La Chine a toujours attiré Solène Bakowski, fascination sans doute née dans son enfance qu’elle passa dans le quartier chinois du XIIIème arrondissement parisien. La Chine, elle en rêve, en apprend la langue et s’y installe pendant quelques années. Oui mais voilà, une fois sur place, en manque de repères, elle se replonge dans la littérature française. Et c’est peut-être de là que lui vient l’envie de l’écriture.

De retour en France, Solène Bakowski publie un premier roman en 2014, « Parfois on tombe » et entre alors dans la famille des auteurs de thrillers ou de romans noirs. « Une bonne intention », « Un sac » ou « Sans elle » ont empêché de dormir bien des lecteurs. Solène Bakowski le reconnait elle-même, en allant dans ce registre littéraire, sans doute cherchait-elle à fuir des démons, à mieux se connaitre elle-même.

Et puis en 2021, elle décide de changer d’écriture avec « Rue du rendez-vous »,. La rencontre de deux êtres cabossés par la vie et qui vont mutuellement s’aider à repartir. Cette histoire lumineuse et bouleversante lui permet d’aborder une nouvelle écriture et de toucher un nouveau public. Le succès se confirme avec le roman « Il faut beaucoup aimer les gens », livre pudique et profondément humain publié l’an passé.

Et puis voici ce nouveau titre, « Ce que je n’ai pas su » qui est peut-être une façon de faire le lien entre les deux styles littéraires dans lesquels Solène Bakowski a évolué. Car effectivement, le livre s’ouvre comme un roman noir, un thriller à rebondissement qui évoluerait vers une histoire d’amour, de famille, de résilience, de nouveau départ.

Hélène est professeur des écoles. Discrète, elle mène une petite vie sans histoire. Pourtant, pendant 10 ans, elle a été la compagne d’un écrivain ultramédiatisé, Paul Chevalier. Tel était leur deal, à elle l’ombre, à lui la lumière. Pendant 10 ans cette histoire d’amour a été belle. Mais un matin, Paul a quitté la maison pour ne jamais revenir, disparaissant aux yeux du monde. Un an plus tard, quand s’ouvre le roman, après avoir vainement cherché à comprendre cette séparation, Hélène semble reprendre la main sur sa vie. Mais le téléphone sonne. On annonce à Hélène que Paul s’est tué en voiture, ses obsèques ont lieu le lendemain. Décidée à en savoir plus, la jeune femme part dans ce petit village de l’est où a eu lieu l’accident. Là, elle va découvrir que l’homme qu’elle aimait était en fait pour elle un formidable inconnu

Sur le thème de la destinée, de l’enfance, des secrets et des vies cachées, Solène Bakowski tricote un joli roman à l’intrigue bien menée, aux personnages forts et à la psychologie complexe. En faisant de son personnage central, un écrivain réputé, Solène Bakowski donne aussi sa vision de l’univers littéraire et évoque la fragilité de la création artistique. Un roman profondément humain et sensible que l’on a du mal à lâcher.

« Ce que je n’ai pas su » de Solène Bakowski est publié chez Plon.