Pas simple de vous présenter l’invité du jour, Edouard Bureau, tant par sa personnalité et son écriture, il semble à part dans ce que le milieu littéraire propose aujourd’hui. Et c’est ce qui est bien.

Né en 1992, Edouard Bureau a pas mal bourlingué, visité le monde, s’est essayé à plusieurs univers comme la politique, le droit, la communication. Au final, il est arrivé à une conclusion, c’est dans l’écriture qu’il se sent le mieux mais une écriture qui lui est propre, qui flirte avec la poésie, évoque les grands espaces, exprime la liberté.

Il y eut eu « Le lion sans crinière » en 2019 qui fit entrer Edouard Bureau immédiatement dans la cour des grands avec ce que cela représente de doute et d’appréhension. Primé à plusieurs reprisés, ce premier roman nous entrainait au cour de l’Afrique entre pouvoir et désenchantement. Puis vint « La grande vallée » en 2021, les grands espaces toujours avec les nuits étoilées des Alpes, un cri d’amour à la nature et un appel à la vie intérieure.

Voici le nouveau roman d’Edouard Bureau, « Les derrières rêveries d’Akkad ». Cette fois-ci, nous remontons le temps, 2500 avant notre ère. Akkad est un royaume de Mésopotamie considéré comme l’un des premiers royaumes de l’histoire au fonctionnement finalement assez proche de nos société contemporaines. C’est là qu’Edouard Bureau plante de décor de ce nouveau livre qui est avant tout un roman initiatique, la relation quasi filiale entre un vieux précepteur, Ur-Samhu et le jeune prince Shu-Durul. Un roman qui oscille entre le conte intime et la fable antique et qui résonne étrangement avec notre monde d’aujourd’hui. Égrenant grands principes et récit personnel, le vieux précepteur va ouvrir à son jeune élève les portes de l’avenir évoquant l’ambition, du pouvoir, de la fragilité du temps qui passe, mais aussi de transmission, de solitude, de quête d’amour et de bonheur.

Ce livre magnifique est aussi l’occasion de saluer la qualité de l’écriture d’Edouard Bureau, la poésie et la musicalité de sa plume. Et s’il exige de la part du lecteur une certaine attention, il est surtout la porte ouverte à l’introspection et à la quête de soi.

« Les dernières rêveries d’Akkad » d’Edouard Bureau est publié aux éditions du Cherche-midi. C’est un coup de cœur !