Philippe Chauveau :Gordon Zola est un cas à part dans le milieu littéraire français. Résolument irrévérencieux, petit-fils spirituel de Frédéric Dard, Pierre Dac, Alphonse Allais, Sacha Guitry et Rabelais réunis, il s'est spécialisé dans l'écriture humoristique où les bons mots le disputent aux anaphorismes. Auteur et éditeur à la fois avec sa maison « Le léopard masqué », le public le connait notamment pour ses pastiches du Da Vinci Code ou de Harry Potter. On lui doit aussi « Les aventures de Saint Tin et de son...
Le journal du capitaine Hollande de Gordon Zola - Présentation - Suite
Philippe Chauveau : Bonjour Gordon Zola.Gordon Zola : Bonjour.Philippe Chauveau : Votre actualité aux éditions du Rocher : Le vrai journal du capitaine Hollande, on va revenir sur ce nouveau titre. Je précise, Gordon Zola c'est un pseudo, je le dis quand même pour toutes vos groupies qui chercheraient ce nom dans l'annuaire et qui risquent de ne pas le trouver. Comment avez-vous pris ce pseudo, pourquoi Gordon Zola ?Gordon Zola : à dire vrai Gordon Zola, c'est un petit peu le produit de rencontre entre émile Zola et Flash Gordon....
Le journal du capitaine Hollande de Gordon Zola - Portrait - Suite
Philippe Chauveau : On change un petit peu de registre avec ce nouveau titre dans votre bibliographie Gordon Zola, Le vrai journal du capitaine Hollande, 3 ans déjà ! Alors je résume ce sont les mémoires de notre président, il voulait écrire, il avait besoin d'un écrivain, il a demandé à plein de gens, Philippe Sollers, Le Clézio, Jean D'Ormesson, puis finalement il s'est dit que c'était vous le plus compétent pour faire ça, on le comprend tout à fait. Qu'est-ce qui vous a donné envie de répondre à la demande du...
Le journal du capitaine Hollande de Gordon Zola - Livre - Suite
Gordon Zola
Le journal du capitaine Hollande
Présentation 1'32Gordon Zola est un cas à part dans le milieu littéraire français, résolument irrévérencieux, petit fils spirituel de Frédéric Dard, Pierre Dac, Alphonse Allais, Sacha Guitry et Rabelais réuni. Il s'est spécialisé dans l'écriture humoristique où les bons mots le dispute aux aphorismes.
Auteur et éditeur à la fois avec sa maison « Le léopard Masqué », le public le connait notamment pour ses pastiches de « Da Vinci Code » ou de « Harry Potter » mais on lui doit aussi les aventures de Saint-Tin et de son ami Lou, parodiant les œuvres d'Hergé.
Les ayants droits de l'auteur de Tintin ont d'ailleurs souvent cherché querelles à Gordon Zola qui a fini par gagner tous les procès qui lui étaient intenté, preuve que l'humour peut encore avoir le dernier mot.
Et d'ailleurs si Gordon Zola cherche à faire rire, il le fait toujours sans vulgarité ni méchanceté et il le prouve encore une fois avec « Le vrai journal du Capitaine Hollande » aux éditions du Rocher.
Tel un chansonnier Gordon Zola nous raconte les trois premières années du mandat de notre président et tout le monde en prend pour son grade, d'une compagne un peu trop envahissante à un ministre peu scrupuleux.
D'un discours humide sur une ile bretonne à une situation internationale explosive, embarquez vous aussi sur le vaisseau fantôme du Capitaine Hollande. On rit beaucoup des nouvelles pitreries de Gordon Zola.
« Le vrai journal du Capitaine Hollande » est publié aux éditions du Rocher et Gordon Zola est sur Web-tv-culture.
Philippe Chauveau :
Gordon Zola est un cas à part dans le milieu littéraire français. Résolument irrévérencieux, petit-fils spirituel de Frédéric Dard, Pierre Dac, Alphonse Allais, Sacha Guitry et Rabelais réunis, il s'est spécialisé dans l'écriture humoristique où les bons mots le disputent aux anaphorismes. Auteur et éditeur à la fois avec sa maison « Le léopard masqué », le public le connait notamment pour ses pastiches du Da Vinci Code ou de Harry Potter. On lui doit aussi « Les aventures de Saint Tin et de son ami Lou », parodiant l'œuvre d'Hergé. Les ayant-droits de l'auteur de Tintin ont d'ailleurs longtemps cherché à querelle à Gordon Zola qui a fini par gagner tous les procès qui lui étaient intentés. Preuve que l'humour peut encore avoir le dernier mot. D'ailleurs, si Gordon Zola cherche à faire rire, il le fait toujours sans vulgarité ni méchanceté. Il le prouve une fois encore avec « Le vrai journal du capitaine Hollande » aux éditions du Rocher. Tel un chansonnier, Gordon Zola nous raconte les trois premières années du mandat de notre président. Et tout le monde en prend pour son grade ! D'une compagne un peu trop envahissante à un ministre peu scrupuleux, d'un discours humide sur une île bretonne à une situation internationale explosive, embarquez-vous aussi sur le vaisseau fantôme du capitaine Hollande.
On s'amuse beaucoup aux nouvelles pitreries de Gordon Zola
« Le vrai journal du capitaine Hollande » est publié aux éditions du Rocher et Gordon Zola est sur WTC
Gordon Zola
Le journal du capitaine Hollande
Portrait 6'02Bonjour Gordon Zola. Votre actualité aux éditions du Rocher : Le vrai journal du capitaine Hollande, on va revenir sur ce nouveau titre.
Je précise, Gordon Zola c'est un pseudo, je le dis quand même pour toutes vos groupies qui chercheraient ce nom dans l'annuaire et qui risquent de ne pas le trouver. Comment avez-vous pris ce pseudo, pourquoi Gordon Zola ?
à dire vrai Gordon Zola, c'est un petit peu le produit de rencontre entre émile Zola et Flash Gordon. C'est un peu le gag entre la littérature française qui est représentée par émile Zola et puis Flash Gordon pour la pop culture.
Et je trouvais que c'était intéressant d'avoir un nom très délirant avec un peu de panache quand même, parce que Gordon Zola ça sonne pas mal, mais d'avoir un nom très délirant pour écrire ce que je faisais, qui était vraiment l'idée de faire du burlesque sous toutes ses formes.
Je vais essayer de résumer ce que vous faites et qui vous êtes. On vous connait bien dans le monde de la littérature, vous êtes présent dans beaucoup de manifestations, beaucoup de salons un peu partout en France.
Vous êtes le trublion de la littérature, mais ce qui est intéressant c'est que vous connaissez sur le bout des doigts la littérature et notamment la littérature française, c'est un univers que vous aimez. Alors avant de parler de ce que vous faites, de la parodie, etc…
Pourquoi ce goût pour la chose écrite ?
J'ai été formé comme ça. Très jeune, j'ai lu beaucoup, je suis autodidacte. Ce qui fait que j'ai découvert le monde et la culture par les livres, donc j'ai lu très très vite.
Et en fait, je n'ai pas voulu écrire parce que je vénérais tellement la littérature que je ne voyais pas quel était l'intérêt d'écrire, pourquoi faire un livre de plus, un nouveau bouquin.
Et puis un jour, je me suis dit « Je vais faire un petit essai comme ça, je vais faire un roman qui s'appelle Les Suppots de Sitoire ».
Et puis j'ai commencé à former cette petite grille d'écriture un peu délirante, je me suis dit : « Il y a peut-être un petit quelque chose, un petit univers particulier… »
Ça veut dire que vous vous considérez comme un fils ou un petit fils de Pierre Dac, de Frédéric Dard, de ces gens-là ?
Oui, franchement ils m'ont nourri totalement.
Il y a toute cette tradition qui part de Rabelais qui va jusqu'à Céline, bien sûr Frédéric Dard, Michel Audiard pour le cinéma, enfin toute cette galerie anarchique on va dire, ou anar plutôt, de ces gars-là m'ont absolument formé, Alphonse Boudard que j'adorais aussi.
On vous connait aussi parce que vous avez votre propre vitrine à Paris, rue Daguerre. Alors au départ c'était votre bureau et du coup c'est un peu devenu votre librairie, on y trouve toute votre production, et Dieu sait qu'elle est importante.
Oui elle est rue Daguerre, c'est une petite boutique jaune en léopard, parce que mes éditions sont les éditions du léopard masqué.
Et si je parle de cette boutique, c'est parce que comme dans les salons, vous aimez être à la rencontre de vos lecteurs, vous aimez le contact.
Oui, je dois avouer que j'aime ça. Vous savez, je suis assez bavard, je suis assez prolixe avec les gens, et en fait y a le jeu de la sincérité permanente.
C'est-à-dire que lorsque vous dites quelque chose à des gens que vous croisez pour la première fois, vous, ça fait cent fois, mille fois que vous dites la même chose, pourtant,
la personne doit sentir que c'est sincère, et vous même vous devez être persuadé que c'est la première fois que vous le dites, et c'est aussi un jeu de comédien ça, et j'aime beaucoup faire ça.
Pour l'instant je suis toujours dans la sincérité, je suis vraiment content de rencontrer les gens, de leur parler, de leur expliquer ce que je fais, pourquoi je le fais. Tant que je suis comme ça, c'est bon, ça me fait plaisir, mais faut pas que je perde ça.
Et puis alors on vous connait évidemment Gordon Zola puisque vous avez fait l'actualité notamment avec la série des Saint-Tin où vous faisiez une parodie des Tintin.
Cela ne s'est pas toujours très bien passé avec les éditions Moulinsart, mais finalement, c'est vous qui avez gagné les différents procès.
Oui, un procès incroyable d'ailleurs, qui s'est très bien soldé pour ma part, puisqu'on a gagné avec trois points de jurisprudence pour le droit à la parodie.
Mais ça avait commencé assez violemment avec une descente de police, ils m'avaient attaqué pour contrefaçon, parasitisme, enfin ça a été la totale.
Alors deux questions, pourquoi avez-vous eu envie justement de faire cette série en parodiant Tintin ? Et pourquoi est-ce que cela a été si mal perçu par les éditions Moulinsart ?
Pour parler de la première question, j'avais une grille d'écriture installée sur ce que moi j'appelle du « poilar » : du polar-poilant. Et je me suis dit, il faudrait que je trouve une oeuvre à parodier entière. J'ai cherché partout, les peintres, les musiciens…
Et la seule oeuvre que j'ai trouvée qui avait une cohérence du début à la fin sur cinquante ans, c'est Tintin. Vous pouvez chercher, il n'y en a pas d'autres.
Et cette démarche n'a pas trouvé grâce aux yeux des ayants-droit d'Hergé.
Les héritiers ont trouvé ça, sans les lire, ils ont trouvé que c'était une atteinte à…
Parce qu'on ne touche pas à Tintin.
On ne touche pas à Tintin, on ne touche pas à la houppette de Tintin.
C'est de l'histoire ancienne puisque tout cela est terminé, les procès sont terminés, maintenant Saint-Tin peut vivre sa belle vie.
Je le disais tout à l'heure, vous aimez le contact avec vos lecteurs, quel est le compliment qui vous a fait le plus plaisir, où vous vous êtes dit : « finalement j'ai raison de faire ça » ?
C'est difficile, il y en a eu plein, mais je me souviens d'une phrase comme ça, un jour quelqu'un m'a dit : « On dirait du San Antonio, mais ça n'a rien à voir. »
Et ça m'avait fait plaisir parce que du coup, c'est marrant, c'est quelqu'un qui aimait San Antonio tout en lui mettant une filiation il m'en démarquait quand même. Et ça c'est très important parce que, pour moi, c'est l'enjeu majeur aujourd'hui.
Il faut inventer derrière un type comme ça, parce qu'il a marqué le roman burlesque, il l'a marqué au fer rouge.
Si vous aimez lire et si vous avez envie de vous amuser et si vous ne connaissez pas encore Gordon Zola et bien voilà une belle occasion.
Alors je rappelle, il y a Saint-Tin, reporter au petit vin qui aime, obéi des chauds viêts, ça c'est aux éditions du Léopard démasqué, c'est l'avant-dernier tome de la série. Et puis votre actualité, Le vrai journal du capitaine Hollande qui est cette fois-ci publié aux éditions du Rocher.
Philippe Chauveau : Bonjour Gordon Zola.
Gordon Zola : Bonjour.
Philippe Chauveau : Votre actualité aux éditions du Rocher : Le vrai journal du capitaine Hollande, on va revenir sur ce nouveau titre. Je précise, Gordon Zola c'est un pseudo, je le dis quand même pour toutes vos groupies qui chercheraient ce nom dans l'annuaire et qui risquent de ne pas le trouver. Comment avez-vous pris ce pseudo, pourquoi Gordon Zola ?
Gordon Zola : à dire vrai Gordon Zola, c'est un petit peu le produit de rencontre entre émile Zola et Flash Gordon. C'est un peu le gag entre la littérature française qui est représentée par émile Zola et puis Flash Gordon pour la pop culture. Et je trouvais que c'était intéressant d'avoir un nom très délirant avec un peu de panache quand même, parce que Gordon Zola ça sonne pas mal, mais d'avoir un nom très délirant pour écrire ce que je faisais, qui était vraiment l'idée de faire du burlesque sous toutes ses formes.
Philippe Chauveau : Je vais essayer de résumer ce que vous faites et qui vous êtes. On vous connait bien dans le monde de la littérature, vous êtes présent dans beaucoup de manifestations, beaucoup de salons un peu partout en France. Vous êtes le trublion de la littérature, mais ce qui est intéressant c'est que vous connaissez sur le bout des doigts la littérature et notamment la littérature française, c'est un univers que vous aimez. Alors avant de parler de ce que vous faites, de la parodie, etc… Pourquoi ce goût pour la chose écrite ?
Gordon Zola : J'ai été formé comme ça. Très jeune, j'ai lu beaucoup, je suis autodidacte. Ce qui fait que j'ai découvert le monde et la culture par les livres, donc j'ai lu très très vite. Et en fait, je n'ai pas voulu écrire parce que je vénérais tellement la littérature que je ne voyais pas quel était l'intérêt d'écrire, pourquoi faire un livre de plus, un nouveau bouquin. Et puis un jour, je me suis dit « Je vais faire un petit essai comme ça, je vais faire un roman qui s'appelle Les Suppots de Sitoire ». Et puis j'ai commencé à former cette petite grille d'écriture un peu délirante, je me suis dit : « Il y a peut-être un petit quelque chose, un petit univers particulier… »
Philippe Chauveau : Ça veut dire que vous vous considérez comme un fils ou un petit fils de Pierre Dac, de Frédéric Dard, de ces gens-là ?
Gordon Zola : Oui, franchement ils m'ont nourri totalement. Il y a toute cette tradition qui part de Rabelais qui va jusqu'à Céline, bien sûr Frédéric Dard, Michel Audiard pour le cinéma, enfin toute cette galerie anarchique on va dire, ou anar plutôt, de ces gars-là m'ont absolument formé, Alphonse Boudard que j'adorais aussi.
Philippe Chauveau : On vous connait aussi parce que vous avez votre propre vitrine à Paris, rue Daguerre. Alors au départ c'était votre bureau et du coup c'est un peu devenu votre librairie, on y trouve toute votre production, et Dieu sait qu'elle est importante.
Gordon Zola : Oui elle est rue Daguerre, c'est une petite boutique jaune en léopard, parce que mes éditions sont les éditions du léopard masqué.
Philippe Chauveau : Et si je parle de cette boutique, c'est parce que comme dans les salons, vous aimez être à la rencontre de vos lecteurs, vous aimez le contact.
Gordon Zola : Oui, je dois avouer que j'aime ça. Vous savez, je suis assez bavard, je suis assez prolixe avec les gens, et en fait y a le jeu de la sincérité permanente. C'est-à-dire que lorsque vous dites quelque chose à des gens que vous croisez pour la première fois, vous, ça fait cent fois, mille fois que vous dites la même chose, pourtant, la personne doit sentir que c'est sincère, et vous même vous devez être persuadé que c'est la première fois que vous le dites, et c'est aussi un jeu de comédien ça, et j'aime beaucoup faire ça. Pour l'instant je suis toujours dans la sincérité, je suis vraiment content de rencontrer les gens, de leur parler, de leur expliquer ce que je fais, pourquoi je le fais. Tant que je suis comme ça, c'est bon, ça me fait plaisir, mais faut pas que je perde ça.
Philippe Chauveau : Et puis alors on vous connait évidemment Gordon Zola puisque vous avez fait l'actualité notamment avec la série des Saint-Tin où vous faisiez une parodie des Tintin. Cela ne s'est pas toujours très bien passé avec les éditions Moulinsart, mais finalement, c'est vous qui avez gagné les différents procès.
Gordon Zola : Oui, un procès incroyable d'ailleurs, qui s'est très bien soldé pour ma part, puisqu'on a gagné avec trois points de jurisprudence pour le droit à la parodie. Mais ça avait commencé assez violemment avec une descente de police, ils m'avaient attaqué pour contrefaçon, parasitisme, enfin ça a été la totale.
Philippe Chauveau : Alors deux questions, pourquoi avez-vous eu envie justement de faire cette série en parodiant Tintin ? Et pourquoi est-ce que cela a été si mal perçu par les éditions Moulinsart ?
Gordon Zola : Pour parler de la première question, j'avais une grille d'écriture installée sur ce que moi j'appelle du « poilar » : du polar-poilant. Et je me suis dit, il faudrait que je trouve une oeuvre à parodier entière. J'ai cherché partout, les peintres, les musiciens… Et la seule oeuvre que j'ai trouvée qui avait une cohérence du début à la fin sur cinquante ans, c'est Tintin. Vous pouvez chercher, il n'y en a pas d'autres.
Philippe Chauveau : Et cette démarche n'a pas trouvé grâce aux yeux des ayants droits d'Hergé.
Gordon Zola : Les héritiers ont trouvé ça, sans les lire, ils ont trouvé que c'était une atteinte à…
Philippe Chauveau : Parce qu'on ne touche pas à Tintin.
Gordon Zola : On ne touche pas à Tintin, on ne touche pas à la houpette de Tintin.
Philippe Chauveau : C'est de l'histoire ancienne puisque tout cela est terminé, les procès sont terminés, maintenant Saint-Tin peut vivre sa belle vie. Je le disais tout à l'heure, vous aimez le contact avec vos lecteurs, quel est le compliment qui vous a fait le plus plaisir, où vous vous êtes dit : « finalement j'ai raison de faire ça » ?
Gordon Zola : C'est difficile, il y en a eu plein, mais je me souviens d'une phrase comme ça, un jour quelqu'un m'a dit : « On dirait du San Antonio, mais ça n'a rien à voir. » Et ça m'avait fait plaisir parce que du coup, c'est marrant, c'est quelqu'un qui aimait San Antonio tout en lui mettant une filiation il m'en démarquait quand même. Et ça c'est très important parce que, pour moi, c'est l'enjeu majeur aujourd'hui. Il faut inventer derrière un type comme ça, parce qu'il a marqué le roman burlesque, il l'a marqué au fer rouge.
Philippe Chauveau : Si vous aimez lire et si vous avez envie de vous amuser et si vous ne connaissez pas encore Gordon Zola et bien voilà une belle occasion. Alors je rappelle, il y a Saint-Tin, reporter au petit vin qui aime, obéi des chauds viêts, ça c'est aux éditions du Léopard démasqué, c'est l'avant-dernier tome de la série. Et puis votre actualité, Le vrai journal du capitaine Hollande qui est cette fois-ci publié aux éditions du Rocher.
Gordon Zola
Le journal du capitaine Hollande
Livre 5'19On change un petit peu de registre avec ce nouveau titre dans votre bibliographie Gordon Zola, Le vrai journal du capitaine Hollande, 3 ans déjà !
Alors je résume ce sont les mémoires de notre président, il voulait écrire, il avait besoin d'un écrivain, il a demandé à plein de gens, Philippe Sollers, Le Clézio, Jean D'Ormesson, puis finalement il s'est dit que c'était vous le plus compétent pour faire ça, on le comprend tout à fait.
Qu'est-ce qui vous a donné envie de répondre à la demande du président de la République et d'écrire ses mémoires ?
Je trouvais qu'il y avait une sorte de dérive politique flagrante. Donc je me suis amusé, vous connaissez le mythe du hollandais volant, le vaisseau fantôme ?
C'est ce vaisseau hollandais qui erre à travers les mers, et je trouvais que le Hollande volant, voire volage, ça peut arriver, je trouvais que ça faisait un gag et donc du coup ça m'a donné l'idée d'en faire le capitaine du vaisseau fantôme.
Et de le mettre à la barre de ce bateau, mais ça me permettait d'avoir toujours du burlesque en présence : il est à la barre du bateau, il a tout un tas de membres d'équipage avec lui, on reconnaît Manu-Manu Revalls, y a Jean-Marc Blaireau…
Ah oui il y a Jean-Marc Blaireau, y a Pierrot le Moskovit, il y a Christine Tobéira entre autres.
Oui, ils sont à peu près tous là. Donc, ils évoluent et on voit de façon chronologique, ce n'est pas vraiment ses mémoires c'est plutôt son journal, son journal de bord en quelque sorte.
Journal intime même, parce que parfois il est question des femmes qui passent dans la vie du capitaine Hollande.
On apprend des choses qu'on aurait des fois peut-être pas soupçonnées. Le seul danger de ce genre de livre, de pastiche, c'est de croire qu'on est dans le pastiche alors qu'on est dans la réalité !
C'est un peu le danger, on croit qu'on va faire rire et puis on se dit : « ben mince, ça s'est passé comme ça ». Mais bon voilà autrement c'est toujours un prétexte à dire des choses très loufoques.
Soyons clairs, on dit des choses loufoques, on s'amuse beaucoup, il n'y a rien de vraiment méchant dans tout ça.
Vous ne tirez pas à boulet rouge sur le… là j'essaye d'avoir une question à peu près sérieuse mais c'est pas facile d'être sérieux quand on vous reçoit en interview. Mais bon voilà il n'y a pas de méchanceté dans ce que vous dites.
Non parce que je ne suis pas certain que la méchanceté soit le meilleur outil pour arriver à dire ce qu'on a envie de dire.
Ce peut être un axe, ce peut être un choix. Je ne suis pas sûr que la méchanceté soit un argument si efficace que ça, on connait Paul Léautaud et sa méchanceté légendaire, mais je ne suis pas sûr que ce soit par cette méchanceté qu'il est bon.
Alors on est d'accord, Gordon Zola est un clown, est un pitre qui n'est pas méchant, mais qui des fois aime bien quand même régler quelques comptes.
J'ai pris page 105, ça m'a fait rire, vous parlez d'Edwy Pêle-mêle : « Alors Edwy Pêle-mêle, véritable flibustier de la pseudo-presse indépendante qui sillonne les sept mers du globe à la recherche du scoop qui ferait de lui un champion toutes catégories. »
Ça c'est dit. « Il est là dans son costume de chevalier blanc, son visage pontifiant est traversé par sa célèbre tempête de poils, diable qu'il ressemble à Staline. Il est à gauche certes, mais son ego ne fait de politique. »
Tout est dit.
En même temps c'est François Hollande qui parle puisque ce sont ses mémoires.
Exactement. C'est la difficulté, mais c'est ça l'intérêt d'un exercice comme ça. C'est qu'à un moment donné quand vous faites la critique d'un personnage que vous aimez plus ou moins, chacun voit midi à sa porte,
mais dès l'instant ou vous vous mettez dans la peau du personnage il faut garder la cohérence, il ne peut pas dire « je suis un crétin », il ne peut pas dire « je suis un bouffon », il peut être réaliste sur certaines choses, mais il ne peut penser que du bien de lui, c'est normal.
Et donc l'intérêt est là, c'est d'arriver à trouver l'arsenal de mot idoine pour s'amuser, pour faire que certaines scènes tournent au ridicule, tout en laissant quand même une certaine droiture, un certain panache au personnage.
Et comme la plume est un petit peu vive comme ça, ça lui donne de l'allant et c'est plus intéressant parce que, c'est tellement facile ce qu'on a beaucoup fait à l'époque avec Sarkozy, et ce qu'on fait d'ailleurs pas mal avec Hollande,
c'est-à-dire qu'on tape droit au mur, au premier degré.
L'avantage de la politique et de la vie de nos hommes politiques, c'est que chaque jour réserve une nouvelle surprise. Etes-vous déjà en train d'écrire la suite ? Est-ce que le président vous a demandé d'écrire la suite de ses mémoires ?
Le président se pose beaucoup de questions, et on a pas beaucoup de réponses. Là en ce moment y a des choses à faire avec l'avenir de l'Europe aussi.
Le problème du bateau fantôme, c'est compliqué parce qu'il erre, il ne peut pas s'arrêter dans un port, donc si je veux rester dans la cohérence du journal de bord, il faut que je trouve une autre piste, mais c'est à l'étude on y travaille beaucoup en ce moment.
En tout cas on s'amuse beaucoup avec ce livre, et je le redis, c'est très drôle et c'est vraiment pas méchant, ça s'appelle « Le vrai journal du capitaine Hollande » et vous êtes publié pour cet ouvrage aux éditions du Rocher, merci beaucoup.
Philippe Chauveau : On change un petit peu de registre avec ce nouveau titre dans votre bibliographie Gordon Zola, Le vrai journal du capitaine Hollande, 3 ans déjà ! Alors je résume ce sont les mémoires de notre président, il voulait écrire, il avait besoin d'un écrivain, il a demandé à plein de gens, Philippe Sollers, Le Clézio, Jean D'Ormesson, puis finalement il s'est dit que c'était vous le plus compétent pour faire ça, on le comprend tout à fait. Qu'est-ce qui vous a donné envie de répondre à la demande du président de la République et d'écrire ses mémoires ?
Gordon Zola : Je trouvais qu'il y avait une sorte de dérive politique flagrante. Donc je me suis amusé, vous connaissez le mythe du hollandais volant, le vaisseau fantôme ? C'est ce vaisseau hollandais qui erre à travers les mers, et je trouvais que le Hollande volant, voire volage, ça peut arriver, je trouvais que ça faisait un gag et donc du coup ça m'a donné l'idée d'en faire le capitaine du vaisseau fantôme. Et de le mettre à la barre de ce bateau, mais ça me permettait d'avoir toujours du burlesque en présence : il est à la barre du bateau, il a tout un tas de membres d'équipage avec lui, on reconnaît Manu-Manu Revalls, y a Jean-Marc Blaireau…
Philippe Chauveau : Ah oui il y a Jean-Marc Blaireau, y a Pierrot le Moskovit, il y a Christine Tobéira entre autres.
Gordon Zola : Oui, ils sont à peu près tous là. Donc, ils évoluent et on voit de façon chronologique, c'est pas vraiment ses mémoires c'est plutôt son journal, c'est son journal de bord en quelque sorte.
Philippe Chauveau : Journal intime même, parce que parfois il est question des femmes qui passent dans la vie du capitaine Hollande.
Gordon Zola : On apprend des choses qu'on aurait des fois peut-être pas soupçonnées. Le seul danger de ce genre de livre, de pastiche, c'est de croire qu'on est dans le pastiche alors qu'on est dans la réalité ! C'est un peu le danger, on croit qu'on va faire rire et puis on se dit : « ben mince, ça s'est passé comme ça ». Mais bon voilà autrement c'est toujours un prétexte à dire des choses très loufoques.
Philippe Chauveau : Soyons clairs, on dit des choses loufoques, on s'amuse beaucoup, il n'y a rien de vraiment méchant dans tout ça. Vous ne tirez pas à boulet rouge sur le… là j'essaye d'avoir une question à peu près sérieuse mais c'est pas facile d'être sérieux quand on vous reçoit en interview. Mais bon voilà il n'y a pas de méchanceté dans ce que vous dites.
Gordon Zola : Non parce que je ne suis pas certain que la méchanceté soit le meilleur outil pour arriver à dire ce qu'on a envie de dire. Ce peut être un axe, ce peut être un choix. Je ne suis pas sûr que la méchanceté soit un argument si efficace que ça, on connait Paul Léautaud et sa méchanceté légendaire, mais je ne suis pas sûr que ce soit par cette méchanceté qu'il est bon.
Philippe Chauveau : Alors on est d'accord, Gordon Zola est un clown, est un pitre qui n'est pas méchant, mais qui des fois aime bien quand même régler quelques comptes. J'ai pris page 105, ça m'a fait rire, vous parlez d'Edwy Pêle-mêle : « Alors Edwy Pêle-mêle, véritable flibustier de la pseudo-presse indépendante qui sillonne les sept mers du globe à la recherche du scoop qui ferait de lui un champion toutes catégories. » Ça c'est dit. « Il est là dans son costume de chevalier blanc, son visage pontifiant est traversé par sa célèbre tempête de poils, diable qu'il ressemble à Staline. Il est à gauche certes, mais son ego ne fait de politique. »
Gordon Zola : Tout est dit.
Philippe Chauveau : En même temps c'est François Hollande qui parle puisque ce sont ses mémoires.
Gordon Zola : Exactement. C'est la difficulté, mais c'est ça l'intérêt d'un exercice comme ça. C'est qu'à un moment donné quand vous faites la critique d'un personnage que vous aimez plus ou moins, chacun voit midi à sa porte, mais dès l'instant ou vous vous mettez dans la peau du personnage il faut garder la cohérence, il ne peut pas dire « je suis un crétin », il ne peut pas dire « je suis un bouffon », il peut être réaliste sur certaines choses, mais il ne peut penser que du bien de lui, c'est normal. Et donc l'intérêt est là, c'est d'arriver à trouver l'arsenal de mot idoine pour s'amuser, pour faire que certaines scènes tournent au ridicule, tout en laissant quand même une certaine droiture, un certain panache au personnage. Et comme la plume est un petit peu vive comme ça, ça lui donne de l'allant et c'est plus intéressant parce que, c'est tellement facile ce qu'on a beaucoup fait à l'époque avec Sarkozy, et ce qu'on fait d'ailleurs pas mal avec Hollande, c'est-à-dire qu'on tape droit au mur, au premier degré.
Philippe Chauveau : L'avantage de la politique et de la vie de nos hommes politiques, c'est que chaque jour réserve une nouvelle surprise. Etes-vous déjà en train d'écrire la suite ? Est-ce que le président vous a demandé d'écrire la suite de ses mémoires ?
Gordon Zola : Le président se pose beaucoup de questions, et on a pas beaucoup de réponses. Là en ce moment y a des choses à faire avec l'avenir de l'Europe aussi. Le problème du bateau fantôme, c'est compliqué parce qu'il erre, il ne peut pas s'arrêter dans un port, donc si je veux rester dans la cohérence du journal de bord, il faut que je trouve une autre piste, mais c'est à l'étude on y travaille beaucoup en ce moment.
Philippe Chauveau : écoutez, vous saluerez le capitaine Hollande, le président Hollande quand vous le croiserez. Merci Beaucoup Gordon Zola.
Gordon Zola : Merci à vous.
Philippe Chauveau : En tout cas on s'amuse beaucoup avec ce livre, et je le redis, c'est très drôle et c'est vraiment pas méchant, ça s'appelle « Le vrai journal du capitaine Hollande » et vous êtes publié pour cet ouvrage aux éditions du Rocher, merci beaucoup.