Dans un monde qu’elle ne comprenait pas toujours, la petite Pénélope s’était inventé un univers parallèle dans lequel les histoires qu’on lui racontait lui permettaient de s’évader, de rêver et de croire que tout est possible.
Par le roman, par la musique, par le cinéma, elle s’imaginait autre.
Adolescente, elle fait même l’acquisition d’une petite caméra pour filmer ses propres histoires. Et tout naturellement, elle fait le choix de s’immiscer dans cet univers professionnel. Cinéma, télévision, chanson,...
Revivez les grands moments du salon de Pénélope Rose - Présentation - Suite
Philippe
Bonjour Pénélope Rose. je suis ravie de vous accueillir. Vous êtes dans l'actualité, vous êtes en librairie avec ce qui est votre premier roman. Ça s'appelle Valse Fauve, c'est aux éditions Plon. Premier roman, mais il y a une autre Pénélope Rose, c'est celle que l'on voit au cinéma, à la télévision ou même sur les planches puisque aujourd'hui, vous êtes sur scène dans une production d'Alexis Michalik. Racontez nous votre votre parcours. D'ou ça vient finalement cette envie d'interpréter des rôles, d'entrer...
Revivez les grands moments du salon de Pénélope Rose - Portrait - Suite
Philippe
Dans ce qui est donc votre premier livre, Pénélope Rose, Valse Fauve, Nous allons faire connaissance avec Rose. C’est Rose que nous allons suivre sur toute cette période. Période trouble, nous sommes dans un dans un conflit, même si finalement jamais le conflit n'est cité, jamais les dates ne sont données. Chacun peut se l'approprier à sa façon. Même si on sent bien de quelle période de l'histoire vous voulez nous parler. Mais c'est vraiment Rose qui est au cœur du récit. Une femme forte, une femme courageuse. Qui...
Revivez les grands moments du salon de Pénélope Rose - Livre - Suite
Pénélope Rose
Valse fauve
Présentation 00'02'39"Dans un monde qu’elle ne comprenait pas toujours, la petite Pénélope s’était inventé un univers parallèle dans lequel les histoires qu’on lui racontait lui permettaient de s’évader, de rêver et de croire que tout est possible.
Par le roman, par la musique, par le cinéma, elle s’imaginait autre.
Adolescente, elle fait même l’acquisition d’une petite caméra pour filmer ses propres histoires. Et tout naturellement, elle fait le choix de s’immiscer dans cet univers professionnel. Cinéma, télévision, chanson, théâtre, Pénélope Rose aime transmettre et partager ses émotions avec le public. Avec cette même idée, formée à la technique de l’image, elle passe aussi à la réalisation et plusieurs de ses courts métrages ont été primés.
Voici que la jeune femme ajoute une corde à son arc avec ce premier roman « Valse fauve » paru chez Plon.
Nous sommes dans un espace-temps indéterminé. Au fil des pages, chacun pourra comprendre qu’il s’agit des années 1940 mais peu importe puisque
l’histoire est intemporelle. La jeune Rose se veut rebelle et ne compte pas s’encombrer d’un mari. C’est bien mal connaitre le destin qui met sur sa route le séduisant André. C’est le coup de foudre. Mais dans la corbeille de mariage se trouve aussi la petite Michelle née d’une précédente liaison d’André. Qu’à cela ne tienne. Rose est heureuse, amoureuse et considère l’enfant comme la sienne. Mais ce bonheur tranquille qui ne ressemble en rien aux rêves de gamine de Rose est balayé par la grande Histoire qui met le monde en guerre. André part combattre.
Rose, restée seule avec la petite Michelle devra elle aussi combattre, résister à sa façon et prouver que malgré toutes les atrocités, toutes les trahisons, toutes les douleurs, la vie continue.
Voilà un premier roman très réussi, à l’écriture poétique et originale. La plume de Pénélope Rose est belle et sensible. Au-delà de la tragédie que raconte le livre, le roman reste lumineux et positif et Rose fait partie de ces personnages de papier qui vous accompagnent sur le chemin, transmettant au lecteur force et enseignement.
Une belle réussite donc, à découvrir absolument. La jeune femme avait déjà séduit en tant que comédienne, elle fait une belle entrée en littérature. Nul doute qu’elle n’a pas fini de nous surprendre.
« Valse fauve » de Pénélope Rose est publié aux éditions Plon.
Pénélope Rose
Valse fauve
Portrait 00'07'40"Philippe
Bonjour Pénélope Rose. je suis ravie de vous accueillir. Vous êtes dans l'actualité, vous êtes en librairie avec ce qui est votre premier roman. Ça s'appelle Valse Fauve, c'est aux éditions Plon. Premier roman, mais il y a une autre Pénélope Rose, c'est celle que l'on voit au cinéma, à la télévision ou même sur les planches puisque aujourd'hui, vous êtes sur scène dans une production d'Alexis Michalik. Racontez nous votre votre parcours. D'ou ça vient finalement cette envie d'interpréter des rôles, d'entrer dans la peau d’autres personnages?
Pénélope Rose
De raconter des histoires. Je pense que ça vient de mon enfance. À force qu'on m’ait poser la question. Je pense que la réponse, c'est celle ci. Quand j'étais enfant, j’éprouvais beaucoup de bonheur et de perspectives de libération dans les histoires confrontées à certaines violences, à certaines adversités qui me semblaient insurmontables. A ce moment là, on parle d'une petite fille. C'est dans les films, c'est dans les musiques, les chansons, les paroles de chansons et dans les livres que j'ai trouvé de l'espoir, que j'ai trouvé du courage ou tout simplement que j'entendais quelqu'un me dire : « C’est pas la fin du monde, c'est possible ».
Philippe
Ça veut dire que vous aviez besoin de vous protéger par les livres, par la musique, par le cinéma ?
Pénélope Rose
Oui, au départ. Au départ, c'était une protection, sans doute. Mais presque. Au delà de la protection, c'était une ouverture. C'est à dire que, en effet, enfance qu'on nous donne à voir, c'est fatal. C'est une notion fataliste donc la réalité est celle-ci et il n'y a pas d'autre réalité parce qu'on n'est pas capable, on n'a pas assez d'expérience pour comprendre que c'est une façon de voir le monde et que ce n'est pas la seule façon de voir le monde. Les histoires offrent ces perspectives, permettent d'ouvrir sur le monde et permettent d'expliquer que ce n'est pas que ça. C'est possible autrement. C’est possible le bonheur, c'est possible la survie, c'est possible la joie, c'est possible l'amour, la gentillesse, c'est possible tout ça ! La vie sans la violence, c'est possible.
Philippe
Ce que vous racontez là, c'est un peu Le Magicien d'Oz. Mais est ce à dire que finalement, derrière cette protection, cela veut dire que vous ne vous sentez pas ou vous ne vous sentiez pas à l'aise dans votre monde, dans votre époque contemporaine ?
Pénélope Rose
Oui, à l'époque, oui. Alors, je ne sais pas si c'était l'époque contemporaine. Je dirais que je ne me sentais pas à l'aise avec la réalité dans laquelle j'évoluais, qui était une réalité violente et difficile. Et je n'arrivais pas, parce que ce contexte m’en empêchait à m'épanouir socialement, à comprendre les autres. Je n'étais pas disponible en fait. Et grâce aux livres, j'ai compris. Grâce à l'écriture, j'ai pris le temps de poser ce que je voyais. Ça permet d'avoir du recul, de le comprendre. Ça permet de s'extraire des émotions que génère une action. Par exemple, quand on est confronté à quelque chose de s'extraire, et le regarder avec plus de recul et donc apprécier ou comprendre. Maintenant, le monde dans lequel je vis, je l’apprécie. Bon ce n'est pas facile, je pense autant que n'importe qui.
Philippe
En tout cas, vous êtes dans la sérénité ?
Pénélope Rose
Oui, oui.
Philippe
On l’a compris. Il y a les livres, il y a la musique, il y a le cinéma qui vous permet d'avancer, de progresser. Puis un moment, vous vous dites mais moi aussi j'ai envie de participer à ma façon. C'est comme ça que vous devenez comédienne, que vous trouvez l'envie de passer devant la caméra ?
Pénélope Rose
Oui, vous le dites avec une intelligence que je n'avais pas, je pense. Ça a été un intuitif. Je n'ai pas réfléchi. Il y a eu du bonheur dans les histoires, dans les films et tout ça dans les livres. Et c'est là que j'ai voulu aller parce que c'était là que j'étais heureuse. Donc, très vite, je me suis dit je veux raconter des histoires, c'est comme ça. D'abord parce que c'est là que je me sentais mieux, et plus tard parce que là où ça m'a apporté du bien être, peut être que ça pouvait en apporter à d'autres.
Philippe
L'envie de transmettre.
Pénélope Rose
Plus tard. Exactement une fois que la paix était arrivée en moi. Mais oui, je crois que j'avais douze ans quand je me suis acheté ma première caméra pour filmer des feuilles, c’était pas la folie ou mon chien, mais
Philippe
C’était un bon début.
Pénélope Rose
Mais voilà cette envie de raconter ce que je voyais, de travailler sur le montage, voilà.
Philippe
Alors on le disait aujourd'hui, votre visage est connu. Vous êtes actuellement au théâtre, mais c'est vrai que on vous voit aussi souvent au cinéma, à la télévision. Il y a eu Fais pas ci, Fais pas ça par exemple. Ou encore l'adaptation du roman de Michel Bussi, Un avion sans ailes. Je cite ces titres là, mais il y en a beaucoup d’autres. Et puis en parallèle, vous êtes aussi régulièrement derrière la caméra puisque vous avez cette appétence pour tout ce qui touche à la technique de l'image. Vous le disiez lorsque vous étiez gamine, vous aviez cette caméra. Mais aujourd'hui, vous êtes aussi dans des projets de courts et moyens métrages ?
Pénélope Rose
Oui, tout à fait. Alors moi, j’ai écris des scénarios. Alors des… c’est difficile de se sentir légitime à partir d'un certain stade. Mais en tout cas, oui, il y a un court métrage qui est en production, on recherche de subventions, qui a gagné un prix sur un très joli festival qui s'appelle le Festival de Valence international de scénaristes. Merci à eux d’ailleurs. En tout cas j'apprécie la technique, parce que l'écriture, le jeu, tout ça, c'est formidable, c'est de la créativité, mais très abstraite. Et je trouve que c'est tellement agréable d'être manuel en fait, ça redonne quelque chose d'équilibré dans ces milieux. Je trouve. Personnellement, moi j'en ai besoin, donc du coup monté et cadré. C'est ma terre d'argile. C'est quand je mets la main dans la glaise, quoi.
Philippe
C'est un peu dans cette même démarche que vous avez eu envie de prendre la plume pour ce premier roman, c'est à dire prendre une terre et la malaxer pour en faire l'histoire de Rose. Est ce le même principe ?
Pénélope Rose
Oui, vous avez raison, assez similaire, c'est vrai.
Philippe
Pourquoi ce besoin de l'écriture à ce moment là de votre vie ?
Pénélope Rose
Je crois que dans le monde dans lequel on évolue, on nous demande d'être spécialistes. Cependant, nous demander d'être soit comédiens, d'être soit chanteur, soit pianiste, tout ça, c'est se scinder. Et ce n'est pas grave, le monde fonctionnait comme ça, en tout cas à une période. Donc oui, je me suis vachement scindée. Écrire ce roman et le présenter, et qu'il soit devenu un livre pour de vrai, ça me permet de ne plus être scindé dans toutes ces personnalités de Pénélope, qui est soit la comédienne, soit la chanteuse ou écrivaine. Là, c'est une autre forme de présentation. En fait, ça me permet d'être enfin moi. Et moi je raconte des histoires.
Philippe
Comment voyez vous les prochaines années ? On ne va pas regarder dans une boule de cristal. Ce roman, ce premier roman, a un très beau succès. Vous êtes actuellement beaucoup dans les salons. Vous allez en librairie rencontrer un public qui vous découvre peut être, ou en tout cas qui vous découvre sous un autre jour. Ça veut dire que l'écriture va venir en parallèle de toutes vos autres activités. Comment allez vous gérer tout cela ?
Pénélope Rose
Je crois que la plupart des écrivains écrivent. Et puis on se sent pas écrivain tant qu'on n'a pas un livre qui existe. Parce que c'est vrai que c'est une forme de consécration de voir cet élément. Donc ça va toujours continuer comme ça l'a été, mais peut être qu'avec un peu de chance, si ça continue à prendre forme, il y aura des livres ou il y aura des films, il y aura des chansons, mais qui seront disponibles, qui seront pas juste dans ma petite maison.
Philippe
C'est votre premier roman, Pénélope Rose, Valse Fauve, c'est aux éditions Plon.
Pénélope Rose
Valse fauve
Livre 00'08'11"Philippe
Dans ce qui est donc votre premier livre, Pénélope Rose, Valse Fauve, Nous allons faire connaissance avec Rose. C’est Rose que nous allons suivre sur toute cette période. Période trouble, nous sommes dans un dans un conflit, même si finalement jamais le conflit n'est cité, jamais les dates ne sont données. Chacun peut se l'approprier à sa façon. Même si on sent bien de quelle période de l'histoire vous voulez nous parler. Mais c'est vraiment Rose qui est au cœur du récit. Une femme forte, une femme courageuse. Qui est elle, cette femme qui ne veut pas qu'on lui impose des choses ? Comment née-t-elle dans votre imagination ?
Pénélope Rose
Cette rose, pour moi, c'est un peu la plupart des femmes que j'ai rencontrées dans ma vie. Et puis celles de ma famille. En fait, elle est née d'une correspondance que j'ai retrouvée dans le grenier de ma grand mère, une correspondance entre mon arrière grand mère et mon arrière grand père durant la Seconde Guerre mondiale, et il avait été fait prisonnier. Je ne sais pas vraiment… enfin c’est assez obscur. Et dans la manière qu’ils avaient d'écrire, il y avait tellement de joie, de lumière, de courage, de puissance en fait, sur comment est ce qu'on va faire pour réinventer ? Parce qu'on a bien l'intention de réinventer. On ne va pas se laisser faire. C’était une forme de résistance. On va être heureux quand même, on va trouver des blagues, on va transmettre à notre fille plein de belles choses.
Philippe
Alors, précisons-le, Rose, effectivement, ne veut pas être lisse, elle ne veut rien se laisser guider. Elle a même du mal lorsqu'on lui dit d'aller au bal pour rencontrer des garçons parce que c'est pas trop son truc. Et puis il se trouve qu’un soir, elle va rencontrer André le petit Vannier. Et vous écrivez : « Il avait prononcé mon prénom et j'ai été surprise de sentir mes viscères se retourner tout à fait. Ce n'était pas des papillons qui dansaient, c'était une multitude de fleurs qui s'étaient mises à éclore çà et là dans mes intestins. Il a dit Rose et j'ai découvert mon prénom. J'ai vu une graine couleur de blé dans une terre boueuse, puis une goutte est tombé du ciel comme un encouragement. Alors la graine s'est ouverte pour laisser éclore une tige effarouchée. Je me suis vu pour la toute première fois à travers ses yeux. ». C’est un coup de foudre finalement, cette rencontre entre Rose et André, ça va contre toutes les prévisions de cette gamine qui s'était dit « Moi, les hommes jamais. ».
Pénélope Rose
Jamais. Ouais, exactement.
Philippe
André, il a aussi un caractère bien, il sait ce qu'il veut. C'est un beau gars.
Pénélope Rose
Et puis, il est marginal aussi. Il est un peu comme Rose. Je pense que pour Rose, cette rencontre avec le petit Vannier, elle montre aussi tous les paradoxes qu'on peut avoir. On a de certitudes, la vie ne fait que les bouleverser. C'est ce qui va se passer pour elle. Surtout pas de mec, surtout pas d'amour. Bon, c'est la première chose qui lui arrive. Et puis, en fait, elle va rencontrer un marginal comme elle. Le coup de foudre vient de là, en fait. De quelqu’un qui n'avance pas dans le même sens que tout le monde. Et du coup, elle se sent moins seule de ce sentiment de solitude qui, progressivement, va être comblé par cette rencontre.
Philippe
Rose, finalement, va s'emparer de tout ça. Elle se voulait un peu rebelle. Elle se rend bien compte que la vie n'offre pas toujours ce que l'on en attend. Et puis il y a donc la grande histoire qui vient s'emparer de la belle histoire d'amour de Rose et André. André va partir pour pour combattre et elle va se retrouver avec la petite Michelle. Michelle n'est pas sa fille, c'est une enfant adoptive. Je ne vais pas tout raconter, rassurez vous, mais en tout cas, c'est un instinct maternel que Rose va découvrir pour une enfant qui n'est pas la sienne. Et ensemble, elles vont se donner du courage. Parce que la petite Michelle aussi c'est un sacré petit bout de bonne femme. C'est un livre à la fois de résilience et de résistance. Et ce sont deux beaux portraits féminins. Vous aviez envie de raconter ça ?
Pénélope Rose
Oui, j'avais envie de raconter ça. J'avais envie de raconter comment est ce qu'on résiste, pourquoi est ce qu'on résiste ? J'avais envie de parler de ces personnes qui ne se considère pas comme héroïques et qu'ils le sont. Parce que penser à ce qu'on va transmettre à son enfant ou au delà de son enfant, au reste du monde, à ceux qui seront le futur, c’est héroïque, en fait, d'être capable de se dire : Ok, moi d’accord, mais dans l’avenir, moi il y a cette personne qui est en train de grandir, en train de faire de tout ce présent son futur passé et qui va se construire avec ça. Et c'est tellement important qu'elle puisse se construire aussi autant qu'elle peut elle même.
Philippe
Ce duo et même ce trio. Parce que si André est parti pour combattre, il est quand même toujours bien présent dans cette histoire. Cette histoire qui est racontée à la première personne, c’est Rose qui nous raconte cela. Je le disais, nous sommes dans un conflit. Il y a une, il y a une guerre, il y a des territoires qui sont occupés, il y a un peuple qui veut résister.
On sent bien que nous sommes dans une période éloignée de notre présent et néanmoins, quelle résonance avec ce que nous vivons. Pourquoi justement le fait de ne pas avoir voulu dater votre histoire ?
Pénélope Rose
Pourquoi ? Alors ? En fait, c'était très naturel. Quand je parlais d'héroïsme, il est propre à chaque individu face à des contextes dramatiques chaotiques de fin du monde justement. Et il n'a pas d'âge, il n'a pas de date, il n'a pas de lieu non plus. Il n'a pas de culture, il est propre à l'humain, sa capacité de réinventer pour transmettre à la génération d’après quelque chose.
Et donc, je me suis documentée sur énormément d'anecdotes et de témoignages de personnes qui ont fait acte comme ça, d'héroïsme au quotidien. C'est pour ça que je ne voulais pas nommer cette guerre. Je voulais aussi parce que je parle d'un patrimoine familial, que tout le monde puisse avoir la liberté d'y projeter le sien.
Philippe
Vous l'exprimer très bien. Chacun pourra s'approprier cette histoire. Et forcément, la lecture résonnera étrangement avec ce que vit aujourd'hui notre monde, bien évidemment. Précisons le, le livre est très lumineux, très solaire, parce qu'effectivement il y a des passages qui sont douloureux, des passages qui sont sombres. Mais quelle belle histoire ! Comment avez vous fait pour contrebalancer tout cela ? Et puis un mot aussi sur votre écriture ou il y a beaucoup de poésie. Comment avez vous travaillé ?
Pénélope Rose
En fait, j'ai mis trois ans à l'écrire de manière très sporadique et je pense que j'ai eu vraiment, vraiment, vraiment à cœur de travailler le personnage de Rose et en fait, elle, elle est lumineuse, elle, parce qu'elle est rebelle, parce qu'elle se permet de remettre tout en question, parce qu'elle n'a pas peur de casser les murs. Eh bien, c'est lumineux. Elle est drôle en fait, elle a quelque chose de cocasse cette gonzesse parce qu'elle arrive, on lui dit c'est comme ça. Il y a même une guerre qui lui explique que c'est comme ça. Une dictature qui lui impose et elle va faire : bah non j’ai pas envie. Et c'est ridicule, je sais que je suis ridicule, en plus je suis toute seule à faire ça, mais tant pis je le ferais pas. Et ça, c'est drôle. Et en fait, le personnage de Rose, il a été travaillé pendant très longtemps. Je pense que c'est peut être pour ça que le livre demeure lumineux parce qu'elle l’est tout au fond d'elle même. Ça vient aussi de ce que je voulais transmettre moi. On me parlait de pourquoi je m'étais mise à écrire, donc la protection, puis le besoin de transmettre. J’ai trouvé que ça c'est quelque chose que je voulais transmettre, que j'avais la chance de vivre enfant et même adulte.
Philippe
Rose fait partie de ces personnages de romans que l'on n'oublie pas, que l'on garde longtemps en mémoire. La mémoire a d'autres talents que de se hisser sur notre dos pour nous courber sous son poids. Il fallait trouver comment en faire une chose qui donne de l'élan. Rose, c'est donc le personnage central de ce livre qui est écrit en trois temps. D’où peut être ce titre de Valse Fauve ? En tout cas, c'est votre premier roman très réussi, Pénélope Rose, et vous êtes publié aux éditions Plon. Merci beaucoup.
Pénélope Rose
Merci à vous, merci beaucoup.