux et politiques donc, À dieu vat est aussi l'épopée d'un siècle : celui d'une jeunesse fracassée par guerres successives, des filles qui voulurent échapper à leur condition, et des gens modestes qui eurent de l'ambition.

«On ne choisit rien, on ne fait que mettre ses pas dans le chemin tracé, on accomplit toujours ce que l'on est.»

C’est un coup de cœur !

« A Dieu vat » de Jean-Michel Guénassia est publié chez Albin Michel.