Avec quinze titres en littérature générale à son actif, Olivier Adam s’est imposé comme un écrivain majeur de sa génération, regroupant autour de lui un public fidèle attaché autant à la personnalité de l’auteur qu’à la qualité de son écriture et aux sujets abordés.C’est en janvier 2000 que parait son premier titre, « Je vais bien ne t’en fais pas », formidable succès de librairie qui sera l’occasion d’une adaptation cinématographique très réussie. Suivront d’autres romans primés ou sélectionnés...
Dessous les roses d'Olivier Adam - Présentation - Suite
Philippe:Bonjour Olivier ! Dessous les roses, votre 15ᵉ titre. C'est aux éditions Flammarion. 15ᵉ titres allez, c'est l'occasion de faire un petit rappel. C'était en 2000 qu'on vous a découvert : « Je vais bien ne t’en fait pas ».
Olivier: Oui, premier roman. J'avais 25 ans au Dilettante « Je viens de t'en fais pas ». Et puis c’était un livre qui a eu une belle histoire. Parce que…
Philippe:Une adaptation.
Olivier:Il a été adapté six ans plus tard. Et puis le film a été un très gros succès.
Philippe: Vous gardez...
Dessous les roses d'Olivier Adam - Portrait - Suite
Philippe Chauveau Avec ce nouveau titre Olivier Adam Dessous les roses, c’est un petit peu comme si on voyait un rideau s'ouvrir puisque effectivement, vous avez construit votre roman un peu comme une pièce de théâtre en trois actes et en différentes scènes. Et il y a trois personnages. Ce sont trois frères et soeurs. C'est un moment difficile. Le père vient de mourir. Les obsèques seront lendemain et ils sont. Ils ont rejoint leur mère. En tout cas, il y en a deux qui sont là, qui ont rejoint leur mère. Il y a Antoine, il y...
Dessous les roses d'Olivier Adam - Livre - Suite
Olivier Adam
Dessous les roses
Présentation 00'02'40"Avec quinze titres en littérature générale à son actif, Olivier Adam s’est imposé comme un écrivain majeur de sa génération, regroupant autour de lui un public fidèle attaché autant à la personnalité de l’auteur qu’à la qualité de son écriture et aux sujets abordés.
C’est en janvier 2000 que parait son premier titre, « Je vais bien ne t’en fais pas », formidable succès de librairie qui sera l’occasion d’une adaptation cinématographique très réussie. Suivront d’autres romans primés ou sélectionnés tels « Falaises », « Des vents contraires » ou « Peine perdue ». En 2004, Olivier Adam reçoit le Prix Goncourt de la nouvelle pour « Passer l’hiver ». En parallèle, il poursuit aussi l’écriture de romans à destination des ados.
Avec une écriture sensible et ciselée, Olivier Adam aborde des thématiques qui nous sont proches, allant au plus profond de la psychologie de ses personnages, mettant des mots sur les non-dits et les fragilités. Et voici son nouveau titre, « Dessous les roses ».
Nous sommes dans une maison de banlieue, la nuit est tombée. La famille Eriksen est en deuil, le père est mort, on doit l’enterrer demain. La mère monte se coucher. Restent Claire et Antoine, frère et sœur dans la quarantaine, qui égrènent les souvenirs. Mais la question qui les taraude est là, en suspens : Paul, le cadet, viendra-t-il, lui qui était fâché avec leur père, lui qui est devenu la source de discorde de la famille. Paul est un réalisateur de cinéma à succès, n’hésitant pas à utiliser l’histoire de sa propre famille dans films, quitte à la travestir, au grand dam de ses proches.
Sur cette base du conflit familial, Olivier Adam tisse un roman doux-amer sur la famille, les liens distendus, les incompréhensions, les souvenirs et leur vision déformée mais aussi sur la conception de la création artistique et ses sources d’inspiration.
On retrouve avec bonheur l’écriture subtile d’Olivier Adam qui, avec des mots simples, sait nous cueillir à chaque page.
Mais surtout, l’originalité de ce roman est d’être construit comme une pièce de théâtre, en trois actes avec des personnages qui a tour de rôle prennent la parole pour donner leur version des faits. Et nous, lecteurs, devenons les spectateurs de cette triste comédie d’une famille en lambeaux qui au terme d’une nuit de deuil, trouvera la voie de la réconciliation… ou pas !
« Dessous les roses » le nouveau roman d’Olivier Adam est publié chez Flammarion et c’est un coup de cœur.
Olivier Adam
Dessous les roses
Portrait 00'07'39"Philippe:
Bonjour Olivier ! Dessous les roses, votre 15ᵉ titre. C'est aux éditions Flammarion. 15ᵉ titres allez, c'est l'occasion de faire un petit rappel. C'était en 2000 qu'on vous a découvert : « Je vais bien ne t’en fait pas ».
Olivier:
Oui, premier roman. J'avais 25 ans au Dilettante « Je viens de t'en fais pas ». Et puis c’était un livre qui a eu une belle histoire. Parce que…
Philippe:
Une adaptation.
Olivier:
Il a été adapté six ans plus tard. Et puis le film a été un très gros succès.
Philippe:
Vous gardez quoi comme images ? La première fois que vous voyez la couverture dans la vitrine d'une librairie. C’est un point de départ, c'est un point d'arrivée, c’est quoi pour vous ?
Olivier:
C'était magique. D'abord parce que c’était… Jamais je n'aurais pensé vraiment que c'était possible d’une certaine manière. J'écrivais et j'envoyais mes textes aux éditeurs. Mais il y avait un truc. Ça me semblait un objectif un peu hors de portée, je ne sais. Je me disais que c'était pour les autres. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Mais. Mais, et donc le livre en vrai, chez un éditeur qui publiait des gens que j'admirais, soit des auteurs anciens Henri Calet, Raymond Guérin, Verneau ou Eric Holder, ou des gens comme ça, c'était incroyable. Et puis les premiers papiers, je me rappelle encore un papier dans Le Monde papier dans Télérama, un papier dans Libé. C'était complètement dingue. Et en même temps, je l'ai quand même toujours vécu comme un, comme un point de départ. Moi, c'était un un, je considérais oui que c'était c'était. J'espérais que ce sera le début d'un parcours.
Philippe:
D'un parcours qui s'est confirmé avec des prix, avec une reconnaissance du public, des critiques, « Les Lisières », « Le Cœur régulier » et tous ces autres titres qui font partie maintenant de votre bibliographie. Vous faites aussi partie de ces auteurs pour lesquels le public a un réel attachement, c'est à dire que vos livres sont attendus et c'est un peu comme si vous faisiez partie de la famille. Vous avez, vous le ressentez vous aussi comme ça ? Est ce que vous sentez cet attachement qu'on vous porte ?
Olivier:
Oui oui, j’en suis très heureux. Parce que bon, d'abord, la presse, la réception critique et tout ça, ça fluctue. Il y a des choses qui ne sont pas liées réellement au livre. Je pense aussi des modes, des effets de groupe, etc.
Philippe:
Je crois qu'il faut mettre de côté et la presse et le public. Et le public ne vous a jamais lâché.
Olivier:
Oui mais on écrit pour les gens quoi vraiment ? Enfin moi j'écris pour les gens, j'écris sur les gens, sur la vie.
Philippe:
Et alors justement, vous pensez que cet attachement il est lié à ça ? C'est que vous, vous nous parlez de nos vies. Vous nous parlez de nous même, mais avec une sensibilité qu'on n'ose peut être pas admettre.
Olivier:
Je fait une littérature de personnages surtout, et plus que d'histoires, je raconte aussi des histoires mais c'est quand même mes personnages et leurs failles et leurs élans, et leurs difficultés, qui trouvent un effet de miroir. Mais de miroir, moi, quand je lis, je lis des livres pour savoir comment on vit, et comme on fait, et j'écris là dessus aussi.
Philippe:
Justement, puisque vous le dites, vous qui aimez ausculter la psychologie de vos de vos personnages, qui aimez creuser ce terreau, vous auriez pu faire un autre métier. Vous auriez pu être psychologue, vous auriez pu être curé. Vous auriez pu faire quoi pour aller chercher ce qu'il y a au plus profond de nous mêmes ?
Olivier:
Je ne sais pas ce que j'aurais pu faire d'autre, franchement. Mais mais oui, psy, ça m'aurait passionné, ça c'est sûr. À la foi, je ne sais pas. Je sais pas comment dire. Je n'ai pas le bagage pour ça. Je n'ai pas fait d'études, je ne lis pas d'ouvrages là dessus et tout ça. Mais ça me passionne de d'écouter les gens et parfois de décrypter ce que eux-mêmes ne voient pas quoi.
Philippe:
Vous avez toujours ressenti ça, ce besoin d'observer les gens, de décrypter qui ils étaient ? Est ce que c'est quelque chose qui vous porte depuis toujours ? Ou est ce que c'est vraiment depuis que vous êtes romancier ?
Olivier:
Non. C'est une disposition. Ce n'est pas un don, ni un talent tout ça, c'est aussi une manière d'être, de se tenir toujours à la fois parmi les autres, mais légèrement à côté, en observateur. C'est ce que Geneviève Brisac appelait la marche du cavalier aux échecs. C’est-à-dire un pas devant et un pas de côté. Toujours ce pas de côté pour regarder les choses se faire, les décrypter, chercher les choses derrière les choses. Et moi, j'ai toujours été comme ça. Je me suis toujours tenu, j’évoluais dans ma propre vie, mais toujours légèrement à côté.
Philippe:
Comment née un roman d'Olivier Adam ?
Olivier:
Il née à la mer, ça c'est une chose toujours. Il née quand m'apparaissent à la fois un lieu et des personnages, quelqu'un quelque part. Quelqu’un quelque part, c'est toujours le point de départ. Quelqu’un quelque part et ensuite c'est comme une enquête, qu’est ce qu’a à dire ce quelque part. Qu'est ce qu'il a à dire de singulier et de collectif à la fois ? Parce que tous les lieux contiennent la société française et en même temps ont leurs histoires spécifiques. Et puis ce quelqu'un, presque je l'interroge, je lui dit : « Qui es tu et qu'est ce que tu fous là ? ».
Philippe:
Au delà de ce que vos romans apportent et ont apporté à vos lecteurs ? Vous même, ces quinze titres qui sont maintenant dans les bibliothèques, que vous ont ils apportés ? Est ce que est ce que ça a été une stabilité ? Est ce que ce sont vraiment ces romans qui vous ont construit, qui vous qui font ce que vous êtes aujourd'hui à titre personnel ?
Olivier:
Je ne sais pas vivre autrement de toute façon. Vous savez, se pose souvent la question de ma productivité parce que j'ai publié quinze romans, plus un roman photo entre guillemets en vingt-deux ans maintenant. Si j’ajoute les romans jeunesse qui sont nombreux, s'y ajoutent tous les travaux que je fais dans l’ombre ou moins, dans l'ombre au cinéma. Mais en fait, moi, je ne sais pas comment font les autres auteurs pour écrire un livre tous les quatre ans ou tous les cinq ans. C'est juste moi, je suis quelqu'un qui écrit.
Philippe:
Et plus largement, selon vous, Olivier Adam, aujourd'hui, c'est quoi la place du romancier dans notre, dans notre société ? En quoi les romanciers nous sont ils utiles ?
Olivier:
Moi, je ne sais pas à quoi je suis utile, mais les romanciers que je lis, je sais à quoi ils me servent. Ils apprennent à vivre. J'apprends la vie dans les livres. J'apprends la vie dans les romans, j'apprends sur moi même, j'apprends sur les autres. Balzac disait : « oui vivre pour vivre mille vies », Carrère dirait : « vivre pour vivre d'autres vivre la sienne. » Oui, il y a cette idée que notre champ de vision en dépit des grandes capacités de notre cerveau, il est limité à notre propre cerveau et à notre propre perception des choses. Chausser entre guillemets le cerveau de personnages ou d'autres quand c’est l’écrivain l'écrivain et le personnage lui même pour voir les choses sous un autre angle ou se mettre à la place de, c’est une possibilité tout à coup d'élargir considérablement son champ de conception et d'appréhension des choses, mais l'élargir en faisant aussi place au corps, à l'incarnation, à l'empathie, à la perception, à l’émotion aussi voilà. Le ressentir de manière presque physique et émotionnelle. Moi quand je lis un bon roman, j'ai vraiment l'impression de vivre les choses quoi.
Philippe:
Ce qui prouve que le roman reste indispensable à nos vies. Votre actualité Olivier Adam, ça s'appelle « Dessous les roses », c'est aux éditions Flammarion.
Olivier Adam
Dessous les roses
Livre 00'08'15"Philippe Chauveau
Avec ce nouveau titre Olivier Adam Dessous les roses, c’est un petit peu comme si on voyait un rideau s'ouvrir puisque effectivement, vous avez construit votre roman un peu comme une pièce de théâtre en trois actes et en différentes scènes. Et il y a trois personnages. Ce sont trois frères et soeurs. C'est un moment difficile. Le père vient de mourir. Les obsèques seront lendemain et ils sont. Ils ont rejoint leur mère. En tout cas, il y en a deux qui sont là, qui ont rejoint leur mère. Il y a Antoine, il y a Claire. Les souvenirs affluent. Et puis surtout, il y a la question est ce que le troisième de la fratrie, est ce que Paul viendra ? Sachant que Paul est un artiste ? Paul est un réalisateur et il est un peu en conflit permanent avec son frère et sa sœur. Qui sont ces ces trois gamins devenus grands ?
Olivier Adam
Ils ont la quarantaine et ils sont comme moi, les derniers représentants d'un modèle familial qui n'a plus cours parce que les choses ont évolué.
Philippe Chauveau
Ils n'ont peut être pas su se dire les choses.
Olivier Adam
Qu’on a beaucoup observé un père autoritaire, mère qui essaie de faire le tampon un peu entre tout, qui est quelque chose de très commun à cette génération. Simplement, par exemple ça, c'est vécu très différemment par chacun des enfants. Et ce qui met le feu aux poudres d'abord, c'est que dans cette fratrie, il y a un élément entre guillemets problématique ou qui a posé problème, ou qui crée des relations compliquées dans la fratrie avec les parents, c'est Paul.
Il se trouve que lui dont on se demande s'il va bien venir, il a le monopole du récit, c'est à dire qu'il est réalisateur.
Philippe Chauveau
Il est réalisateur et souvent il s’empare d’histoires de famille pour ces films.
Olivier Adam
Oui d’histoires de famille et tout. Et son frère, sa sœur, ses parents s'y reconnaissent ou pensent devoir s'y reconnaître.
Philippe Chauveau
Claire et Antoine, finalement, reprochent à leurs frères peut être d'utiliser leur histoire familiale pour faire ses films, et ils lui reprochent aussi finalement de ne pas coller complètement à la réalité.
Olivier Adam
De toute façon, Il s'en sort pas. Mais il lui reproche surtout entre guillemets, de traîner dans la boue le père. Parce que dans les pièces et les films de Paul, le père a toujours le mauvais rôle. Et Antoine, ça l'insupporte. Et dit quoi ? C'est quoi le problème ? Tu veux qu'on me décerne une médaille parce que t'as toujours les dents longues et que tu as bien travaillé à l'école. Et puis papa, il a peut être été un peu dur, mais c'est grâce à ça que tu as fait des études, que tu as été sérieux et que du coup, tu as pu accéder à ce monde dont tu nous. Et en plus, il y a ce sentiment que toute la famille a, qui crache sur ses origines sociales, qui qu'il aurait dû se sortir de je ne sais pas quoi. Et ça, forcément, ça vexe et c'est normal. Et c'est mal pris. Et là, dans cette atmosphère extrêmement fragilisante qui éprouve l'énergie pour qui nous noie dans le chagrin, celle de cette veillée funèbre avant l’enterrement du père. Et aussi parce que pour noyer le chagrin, ça picole sec et qu'on est dans une forme très théâtrale. Les trois, là, ça va exploser et ils vont parfois se dire les choses, parfois pas se le dire.
Philippe Chauveau
Alors justement, parlons de la construction, alors on l'a bien compris, c'est cette fratrie là. Il s'agit de la famille Eriksen, mais chacun pourra y coller sa propre histoire. Et puis effectivement, la scène s'ouvre puisque c'est construit comme une pièce sur la veillée, la mère monte se coucher en rappelant à ses enfants que demain, la journée sera difficile parce que demain, point de suspension et Claire et Antoine sont là à se poser la question de savoir si Paul va venir et vous l'avez laissé entendre effectivement , à un moment, Paul arrive.
Olivier Adam
Oui oui, c’est une scène très théâtrale, c'est à dire que Antoine dit : « Je te jure, si demain, il dit à Claire si demain, si Paul vient et que demain il veut dire quoi que ce soit au moment de la cérémonie, je lui pète la gueule. ». Et là, on entend une voix derrière qui dit : « J’aimerais bien savoir comment tu vas t’y prendre. ». Et on découvre Paul qui arrive avec son sac, qui revient une avant première au cinéma des cinéastes qui débarquent dans cette maison de banlieue. Et il est attendu avec les fusils par Antoine. Et sa soeur, elle est complètement bringuebalée entre les deux.
Philippe Chauveau
Parce qu'elle ne veut pas que tout ça explose. Alors ce qui est intéressant, c'est qu'effectivement on a cette même situation qui est vécue par les trois personnages et chacun nous explique sa façon de voir les choses. Est ce que dès le départ, vous saviez que ce roman serait construit comme cela ? Comme une pièce de théâtre en trois actes, avec des scènes. C'était c'était volontaire ?
Olivier Adam
Oui oui d'abord, je suis passionné de théâtre et je cherchais le moyen de travailler ça avec le plus de vitalité possible. J'étais obsédé par Tchekhov, par la cyclothymie Tchekhovienne, par ce truc qui fait que on s'adorent, on se déteste, on est bourré, on rit, on pleure. Ce côté complètement exacerbé comme ça et le livre est vraiment né quand j'ai eu l'objet, j’ai sentis l'objet et en fait, je l'ai intellectualisé comme une, comme une scénographie. Donc j'avais cette terrasse de jardin tout vitrée, une maison vitrée, comme si, comme j'avais vu dans une mise en scène de Simon Stone à l'Odéon, une pièce de Tchekhov justement, et on aurait ces allers retours, c’est « cuisine des dépendances », mais là, c'est salon, chambres et terrasse. Et on aurait cette terrasse, ce salon et les trois chambres des enfants devenus adultes. Et ce qui fait que quand Antoine pète un plomb et monte se réfugier dans sa chambre, on a Claire et Paul qui continue à parler. Mais on voit Antoine fulminer. On a accès à ses pensées et lui, par la fenêtre ouverte, il entend ce qu'ils disent, et donc j’avais toute cette idée et en même temps tout l'intérêt du roman, c'était de m'échapper, de.
Philippe Chauveau
Rester dans la plume romanesque.
Olivier Adam
Mais ça m'a permis ce que je cherchais, à savoir qu'on soit pas dans un roman qui dissèque les souvenirs et tout ça, mais mais ou qui fonctionne sur la parole et le non-dit quoi ?
Philippe Chauveau
Au delà de ce malentendu familial que vous évoquez, il y a aussi votre écriture. Et le livre est à la fois très violent parce qu'il y a ces échanges très conflictuels. Et puis il y a en même temps aussi beaucoup d'amour, beaucoup de tendresse, de poésie. Parce que les souvenirs surgissent, parce que, notamment entre Antoine et Claire, il y a aussi quelque chose d'assez fusionnel, c'est à dire que le livre fait souffrir autant qu'il émeut.
Olivier Adam
Merci. En tout cas, moi je parlais de Tchekhov et de ce côté très cyclothymique, mais jamais je voulais que ça soit surtout comme une famille. On rit, on s'engueule, on se rabibocher, on s'aime, on se détestent en même temps. Donc je voulais qu'il y ait tout ça en permanence et que ça aille très vite, qu'on passe très vite d'un état à l'autre et ils s'envoient des trucs pas possibles. Et puis, dix secondes après, sur un détail, un gimmick venu d'un film hérité de l'enfance qu'il avait aimé quand ils étaient jeunes. Un truc des Nuls ou des Bronzés ou je sais pas quoi ils se piquent un fou rire pas possible. Peut être que dix minutes après, ils vont se renvoyer un truc d'une cruauté invraisemblable. Et puis encore, dix minutes après, ils vont ouvrir un album de photos et être pris par une nostalgie pleine d'amour.
Philippe Chauveau
Alors forcément, la question puisque vous avez écrit ce roman un peu comme une pièce de théâtre, une adaptation serait envisageable ? Envisagée ? Ça fait partie de vos envies ?
Olivier Adam
En fait, on n'arrête pas de me le dire, donc du coup, oui, j'ai réfléchi, mais je ne l'ai pas conçu comme ça. Mais c'est toujours pareil. Quand j’ai fait « peine perdue », c’est un livre qui se nourrissait de la série télévisée, mais certains de mes films se nourrissent du cinéma. Celui là se nourrit du théâtre, mais je les envisage jamais comme des livres…
Philippe Chauveau
Si ça doit arriver, ça arrivera.
Olivier Adam
Qui devraient être adapté, qui doit être adapté. Je ne fais pas pour ça. C'est plutôt que j'utilise les armes de ces disciplines et j'essaie de le digérer dans le roman, mais forcément, à un moment donné, ça se voit et ça peut donner des idées. Et moi, ça peut me donner des idées.
Philippe Chauveau
On va suivre ça de près. Voilà en tout cas un livre qui est très réussi et c'est l'un de mes coups de cœur de cette rentrée littéraire 2020. C'est votre nouveau titre, Olivier Adam de Sous les roses et vous êtes publié aux éditions Flammarion. Merci beaucoup.
Olivier Adam
Merci.