Depuis 2009, avec son livre « L'origine de la violence », Fabrice Humbert fait partie des auteurs qui comptent, de cette nouvelle génération d'écrivains français qui, sans rien sacrifier au travail de l'écriture, s'emparent de sujets d'actualité, observent les évolutions sociales ou rappellent comment la grande histoire vient parfois se télescoper à nos vies quotidiennes.« Eden utopia », « La fortune de Sila », « Avant la chute » sont quelques-uns des succès de librairie de Fabrice Humbert avec à chaque fois, une...
Le monde n'existe pas de Fabrice Humbert - Présentation - Suite
Philippe :
Bonjour Fabrice Humbert
Facbrice : Bonjour
Philippe :
Votre actualité : Comment vivre en héros ? Aux éditions Gallimard. Votre septième roman, ça passe vite ? Ca vous inspire quoi ce temps qui passe, qui file ?
Fabrice :Oh là ! Je suis déjà assez obsédé par le temps, j'essaie de ne pas trop y penser. Celà dit, sept, je trouve que c'est un nombre important. En fait quand je songe aux grands auteurs qui m'ont nourris, ils sont souvent écrit moins de sept livres... Donc je me dit que, faut...
Le monde n'existe pas de Fabrice Humbert - Portrait - Suite
Philipe :
Dans ce nouveau titre, Fabrice Humbert, votre septième roman, nous allons faire connaissance avec Tristan. Nous allons le suivre sur plusieurs décénie. On va le découvrir lorsqu'il est encore adoléscent jusqu'à la cinquantaine, avec cette question, le point d'interrogation est important. « Comment vivre en héros ? », c'est finalement la question qui va tarrauder Tristant toute sa vie. Avec un point de départ : il est apprenti boxeur, et un soir dans une rame de métro son entraîneur et ami se fait sauvagement...
Le monde n'existe pas de Fabrice Humbert - Livre - Suite
Fabrice Humbert
Comment vivre en héros ?
Présentation 3'01Depuis 2009, avec son livre « L'origine de la violence », Fabrice Humbert fait partie des auteurs qui comptent, de cette nouvelle génération d'écrivains français qui, sans rien sacrifier au travail de l'écriture, s'emparent de sujets d'actualité, observent les évolutions sociales ou rappellent comment la grande histoire vient parfois se télescoper à nos vies quotidiennes.
« Eden utopia », « La fortune de Sila », « Avant la chute » sont quelques-uns des succès de librairie de Fabrice Humbert avec à chaque fois, une constante, la place de la famille, la succession des générations, le comportement individuel face aux évènements qui secouent le monde, la violence des êtres, comme celle de la société. On retrouve ces thèmes dans le nouveau roman de Fabrice Humbert « Comment vivre en héros ? ». Et pourtant, à chaque livre, à chaque nouvelle histoire, Fabrice Humbert amène un autre regard, un autre point de vue, une autre source de réflexion et c'est en cela qu'il est un auteur à suivre. Regardez bien ce titre « Comment vivre en héros ? » ; le point d'interrogation est important car c'est bien la question que Tristan va se poser toute sa vie. Nous allons le suivre de son enfance à la cinquantaine et à chaque minute, Tristan cherchera à comprendre où est la frontière entre l'héroïsme et la lâcheté, comment construire sa vie sous le regard de ses proches quand on ne se sent pas à l'aise dans le costume que le destin vous a donné.
Apprenti boxeur, pourquoi Tristan s'est-il enfui quand une bande de loubards a agressé son entraineur dans une rame de métro ? Pourquoi dix ans plus tard, trouve-t-il le courage de sauver Marie qui deviendra sa femme ? Et s'il n'était pas intervenu, quelle aurait-été sa vie à lui, à elle ? Dans ce nouveau roman, l'auteur s'interroge sur la destinée de nos vies, ces choix qui transforment nos existences, ces 38 secondes qui peuvent tout changer, comme ce sera le cas de Tristan qui plus d'une fois s'interrogera sur les autres vies qu'ils auraient pu mener.
410 pages mais qui passent vite, à l'image d'une vie. Et surtout grâce à une écriture rythmée, qui s'approche parfois du thriller. 5 grandes parties composées de courts chapitres pour un déroulé chronologique qui nous permet de suivre Tristan, comme un observateur, voire un voisin indiscret derrière sa fenêtre, qui de façon malintentionnée, attend peut-être le faux pas. Tristan en fera. Des succès, des échecs, des doutes, Tristan cherche à être un homme tout simplement, un homme qui le matin veut se regarder dans le miroir sans avoir à baisser le regard. Et si l'on y pense, ce n'est pas si simple que cela…
Sans être une âme faible, ni une âme forte, comment être simplement une âme pure. A l'image de Tristan, voilà la question qui nous taraude lorsque l'on referme ce roman magnifique. « Comment vivre en héros ? » de Fabrice Humbert est publié chez Gallimard.
Fabrice Humbert
Comment vivre en héros ?
Portrait 7'19Philippe :
Bonjour Fabrice Humbert
Facbrice :
Bonjour
Philippe :
Votre actualité : Comment vivre en héros ? Aux éditions Gallimard. Votre septième roman, ça passe vite ? Ca vous inspire quoi ce temps qui passe, qui file ?
Fabrice :
Oh là ! Je suis déjà assez obsédé par le temps, j'essaie de ne pas trop y penser. Celà dit, sept, je trouve que c'est un nombre important. En fait quand je songe aux grands auteurs qui m'ont nourris, ils sont souvent écrit moins de sept livres... Donc je me dit que, faut arrêter.. c'est mon dernier livre..
Philippe :
Pourquoi l'écriture dans votre vie ?
Fabrice :
En fait je pense que comme toutes les questions essentielles, elle n'a pas de réponse. En fait on écrit parce qu'on écrit, c'est une totologie, comme à peu près toutes les choses importantes en ce bas monde !.. J'ai toujours remarqué que la lecture dans mon enfance et mon adoléscence était en fait une compensation de la réalité et je pense que écrire. Ensuite, ça a pu combler les manques, compenser, et puis il se trouve qu'une fois qu'on écrit, on vit dans un royaume imaginaire mais on est aussi inscrit dans le réel.
Philippe :
Comment vous situez vous, comment avez vous l'impression d'avoir trouvé votre place dans le milieu littéraire français ? Vous sentez vous à l'aise dans ce petit monde ?
Fabrice :
Sociologiquement, ça reste un monde intéressant, après, il se trouve qu'on partage tous la même passion puisqu'en réalité les écrivains sont tout de même pour l'essentiel fous de littérature, ce qui n'a l'air de rien mais qui en fait engage toute une vie. Lorsqu'on sort un livre, pendant 3 mois on fait la promotion avec les écrivains qui sont sortis en même temps, on se retrouve dans des lieux différents, on prend le train ensemble, on mange dans des restaurants dans les villes les plus diverses, c'est assez drôle, on finit par assez bien se connaître et c'est quand même intéressant à la fois personnellement et sociologiquement.
Philippe :
Donc là on parle du milieu littéraire en interne avec les auteurs et tous ceux qui gravitent autour. Quelle est votre relation aux lecteurs ? Dans les salons, dans les librairies, lorsque vous croisez les lecteurs, il y a une apréhension, il y a une jubilation à échanger avec les lecteurs ?
Fabrice :
Il y a un réel plaisir à échanger avec les lecteurs, en particulier avec les lecteurs fidèles parce que je trouve que c'est une catégorie particulière. C'est le lecteur qui vous suit depuis longtemps. Et c'est quelque chose d'assez formidable, les gens sur qui vous pouvez compter, qui vous suivent de livres en livres, qui connaissent votre univers mais aussi qui vous connaissent vous même. Bien sûr, il y a les gens pour qui seule la lecture est importante, mais il y a aussi ceux que vous rencontrez et qui apprécient de recontrer l'homme.
Philippe :
Quand on suit votre parcours, quand on connait les différents titres que vous avez publié. Il me semble qu'il y a quelques liens entre toutes ces histoires que vous nous avez raconté. On y parle souvent de la famille, de ces vies qui se téléscopent parfois à la grande histoire, de ces relations inter-générationnelles, la violence aussi qui est souvent présente, violence sociale ou des êtres. Vous quand vous devez définir votre travail d'écrivain, que dîtes vous ?
Fabrice :
Depuis peu, je pense que le fil rouge de tous ces ouvrages est une reflexion sur la façon dont on peut vivre ensemble. Au début, effectivement j'avais l'impression de travailler sur la violence, la famille... mais en fait je me suis rendu compte au fil du temps, mais très recemment, que finalement si on rassemble tous ces ouvrages, le seul point commun c'est de dire « comment est-ce qu'on peut former une société ? ». Que ce soit un noyau familial, des micro-société (comme l'utopie que j'ai pu décrire dans Eden Utopie), ou bien des sociétés plus larges, la mondialisation (dans La Fortune de Silla où Avant la chute). Et vraiment, il y a ce fil rouge social à la fois de ce qui détruit la société (notemment le phénomène de la violence) et puis de ce qui peut au contraire faire qu'on vie ensemble, paisiblement, notemment la thématique de l'utopie.
Philippe :
Au delà de la reflexion que vous proposez à vos lecteurs, l'écriture de vous romans vous apporte-t-elle à vous certaines réponses, et voir, un certain apaisement ?
Fabrice :
Oui ça m'apporte quand même certaines réponses. On m'a souvent posé la question pour l'Origine de la violence, je répondais qu' écrire n'est pas une thérapie. Cela dit l'homme qui a écrit l'origine de la violence n'est pas du tout celui que vous avez maintenant devant vous. Donc il doit y avoir le passage des années, mais il doit y avoir aussi l'activité de l'écriture.
Par exemple, c'est vrai que certaines thématiques que j'ai à cœur, à savoir la thématique du héros. Je me rend compte qu'entre le début de l'écriture et la fin j'ai quand même évolué au sens où c'était une thématique qui pour moi était très ancienne. Et finalement, à la fin du livre, je vais quand même vers une absence de héros. C'est pas que l'héroisme soit impossible, mais c'est que le héros constitué, celui qu'on admire, qui a une stature de héros est pkus une illusion qu'une réalité. Donc oui, il y a des choses qui sont nétoyées en quelques sortes, à la fin du long travail d'un livre.
Philippe :
C'est votre actualité Fabrice Humbert, « Comment vivre en héros ? » chez Gallimard.
Fabrice Humbert
Comment vivre en héros ?
Livre 8'09Philipe :
Dans ce nouveau titre, Fabrice Humbert, votre septième roman, nous allons faire connaissance avec Tristan. Nous allons le suivre sur plusieurs décénie. On va le découvrir lorsqu'il est encore adoléscent jusqu'à la cinquantaine, avec cette question, le point d'interrogation est important. « Comment vivre en héros ? », c'est finalement la question qui va tarrauder Tristant toute sa vie. Avec un point de départ : il est apprenti boxeur, et un soir dans une rame de métro son entraîneur et ami se fait sauvagement abordé par une bande de loubards, et lui va prendre la poudre d'escampette au lieu d'aider son entraîneur et ami. Et il va, pendant très longtemps, vivre avec cette culpabilité. Qu'avez vous eu envie de nous raconter avec cette question, ce titre qui claque « Comment vivre en Héros ? »
Fabrice :
Tout simplement l'histoire d'un héros, ou de quelqu'un qui aimerait bien vivre en héros alors qu'il n'en n'est pas un. Tristan a été éduqué par son père pour être un héros, il ne fait de la boxe que parce que son père lui a intimé l'ordre de faire de la boxe. Et ensuite lorsque son entraîneur Bouli est attaqué dans le métro, théoriquement il devrait se comporter en héros puisqu'il a été élevé pour ça. Même son nom, Tristan, le nom du chevalier de la table ronde est celui du héros qu'il doit être. Et puis finalement cet échec, cette lâcheté où prudence.
Philippe :
La frontière est souvent mince entre héroisme et lâcheté.
Fabrice :
Exactement. Ca le précipite dans un abîme puisque, dans la mesure où pour son père et donc pour lui puisqu'il a été éduqué ainsi, être un homme c'est être un héros, il perd toute sa substance en n'ayant pas réagit comme il le fallait. Donc pendant dix ans errer en ayant l'impression qu'il est un misérable, qu'il n'est pas à la hauteur, qu'il est lâche...
Philippe :
Et puis il y a aussi une figure paternelle qui est omniprésente et qui est lourde à porter. Son père est un communiste convaincu, qui lui même se targue d'avoir oeuvré dans la résistance pendant la guerre. Et Tristan essaie de se comparer à cette figure du père.
Fabrice :
Oui, tout à fait, la figure du père est écrasante. Et finalement l'admiration qu'il a envers son père, le résistant où pseudo résistant qu'il a été, pose une statue qui est celle de son père et celle du héros en même temps. Tout l'itinéraire de Tristan c'est de défaire la statue de la paternité, la statue du héros.
Philippe :
Vous écrivez : « Il existe une illusion tenace selon laquelle les pères sont des héros d'une force surhumaine, de la taille d'un grand chêne, dont la présence est un gage de protection et de sécurité. Entre les bras de cet homme, il ne peut rien vous arriver et cela durerea pour toujours, depuis l'aube de la vie jusqu'à la fin des temps, car les héros sont immortels. Cataclysmes, agressions, haines, ouragans se brisent contre le buste du père ». C'est ce que l'on ressent quand on est enfant, et c'est parfois ce que l'on a envie que votre propre enfant ressente lorsque l'on en vient soit-même père. C'est ce qui va arriver à Tristan.
Fabrice :
Oui tout à fait, cet espèce de cheminement des déterminismes où Tristan est considéré par beaucoup de gens dans sa ville comme un héros, ce qu'il n'est pas mais ce qu'il est en même temps un peu, en tout cas ce que tout le monde veut croire. Ça fait que le fils de Tristan lui même est obsédé par l'héroisme. En fait la malédiction de cette famille c'est que chacun veut être un héros.
Philippe :
Tristan est un personnage à la dois enthousiasmant, attachant et exaspérant parce qu'on a parfois l'impression qu'il est le spéctateur de sa propre vie, et qu'il ne prend pas toujours sont destin en main. Il va plutôt avoir une vie d'homme réussie, mais on a l'impression qu'il est toujours un peu en retrait, comme s'il était observateur de sa propre vie.
Fabrice :
Oui tout à fait, il est observateur de sa propre vie. C'est un espèce de mélange ou il est capable de se projeter brutalement dans certaines actions dites héroiques, mais qui sont bien plus modestes que certains se le représentent. Et en même temps il est toujours à observer ce personnage qui a fait cela mais qui aurait très bien pu ne pas le faire. De sorte qu'à un moment, trois shémas de vie sont présentés (que je détaille), et lui même est observateur de ces différents possibles.
Philippe :
Ce qui est interessant, et ca c'est une constante dans vos romans, c'est qu'on suit l'histoire de Tristan mais il y a toujours la toile de fond de la société. Dans Eden Utopie on était plutôt dans les années 70. Là ce sont les années 80-90 qui sont la toile de fond de votre roman, la situation en France, l'évolution des cités, l'univers politique. C'est important pour vous que l'univers social soit toujours présent dans vos histoires ?
Fabrice :
Pour Eden Utopie c'était absolument essentiel puisque c'était le fondement même de l'intrigue, c'était la question de l'utopie. Ici c'est plus en toile de fond mais j'ai un interet particulier pour ces années 80-90 qui sont elles mêmes celles de mon développement. Je considère que la société est un terrain d'étude sans fin, absolument extraordinaire, c'est totalement passionant puisque l'humain individiuel s'y mêle à des constantes, à des catégories politiques et sociologiques, et qui elles dépassent le niveau de l'individu. Donc ce croisement entre le destin de l'individu, qui est le fait de la littérature (s'interesser aux individus) et puis de cette espèce de société dans laquelle on est, qui en même temps nous porte mais aussi nous empêche. Je dois dire que c'est une interrogation permanante, qu'elle soit philosophique, littéraire ou historique, c'est absolument sans fin ce rapport entre l'individu et la société dans laquelle nous baignons tous.
Philippe :
Dans le choix de votre écriture, vous avez voulu une histoire très rythmée, même si elle se déroule sur plusieurs décénie. 400 Pages mais ça passe très vite car vous avez réprarti en cinq grandes parties elles-mêmes composées de courts chapitres, il y a un esprit un peu thriller parce qu'on a vraiment envie de savoir ce qu'il va se passer dans le destin de Tristan. À la différence de vos précédents titres, comment avez vous travaillé votre écriture ? Est ce qu'il y a, selon vous, une continuité ? Ou est ce que avec « Comment vivre en héros? » vous changez un peu de style d'écriture ?
Fabrice :
Il y a une particularité, à comment vivre en héros qui est l'ironie, c'est clairement le plus ironique de mes livres, à certains moments même comique. Dans une première version, je chargeais la barque en matière de comique et c'était un comique qui tournait parfois vers l'absurde et le grotesque, des tonalités que j'aime beaucoup. Et j'ai atténué au re-travail. La particularité de « comment vivre en héros ? » c'est cette espece d'allégresse et la distance que je peux avoir avec Tristan, cette légère ironie qui est tout le temps portée sur ses actions, ses problèmes et ses réussites.
Philippe :
Voilà en tout cas une question que vous allez peut être et sans doutes vous poser à la lecture de ce nouveau roman de Fabrice Humbert, une question aussi « comment avoir une âme pure ? » C'est l'interrogation à la fin de ce nouveau titre. Comment vivre en héros? C'est votre actualité Fabrice Humbert, vous êtes publié chez Gallimard. Merci beaucoup.
Fabrice Humbert
Comment vivre en héros ?
L'avis du libraire 1'58