Voilà un garçon qui n'a jamais vraiment eu envie de grandir, un peu rêveur, et qui s'est construit un monde parallèle où les héros de son enfance côtoient l'Histoire. Installé à Paimpol, où il le dit lui-même, il fait bon vivre sous le chant des mouettes, Benoît Abtey a suivi les études de l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs, a pris des cours de théâtre, a exercé mille petits boulots avant de se lancer avec succès dans l'écriture. Sachant que Benoît Abtey a toujours été fasciné par les héros d'Alexandre Dumas ou...
Du 23 au 24 Avril 2016 de Benoît Abtey - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Benoît Abtey, votre actualité en compagnie de Pierre Deschodt chez XO, ce sont les nouvelles aventures d'Arsène Lupin. Quand on pense à Arsène Lupin, ce sont nos souvenirs d'enfance qui reviennent. Etes-vous resté un grand enfant ?Benoît Abtey :Oh oui ! Et je pense que je le resterai longtemps ! Clemenceau disait « quand on est jeune, c'est pour la vie ».Philippe Chauveau :On sait que vous avez choisi le soleil, ou plutôt le ciel de la Bretagne pour vivre en famille…Benoît Abtey :Le soleil...
Du 23 au 24 Avril 2016 de Benoît Abtey - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Nous vous avions laissé, Benoît Abtey, après le deuxième tome des aventures de Don Juan de Tolède, nous étions à l'époque de Louis XIV et aujourd'hui vous nous emmenez au XIXème siècle, vous faites revivre Arsène Lupin avec la complicité de Pierre Deschodt, puisque c'est un livre écrit à quatre mains. Pourquoi avoir eu envie de changer d'époque et pourquoi avoir eu envie de faire revivre Arsène lupin ? Benoît Abtey :Pierre et moi, on était très attaché à l'idée de restituer Arsène Lupin dans...
Du 23 au 24 Avril 2016 de Benoît Abtey - Livre - Suite
Benoît Abtey
Arsène Lupin, les héritiers
Présentation 2'19Voilà un garçon qui n'a jamais vraiment eu envie de grandir, un peu rêveur, et qui s'est construit un monde parallèle où les héros de son enfance côtoient l'Histoire. Installé à Paimpol, où il le dit lui-même, il fait bon vivre sous le chant des mouettes, Benoît Abtey a suivi les études de l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs, a pris des cours de théâtre, a exercé mille petits boulots avant de se lancer avec succès dans l'écriture. Sachant que Benoît Abtey a toujours été fasciné par les héros d'Alexandre Dumas ou de Paul Féval, on ne s'étonnera pas que ce soit dans le roman historique qu'il prenne son envol.
En 2011, chez Flammarion, il publie « Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi », grand roman de capes et d'épées qui se déclinera en trois volumes.
Mais l'un des personnages fétiches de Benoît Abtey est aussi Arsène Lupin. Et voilà le nouveau défi de Benoît Abtey, redonner vie au héros de Maurice Leblanc. En 2011, en collaboration avec le journaliste et écrivain Pierre Deschodt, Benoît Abtey image un scénario de bandes dessinées « Arsène Lupin, les origines » publiées en trois tomes, aux éditoins Rue de Sèvres, avec des dessins de Christophe Gaultier.
Depuis, les deux compères, Benoît Abtey et Pierre Deschodt n'ont eu de cesse de s'identifier au gentleman cambrioleur. Après la BD, ils avaient encore des choses à raconter et décident de l'écriture d'un roman à quatre main. Voici donc « Arsène Lupin, les hétitiers ». Qui est Arsène Lupin ? Nul ne le sait. Nous sommes en 1897, au lendemain de l'incendie du Bazar de la Charité, Lupin a disparu. Ne serait-il pas responsable du drame, rendez-vous de l'aristocratie et de la bonne société ? Et Lupin n'entretiendrait-il pas des relations avec les autorités allemandes au sujet de secrets militaires ? Voilà le point de départ de cette aventure trépidante dans laquelle on retrouve l'élégance et le panache de ce héros de légende. Si l'on sent l'inspiration de Maurice Leblanc, les deux auteurs ont su imprimer leur propre patte avec une écriture vive, enlevée, contemporaine tout en collant aux codes de l'époque.
Une belle réussite qui ravira les amateurs de romans d'aventures et tous ceux qui ont gardé une âme d'enfant.
« Arsène Lupin, les héritiers » de Benoît Abtey et Pierre Deschodt aux éditions XO.
Benoît Abtey
Arsène Lupin, les héritiers
Portrait 6'30Philippe Chauveau :
Bonjour Benoît Abtey, votre actualité en compagnie de Pierre Deschodt chez XO, ce sont les nouvelles aventures d'Arsène Lupin. Quand on pense à Arsène Lupin, ce sont nos souvenirs d'enfance qui reviennent. Etes-vous resté un grand enfant ?
Benoît Abtey :
Oh oui ! Et je pense que je le resterai longtemps ! Clemenceau disait « quand on est jeune, c'est pour la vie ».
Philippe Chauveau :
On sait que vous avez choisi le soleil, ou plutôt le ciel de la Bretagne pour vivre en famille…
Benoît Abtey :
Le soleil plusieurs fois par jour !
Philippe Chauveau :
Mais avant tout ça, vous avez fait pas mal de petits boulots, des études dans le théâtre, etc… Un peu comme Lupin ?
Benoît Abtey :
Comme Lupin ! J'ai touché à tous les métiers, j'étais plusieurs personnages à la fois.
Philippe Chauveau :
Et quand vous étiez petit, vous vous rêviez en quoi ?
Benoît Abtey :
Alors, quand j'étais adolescent je rêvais d'être peintre-aventurier, un peu comme mon grand-père qui était un peintre et un aventurier presque célèbre. C'est un personnage auquel je suis beaucoup attaché. Mon grand-père Jacques Abtey était agent secret et il avait pour agent de liaison Joséphine Baker ou pour une liaison tout court...
Philippe Chauveau :
Donc, vous avez ces influences familiales. Pensez-vous que tout cela, l'univers dans lequel vous avez grandi, c'est ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l'écriture de romans historiques?
Benoît Abtey :
Oui, c'est vrai. Par exemple, quand j'étais adolescent, j'avais plus d'affinités avec les amis de mon père qu'avec les enfants de mon âge, j'avais beaucoup de mal à me sentir en phase avec mon époque. Donc, effectivement, mon père était un passionné d'histoire et il me racontait des anecdotes qui me faisaient rêver. Et je me projetais beaucoup mieux dans des époques où les gens parlaient bien, s'habillaient bien que dans celle de mes contemporains.
Philippe Chauveau :
Et aujourd'hui ?
Benoît Abtey :
C'est encore pire ! Oui c'est le cas plus que jamais…
Philippe Chauveau :
En 2011, c'est la sortie du premier volume des aventures de Don Juan de Tolède. Vous avez choisi d'imaginer ce mousquetaire du roi à l'époque de Louis XIV. Comment est né ce personnage ?
Benoît Abtey :
En fait, pour la petite histoire, ce qui avait motivé l'écriture de ce roman, c'est une brève dans un journal de cinéma où Jean Dujardin disait qu'il aurait aimé qu'on lui écrive un beau rôle de capes et d'épée. Alors je me suis dit Jean Dujardin veut qu'on lui écrive un rôle de capes et d'épées, allons-y !
Philippe Chauveau :
On le sait, vos influences littéraires se retrouvent dans le XIX ème siècle. Dumas, Féval, Maurice Leblanc, ce sont vos inspirations ?
Benoît Abtey :
Ah oui je l'assume pleinement. Ce sont mes pères spirituels.
Philippe Chauveau :
Don Juan, par exemple, c'est un mélange du Bossu et du Capitan, si je reprends des exemples.
Benoît Abtey :
Oui tout à fait, parce que voilà ce sont des personnages qui sont plus grands que nature. Nous sommes dans une époque où aujourd'hui, au contraire, on essaie de faire en sorte que les héros soit des anti-héros ; ils ont des attitudes assez basses. Moi à l'opposé de ça, j'aime les personnages avec des vies extraordinaires où tout peut arriver.
Philipe Chauveau :
Alors ce sont vos influences littéraires mais quand on vous lit, on a des images qui nous viennent, l'écriture est très cinématographique et je pense que vous avez aussi des influences de ce côté-là.
Benoît Abtey :
Oui, moi je dis souvent inspiration romanesque, vision cinématographique. Je pense que c'est la bonne association, celle à qui je veux m'attacher et je pense que c'est ça qui peut connaître le succès aujourd'hui.
Philippe Chauveau :
Avez-vous peur parfois d'être incompris, parce que vous êtes un peu iconoclaste dans l'univers littéraire, partir sur des livres de cape et d'épée, ce n'est pas politiquement correct.
Benoît Abtey :
Déjà je ne suis pas politiquement correct ! Ce qui est étonnant, c'est que le destin m'a poussé à reprendre des personnages qui sont des figures emblématiques de la fiction française, cela me pousse à m'enraciner davantage dans mon amour de la France et de ce qu'est la spécificité du génie français dont je souhaiterais être l'un des ambassadeurs.
Philippe Chauveau :
Continuez à vous faire plaisir et à nous faire plaisir, avec vos ouvrages ! Votre actualité chez XO, Benoît Abtey vous cosignez avec Pierre Deschodt, « Les nouvelles aventures d'Arsène Lupin - Les héritiers »
Benoît Abtey
Arsène Lupin, les héritiers
Livre 5'43Philippe Chauveau :
Nous vous avions laissé, Benoît Abtey, après le deuxième tome des aventures de Don Juan de Tolède, nous étions à l'époque de Louis XIV et aujourd'hui vous nous emmenez au XIXème siècle, vous faites revivre Arsène Lupin avec la complicité de Pierre Deschodt, puisque c'est un livre écrit à quatre mains. Pourquoi avoir eu envie de changer d'époque et pourquoi avoir eu envie de faire revivre Arsène lupin ?
Benoît Abtey :
Pierre et moi, on était très attaché à l'idée de restituer Arsène Lupin dans son contexte. Maurice Leblanc quand il a inventé son personnage, n'avait pas le recul pour prendre la distance avec l'époque qui était la sienne. Or, cette distance nous, on peut la prendre et cela donne un supplément de drame à l'histoire parce qu'on sent l'ombre de la guerre qui s'annonce et puis la chute de dominos qui va s'en suivre.
Philippe Chauveau :
Précisons-le, c'est une écriture qui vous est propre à Pierre Deschodt et vous-même, une écriture très vivante, on tourne les pages frénétiquement donc une écriture contemporaine mais vous avez quand même voulu retrouver l'esprit de Maurice Leblanc. C'est à dire qu'on est très loin du personnage de télévision incarné notamment par George Descrières. On retrouve ainsi toute la noirceur du personnage imaginé par Leblanc. C'était votre volonté de coller au plus près du personnage originel ?
Benoît Abtey :
En fait, on voulait surtout coller au plus près du souvenir qu'on en avait et à l'impression qu'il nous avait laissé lors de nos premières lectures où effectivement ce personnage était à la fois splendide et mystérieux, fascinant et inquiétant à certains moments.
Philippe Chauveau :
Il y a une appréhension lorsque l'on s' empare d'un personnage qui fait partie du Panthéon littéraire, comment avez-vous fait pour vous approprier le personnage ?
Benoît Abtey :
On a forcément des appréhensions, mais même quand on fait parler des personnages comme Louis XIV ou d'autres figures qui ont marqué l'Histoire, on a forcément de l'appréhension. Je pense que la meilleure manière de les rendre vivants et de ne pas trahir leur personnalité, c'est justement d'oublier toutes les choses qui pourraient nous intimider et les prendre comme des êtres familiers.
Philippe Chauveau :
Comment avez-vous travaillé avec Pierre Deschodt ?
Benoît Abtey :
C'est très simple, nous écrivions un chapitre sur deux. J'ai commencé à écrire le premier chapitre, Pierre a écrit le second et ainsi de suite.
Philippe Chauveau :
Le plaisir de lecture vient du fait de retrouver Arsène Lupin, d'être embarqué dans de nouvelles aventures et celui aussi de retrouver la peinture d'une époque très bien représentée. Il y a des points historiques rappelés dans le roman et d'ailleurs vous utilisez un fait divers tragique de 1897, l'incendie du Bazar de la charité, là aussi il y a un travail de recherches, presque d'historien ?
Benoît Abtey :
Oui bien sûr, c'est même l'étude minutieuse de cette période qui nous sert de matière première pour déterminer l'enjeu des intrigues auxquelles va être mêlé Arsène lupin. C'est à dire que nous faisons presque naître Lupin à partir de l'étude de l'Histoire.
Philippe Chauveau :
« Don Juan de Tolède, mousquetaire du roi », le troisième tome arrivera bientôt, « Les nouvelles aventure d'Arsène Lupin », on sent qu'il y aura une suite. Vous aimez la récurrence des personnages ?
Benoît Abtey :
Ah oui, pour moi l'oeuvre la plus aboutie, c'est « La comédie humaine ». Le principe de Balzac est génial, c'est à dire d'avoir des personnages principaux dans un roman et secondaires dans l'autre, je trouve cela fascinant. A tel point qu'une fois mon œuvre terminée, j'aimerais qu'on puisse avoir une vision de tous mes livres en disant qu'en fait, ils n'en font qu'un seul. J'aimerais vraiment qu'il y ait des liens d'un livre à l'autre. D'ailleurs la société secrète des Lombards que l'on découvre dans Arsène Lupin, on va très certainement la retrouver chez Don Juan de Tolède.
Philippe Chauveau :
Voilà un livre qui fait du bien c'est un roman d'aventures qui nous permet de déconnecter de la réalité et puis on a plaisir à retrouver ce personnage d'Arsène Lupin. « Les nouvelles aventures d'Arsène Lupin – Les héritiers » écrit par Benoît Abtey et Pierre Deschodt, vous petes publié chez XO. Merci à vous.