Imaginez une gamine qui, dans la cour du collège, distribue à ses amis de classe ses premières histoires qu’elle a pris soin de dupliquer sur l’imprimante familiale. Virginie Bégaudeau avait déjà l’envie d’être lue !
Et pourtant, après des études de lettres, dans l’espoir de travailler dans le monde de l’édition, la vie de la jeune femme prend une autre tournure. Elle part à l’étranger et s’essaie à d’autres métiers tout en continuant à écrire. De retour en France en France, elle publie « Laudanum »,...
La veuve apprivoisée de Virginie Bégaudeau - Présentation - Suite
PhilippeBonjour Virginie Bégaudeau.
Virginie BégaudeauBonjour Philippe.
PhilippeVous êtes dans l'actualité avec ce titre “ La Veuve apprivoisée ”. C'est aux éditions Anne Carrière. On peut considérer que c’est votre premier roman, mais pourtant, ce n’est pas votre premier roman. Mais disons que c’est votre premier roman en littérature blanche. On va faire un peu plus connaissance parce qu’effectivement il y a ce livre. Parallèlement, vous aviez déjà travaillé un peu plus dans le domaine de l’érotisme et de la...
La veuve apprivoisée de Virginie Bégaudeau - Portrait - Suite
Philippe : Cette couverture est assez explicite. Virginie Bégaudeau, la couverture de votre roman “La Veuve apprivoisée”. Il y a cette femme qui est peut-être Mathilde, qui pose délicatement sa main sur l'épaule d'une jeune femme. C'est Daphné. Et puis, au dessus de la cheminée, il y a le portrait, le portrait de Colin. Daphné-Colin, c'était un couple amoureux, un couple fusionnel. Ça n'a pas duré longtemps puisque Colin est mort assez prématurément d'un cancer. Et puis, c'est cette fameuse relation entre Daphné et sa...
La veuve apprivoisée de Virginie Bégaudeau - Livre - Suite
Virginie Bégaudeau
La veuve apprivoisée
Présentation 00'02'42"Imaginez une gamine qui, dans la cour du collège, distribue à ses amis de classe ses premières histoires qu’elle a pris soin de dupliquer sur l’imprimante familiale. Virginie Bégaudeau avait déjà l’envie d’être lue !
Et pourtant, après des études de lettres, dans l’espoir de travailler dans le monde de l’édition, la vie de la jeune femme prend une autre tournure. Elle part à l’étranger et s’essaie à d’autres métiers tout en continuant à écrire. De retour en France en France, elle publie « Laudanum », roman troublant sur la folie au début du XXème siècle. Dès lors, Virginie Bégaudeau se fait connaitre et est sollicitée par La Musardine, spécialisée dans l’érotisme. Elle publie ainsi « June » en 2017, cavale passionnelle et sulfureuse de deux femmes dans l’Amérique des années 1970.
Aujourd’hui, devenue elle-même éditrice, Virginie Bégaudeau s’ingénie à mettre en musique les textes des autres, tout en laissant parler sa propre imagination
Changeant de registre, elle publie cette année son nouveau roman aux éditions Anne Carrière, « La veuve apprivoisée ».
Colin et Daphné formaient un couple fusionnel. Mais après quelques mois de mariage, Colin meurt d’un cancer foudroyant, Il avait à peine 30 ans et laisse Daphné seule et désemparée. Les parents du jeune homme, Mathilde et François, avec amour et affection, accueillent leur belle-fille chez eux, dans leur superbe maison. Grâce à eux, Daphné, issue d’un milieu modeste, n’a aucun souci matériel à se faire. Ils la considèrent désormais comme leur propre fille.
Nait alors dans la tête de Mathilde un projet fou : poursuivre le projet de grossesse qu’avait le jeune couple grâce à la procréation assistée et ce, quitte à transgresser la loi en allant à l’étranger. Comment Daphné, très attachée à sa belle-mère, va-t-elle réagir à cette proposition ?
Abordant les thèmes du deuil, de la famille et de la fécondation in vitro, Virginie Bégaudeau crée une histoire d’obsession virant à la folie. Un huis-clos feutré et oppressant entre amour et emprise.
Les personnages sont habilement construits, les décors saisissants, les ambiances pertinentes. Peu à peu, la toile se tisse et le lecteur de suivre avec intérêt et inquiétude le récit de Daphné qui se raconte à la première personne. Un roman réussi que je vous recommande vivement.
« La veuve apprivoisée » de Virginie Bégaudeau est publiée aux éditions Anne Carrière
Virginie Bégaudeau
La veuve apprivoisée
Portrait 00'05'42"Philippe
Bonjour Virginie Bégaudeau.
Virginie Bégaudeau
Bonjour Philippe.
Philippe
Vous êtes dans l'actualité avec ce titre “ La Veuve apprivoisée ”. C'est aux éditions Anne Carrière. On peut considérer que c’est votre premier roman, mais pourtant, ce n’est pas votre premier roman. Mais disons que c’est votre premier roman en littérature blanche. On va faire un peu plus connaissance parce qu’effectivement il y a ce livre. Parallèlement, vous aviez déjà travaillé un peu plus dans le domaine de l’érotisme et de la sensualité. Puis vous êtes parallèlement éditrice. Mais finalement, l’envie de l’écriture c’est depuis toute gamine, paraît-il. Racontez -nous.
Virginie Bégaudeau
C’est depuis toute petite, j'ai commencé à écrire. J'avais un ordinateur très tôt. Mes parents avaient un ordinateur très tôt et j'ai écrit tout de suite des histoires que j’ai retrouvées qui sont invendables. Et parallèlement, j'écrivais ces histoires que j'imprimais. Et je les donnais à mes copines dans la cour de l'école. C’est un peu peut-être les prémices de l’édition, mais je me faisais pas payer. Donc là.... et j’ai toujours continué à écrire. J’ai publié un premier roman historique. J’avais quatorze ans. Aujourd’hui, c’est passé et après j’ai écrit des romans érotiques à La Musardine.
Philippe
Mais pourquoi cette envie de l'écriture chez vous ? Il y avait beaucoup de livres ? Vous aviez des parents qui vous ont poussé à l'écriture ? Une bibliothèque ? Ou un prof ? Pourquoi ce goût de l’écriture ? Un besoin d’évasion ?
Virginie Bégaudeau
Je pense que petite, c'était surtout ma grand mère qui lisait énormément. Mes parents, pas forcément. Et je me suis toujours dit : “j'écrirai des histoires pour ma grand mère”. En fait, ça vient de là. C'est très bête, mais j'ai toujours écrit pour ma grand mère et après je me suis nourrie moi même de livres trouvés. Mes parents m’ont toujours soutenue . Ils m’achetaient beaucoup trop de livres. Mais je n’ai pas grandi dans une famille qui possédait une bibliothèque, par exemple.
Philippe
Ce qui veut dire que vous faites des études littéraires, avec cette envie de travailler dans le monde de l'édition. Et aujourd'hui, vous êtes d'ailleurs vous même éditrice. C'est quoi la différence ? Et quelles sont les difficultés lorsque l'on est à la fois romancière et éditrice ?
Virginie Bégaudeau
Alors je dirais que quand on est romancière et éditrice, alors déjà, je dirais peut être la facilité, c'est d'essayer de comprendre les auteurs avec lesquels on travaille parce qu'en étant nous mêmes auteurs, il y a des susceptibilités qu'on arrive à cerner. Et après, il y a l'autre casquette qui fait qu'il faut sortir du côté lecture-plaisir et trouver vraiment les failles. En fait, on est un peu des têtes chercheuses, un peu des tyrans, on va dire sur nos textes pour vraiment oublier le côté plaisir que nous on a à découvrir les manuscrits. Mais ne pas oublier qu’on est là pour offrir de la lecture de qualité. Voilà avoir un côté beaucoup plus professionnel, plus technique. Et c’est l’accompagnement de A à Z, d’un livre que je trouve formidable. L’expérience éditrice reste aujourd’hui assez incroyable. Je ne pensais pas que c’était aussi aussi fort même en tant que romancière.
Philippe
Je reviens à votre première vie en tant que romancière. Vous nous l'avez dit, vous avez collaboré avec les Editions de La Musardine qui sont spécialisées dans l'érotisme. C'est arrivé un peu par hasard cette histoire là ?
Virginie Bégaudeau
Complètement. Un été, mon éditrice du moment m'appelle, me dit : “La Musardine fait un concours de nouvelles. Vas-y si t’as rien à faire. ” On a toujours quelque chose à faire en tant que romancière et j’ai fait ce concours de nouvelles. J’ai gagné le concours de nouvelles et finalement, on en a fait un roman. On a même créé une collection qui s’appelle la collection Point G, qui était dirigée par Octavie Delvaux à l’époque. Et du coup, le roman “June” est sorti. Et la petite anecdote, c’est que le roman s’appelait “Lux ” à la base et les éditions Anne Carrière avaient publié deux semaines avant un roman qui s’appelait “Lux”. Du coup, on a dû changer et j’ai maudit les éditions Anne Carrière à ce moment là, d’avoir piqué notre titre. Donc voilà, on a lancé ce roman qui a plu avec une jolie presse et c’était une aventure que je ne connaissais pas, un monde érotique, travaillé même dans les salons. C’était un monde que je ne connaissais pas du tout, que je ne fréquentais pas, contrairement à d’autres romanciers et romancières du milieu qui, eux, ça fait vraiment partie de leur personnalité. Donc, c’était vraiment une super aventure.
Philippe
Et en tout cas, ç'a été une bonne rampe de lancement. Ça vous a permis de vous faire connaître et puis de peaufiner aussi votre travail d’écriture, j’imagine ?
Virginie Bégaudeau
Exactement parce que c'est très technique. La Musardine est quand même une jolie maison. Après, on a travaillé avec le Danemark qui m'ont sollicité à faire une dystopie érotique. Et l'année dernière, les éditions Anne Carrière m’ont téléphonée pour un livre érotique. J'ai dit que j'arrêtais totalement l'érotisme et ils nous ont proposé un livre d'art qui sortira en fin d'année avec des grands noms de romancières, des réalisatrices. Un très beau projet. Donc, j’ai dit oui et s’en est suivie cette rencontre avec Stephen Carrière et donc l’édition. Pour moi, “June” a tout lancé sans savoir mais a tout lancé.
Philippe
Et voilà comment on vous retrouve aujourd'hui avec ce premier roman aux éditions Anne Carrière. “La Veuve apprivoisée”. Vous avez donc l'impression que vous, avec ce premier titre en littérature blanche, vous avez l'impression que c'est une nouvelle page qui se tourne ? C’est un nouveau départ pour l’autrice que vous êtes ?
Virginie Bégaudeau
Je pense que oui, surtout en littérature blanche. C'est un milieu que je ne connaissais pas avant, un exercice que je connaissais mal. Après, c'est plus une consécration. J'ai publié, je suis très très heureuse et là, en ce moment, comme ça arrive en même temps que la création de la maison, on en profite un petit peu moins et j'espère publier un autre mois. Mais pour l’instant en tout cas, c’est ma consécration. Voilà.
Philippe
“La Veuve apprivoisée”, c'est votre actualité. Virginie Bégaudeau, Vous êtes publiée chez Anne Carrière.
Virginie Bégaudeau
La veuve apprivoisée
Livre 00'08'40"Philippe : Cette couverture est assez explicite. Virginie Bégaudeau, la couverture de votre roman “La Veuve apprivoisée”. Il y a cette femme qui est peut-être Mathilde, qui pose délicatement sa main sur l'épaule d'une jeune femme. C'est Daphné. Et puis, au dessus de la cheminée, il y a le portrait, le portrait de Colin. Daphné-Colin, c'était un couple amoureux, un couple fusionnel. Ça n'a pas duré longtemps puisque Colin est mort assez prématurément d'un cancer. Et puis, c'est cette fameuse relation entre Daphné et sa belle-mère Mathilde que vous allez nous raconter. Comment naît-elle cette histoire ? Pourquoi aviez-vous envie de parler d'une relation fille-belle-mère ?
Virginie Bégaudeau Parce que je trouvais que le lien filial, même si, par alliance, était hyper important et qu'on a toujours une image assez particulière de la belle-mère et de la belle-fille. Et que deux femmes confrontées à un deuil, c'était quelque chose de très intéressant. J'ai vraiment voulu travailler sur cet axe là et c’est deux femmes qui s'aiment profondément. Ce n'est pas l'animosité entre une belle-mère et une belle-fille dans les clichés qu'on a. Et, je mentionne juste que ça n'a aucun rapport avec ma belle mère, que j'aime beaucoup.
Philippe Elle serait ravie de l'entendre. Il faut préciser qu'effectivement, Daphné et Colin ne sont pas du même milieu social et que Daphné, qui avait des relations plutôt conflictuelles avec sa propre famille, a été accueillie les bras grands ouverts dans la famille de Colin par sa belle-mère Mathilde et son beau-père François. Mais effectivement, il y a eu ce deuil qui a rapproché les deux femmes, mais qui peut-être, on va les voir, a créé une sorte d'enfermement. Et puis, au-delà de ça, il y a aussi la maternité, c'est-à-dire que Daphné n'a pas eu le temps d'avoir d'enfants avec Colin, même si ça faisait partie de leur projet. Et c'est là que Mathilde révèle un projet dont elle veut faire profiter sa belle-fille.
Virginie Bégaudeau Je pense que le projet de Mathilde, qui n'est pas du tout un spoiler parce que c'est quand même dit en résumé dès les premières pages, de permettre à sa belle-fille de porter un enfant. Puisque Colin et Daphné étaient en parcours de procréation médicalement assistée et faisaient partie des couples infertiles inexpliqués. Ça existe en France, c'est 3%, ça existe et donc sans raison de ne pas avoir d'enfant. Et Mathilde n'ayant pas ce projet-là, cette idée - je l'imagine auparavant avant le deuil de son fils - se révèle en disant c'est la dernière chance. Et pour elle, c'était sans doute de revivre ce qu'elle avait vécu avec son fils unique qui est décédé et à tout prix de retrouver la maternité. Donc c'est vraiment deux femmes qui, une ayant connu la maternité, l'autre ayant aspiré - parfois touchée du doigt - qui se confrontent avec des attentes différentes et un vécu différent. Et je pense, une certaine folie, mais toujours plein d'amour, en fait. Ça paraît compliqué à expliquer comme ça. Elles ont beaucoup d'amour l'une pour l'autre et même si elles s'éloignent, alors que finalement c'est une sorte de huis clos, où elles s'isolent du reste du monde. Il y a quand même ce lien très fort, qui je pense, permet de tenir l'équilibre entre les deux et de ne pas sombrer dans une haine ou des sentiments difficiles.
Philippe Ce qui veut dire que, concrètement, Mathilde va tout faire pour que Daphné accepte cette proposition, pour que la science lui permette de devenir mère et que Colin, bien que décédé, puisse finalement être le père de cet enfant. Ce qui veut dire aussi que Mathilde... Et alors, on est dans un milieu social où on n'a pas de problème d'argent.
Virginie Bégaudeau Exactement.
Philippe C'est-à-dire que Mathilde va ouvrir largement les possibilités à Daphné, quitte à l'obliger un peu à faire table rase de son passé, à la couper de ses propres amis, de ses propres relations. Et petit à petit, malgré l'affection qu'il y a entre les deux, Daphné va se retrouver complètement enfermée et isolée chez Mathilde et son beau-père.
Virginie Bégaudeau Oui, c'est une sorte de main mise sur le côté... bah le milieu social, même pas d'argent, donc c'était vraiment jeter entre le fait qu'elle est très proche de ses beaux parents et qu'elle n'a pas de ressources à part son travail. Donc, effectivement, Mathilde va la sortir de son travail, mais c'est une forme d'emprise. Daphné ne sait plus si elle va accepter ce projet pour elle par envie de maternité, pour Colin, comme c'était un projet qu'ils avaient ou pour sa belle-mère. Et est-ce qu'elle n'est pas juste un ventre puisqu'elle est dépossédée de sa vie, de ses amis, même de sa personnalité en quelque sorte, puisque tout est gérée par sa belle-mère, tout est payée par sa belle mère. Je dis beaucoup sa belle-mère parce que le beau-père est assez absent.
Philippe Plus en retrait.
Virginie Bégaudeau Voilà. Je pense qu'il gère son deuil d'une autre façon et elle se retrouve, elle le dit : "même à un moment donné, j'ai l'impression que d'être un utérus sur pattes, en fait".
Philippe Vous parlez d'emprise. Et c'est vrai qu'il y a cette relation très ambiguë entre entre Daphné et Mathilde, entre la belle-mère et sa bru. Et puis il y a aussi cette ambiance très oppressante que vous avez su construire au fil des pages, dans cette magnifique résidence, dans cette magnifique maison où vit ce trio en quelque sorte. Et on sent qu'il y a de plus en plus de poids sur les épaules de Daphné. On arrive presque même aux limites de la folie à certains moments.
Virginie Bégaudeau Il y a eu des moments justement, c'est la bascule et j'ai essayé de peut-être - sauf à la fin où justement, on a besoin de cette bascule là - de rester sur le fil. Et c'est les personnages autour de Daphné qui la maintiennent encore à flot et d'avoir ce côté grande demeure assez ancienne parce que c'est la haute bourgeoisie dans tout ce qui ... avec, les meubles qui vont avec. Tout a été créé pour, mais c'est un cocon aussi. C'est un endroit où on n'a pas envie de partir parce qu'on est bien. C'est des sentiments extrêmement contraires.
Philippe Et c'est vrai que Daphné, qui est fragilisée par son deuil, par son veuvage, se sent bien dans cette maison où elle se sent choyée et aimée.
Virginie Bégaudeau Exactement sur l'enfance de son mari. Elle a l'impression qu'il est là et en fait. Au fur et à mesure, elle se rend compte que il est réellement mort. Donc c'est vraiment toute cette osmose - enfin cette symbiose, je dirais même - entre le trio, puis le duo qui est au cœur de cette maison. Et c'était hyper important pour moi de rester en huis clos sur ce texte en fait.
Philippe Ce livre est donc l'occasion, vous le disiez, d'évoquer en ce qui concerne la procréation assistée avec des différences entre les différents pays. Nous sommes en France, mais effectivement, à un moment, il va falloir peut-être aller au Danemark parce que les règles ne sont pas les mêmes. L'occasion de faire entrer un autre personnage qui s'appelle Mathéous. On ne dira pas exactement quel est son rôle, mais en tout cas, il crée le lien. Ce qui veut dire que c'est un sujet sur lequel il a fallu vous fassiez des recherches pour savoir exactement comment ça se passait ?
Virginie Bégaudeau Alors oui, déjà, il y avait la loi en France qui est passée en 2020, la loi bioéthique qui interdisait la procréation médicalement post-mortem. Donc, c'est-à-dire qu'au décès du de l'un des deux, donc principalement de l'homme, toute la procédure s'arrête. Donc il y a une sorte de double deuil en fait en France, mais au Danemark, il y a ce qu'on appelle des cliniques spécialisées sur toute la fertilité couples infertiles, couples solos, etc. Donc je me suis renseigné très longtemps. Donc aujourd'hui, je reçois encore des choses dans ma boîte aux lettres pour toutes cette clinique. Alors la clinique dedans (dans le livre) n'existe pas, mais basée sur une grande clinique : les termes de conservation, la procédure, etc. Tout ce qui permet à la fin d'obtenir soit un embryon et puis jusqu'à l'accouchement, en fait. Ç'a été un des grands sujets de recherche. Et tout ce qui est, par contre, sur l'infertilité s'est nourrie autour de moi.
Philippe Ce qui veut dire qu'au-delà de cette rivalité, où en tout cas de ce duo entre Mathilde et Daphné, il y a aussi ce sujet sur la procréation assistée qui est très présent et qui invite à la réflexion. Pourquoi le choix de "La Veuve apprivoisée" ? Pourquoi ce clin d'œil à la mégère ?
Virginie Bégaudeau Alors, déjà le clin d'oeil à la mégère était quelque chose d'assez parlant pour moi et pour mon éditrice. Et c'est surtout que, en fait, c'est exactement l'idée. Elle se fait apprivoiser par sa belle-mère pour accepter, pour adhérer en fait à cette folie. Et en soit, le clin d'œil, voilà, c'était un titre qui était assez parlant pour nous. Et pour moi, cela représente le livre sans trop en dire et sans être dans quelque chose de glaçant ou de morbide. Parce ce que je ne voulais absolument pas écrire quelque chose comme ça.
Philippe C'est votre actualité, Virginie Bégaudeau. Ça s'appelle "La Veuve apprivoisée", c'est une réussite et vous êtes publiée aux éditions Anne Carrière. Merci beaucoup.