Dans le monde de la littérature que Céline Laurens a trouvé sa place, comme une évidence. Hypokhâgne, Khâgne puis des études de journalisme avant d’intégrer des maisons d’édition où elle côtoie les auteurs qu’elle apprécie. Viennent ensuite ses premiers papiers pour la Revue des Deux-Mondes, publication ô combien renommée dans laquelle elle commente l’actualité littéraire. Et enfin, son envie de partager ses connaissances en enseignant elle-même la littérature.

Forte de toutes ces influences, il fallait sans doute tout se chemin pour que Céline Laurens s’autorise à devenir romancière à son tour.

En 2021, on la découvre avec « Là où la caravane passe », une histoire baroque sur la présence des Gitans lors du pèlerinage marial de Lourdes. Puis, en 2023, elle confirme son talent avec « Sous le ciel de faïence », voyage poétique et initiatique sous les voûtes du métro parisien.

Gardant son écriture riche et foisonnante et son goût pour les personnages bien campés, changement de décor pour le 3ème roman de Céline Laurens.

Un village de l’Ariège dans les années 1900 et une maison bourgeoise en feu. Parmi les décombres, un couple, M. Armand et Mme Esther, les propriétaires. Ils se sont aimés, ils ne se parlaient plus. Que s’est-il passé ? Pourquoi ce drame ? Donnant la parole aux différents protagonistes, le lecteur va comprendre au fil des pages qui était cette famille, avec les enfants, Abel et Mallora, ce qu’ils cachaient, comment la rumeur s’était emparée de leur vie, quels étaient leurs liens avec les villageois dans cette société du début du XXème siècle en pleine mutation.

Roman sur l’amour et la mort, les non-dits et les apparences, Céline Laurens construit un roman d’une grande virtuosité, alternant les points de vue, adaptant son écriture à ses personnages, s’autorisant une écriture musicale et poétique qui n’empêche en rien la fluidité. Il y surtout une ambiance particulière dans ce roman où la maison, à l’écart du village, face aux champs mais aussi proche du cimetière, tient sans doute le premier rôle.

Et le lecteur de garder longtemps en lui l’image et presque l’odeur de cette maison brûlée et de ses bonheurs enfuis.

« La maison Dieu » de Céline Laurens est publié chez Albin Michel.a