Philippe Besson

Philippe Besson

Une bonne raison de se tuer

Le livre 4'27

Philippe Chauveau :
Philippe Besson, merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Julliard de votre nouveau roman, c'est le douzième, « Une bonne raison de se tuer ». Douze romans en douze ans. Nous avons deux personnages. Nous avons Laura qui est une femme d'une quarantaine d'années ?
Philippe Besson :
Quarante-cinq ans.

Philippe Chauveau :
Elle vit à Los Angeles et elle a décidé de mettre fin à ses jours et puis un autre personnage qu'on va découvrir au fil des pages, c'est Samuel qui lui a aussi dans ses eaux là et qui s'apprête à enterrer son fils de seize-dix-sept ans qui a choisi de se donner la mort. Nous sommes un jour important pour les Etats-Unis d'Amérique puisque c'est le 4 novembre 2008, le jour de l'élection de Barack Obama. Ces deux personnages ne se connaissent pas. Comment sont-ils nés dans votre imaginaire ?

Philippe Besson :
Ils sont nés de différentes manières. Ca tient à la façon dont un livre se créé. C'est-à-dire qu'à un moment vous avez des affluences contradictoires ou pas contradictoires, mais diverses, vous avez des choses qui vous arrivent, comme on vous enverrait ça sur vous et puis ça n'a pas de sens en soi ou les différents éléments ne se rejoignent pas et tout-à-coup ça forme un tout, ça forme une histoire. C'est vrai que j'avais envie de parler des Etats-Unis et de Los Angeles car j'y passe plusieurs mois par an depuis plusieurs années, donc j'avais envie de raconter cette ville de l'intérieur. J'avais envie de raconter un événement historique et comment l'histoire générale peut entrer en collision avec des histoires intimes. Et puis surtout, j'ai des habitudes à Los Angeles qu'est d'aller écrire dans un petit café qui est en bas où j'habite, ça s'appelle le « Joey's Café » qui est au croisement de Sweetzer Avenue et Santa Monica Boulevard et de regarder les gens autour, parce que les écrivains c'est ça que ça fait, ça regarde les gens autour puis ça pique les choses, ça vole aux autres. Je regardais les gens et je me disais que ça serait bien d'essayer de raconter l'histoire de ces gens là autour, des histoires simples de gens ordinaires à qui il arriverait un truc atroce. Et donc je me suis dit que j'allais créer ce personnage de la serveuse de café et l'autre personnage – Samuel – qui ne se connaîtraient pas et qui se rencontreraient et qui seraient tous les deux en proie à un désarroi terrible, mais de nature différente. Elle est est en proie à une sorte de découragement...

Philippe Chauveau :
Elle a tout perdu. Son mari l'a laissé tomber, ses enfants là côtoient mais de très loin. Elle est vraiment complètement seule cette femme. Et Samuel, c'est ce père divorcé qui voit son fils tous les week-end, mais qui passe à côté de l'amour paternel et ce fils choisit lui aussi de se donner la mort. Que voulez-vous que le lecteur retienne une fois qu'il a refermé la dernière page, quelle réflexion souhaitez-vous qu'il ait ?

Philippe Besson :
Qu'il faut être vigilent, qu'il faut faire attention aux gens autour de soi. Il y a un écrivain qui dit « je ne peints pas les choses, je peints au-delà des choses, pour moi un nageur est déjà un noyé ». Moi je dis que lorsqu'on voit un nageur, n'oublions pas que l'on voit peut-être un noyé. Un moment autour de nous, on a des gens qui ne vont pas bien et parce qu'on est dans notre égoïsme personnel, dans nos vies personnelles, parce qu'on est sur autre chose, on ne fait pas vraiment attention à ceux qui nous entourent et c'est comme ça et c'est tout. C'est le cas de Laura. On ne la voit plus, elle st devenue transparente. Elle est serveuse dans un driving, dans une cafétéria et on s'en fiche un peu d'elle, elle est là pour servir le café et nous ont est dans autre chose. Et c'est juste parce qu'on ne fait pas attention qu'elle décide de s'en aller sur la pointe des pieds et même son départ passe inaperçu. Et dans le cas de Samuel, c'est juste à un moment de se dire que lorsque des gens s'aiment, c'est toujours mieux qu'ils se le disent. Quand on ne leur à pas dit, il y a un moment qui arrive et ce moment c'est trop tard, on a plus l'occasion de le dire. Donc c'est ça que raconte ce livre, il faut dire aux gens qu'on les aime au moment où c'est encore possible.

Philippe Chauveau :
Et cet écrivain qui traîne dans le café où Laura travaille, est-ce qu'il a eu le regard suffisamment vigilent lui aussi ou est-ce qu'il était perdu dans son manuscrit ?

Philippe Besson :
Non, je crois que cet écrivain il n'a pas le regard suffisamment vigilent. On écrit toujours pour rattraper ses propres fautes. On écrit toujours parce qu'il y a des remords qui nous rongent. On écrit toujours parce qu'on a quelques cadavres dans notre placard et qu'ils viennent nous hanter. On écrit en hommage à ceux qu'on n'a pas sauvé.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Besson. Votre actualité, votre nouveau roman chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ».

Philippe Chauveau :
Philippe Besson, merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Julliard de votre nouveau roman, c'est le douzième, « Une bonne raison de se tuer ». Douze romans en douze ans. Nous avons deux personnages. Nous avons Laura qui est une femme d'une quarantaine d'années ?
Philippe Besson :
Quarante-cinq ans.

Philippe Chauveau :
Elle vit à Los Angeles et elle a décidé de mettre fin à ses jours et puis un autre personnage qu'on va découvrir au fil des pages, c'est Samuel qui lui a aussi dans ses eaux là et qui s'apprête à enterrer son fils de seize-dix-sept ans qui a choisi de se donner la mort. Nous sommes un jour important pour les Etats-Unis d'Amérique puisque c'est le 4 novembre 2008, le jour de l'élection de Barack Obama. Ces deux personnages ne se connaissent pas. Comment sont-ils nés dans votre imaginaire ?

Philippe Besson :
Ils sont nés de différentes manières. Ca tient à la façon dont un livre se créé. C'est-à-dire qu'à un moment vous avez des affluences contradictoires ou pas contradictoires, mais diverses, vous avez des choses qui vous arrivent, comme on vous enverrait ça sur vous et puis ça n'a pas de sens en soi ou les différents éléments ne se rejoignent pas et tout-à-coup ça forme un tout, ça forme une histoire. C'est vrai que j'avais envie de parler des Etats-Unis et de Los Angeles car j'y passe plusieurs mois par an depuis plusieurs années, donc j'avais envie de raconter cette ville de l'intérieur. J'avais envie de raconter un événement historique et comment l'histoire générale peut entrer en collision avec des histoires intimes. Et puis surtout, j'ai des habitudes à Los Angeles qu'est d'aller écrire dans un petit café qui est en bas où j'habite, ça s'appelle le « Joey's Café » qui est au croisement de Sweetzer Avenue et Santa Monica Boulevard et de regarder les gens autour, parce que les écrivains c'est ça que ça fait, ça regarde les gens autour puis ça pique les choses, ça vole aux autres. Je regardais les gens et je me disais que ça serait bien d'essayer de raconter l'histoire de ces gens là autour, des histoires simples de gens ordinaires à qui il arriverait un truc atroce. Et donc je me suis dit que j'allais créer ce personnage de la serveuse de café et l'autre personnage – Samuel – qui ne se connaîtraient pas et qui se rencontreraient et qui seraient tous les deux en proie à un désarroi terrible, mais de nature différente. Elle est est en proie à une sorte de découragement...

Philippe Chauveau :
Elle a tout perdu. Son mari l'a laissé tomber, ses enfants là côtoient mais de très loin. Elle est vraiment complètement seule cette femme. Et Samuel, c'est ce père divorcé qui voit son fils tous les week-end, mais qui passe à côté de l'amour paternel et ce fils choisit lui aussi de se donner la mort. Que voulez-vous que le lecteur retienne une fois qu'il a refermé la dernière page, quelle réflexion souhaitez-vous qu'il ait ?

Philippe Besson :
Qu'il faut être vigilent, qu'il faut faire attention aux gens autour de soi. Il y a un écrivain qui dit « je ne peints pas les choses, je peints au-delà des choses, pour moi un nageur est déjà un noyé ». Moi je dis que lorsqu'on voit un nageur, n'oublions pas que l'on voit peut-être un noyé. Un moment autour de nous, on a des gens qui ne vont pas bien et parce qu'on est dans notre égoïsme personnel, dans nos vies personnelles, parce qu'on est sur autre chose, on ne fait pas vraiment attention à ceux qui nous entourent et c'est comme ça et c'est tout. C'est le cas de Laura. On ne la voit plus, elle st devenue transparente. Elle est serveuse dans un driving, dans une cafétéria et on s'en fiche un peu d'elle, elle est là pour servir le café et nous ont est dans autre chose. Et c'est juste parce qu'on ne fait pas attention qu'elle décide de s'en aller sur la pointe des pieds et même son départ passe inaperçu. Et dans le cas de Samuel, c'est juste à un moment de se dire que lorsque des gens s'aiment, c'est toujours mieux qu'ils se le disent. Quand on ne leur à pas dit, il y a un moment qui arrive et ce moment c'est trop tard, on a plus l'occasion de le dire. Donc c'est ça que raconte ce livre, il faut dire aux gens qu'on les aime au moment où c'est encore possible.

Philippe Chauveau :
Et cet écrivain qui traîne dans le café où Laura travaille, est-ce qu'il a eu le regard suffisamment vigilent lui aussi ou est-ce qu'il était perdu dans son manuscrit ?

Philippe Besson :
Non, je crois que cet écrivain il n'a pas le regard suffisamment vigilent. On écrit toujours pour rattraper ses propres fautes. On écrit toujours parce qu'il y a des remords qui nous rongent. On écrit toujours parce qu'on a quelques cadavres dans notre placard et qu'ils viennent nous hanter. On écrit en hommage à ceux qu'on n'a pas sauvé.

Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Besson. Votre actualité, votre nouveau roman chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ».

Une bonne raison de se tuer Aux éditions Julliard
  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • L'AVIS DU LIBRAIRE
  • Le 1er roman de Philippe Besson « En l'absence des hommes » en 2001 avait fortement marqué les esprits. Succès critique et public, le livre fut récompensé notamment par le Prix Emmanuel Roblès du 1er roman. Très vite Philippe Besson va enchaîner les titres et quels qu'en soient les lieux ou les époques, on y retrouve le goût de l'auteur à décrypter les sentiments, à fouiller les cœurs et les âmes avec toujours une écriture vive, limpide, d'une extrême sensibilité, sans jamais tomber dans la facilité. « Un garçon...Un soir d'été de Philippe Besson - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau :Bonjour Philippe Besson. Merci de nous recevoir. Votre actualité chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ». Entre Philippe Besson en 2000-2001 qui publiait « En l'absence des hommes » et Philippe Besson en 2012 qui publie « Une bonne raison de se tuer », est-ce le même personnage ?Philippe Besson :Forcément non, parce que le passage des années vous change, vous fait prendre des directions imprévues et que la somme des rencontres qu'on fait par ailleurs, ça nourrit. Et la somme des voyages qu'on...Un soir d'été de Philippe Besson - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau :Philippe Besson, merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Julliard de votre nouveau roman, c'est le douzième, « Une bonne raison de se tuer ». Douze romans en douze ans. Nous avons deux personnages. Nous avons Laura qui est une femme d'une quarantaine d'années ?Philippe Besson :Quarante-cinq ans.Philippe Chauveau :Elle vit à Los Angeles et elle a décidé de mettre fin à ses jours et puis un autre personnage qu'on va découvrir au fil des pages, c'est Samuel qui lui a aussi dans ses eaux là et...Un soir d'été de Philippe Besson - Le livre - Suite
    Librairie Del Duca(Paris)Sylvie Gaudenzi C'est un roman qui lui ressemble vraiment bien. C'est un univers qui est très Besson. Dès les premières lignes, on est vraiment dans un univers feutré, avec une sorte de douceur qui est installée dès le début par un rythme, une écriture particulière. C'est un roman qui est assez triste, qui parle de deux personnages qui vont mal. C'est une tragédie. C'est quand même un livre qui est agréable à lire, il y a une douceur, on est un peu enveloppé dans ses phrases, dans ses rythmes, c'est...Un soir d'été de Philippe Besson - L'avis du libraire - Suite