Il est professeur à Rouen, en Normandie, il est géographe politique depuis plusieurs années mais il est aussi l’un des romanciers les plus lus de France. Quel drôle de parcours que celui de Michel Bussi et surtout, quelle belle réussite. C’est un peu par hasard qu’il devient géographe, c’est un peu par hasard qu’il devient écrivain. Et pourtant, tout cela était une évidence tant la passion anime le plus normand des écrivains. C’est d’ailleurs dans se région de cœur qu’il situe l’action de ses premiers romans...
On la trouvait plutôt jolie de Michel Bussi - Présentation - Suite
Philippe Chauveau : Bonjour Michel Bussi
Michel Bussi : Bonjour
Philippe Chauveau : Merci d'avoir accepté notre invitation. On aurait pu se rencontrer chez vous en Normandie dans la région de Rouen, et finalement c'est au coeur de Paris que je nous nous retrouvons, et pas n'importe où, puisque nous sommes à la Maison des Océans près du Panthéon, l'institut océanographique voulu et fondé par le prince Albert Ier de Monaco en 1911. Ca me fait plaisir que l'on se retrouve ici parce que l'on parle de Michel Bussi l'écrivain, le...
On la trouvait plutôt jolie de Michel Bussi - Portrait - Suite
Philippe Chauveau : Dans ce nouveau titre Michel Bussi, On la trouvait plutôt jolie, c'est Leylie qui va être l'héroïne, sur un roman très court puisqu'on est sur quatre jours et trois nuits. Vous nous amenez dans le sud de la France à côté de Marseille, le ménage dans des hôtels. Elle a trois enfants, et c'est cette femme que nous allons découvrir, nous allons suivre son histoire. D'où vient-elle? Comment avez-vous construit ce personnage de femme africaine ?
Michel Bussi : Déjà, je voulais rester dans la thématique qui...
On la trouvait plutôt jolie de Michel Bussi - Livre - Suite
Michel Bussi
On la trouvait plutôt jolie
Présentation 2'07"Il est professeur à Rouen, en Normandie, il est géographe politique depuis plusieurs années mais il est aussi l’un des romanciers les plus lus de France. Quel drôle de parcours que celui de Michel Bussi et surtout, quelle belle réussite. C’est un peu par hasard qu’il devient géographe, c’est un peu par hasard qu’il devient écrivain. Et pourtant, tout cela était une évidence tant la passion anime le plus normand des écrivains. C’est d’ailleurs dans se région de cœur qu’il situe l’action de ses premiers romans En 2006 parait « Code Lupin », c’est un premier pas dans le monde du Livre, suivi bientôt par « Sang famille » et « Les nymphéas noirs » qui remportent un beau succès. Puis viennent « Un avion sans elle », « Ne lâche pas ma main » , « N’oublier jamais », « Maman a tort » ou encore « Le temps est assassin » qui sont des best-seller. Une intrigue bien tordue, des personnages complexes qui cachent des secrets bien enfouis, des paysages qui apportent au mystère, la recette de Michel Bussi est efficace et on y plonge avec bonheur. La preuve encore avec ce nouveau titre « On la trouvait plutôt jolie ». qui nous mène sur les bords de la Méditerranée, près de Marseille, où Leyli fait le ménages dans les hôtels. Mais qui est-elle vraiment cette mère de trois enfants dont le passé reste nébuleux. Et qui sont ces cadavres qui rapprochent un peu plus les enquêteurs d’une association humanitaire qui vient en aide aux migrants ? Et que sont ces coquillages que l’on retrouve sur les victimes ? Un suspense haletant puisque l’action se situe sur 4 jours pour un dénouement étonnant. Une intrigue bien menée et des personnages attachants. Vous n’êtes pas prêt d’oulier Leyli, celle qu’on trouvait plutôt jolie. Le nouveau roman de Michel Bussi est publié aux Presses de la Cité. Et précisons que sort parallèlement un recueil de nouvelles de Michel Bussi, « T’en souviens-tu mon Anaïs » aux éditions Pocket. Pour nous parler de son actualité, c’est à Paris que nous retrouvons Michel Bussi et pas n’importe où puisque nous nous sommes donné rendez-vous à l’institut océanographique connu aussi sous le nom de Maison des Océans, lieu rêvé pour un géographe !
Michel Bussi
On la trouvait plutôt jolie
Portrait 5'51"Philippe Chauveau : Bonjour Michel Bussi
Michel Bussi : Bonjour
Philippe Chauveau : Merci d'avoir accepté notre invitation. On aurait pu se rencontrer chez vous en Normandie dans la région de Rouen, et finalement c'est au coeur de Paris que je nous nous retrouvons, et pas n'importe où, puisque nous sommes à la Maison des Océans près du Panthéon, l'institut océanographique voulu et fondé par le prince Albert Ier de Monaco en 1911. Ca me fait plaisir que l'on se retrouve ici parce que l'on parle de Michel Bussi l'écrivain, le romancier mais on ne peut pas oublier que vous êtes géographe, vous êtes aussi politologue. Vous avez toujours voulu lier les deux, la politique et la géographie. Pouvez-vous définir votre fonction et pourquoi cette passion?
Michel Bussi : Il y a une part de hasard. Qquand je suis arrivé en maîtrise, je n'avais pas forcément projeté de travailler en géographie politique même si j'avais un interêt pour des questions citoyennes mais c'est un professeur qui m'a incité en me faisant lire un article en anglais d'un modèle de prédiction des votes en disant « ça c'est pas mal, on pourrait l'appliquer en France, c'est tout nouveau... ». Je n'y connaissais rien, je lui ai fait confiance et je suis parti dans quelque chose de très précis qui est l'analyse des cartes électorales d'une manière assez quantitative. Et comme j'avais en moi depuis longtemps cette envie de devenir journaliste, en tous cas d'écrire, c'est vrai que le fait de travailler sur les élections puis le politique m'a amené à rencontrer pas mal d'élus en Normandie, et de participer à des médias, d'écrire des articles à propos des campagnes électorales. Et les journalistes appréciaient que ce que j'écrive soit assez littéraire, donc ça a été un premier pas dans autre chose qu'un travail purement scientifique, j'ai beaucoup aimé.
Philippe Chauveau : Je laisse volontairement le géographe politique pour m'intéresser à Michel Bussi le romancier parce qu'il y avait cette activité professionnelle qui prend du temps, et vous aviez quand même envie d'écrire. Vous faites partie de ces romanciers qui ont mis du temps avant d'être reconnus par les éditeurs, et puis il y a eu le phénomène Code Lupin avec un éditeur régional Les éditions des falaises qui vous avaient fait confiance... Pourquoi ce besoin d'écriture ?
Michel Bussi : J'ai toujours eu envie d'écrire, il y a toujours eu cette certitude en moi que j'écrirai au moins un roman, je ne savais pas s'il serait édité, ni s'il serait lu mais j'avais cette certitude que je devais écrire ce roman. J'avais les idées, c'était plus qu'une envie, c'était un besoin. Six-cents, sept-cents pages ne me faisaient pas peur, je l'avais déjà fait pour des mémoires, même si c'est une écriture totalement différente, je savais ce que ça voulait dire travailler tard le soir, me relire dans le train. Donc je me disais qu'écrire un roman était possible à partir du moment où j'aurais terminé ma thèse.
Philippe Chauveau : Le succès est au rendez-vous, vous êtes traduit dans des dizaines de langues, vous êtes très lu... Je ne vais pas vous demander s'il y a une recette mais il y a une constante dans vos romans, il y a une intrigue, souvent un ou plusieurs morts, souvent une enquête qui est menée, il y a également l'importance du décor, le décor est souvent un personnage à part entière. En quelques mots, c'est quoi l'univers de Michel Bussi ?
Michel Bussi : Ce que j'ai envie de faire, c'est reproduire ce que j'ai aimé lire quand j'étais jeune et avant tout, je pense que c'est l'imaginaire. Je mets l'histoire et l'imaginaire au-dessus de tout le reste. Après, on peut mettre plein de choses derrière, pleins de choses très profondes mais il ne faut jamais perdre de vue que c'est un divertissement. Le divertissement doit être agréable.
Philippe Chauveau : La signature Michel Bussi, c'est aussi les titres que vous choisissez qui sont toujours tirés d'un extrait d'une chanson, pourquoi ce goût pour la musique, la chanson populaire ?
Michel Bussi : Il y a eu un hasard au départ, ce n'était pas calculé en tous cas, et à un moment donné, je me suis rendu compte que ça revenait souvent. Alors je me suis dit « autant l'assumer totalement et en faire une sorte de marque ».
Philippe Chauveau : Et c'est à Pierre Perret que vous avez emprunté le titre de votre dernier roman aux Presses de la cité : On la trouvait plutôt jolie, c'est votre actualité Michel Bussi.
Michel Bussi
On la trouvait plutôt jolie
Livre 4'24"Philippe Chauveau : Dans ce nouveau titre Michel Bussi, On la trouvait plutôt jolie, c'est Leylie qui va être l'héroïne, sur un roman très court puisqu'on est sur quatre jours et trois nuits. Vous nous amenez dans le sud de la France à côté de Marseille, le ménage dans des hôtels. Elle a trois enfants, et c'est cette femme que nous allons découvrir, nous allons suivre son histoire. D'où vient-elle? Comment avez-vous construit ce personnage de femme africaine ?
Michel Bussi : Déjà, je voulais rester dans la thématique qui est celle de l'univers de mes romans qui est tout de même les secrets de familles. L'idée qu'une mère de famille protège un secret dont on se doute qu'il tourne autour des pères de ses enfants... Les enfants connaissent une partie du secret, des hommes gravitent autour de Leylie, elle raconte sa vie à ces hommes. Tout ça est assez proche de mon univers, du thriller domestique, dans un domaine privé et des non-dits provoquent des catastrophes et des choses assez mystérieuses.
Philippe Chauveau : Il y a le plaisir de lecture, il y a cette intrigue, cela se passe sur une période assez courte, c'est très dense. Il y a quand même cette thématique des migrants, vous parlez de ces associations caritatives dont on ne sait pas toujours tout, finalement le lecteur est amené à se poser des questions. En tant que romancier, c'était important que le lecteur ait sa réflexion sur des sujets d'actualité, des sujets importants de société ?
Michel Bussi : Quand je me suis mis à écrire, je ne me suis pas dit « je vais écrire sur les migrants », c'est avant tout une fiction mais pour comprendre la psychologie de mes personnages, leurs motivations, le contexte, il était important que je restitue quelques chose, notamment la question des migrants. Au-delà de la fiction, ça rentre dans une certaine réalité. La grande question des migrants, c'est surtout une question d'échelle. Je pense que 99% des français auraient de l'empathie s'ils croisaient un migrant sur la route en danger de mort, et tenteraient d'aider cet être humain. Et quand on n'est plus dans l'empathie de quelqu'un qui simplement essaie d'avoir une vie meilleure, évidemment, il y a de des problèmes politiques qui se créent en disant que ce serait plus pratique de fermer les frontières. Je me dis que ce roman permet de montrer les choses tout en divertissant.
Philippe Chauveau : En tout cas, c'est un beau portrait de femme que vous nous proposez avec Leylie. Je retiens cette phrase dans votre roman : « tout le monde possède des rêves, et ce qui compte, ce n'est pas de les réaliser, c'est de pouvoir y croire ». C'est votre actualité Michel Bussi, On la trouvait plutôt jolie, c'est aux presses de la cité. Je voudrais aussi évoquer ce recueil de nouvelles sorti récemment chez Pocket, T'en souviens tu, mon Anais ? Merci Michel Bussi.
Michel Bussi : Merci beaucoup.