Attention, le nouveau Norek est arrivé et les amateurs du genre vont se régaler.
Depuis 2013, il est incontournable dans l’univers du polar.
Je vous rappelle l’histoire. Né en 1975 à Toulouse, quelques engagements humanitaires, un passage dans l’armée et en 1997, il devient gardien de la paix puis lieutenant de police en Seine Saint-Denis. Derrière tout ça, il y a aussi la part du hasard : un concours littéraire, le fait d’être remarqué par une éditrice et, en 2012, un premier roman qui cartonne, « Code 93 » dans...
Dans les brumes de Capelans d'Olivier Norek - Présentation - Suite
Bonjour Olivier Norek.Bonjour.J'ai plaisir à vous accueillir, Dans les brumes de Capelans, c'est votre nouveau titre, votre septième roman aux éditions Michel Lafon. Et on va voir revenir le capitaine Coste que vous nous aviez présenté dans vos tout débuts. On va reparler de lui mais on va parler de vous aussi. A chaque fois qu'on s'est rencontrés, je disais qu'effectivement vous étiez toujours policier et vous étiez toujours dans la police nationale. Mais ça, c'est une aventure qui se termine.C'est une aventure qui se termine,...
Dans les brumes de Capelans d'Olivier Norek - Portrait - Suite
La couverture, déjà, est très parlante dans les brumes de Capelans. C'est votre actualité, Olivier Norek, vous êtes fidèle à votre éditeur, Michel Lafon. Et le bandeau de l'éditeur le souligne c'est la nouvelle enquête d'Olivier Norek puisque effectivement, on va retrouver le capitaine Coste que vous nous aviez présenté dans vos premiers livres : Surtensions, Code 93 entre autres. Pourquoi avoir eu envie de faire revenir le capitaine Coste ? C'était pour répondre aux demandes de vos lecteurs ou c'est parce que vous même...
Dans les brumes de Capelans d'Olivier Norek - Livre - Suite
Olivier Norek
Dans les brumes de Capelans
Présentation 00'02'58"Attention, le nouveau Norek est arrivé et les amateurs du genre vont se régaler.
Depuis 2013, il est incontournable dans l’univers du polar.
Je vous rappelle l’histoire. Né en 1975 à Toulouse, quelques engagements humanitaires, un passage dans l’armée et en 1997, il devient gardien de la paix puis lieutenant de police en Seine Saint-Denis. Derrière tout ça, il y a aussi la part du hasard : un concours littéraire, le fait d’être remarqué par une éditrice et, en 2012, un premier roman qui cartonne, « Code 93 » dans lequel, à travers le personnage du capitaine Coste, Olivier Norek raconte le quotidien de son travail. Ce flic mal dans sa peau, Victor Coste, revient avec le même succès dans « Territoires » puis « Surtensions ».
Dès lors, Olivier Norek se met en disponibilité et se consacre entièrement à l’écriture. Après sa trilogie, loin de céder à la facilité et travaillant son écriture pour faire œuvre littéraire, il prend le risque de se frotter au roman sociétal. Mettant entre parenthèse son personnage de Victor Coste, il emmène le lecteur dans l’enfer de la jungle de Calais avec « Entre deux mondes », ou évoque l’écologie et l’urgence climatique dans « Impact ».
Outre l’intrigue de ces romans et la psychologie de ces personnages, Olivier Norek joue aussi sur les ambiances et les contrastes. On se souvient de « Surface » et de cette policière meurtrie dans sa chair, tentant de se reconstruire dans un petit village de l’Aveyron où des cadavres surgissent du lac artificiel ayant englouti les hameaux voisins quelques années plus tôt lors de la construction d’un barrage.
Dans son nouveau roman, Olivier Norek fait encore monter la pression et convoque à nouveau son personnage fétiche, le capitaine Coste. Là encore, fuyant la réalité de son métier, Coste s’est installé à Saint Pierre et Miquelon, où il a pour mission d’accueillir et de protéger des témoins venus de métropole, participant à des affaires en cours. Voilà comment il recueille Anna, une jeune femme enlevée dix ans plus tôt, comme d’autres après elle, mais miraculeusement retrouvée au fond d’une cave. Le prédateur courant toujours, elle est exfiltrée et placée sous la protection de Victor Coste sur cette île du bout du monde où, une fois par an, le brouillard s’invite pendant trois semaines, les fameuses brumes de Capelans.
La suite, à vous de la découvrir ! L’écriture d’Olivier Norek est de plus en plus maitrisée, l’intrigue bien ficelée et inattendue, les personnages pleins de failles. Et l’île de Saint Pierre et Miquelon offre un formidable décor à cette histoire qui vous fera froid dans le dos.
C’est un coup de cœur !
« Dans les brumes de Capelans » d’Olivier Norek est publié chez Michel Lafon.
Olivier Norek
Dans les brumes de Capelans
Portrait 00'06'48"Bonjour Olivier Norek.
Bonjour.
J'ai plaisir à vous accueillir, Dans les brumes de Capelans, c'est votre nouveau titre, votre septième roman aux éditions Michel Lafon. Et on va voir revenir le capitaine Coste que vous nous aviez présenté dans vos tout débuts. On va reparler de lui mais on va parler de vous aussi. A chaque fois qu'on s'est rencontrés, je disais qu'effectivement vous étiez toujours policier et vous étiez toujours dans la police nationale. Mais ça, c'est une aventure qui se termine.
C'est une aventure qui se termine, alors pas encore. Mais dans deux semaines, je suis plus policier, je suis plus capitaine de police. J'ai envoyé ma lettre de démission il y a deux mois et c'est effectif deux mois et quelques après.
C'est parce que administrativement, il fallait que ça se passe comme ça, ou c'est un choix de tourner une page ?
Non, non, non. C'est administratif, la disponibilité, ça dure dix ans. Je me suis dit je me souviens, quand j'ai signé cette disponibilité et je me suis dit c'est bon, ça va, j'en ai pour dix ans. C'était avant hier. C'est allé à une vitesse folle et ça me fait un peu peur pour la suite de ma vie, parce que si à chaque fois tous les épisodes de ma vie passent en un clin d'œil, il va falloir que j'en profite vraiment. Parce que ça passe très, très vite. Donc voilà déjà dix ans. Dix ans que j'écris des bouquins et à chaque bouquin nouveau j'en suis moi même surpris parce que c'est à chaque fois une aventure différente. Donc dix ans qui sont déjà passés et j'ai l'impression de suivre aussi un petit peu mon capitaine qui lui aussi a très envie de quitter la police. Donc j'ai l'impression qu'on se suit en parallèle.
Le fait d'entrer dans la police, c'était quand même aussi une envie ? Ça correspondait à un besoin dans votre parcours ? Le fait de tourner cette page, il y a un petit peu d'appréhension ? Vous avez l'impression d'avoir rempli la mission ? Finalement est-ce que c'était un autre Olivier Norek qui était policier, que celui qu'on connaît aujourd'hui en tant que romancier ?
Terminer la mission, c'est impossible. C'est le tonneau des Danaïdes puisque de toute façon, dès qu'on se lève le matin, la criminalité continue et elle n'a pas de week end, elle n'a pas de vacances, donc on ne peut pas terminer cette mission là. Mais j'ai l'impression d'en avoir fait un peu le tour. Et puis j'ai fait quand même pas mal d'années parce que j'ai signé en 99 pour être flic. Donc j'ai fait quand même pas mal d'années dans le 93. J'ai l'impression, enfin ce n'est pas une impression, qu'il y a plus de criminalité, plus de délinquance. Donc la vie de flic se vit plus vite. Plus fort. Donc voilà, des expériences j'en ai assez pour écrire une centaine de bouquins et vous disiez tout à l'heure qu'il y avait une envie, une envie de quitter le métier. Pas spécialement. C'est une obligation. Ça dure dix ans la disponibilité, si elle avait pu durer 20 ans. C'est pas que j'ai peur de ne plus avoir de lectrices et de lecteurs et que j'ai ce parachute de redevenir flic. Mais c'est cette sensation d'appartenir à une famille, d'avoir un ADN policier. Et d'ailleurs, quand j'entends des policiers qui font une belle affaire, je dis encore « on », « on a fait ça » comme si j'étais encore à l'intérieur, comme si j'étais encore sur le terrain. Donc je pense que je serai flic, en tout cas que j'aurai un brin d'ADN de flic pour le reste de ma vie et pour le reste de mes romans.
C'est un peu comme les médecins. On reste un médecin à vie, finalement, on reste flic à vie.
Probablement.
Vous parlez de famille, la famille de la police. Vous avez l'impression aujourd'hui de faire partie de la famille du monde littéraire, des écrivains ?
Du monde littéraire je ne sais pas, parce qu'on se croise pas beaucoup à dire vrai. À part sur les salons généralistes. Et c'est vrai que les ambiances de salon du polar et l'ambiance de famille polar est quand même, à mon sens, plus intéressante, plus vraie, plus franche, plus bienveillante. Moi, les premiers qui m'ont accueilli, ils n'avaient pas à le faire, c'était quand même Werber, Minier, Thilliez, Chattam. Je me souviens d'ailleurs d'une rencontre qu'on avait fait avec Werber et Chattam, ou on était dans un théâtre et il y avait 300 personnes. Pour moi, c'était juste inespéré, et toutes les questions allaient vers eux, évidemment, puisque moi, personne ne me connaissait. Et au bout de la deuxième question, c'est Werber qui dit « ça je pense que c'est une question à laquelle Olivier Norek notre nouveau confrère pourrait répondre. » Puis une autre question arrive pour Chattam et Chattam la dévie à nouveau vers moi et je me dis "bon, voilà, ça n'a pas l'air d'être un milieu de requins". Et dix ans plus tard, j'ai la même opinion sur cette famille polar avec tous ces gens de tous ces horizons, tous ces gens que j'ai rencontrés. Et je pourrais faire la liste de mon Dieu, elle est tellement longue. Lœvenbruck, Lebel, Favan, Saussez,Thilliez, Chattam. Tous ces gens là qui à un moment donné m'ont dit bienvenue, au lieu d'être inquiétés pour ça de savoir tiens, qui est le petit nouveau. Non, ils ont plutôt, ils ont plutôt été très, très bienveillants et m'ont fait une place immédiatement à la table. Et c'est ce que j'essaie de faire aujourd'hui, quand de jeunes auteurs ou de nouveaux auteurs arrivent, on leur ouvre la porte des blogueurs, la porte des chroniqueurs, la porte des salons et on essaie de leur raconter un peu comment tout ça marche pour ne pas qu'ils tombent sur les mêmes obstacles que nous en fin de compte.
Au fil des romans, vous avez aussi fidélisé un public de plus en plus large, avec lequel vous entretenez des rapports presque amicaux, grâce notamment aux réseaux sociaux, et vous êtes très présents dans les salons. On sent que vous ne boudez pas votre plaisir à aller à la rencontre des lecteurs. Pour vous, je sais que ce n'est pas un secret, mais c'est vrai que vous êtes quelqu'un de plutôt réservé, de plutôt sauvage, pour employer ce terme que vous utilisez vous même, ça fait quoi ? Ça représente quoi cette relation avec les lecteurs ?
C'est une manière de, c'est une manière de remplir un contenant vide, c'est à dire que c'est vrai que j'ai une vie très très très solitaire. J'aime ça, c'est vraiment par choix, j'adore ça, mais mais quelque part, il y a toujours un manque, et ce manque, il a été comblé pendant longtemps par la famille Police. Et maintenant ? Maintenant, il est comblé absolument par cette relation que j'ai avec les lectrices, les lecteurs et les autres auteurs de polars. Je passe deux heures tous les matins sur les réseaux sociaux. Ça fait dix ans que je le fais. Si je n'aimais pas ça, au bout d'un moment, j'aurais craqué.
Ça fait dix ans que je fais des salons aussi et que j'y prends plaisir. Et donc j'ai vraiment besoin d'eux. Et il y a une sorte de biotope qui se fait. Non seulement j'ai besoin d'eux, mais j'ai aussi besoin d'aller à leur rencontre parce que ce qu'ils me disent de mes romans va influer sur ma manière d'écrire et sur mes sujets. Donc oui, c'est capital pour moi.
Je voudrais aussi qu'on parle de votre écriture parce que certes, vous êtes dans l'univers du polar, du thriller, mais vous ne mettez jamais de côté la qualité de votre écriture. Et moi qui vous suit depuis le début, je vois que cette qualité, elle progresse à chaque livre. Justement, vous disiez qu'il y a une frontière entre ces univers littéraires. Vous avez l'envie effectivement de faire en sorte que votre écriture se rapproche d'une écriture plus littéraire que que plus, plus classique pour les romans policiers ?
Il y a effectivement cette sensation qu'on est un peu regardé dans le monde du polar comme une littérature de second genre ou une sous littérature. Allez dire ça à Simenon, allez dire ça à Conan Doyle ou Agatha Christie, je pense que ça les amuserait beaucoup. Et puis je pense qu'on peut, on peut faire du, on peut faire du populaire et j'aime beaucoup ce mot et je le défends. Et j'ai très envie de faire du populaire. Mais depuis quand on ferait du populaire sans qualité ? Et je pense qu'on peut amener autant de littérature qu'on veut dans le populaire, on peut faire de la qualité, on peut faire du populaire et j'aime le populaire. J'aime le grand public. Et ce n'est pas parce que c'est pour du grand public qu'on va faire quelque chose de moins bon. Donc oui, réussir à joindre les deux quelque chose de populaire, mais aussi de qualité.
L'actualité d'Olivier Norek, Dans les brumes de Capelans, c'est aux éditions Michel Lafon.
Olivier Norek
Dans les brumes de Capelans
Livre 00'07'10"La couverture, déjà, est très parlante dans les brumes de Capelans. C'est votre actualité, Olivier Norek, vous êtes fidèle à votre éditeur, Michel Lafon. Et le bandeau de l'éditeur le souligne c'est la nouvelle enquête d'Olivier Norek puisque effectivement, on va retrouver le capitaine Coste que vous nous aviez présenté dans vos premiers livres : Surtensions, Code 93 entre autres. Pourquoi avoir eu envie de faire revenir le capitaine Coste ? C'était pour répondre aux demandes de vos lecteurs ou c'est parce que vous même aviez besoin de faire revenir ce personnage qui vous a fait grandir ?
Moi, je ne voulais pas le faire revenir parce que j'ai beaucoup bataillé avec cette idée déjà parce que je l'aime profondément, parce que même si je l'ai créé le capitaine Victor Coste, c'est celui qui a changé ma vie. Ma vie est totalement différente aujourd'hui et je dois tout à ce personnage donc c'est vrai que j'ai un lien d'affection qui est très fort avec lui. Mais après je me dis aussi que parce que je l'aime beaucoup il faut que je le protège et que quand on a fait une trilogie qui tient droit et qui a trouvé son lectorat et qui a été apprécié, rajouter un quatrième pied à un tabouret qui est déjà stable, c'est assez piégeux. Donc j'avais vraiment, vraiment peur de le faire revenir. Mais d'un autre côté, je l'ai mis de côté sans fermer la porte et sans divorcer, en me disant que si un jour il y a une enquête qui pourrait lui convenir à lui particulièrement, on en discuterait ensemble. Et puis j'ai découvert plusieurs choses, plusieurs choses sur lesquelles, et c'est incroyable, personne n'avait jamais écrit d'abord une île : Saint-Pierre, ensuite un service de police : le service de programme de protection des témoins et des repentis. Et, deuxièmement, un phénomène climatique la brume de Capelans, les brumes de Capelans. Et je me suis dit à ce moment là que si justement, dans une histoire j'avais que des éléments inédits sur lesquels personne n'avait jamais écrit, alors je pouvais me permettre de faire revenir une constante. Et cette constante, c'est le capitaine Coste.
Précisons le d'ailleurs si on n'a pas lu la trilogie que vous évoquez dans ces trois premiers titres, on peut tout à fait se lancer dans celui ci, faire connaissance avec le capitaine Coste. Il y a quelques petits liens qui nous ramènent au précédentes histoires, mais le lecteur ne sera pas perdu pour autant.
Pourquoi est-il parti là bas le capitaine Coste, à Saint-Pierre-et-Miquelon, dans cette île du bout du monde, au delà du Canada ?
Il est parti, il est parti là bas, puisqu'alors, je dis rien, je vais rien dévoiler bien sur, je ne vais rien divulgacher. Mais il est parti là bas parce que dans l'épisode trois, Surtensions, il a perdu un membre de son équipe et donc il écrit sa lettre de démission et il s'en va le plus loin possible, le plus loin possible, avec une pièce d'identité. Alors j'ai regardé sur une carte quel est l'endroit le plus loin au monde
Où on peut aller uniquement avec une carte d'identité
Où on peut aller uniquement avec une carte d'identité
Pas besoin de Passeport
Non pas besoin de passeport. Et j'ai trouvé Saint-Pierre. Et il y a sept huit ans, ma sœur aussi. Qui avait travaillé à Saint-Pierre en tant que monteuse vidéo pour SPM Première, la chaîne de télé locale, m'a dit, m'avait dit un jour, lors d'un repas de Noël, qu'il y avait un phénomène assez incroyable qui s'appelle les brumes de Capelans. Les brumes de Capelans C'est quoi ? C'est la rencontre du Labrador, du courant du Labrador et du Golf Stream, avec donc deux températures différentes qui vont créer un énorme nuage, une énorme brume qui ne se dissipe pas, qui ne se dissipe pas pendant trois semaines et qui fait exactement la taille de Saint-Pierre. C'est un peu comme si ces brumes avaient été inventées exprès pour cette île, pour y cacher quelque chose et donc j'y ai caché quelque chose.
Alors forcément, le romancier ne pouvait qu'être séduit par cela. Vous faites en sorte que Coste se retrouve donc à Saint-Pierre-et-Miquelon. Officieusement, il gère cette résidence surveillée, mais en fait, officiellement, il fait partie de l'équipe de policiers. Il est vraiment là, secrètement. Personne ne sait quelle est sa mission réelle.
Il est chef de frontières
Et bien évidemment on va lui envoyer quelqu'un à placer dans cette résidence surveillée. Ce qui veut dire que dans votre roman, il y a l'intrigue qui est parfaitement ficelée. Le démarrage du roman est assez incroyable. Mais il y a toute l'ambiance que vous avez voulu reconstituer. Et pour ce faire, vous êtes vous même allé à Saint-Pierre-et-Miquelon pendant une sacrée période. Vous avez d'ailleurs raconté un peu sur les réseaux sociaux au jour le jour, votre périple. C'était important de vous immerger, de vous imprégner de cette île ?
J'étais un flic de terrain, je suis devenu un auteur de terrain en fin de compte. Pour la trilogie Code 93 territoires sur tension. Ça raconte l'histoire d'un flic qui a en gros 46 ans et qui travaille à la PJ du 93. Et donc ça, ça a été toute ma carrière et c'est mon âge, le capitaine Coste me ressemble. Et les enquêtes sur lesquelles il travaille, j'ai aussi travaillé dessus ou des gens que je connais ont travaillé dessus. Et puis après, j'ai réalisé qu'en fin de compte, je ne savais pas écrire autrement qu'en allant vivre ce que j'allai écrire un tout petit peu avant et donc au début des brumes, donc Juillet, Aout, Septembre, Octobre je pars, je pars à Saint-Pierre pour vivre là bas et pour essayer de comprendre ce que c'est que de vivre dans les brumes.
Un mot sur l'intrigue parce qu'elle est importante. Il y a ce premier, ce premier chapitre qui est très important. On va voir qu'on va avoir cette histoire de jeunes filles qui sont, qui sont enlevées, que l'on ne retrouve pas. Et puis un jour, dans la cave d'une maison, il y a, il y a Anna qui semble avoir survécu effectivement à cet enlèvement. Et puis on va partir sur les traces du kidnappeur. Et ça va être l'occasion effectivement d'exfiltrer Anna pour qu'elle soit placée sous la protection de Coste sur Saint-Pierre-et-Miquelon. C'est le point de départ de ce roman. Comment naît une intrigue dans la tête d'un romancier, d'un auteur de polars ?
Moi, j'ai toujours un carnet, en fait j'en ai une quinzaine de carnets, et dès que j'entends quelque chose d'intéressant, de différent, de stupéfiant, dramatique, de magnifique je note sur un coin de mon carnet et il y a un an et demi, je rouvre mes carnets et je vois marqué "Saint-Pierre-et-Miquelon, brumes de Capelans, trois semaines où on ne voit rien", et entre parenthèses je marque "enquête à l'aveugle ?". Ensuite, je suis en train de me balader sur Internet pour regarder comment le monde va et je lis à gauche, à droite des articles de presse, et je vois justement ce service de police qui est né il y a longtemps, mais qui est efficace depuis 2017, donc qui est tout jeune, le service de protection des témoins et des repentis et je le rajoute dans mon carnet. Et en fait, c'est ça, c'est toujours être à l'écoute et se dire qu'est ce qui n'a pas encore été fait ? Qu'est ce qui n'a pas encore été écrit ?
Avez vous l'impression que c'est la même chose de mettre le point final à un roman que de mettre le point final à une enquête lorsque l'on est policier comme vous l'avez été ? Est ce qu'il y a la même satisfaction du travail fini ?
Oui, il y a la satisfaction d'un labeur qui prend fin, parce que moi, en tout cas, moi, je n'écris pas de livres gratuitement. Je n'écris pas en parallèle de moi. L'image n'est pas très jolie, mais je m'ouvre le ventre à chaque bouquin. Donc, quand on termine, on est, on est un peu reposé parce qu'on sait, on arrête de se maltraiter un peu. Mais c'est très, on est vraiment dans l'ego trip, c'est vraiment moi, moi, moi, moi, moi, mes histoires, mon roman, tant qu'il n'est pas offert aux autres, tant qu'il n'est pas placé dans les rayonnages. Alors qu'une enquête de police, elle, est entièrement dirigée vers les autres. C'est-à-dire, quand on termine une enquête, c'est une victime qu'on a aidé. C'est une situation d'injustice qu'on a réglée et c'est 1000 fois plus puissant parce que ça ne parle pas de nous et quand on arrête de parler de nous, on s'élève.
Votre actualité Olivier Norek : Dans les brumes de Capelans, c'est aux éditions Michel Lafon, c'est une vraie réussite, tant par la qualité de l'intrigue que dans la description des ambiances sur cette île de Saint-Pierre-et-Miquelon. Et puis la qualité de l'écriture aussi. C'est un coup de cœur. Merci d'avoir été avec nous Olivier.
Merci à vous;
Bonne continuation.