Comme elle le dit elle-même, d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, la vie d’Emilie de Turckheim s’est toujours construite dans les livres et les histoires, celles qu’on lui racontait comme celles qu’elle s’inventait.
Parallèlement, les souvenirs de sa petite enfance sont liés à ces quatre années pendant lesquelles sa famille s’était expatriée professionnellement aux Etats-Unis.
De retour en France, ses études de droit, de socio ou de sciences politiques n’ont jamais fait dévier la jeune femme de son objectif...
Lunch box d'Emilie Turckheim (de) - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Émilie de Turckheim.
Émilie de Turckheim :
Bonjour à vous.
Philippe Chauveau :
Lunchbox, est publié chez Gallimard, c'est votre 12e titre en littérature générale. Il y eu des récits aussi. En parallèle, il y a également de la littérature jeunesse, un autre pan de votre activité. Des activités, vous en avez beaucoup parce que vous faites aussi des ateliers d'écriture. Mais j'ai envie de dire que le maître mot, c'est l'écrit, c'est le livre, c'est la littérature. Pourquoi cette appétence...
Lunch box d'Emilie Turckheim (de) - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Lunchbox, quel drôle de titre pour un roman. Lunchbox, ce sont ces petites boîtes métalliques que bien des Américains utilisent dans lesquelles on met le casse croûte du déjeuner. C'est le titre de votre nouveau roman, Emilie de Turckheim. Nous partons aux Etats-Unis, sur la côte est, dans une ville fictive, qui ressemble à tant d'autres, une ville plutôt bourgeoise. Et puis, nous allons surtout faire connaissance avec plusieurs personnes françaises qui sont des familles d'expatriés qui s'installent là bas...
Lunch box d'Emilie Turckheim (de) - Livre - Suite
Emilie de Turckheim
Lunch box
Présentation 00'03'16"Comme elle le dit elle-même, d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, la vie d’Emilie de Turckheim s’est toujours construite dans les livres et les histoires, celles qu’on lui racontait comme celles qu’elle s’inventait.
Parallèlement, les souvenirs de sa petite enfance sont liés à ces quatre années pendant lesquelles sa famille s’était expatriée professionnellement aux Etats-Unis.
De retour en France, ses études de droit, de socio ou de sciences politiques n’ont jamais fait dévier la jeune femme de son objectif premier, elle serait écrivain.
A 24 ans, elle publie « Les amants terrestres » suivi rapidement de « Chute libre », « Le joli mois de mai » ou « Héloïse est chauve ». Autant de titres, certains primés, qui installent durablement Emilie de Turckheim sur l’étagère des auteurs qui comptent.
Son nouveau roman, qui signe son entrée chez Gallimard, confirme tout le bien qu’on pendait déjà d’elle.
Avec « Lunch box », ses souvenirs d’enfance ne sont pas loin. La lunch box, c’est cette petite boite métallique dans laquelle, chaque matin, toute bonne mère de famille américaine prépare le pique-nique de son enfant, y glissant entre deux tranches de pain de mie et un blanc de dinde, tout son amour et sa tendresse.
Nous sommes donc au milieu des années 80, dans une petite ville cossue de la côte est des Etats-Unis, là où sont installées de nombreuses familles françaises, souvent expatriées pour le business. Dans ce petit monde clos, au nom de la légendaire amitié franco-américaine, on se reçoit avec force effusions mais bien souvent les sourires restent de façade et ne traduisent qu’une partie des sentiments. C’est dans ce décor qu’évolue Sarah, une jeune professeur de musique qui, dans l’école bilingue de la petite ville, est la coqueluche des enfants et de leurs parents car, derrière son côté fantasque, elle n’a pas son pareil pour mettre sur pied les spectacles de fin d’année. Sarah a un coup de cœur pour David, à qui elle donne des cours de piano. Mais il est marié à Solène et leur fille, Laëtitia, est aussi l’élève de Sarah. Bref, rien n’est simple. Pourtant, dans ce décor rêvé de l’american way of life, Sarah a envie d’y croire. En attendant, deux fois par semaine, dans son van, elle accompagne six enfants du quartier à l’école, dont la petite Laëtitia. Mais, comme inévitable, le drame arrive, les sourires s’effacent et le quotidien de cette communauté éclate en mille morceaux.
Habilement construit, en deux temps, après et avant le drame, avec un enchainement implacable que je me garderai bien de vous dévoiler, le roman d’Emilie de Turckheim est une réussite, tant sur l’intrigue que sur la qualité de l’écriture, une histoire cruelle et féroce abordant entre autres les thèmes du deuil, du déracinement, de la fatalité et de la culpabilité.
Les personnages se fissurent au fil des pages, se laissant envahir par la mélancolie et le mal de vivre. Et cette Amérique idéalisée devient un enfer inextinguible où le destin tire les ficelles inexorablement.
« Lunch box » d’Emilie de Thurckheim est publié chez Gallimard.
Emilie de Turckheim
Lunch box
Portrait 00'06'08"Philippe Chauveau :
Bonjour Émilie de Turckheim.
Émilie de Turckheim :
Bonjour à vous.
Philippe Chauveau :
Lunchbox, est publié chez Gallimard, c'est votre 12e titre en littérature générale. Il y eu des récits aussi. En parallèle, il y a également de la littérature jeunesse, un autre pan de votre activité. Des activités, vous en avez beaucoup parce que vous faites aussi des ateliers d'écriture. Mais j'ai envie de dire que le maître mot, c'est l'écrit, c'est le livre, c'est la littérature. Pourquoi cette appétence ?
Émilie de Turckheim :
Oh, j'espère que vous avez six heures devant vous pour répondre à une question pareille. Comme on dit, aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours écrit. Donc, je ne peux même pas répondre à cette question parce que je n'ai pas de souvenirs de moi n'écrivant pas. Même à l'âge où on n'écrit pas encore, je me souviens que je me racontais tous les soirs une histoire dans ma tête, que je poursuivais la nuit suivante, etc.
Philippe Chauveau :
Dès que vous avez été en âge d'écrire, vous les avez mis sur le papier?
Émilie de Turckheim :
Oui, alors j'étais spécialiste dans les débuts d'histoire, des premiers chapitres, voir les tables de matières. Je faisais des tables de matières de romans qui ne voyaient jamais le jour. Mais oui, j'ai toujours écrit en général quand j'étais petite, des histoires d'une tristesse infinie, des histoires sordides au Moyen-Âge, avec des familles de douze enfants qui mouraient de faim, des épidémies. Je ne le savais pas encore, mais je traitais de sujets d'avenir. Ce goût pour l'écriture, il avaient à voir avec un esprit tout à fait solitaire, rêveur, qui se sentait toujours un peu à côté de la plaque, à côté du monde, à côté des enfants de son âge. Donc, c'était de façon très classique, un refuge.
Philippe Chauveau :
Vous analysez cela comme un refuge a besoin de vous protéger par les mots, par les histoires, par les personnages que vous inventiez.
Émilie de Turckheim :
Alors ce n'était pas une protection. Parce que la question de la cabane, que l'écriture soit une cabane, pour moi, c'est quelque chose de très important. Mais ce n'est pas une protection au sens où l'extérieur serait hostile. C'est une autre façon d'explorer l'extérieur. C'est un rapport au monde qui passe par le besoin de faire un pas de côté et d'observer les choses plutôt que d'être noyé dans le bruit dans le monde.
Philippe Chauveau :
Vous avez un parcours scolaire, universitaire, vous avez fait de grandes écoles, mais avec toujours cette envie de l'écriture et l'envie d'être publié aussi. Ça veut dire que vous ne vous êtes pas contenté d'inventer des histoires pour vous même. Vous avez eu envie de les partager. Aujourd'hui, comment expliquez-vous cela? Pourquoi cette envie de partager votre travail d'auteur?
Émilie de Turckheim :
Ça correspond à un moment très précis de ma vie. Je ne pensais pas du tout publier. Je n'y pensais pas. Je ne me posais pas la question. Et quand j'ai eu l'âge de 22-23 ans, je me souviens que mon meilleur ami a écrit un roman, un manuscrit, qu'il a envoyé à peu près à tous les éditeurs de Paris. Il a reçu 150 refus, des lettres types et je me suis dit : il a écrit ce livre, il a eu le courage de l'envoyer à plein d'éditeurs, tout le monde lui a dit non et il n'en est pas mort. Donc je vais en faire autant.
Philippe Chauveau :
Je disais en préambule, vous avez une douzaine de titres à votre actif. Les amants terrestres, Héloïse est chauve, Le joli mois de mai et plus proche de nous, Popcorn mélodies, entre autres. Si vous deviez définir le fil rouge qui unit tous ces titres? Et puis, en parallèle, comment vous êtes vous vu évoluer en tant qu'auteur?
Émilie de Turckheim :
Alors, le fil rouge, il n'est pas de thématique. Je pense que c'est plus une question de ce que j'explore dans l'écriture et qui est du côté du corps, des sensations, de la subtilité des réactions, des images qu'on a en société, de l'idée qu'on se fait des gens et à quel point on découvre qu'ils sont différents de leurs visages, de leurs chaises, de leur parole. C'est tout ce qui se cache. C'est la subtilité dans la littérature, qui m'a toujours émue. C'est le fait que on croit quelque chose comme on voit une poupée russe. Et puis, on ouvre une autre poupée à l'intérieur, il y en a une autre et indéfiniment il y a un monde dans le monde. Voilà, j'ai creusé ça. J'ai par contre des lieux qui reviennent souvent. Là, ça se passe aux États-Unis. Ce n’est pas la première fois, mais la troisième fois. C'est un lieu où j'ai passé quelques années très marquantes de mon enfance et je vois bien que j'y reviens sans cesse. Je suis arrivée vers l'âge de 5-6 ans aux Etats-Unis. J'ai assez peu de souvenirs avant, donc mes vrais premiers souvenirs d'enfance sont tous associés aux Etats-Unis et à la langue anglaise. Je pense que si il y a un fil rouge, c'est peut être cet amour de la langue anglaise et des paysages américains qui revient de façon régulière et que je nourrie avec le temps et qui ne peut pas s'empêcher de revenir.
Philippe Chauveau :
Justement, vous aimez jouer avec les mots, vous aimez peut être parfois un peu brouiller les pistes pour vos lecteurs. Pourquoi cette appétence aussi pour les ateliers d'écriture auxquels vous participez alors?
Émilie de Turckheim :
Les ateliers d'écriture, c'est marrant parce qu'avant d'en faire, je me disais mais quelle escroquerie! C'est absurde, ça ne veut rien dire un atelier d'écriture. Je suis bien placée pour savoir que l'on n'apprend pas à écrire, ça n'a pas de sens. Finalement, je me rends compte qu'il se passe autre chose dans un atelier d'écriture. On se retrouve et plusieurs personnes à écrire en même temps. Ce qui n'arrive pas dans la vie quand on écrit, c'est une activité terriblement solitaire, et le fait d'avoir des gens à côté de soi qui écrivent, ça change tout. On écrit et tout de suite des gens vont écouter ce texte et poser des mots sur ces textes.
Philippe Chauveau :
Vous avez l'impression que vous vous enrichissez vous même sur le plan de l'écriture avec ces ateliers?
Émilie de Turckheim :
Je ne sais pas si ça change ma façon d'écrire, mais ça change la question de la solitude. On peut se dire qu'on n'est pas totalement foutu et seul avec ce qu'on écrit et que le regard des autres n'est pas seulement un regard de jugement. Il a un regard qui peut pousser l'écriture quelque part.
Philippe Chauveau :
Votre actualité, Émilie de Turckheim, Lunchbox publié chez Gallimard.
Emilie de Turckheim
Lunch box
Livre 00'07'00"Philippe Chauveau :
Lunchbox, quel drôle de titre pour un roman. Lunchbox, ce sont ces petites boîtes métalliques que bien des Américains utilisent dans lesquelles on met le casse croûte du déjeuner. C'est le titre de votre nouveau roman, Emilie de Turckheim. Nous partons aux Etats-Unis, sur la côte est, dans une ville fictive, qui ressemble à tant d'autres, une ville plutôt bourgeoise. Et puis, nous allons surtout faire connaissance avec plusieurs personnes françaises qui sont des familles d'expatriés qui s'installent là bas pour quelques années. Vous pouvez nous présenter cette ville et qui sont ces personnages que nous allons croiser? Que ce soit Sarah, que ce soit David et Solène et la petite Laetitia. Qui sont-ils, ces expatriés?
Émilie de Turckheim :
Alors, leur premier point commun, c'est d'être des expatriés français. Donc ils sont français, mais ils vont vivre un peu le rêve américain le temps de leur présence aux Etats-Unis. Dans ce roman, j'ai mis en scène plusieurs personnages. Disons que le personnage principal est celui d'une enseignante très originale qui monte des comédies musicales dans une école primaire. Il faut savoir qu'aux Etats-Unis, les comédies musicales, les spectacles de fin d'année, ce sont des institutions. On fait ça en voyant les choses en très grand. Par ailleurs, il y a toute une galerie de personnages qui sont des couples de français installés aux Etats-Unis avec des enfants qui ont l'air d'aller extrêmement bien, de réussir leur vie professionnelle, d'avoir plein d'amis très chics, essentiellement des Français expatriés, de faire des « garden party » encore plus chic, de comparer leurs enfants qui sont tous extrêmement doués, qui font du sport, qui sont premiers de leur classe, qui parlent plein de langues. Et c'est dans ce petit milieu idyllique, que je me suis amusée un peu cruellement à lever le voile et a montré derrière cette façade de perfection toutes les fragilités des couples.
Philippe Chauveau :
On s'en doute le vernis va craquer. D'ailleurs, dès les premières pages, il y a cette histoire qui semble sortie de l'intrigue que vous allez nous raconter, cette histoire de monsieur Patokh. Ce sont les 4-5 premières pages qui vont prendre tout leur sens lorsque l'on arrivera au point final. Vous le dites, il y a, il y a une façade idyllique dans cette petite ville bourgeoise, avec ces familles où tout semble avoir réussi. Et puis le roman est vraiment construit en deux parties. Il y a ces personnages avec ces fissures. Et puis, peut être parfois, ses envies d'amour cachée avec cette jolie Sarah qui a le béguin pour David. Elle donne des cours de piano à David. Et puis aussi à la petite Laetitia. Et puis, il y a Clovis aussi, qui a un autre de ses petits élèves. Et puis, en deuxième partie, on va vraiment rentrer dans un drame. On ne va pas expliquer ce qu'est ce drame. Ce serait dommage de déflorer cette intrigue. Mais pourquoi cette construction en deux temps?
Émilie de Turckheim :
C'est une construction en deux temps pour qu'on puisse ressentir le drame entièrement, nous n'allons pas en parler précisément, mais qui a lieu exactement à la moitié du livre. J'avais vraiment besoin d'une sorte de long flash back pour permettre de comprendre tout ce qui, dans une vie, est fait de causes et de conséquences, de toutes petites choses qui en entraînent d'autres et qui aboutissent en l'occurrence à ce drame.
Philippe Chauveau :
Je veux aussi mettre en avant la qualité de votre écriture. Vous avez ce talent de décrire la psychologie de vos personnages et on le voit derrière cette façade idyllique. Ils ont tous des failles. Et puis, il y a cette facilité à décrire des ambiances, à faire des instantanés. Il y a une scène bouleversante d'un dernier petit déjeuner entre des parents et leur enfant. Avez-vous l'impression que les ambiances et les lieux font partie même de l'histoire de chacun de vos personnages? Est-ce que ça joue dans leur destinée?
Émilie de Turckheim :
Ça joue énormément parce que ce petit déjeuner qui est effectivement un dernier petit déjeuner, mais personne autour de cette table ne sait que c'est le dernier. Et on sait très bien que notre mémoire est totalement émotionnelle et qu'on va se souvenir de détails microscopiques, de moments qui ont une importance immense dans notre vie. Une journée où il y a eu un choc particulier. On va, comme par hasard, se souvenir du temps qu'il faisait, de la chaleur qu'il faisait. On va se souvenir de parfum. Et pour moi, tout ça, c'est très, très important, justement, pour presque donner son à sa texture, son épaisseur à un événement dramatique, de le tisser avec ce que deviennent nos souvenirs dans ces moments là. Nos sens sont exacerbés la vue, l’ouïe, tout ça, c'est quelque chose effectivement que j'aime bien essayer de rendre parce que ça me semble régler la question de la mémoire.
Philippe Chauveau :
Pourquoi est-ce important que vos personnages soient des expatriés français? Alors oui, vous l'avez dit, vous avez passé quelques années de votre petite enfance sur la côte ouest des Etats-Unis. Mais l'histoire que vous nous racontez aurait elle pu se passer dans des familles 100% américaines? Parce qu'il faut préciser, c'est que la France est quand même bien présente. Parce que vos personnages font des allers retours. Il y a un certain Yann, qui va de temps en temps apparaître au fil des pages. Pourquoi est-ce important, cette passerelle entre la France et les Etats-Unis dans votre histoire?
Émilie de Turckheim :
Il y a quelque chose quand on est Français et qu'on arrive aux États-Unis pour y vivre, c'est qu'il y a une sorte de malentendu. Au départ, on se dit : « j'arrive dans un terrain connu parce que je connais les Etats-Unis à travers la littérature, à travers le cinéma » et en réalité, pas du tout. Il n'y a rien de plus étrange qu'un Etats-Uniens pour un Français qui débarque, à commencer par la façon d'exprimer ses émotions. Il y a une manière aux Etats-Unis qui est très surprenante quand on arrive de tout temps s'extasier sur tout, tout le temps, et dire que les choses sont fantastiques, extraordinaires, merveilleuses. Et donc, moi, je trouvais ça très intéressant de frotter cette psychologie de Français expatriés avec ce monde américain que je décris évidemment en forçant parfois un peu le trait, mais pas tant que ça, avec certains personnages assez abominables qui sont un mélange de gentillesse féroce et de cruauté totale.
Philippe Chauveau :
C'est vrai qu'il y a une belle galerie de personnages et il y a donc ces expatriés auxquels on va s'attacher. Il y a David, Solène et leur petite fille Laetitia. Et puis, il y a Sarah, cette fameuse prof de musique un peu fantasque qui donne des cours de piano et qui a un peu le béguin pour David, le père de famille. C'est à partir de cela que le drame va arriver. Une intrigue habilement menée, un livre bouleversant, plein d'émotion aussi, avec de beaux personnages et une très belle qualité d'écriture. Merci beaucoup, Emilie de Turckheim. C'est votre actualité, ça s'appelle Lunchbox. Vous êtes publié chez Gallimard.