Le 1er roman de Philippe Besson « En l'absence des hommes » en 2001 avait fortement marqué les esprits. Succès critique et public, le livre fut récompensé notamment par le Prix Emmanuel Roblès du 1er roman. Très vite Philippe Besson va enchaîner les titres et quels qu'en soient les lieux ou les époques, on y retrouve le goût de l'auteur à décrypter les sentiments, à fouiller les cœurs et les âmes avec toujours une écriture vive, limpide, d'une extrême sensibilité, sans jamais tomber dans la facilité. « Un garçon...
Un soir d'été de Philippe Besson - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Philippe Besson. Merci de nous recevoir. Votre actualité chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ». Entre Philippe Besson en 2000-2001 qui publiait « En l'absence des hommes » et Philippe Besson en 2012 qui publie « Une bonne raison de se tuer », est-ce le même personnage ?Philippe Besson :Forcément non, parce que le passage des années vous change, vous fait prendre des directions imprévues et que la somme des rencontres qu'on fait par ailleurs, ça nourrit. Et la somme des voyages qu'on...
Un soir d'été de Philippe Besson - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Philippe Besson, merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Julliard de votre nouveau roman, c'est le douzième, « Une bonne raison de se tuer ». Douze romans en douze ans. Nous avons deux personnages. Nous avons Laura qui est une femme d'une quarantaine d'années ?Philippe Besson :Quarante-cinq ans.Philippe Chauveau :Elle vit à Los Angeles et elle a décidé de mettre fin à ses jours et puis un autre personnage qu'on va découvrir au fil des pages, c'est Samuel qui lui a aussi dans ses eaux là et...
Un soir d'été de Philippe Besson - Le livre - Suite
Librairie Del Duca(Paris)Sylvie Gaudenzi C'est un roman qui lui ressemble vraiment bien. C'est un univers qui est très Besson. Dès les premières lignes, on est vraiment dans un univers feutré, avec une sorte de douceur qui est installée dès le début par un rythme, une écriture particulière. C'est un roman qui est assez triste, qui parle de deux personnages qui vont mal. C'est une tragédie. C'est quand même un livre qui est agréable à lire, il y a une douceur, on est un peu enveloppé dans ses phrases, dans ses rythmes, c'est...
Un soir d'été de Philippe Besson - L'avis du libraire - Suite
Philippe Besson
Une bonne raison de se tuer
Présentation 1'34Le 1er roman de Philippe Besson « En l'absence des hommes » en 2001 avait fortement marqué les esprits. Succès critique et public, le livre fut récompensé notamment par le Prix Emmanuel Roblès du 1er roman. Très vite Philippe Besson va enchaîner les titres et quels qu'en soient les lieux ou les époques, on y retrouve le goût de l'auteur à décrypter les sentiments, à fouiller les cœurs et les âmes avec toujours une écriture vive, limpide, d'une extrême sensibilité, sans jamais tomber dans la facilité. « Un garçon d'Italie », « Un homme accidentel » ou encore « Son frère » adapté au cinéma par Patrice Chéreau ont fait de Philippe Besson un auteur majeur qui utilise aussi sa notoriété pour promouvoir ses causes et ses opinions. Animateur pour la chaîne cablée Paris-Première, il est également scénariste. On lui dit ainsi le « Raspoutine » mise en scène par Josée Dayan avec Gérard Depardieu ou le téléfilm « Mourir d'aimer », avec Muriel Robin.
Dans son nouveau roman « Une bonne raison de se tuer », aux éditions Julliard, Philippe Besson nous entraîne dans l'Amérique contemporaine, précisément le jour de l'élection de Barack Obama en 2008. Alors que les Etats-Unis tournent une page de leur histoire, deux solitudes vont se croiser : Laura qui a décidé de mettre fin à ses jours et Samuel qui lui, enterre son fils qui s'est donné la mort. Avec un style implacable loin du tout pathos, de toute sensiblerie, le nouveau roman de Philippe Besson « Une bonne raison de se tuer » vous touchera en plein cœur.
Chez lui, à Paris, Philippe Besson nous accueille pour WTC.
Le 1er roman de Philippe Besson « En l'absence des hommes » en 2001 avait fortement marqué les esprits. Succès critique et public, le livre fut récompensé notamment par le Prix Emmanuel Roblès du 1er roman. Très vite Philippe Besson va enchaîner les titres et quels qu'en soient les lieux ou les époques, on y retrouve le goût de l'auteur à décrypter les sentiments, à fouiller les cœurs et les âmes avec toujours une écriture vive, limpide, d'une extrême sensibilité, sans jamais tomber dans la facilité. « Un garçon d'Italie », « Un homme accidentel » ou encore « Son frère » adapté au cinéma par Patrice Chéreau ont fait de Philippe Besson un auteur majeur qui utilise aussi sa notoriété pour promouvoir ses causes et ses opinions. Animateur pour la chaîne cablée Paris-Première, il est également scénariste. On lui dit ainsi le « Raspoutine » mise en scène par Josée Dayan avec Gérard Depardieu ou le téléfilm « Mourir d'aimer », avec Muriel Robin.
Dans son nouveau roman « Une bonne raison de se tuer », aux éditions Julliard, Philippe Besson nous entraîne dans l'Amérique contemporaine, précisément le jour de l'élection de Barack Obama en 2008. Alors que les Etats-Unis tournent une page de leur histoire, deux solitudes vont se croiser : Laura qui a décidé de mettre fin à ses jours et Samuel qui lui, enterre son fils qui s'est donné la mort. Avec un style implacable loin du tout pathos, de toute sensiblerie, le nouveau roman de Philippe Besson « Une bonne raison de se tuer » vous touchera en plein cœur.
Chez lui, à Paris, Philippe Besson nous accueille pour WTC.
Philippe Besson
Une bonne raison de se tuer
Portrait 4'20Philippe Chauveau :
Bonjour Philippe Besson. Merci de nous recevoir. Votre actualité chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ». Entre Philippe Besson en 2000-2001 qui publiait « En l'absence des hommes » et Philippe Besson en 2012 qui publie « Une bonne raison de se tuer », est-ce le même personnage ?
Philippe Besson :
Forcément non, parce que le passage des années vous change, vous fait prendre des directions imprévues et que la somme des rencontres qu'on fait par ailleurs, ça nourrit. Et la somme des voyages qu'on accomplit, ça modifie le tempérament et l'état d'esprit, donc sans doute, je ne suis pas le même homme. J'imagine que quand je suis arrivé en littérature, j'avais une espèce d'innocence et j'ai perdu l'innocence, par essence, et j'ai sans doute moins d'émerveillement.
Philippe Chauveau :
Vous aimez le contact avec vos lecteurs. Vous êtes souvent en signature, en rencontre dans les librairies, dans les salons. Selon vous, quel est le portrait type de votre lecteur ?
Philippe Besson :
Si j'en crois les gens que je rencontre dans les librairies, je pense que ce sont les femmes majoritairement qui me lisent, ce qui est traditionnel, puisqu'on sait que grosso modo les romans sont majoritairement lus par les femmes. 70% des lecteurs de romans, sont des lectrices. Moi, j'ai l'impression que la proportion chez moi monte à 80 ou 90%
Philippe Chauveau :
Qu'est ce que vos lecteurs ou vos lectrices en l'occurrence recherchent dans vos livres ?
Philippe Besson :
J'ai essayé de comprendre et je pense qu'il y a plusieurs raisons. D'abord, la première, c'est qu'il y a quand même souvent dans mes livres des portraits de femmes et j'imagine que comme beaucoup de mes livres fonctionnent sur l'empathie ou la proximité, il doit y avoir une espèce d'identification ou de travail de proximité avec les personnages que je raconte. Et puis, je suis un écrivain du sentiment, je me suis toujours défini comme ça, un écrivain du sensible. Je ne fais pas des trucs avec des grands champs de bataille, de l'action toutes les cinq minutes, du thriller ou de la science-fiction. C'est vrai que je suis plutôt dans un registre qui est celui du sentiment et du sensible, donc à tord ou à raison peut-être que c'est quelque chose de plus féminin que masculin.
Philippe Chauveau :
Cela veut-il dire que l'on peut s'identifier à certains de vos personnages et que votre écriture serait une sorte de baume apaisante parfois ?
Philippe Besson :
D'après ce que me disent mes lectrices quand je les rencontre, oui, elles disent cela. Elles disent qu'elles se sont reconnues, elle ont l'impression que c'est un peu leur histoire que je racontais et que parfois ça leu était utile. J'ai écrit un livre qui s'appelle « Se résoudre aux adieux » qui est un livre sur la rupture amoureuse et c'était très étrange parce que les lectrices arrivaient puis elles disaient que c'est mon histoire que vous avez raconté. Alors je leur disait que non, on ne se connait pas. Mais elles s'étaient emparées de ça car la rupture amoureuse c'est un thème universel, donc chacun en a vécu à un moment ou un autre et c'est ça la magie de la littérature, pas de la mienne, mais de la littérature d'une manière générale, c'est qu'à un moment vous racontez une histoire et le lecteur s'en empare et ça devient leur histoire, leur parcours, leur propre destin. C'est pour ça que ça fonctionne depuis toujours les romans, c'est qu'on invente des choses et les gens les croient suffisamment vraisemblable pour qu'elles deviennent vraies dans leur propre parcours.
Philippe Chauveau :
On a parfois l'impression que vous êtes entre un homme désabusé et un homme pleinement heureux dans son époque.
Philippe Besson :
Alors je suis assez heureux dans mon époque parce que je n'ai pas de raison de me plaindre. Si je me plaignais, je serai très ingrat. J'ai la chance de vivre de la passion qu'est la mienne, donc c'est extraordinaire, donc je vais bien et je ne vais pas me plaindre. Et en même temps, comme je suis un peu un témoin de ce qui m'entoure, je vois bien que l'époque n'est pas toujours heureuse, que les temps sont durs pour plein de gens. Je ne vis pas dans une tour d'ivoire, donc le réel il vient me blesser, il vient me heurter.
Philippe Chauveau :
Et l'écriture du coup elle vous apaise face à cette époque désabusée ?
Philippe Besson :
Oui. Elle me permet de trouver l'équilibre. C'est comme un type sur un fil qui bat des mains, parce qu'il tombe presque et tout à coup avec l'écriture vous ne battez plus des bras et ça va et vous pouvez avancer sur votre fil. Et il y a ça et je sais que je ne vais pas tomber en écrivant et donc c'est énorme de savoir qu'on ne va pas tomber en marchant sur un fil au dessus du vide. Et c'est ça l'écriture, c'est de savoir qu'on peut marcher sur un fil au dessus du vide et qu'on ne tombera pas.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Besson. Votre actualité, votre nouveau roman chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ».
Philippe Chauveau :
Bonjour Philippe Besson. Merci de nous recevoir. Votre actualité chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ». Entre Philippe Besson en 2000-2001 qui publiait « En l'absence des hommes » et Philippe Besson en 2012 qui publie « Une bonne raison de se tuer », est-ce le même personnage ?
Philippe Besson :
Forcément non, parce que le passage des années vous change, vous fait prendre des directions imprévues et que la somme des rencontres qu'on fait par ailleurs, ça nourrit. Et la somme des voyages qu'on accomplit, ça modifie le tempérament et l'état d'esprit, donc sans doute, je ne suis pas le même homme. J'imagine que quand je suis arrivé en littérature, j'avais une espèce d'innocence et j'ai perdu l'innocence, par essence, et j'ai sans doute moins d'émerveillement.
Philippe Chauveau :
Vous aimez le contact avec vos lecteurs. Vous êtes souvent en signature, en rencontre dans les librairies, dans les salons. Selon vous, quel est le portrait type de votre lecteur ?
Philippe Besson :
Si j'en crois les gens que je rencontre dans les librairies, je pense que ce sont les femmes majoritairement qui me lisent, ce qui est traditionnel, puisqu'on sait que grosso modo les romans sont majoritairement lus par les femmes. 70% des lecteurs de romans, sont des lectrices. Moi, j'ai l'impression que la proportion chez moi monte à 80 ou 90%
Philippe Chauveau :
Qu'est ce que vos lecteurs ou vos lectrices en l'occurrence recherchent dans vos livres ?
Philippe Besson :
J'ai essayé de comprendre et je pense qu'il y a plusieurs raisons. D'abord, la première, c'est qu'il y a quand même souvent dans mes livres des portraits de femmes et j'imagine que comme beaucoup de mes livres fonctionnent sur l'empathie ou la proximité, il doit y avoir une espèce d'identification ou de travail de proximité avec les personnages que je raconte. Et puis, je suis un écrivain du sentiment, je me suis toujours défini comme ça, un écrivain du sensible. Je ne fais pas des trucs avec des grands champs de bataille, de l'action toutes les cinq minutes, du thriller ou de la science-fiction. C'est vrai que je suis plutôt dans un registre qui est celui du sentiment et du sensible, donc à tord ou à raison peut-être que c'est quelque chose de plus féminin que masculin.
Philippe Chauveau :
Cela veut-il dire que l'on peut s'identifier à certains de vos personnages et que votre écriture serait une sorte de baume apaisante parfois ?
Philippe Besson :
D'après ce que me disent mes lectrices quand je les rencontre, oui, elles disent cela. Elles disent qu'elles se sont reconnues, elle ont l'impression que c'est un peu leur histoire que je racontais et que parfois ça leu était utile. J'ai écrit un livre qui s'appelle « Se résoudre aux adieux » qui est un livre sur la rupture amoureuse et c'était très étrange parce que les lectrices arrivaient puis elles disaient que c'est mon histoire que vous avez raconté. Alors je leur disait que non, on ne se connait pas. Mais elles s'étaient emparées de ça car la rupture amoureuse c'est un thème universel, donc chacun en a vécu à un moment ou un autre et c'est ça la magie de la littérature, pas de la mienne, mais de la littérature d'une manière générale, c'est qu'à un moment vous racontez une histoire et le lecteur s'en empare et ça devient leur histoire, leur parcours, leur propre destin. C'est pour ça que ça fonctionne depuis toujours les romans, c'est qu'on invente des choses et les gens les croient suffisamment vraisemblable pour qu'elles deviennent vraies dans leur propre parcours.
Philippe Chauveau :
On a parfois l'impression que vous êtes entre un homme désabusé et un homme pleinement heureux dans son époque.
Philippe Besson :
Alors je suis assez heureux dans mon époque parce que je n'ai pas de raison de me plaindre. Si je me plaignais, je serai très ingrat. J'ai la chance de vivre de la passion qu'est la mienne, donc c'est extraordinaire, donc je vais bien et je ne vais pas me plaindre. Et en même temps, comme je suis un peu un témoin de ce qui m'entoure, je vois bien que l'époque n'est pas toujours heureuse, que les temps sont durs pour plein de gens. Je ne vis pas dans une tour d'ivoire, donc le réel il vient me blesser, il vient me heurter.
Philippe Chauveau :
Et l'écriture du coup elle vous apaise face à cette époque désabusée ?
Philippe Besson :
Oui. Elle me permet de trouver l'équilibre. C'est comme un type sur un fil qui bat des mains, parce qu'il tombe presque et tout à coup avec l'écriture vous ne battez plus des bras et ça va et vous pouvez avancer sur votre fil. Et il y a ça et je sais que je ne vais pas tomber en écrivant et donc c'est énorme de savoir qu'on ne va pas tomber en marchant sur un fil au dessus du vide. Et c'est ça l'écriture, c'est de savoir qu'on peut marcher sur un fil au dessus du vide et qu'on ne tombera pas.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Besson. Votre actualité, votre nouveau roman chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ».
Philippe Besson
Une bonne raison de se tuer
Le livre 4'27Philippe Chauveau :
Philippe Besson, merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Julliard de votre nouveau roman, c'est le douzième, « Une bonne raison de se tuer ». Douze romans en douze ans. Nous avons deux personnages. Nous avons Laura qui est une femme d'une quarantaine d'années ?
Philippe Besson :
Quarante-cinq ans.
Philippe Chauveau :
Elle vit à Los Angeles et elle a décidé de mettre fin à ses jours et puis un autre personnage qu'on va découvrir au fil des pages, c'est Samuel qui lui a aussi dans ses eaux là et qui s'apprête à enterrer son fils de seize-dix-sept ans qui a choisi de se donner la mort. Nous sommes un jour important pour les Etats-Unis d'Amérique puisque c'est le 4 novembre 2008, le jour de l'élection de Barack Obama. Ces deux personnages ne se connaissent pas. Comment sont-ils nés dans votre imaginaire ?
Philippe Besson :
Ils sont nés de différentes manières. Ca tient à la façon dont un livre se créé. C'est-à-dire qu'à un moment vous avez des affluences contradictoires ou pas contradictoires, mais diverses, vous avez des choses qui vous arrivent, comme on vous enverrait ça sur vous et puis ça n'a pas de sens en soi ou les différents éléments ne se rejoignent pas et tout-à-coup ça forme un tout, ça forme une histoire. C'est vrai que j'avais envie de parler des Etats-Unis et de Los Angeles car j'y passe plusieurs mois par an depuis plusieurs années, donc j'avais envie de raconter cette ville de l'intérieur. J'avais envie de raconter un événement historique et comment l'histoire générale peut entrer en collision avec des histoires intimes. Et puis surtout, j'ai des habitudes à Los Angeles qu'est d'aller écrire dans un petit café qui est en bas où j'habite, ça s'appelle le « Joey's Café » qui est au croisement de Sweetzer Avenue et Santa Monica Boulevard et de regarder les gens autour, parce que les écrivains c'est ça que ça fait, ça regarde les gens autour puis ça pique les choses, ça vole aux autres. Je regardais les gens et je me disais que ça serait bien d'essayer de raconter l'histoire de ces gens là autour, des histoires simples de gens ordinaires à qui il arriverait un truc atroce. Et donc je me suis dit que j'allais créer ce personnage de la serveuse de café et l'autre personnage – Samuel – qui ne se connaîtraient pas et qui se rencontreraient et qui seraient tous les deux en proie à un désarroi terrible, mais de nature différente. Elle est est en proie à une sorte de découragement...
Philippe Chauveau :
Elle a tout perdu. Son mari l'a laissé tomber, ses enfants là côtoient mais de très loin. Elle est vraiment complètement seule cette femme. Et Samuel, c'est ce père divorcé qui voit son fils tous les week-end, mais qui passe à côté de l'amour paternel et ce fils choisit lui aussi de se donner la mort. Que voulez-vous que le lecteur retienne une fois qu'il a refermé la dernière page, quelle réflexion souhaitez-vous qu'il ait ?
Philippe Besson :
Qu'il faut être vigilent, qu'il faut faire attention aux gens autour de soi. Il y a un écrivain qui dit « je ne peints pas les choses, je peints au-delà des choses, pour moi un nageur est déjà un noyé ». Moi je dis que lorsqu'on voit un nageur, n'oublions pas que l'on voit peut-être un noyé. Un moment autour de nous, on a des gens qui ne vont pas bien et parce qu'on est dans notre égoïsme personnel, dans nos vies personnelles, parce qu'on est sur autre chose, on ne fait pas vraiment attention à ceux qui nous entourent et c'est comme ça et c'est tout. C'est le cas de Laura. On ne la voit plus, elle st devenue transparente. Elle est serveuse dans un driving, dans une cafétéria et on s'en fiche un peu d'elle, elle est là pour servir le café et nous ont est dans autre chose. Et c'est juste parce qu'on ne fait pas attention qu'elle décide de s'en aller sur la pointe des pieds et même son départ passe inaperçu. Et dans le cas de Samuel, c'est juste à un moment de se dire que lorsque des gens s'aiment, c'est toujours mieux qu'ils se le disent. Quand on ne leur à pas dit, il y a un moment qui arrive et ce moment c'est trop tard, on a plus l'occasion de le dire. Donc c'est ça que raconte ce livre, il faut dire aux gens qu'on les aime au moment où c'est encore possible.
Philippe Chauveau :
Et cet écrivain qui traîne dans le café où Laura travaille, est-ce qu'il a eu le regard suffisamment vigilent lui aussi ou est-ce qu'il était perdu dans son manuscrit ?
Philippe Besson :
Non, je crois que cet écrivain il n'a pas le regard suffisamment vigilent. On écrit toujours pour rattraper ses propres fautes. On écrit toujours parce qu'il y a des remords qui nous rongent. On écrit toujours parce qu'on a quelques cadavres dans notre placard et qu'ils viennent nous hanter. On écrit en hommage à ceux qu'on n'a pas sauvé.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Besson. Votre actualité, votre nouveau roman chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ».
Philippe Chauveau :
Philippe Besson, merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Julliard de votre nouveau roman, c'est le douzième, « Une bonne raison de se tuer ». Douze romans en douze ans. Nous avons deux personnages. Nous avons Laura qui est une femme d'une quarantaine d'années ?
Philippe Besson :
Quarante-cinq ans.
Philippe Chauveau :
Elle vit à Los Angeles et elle a décidé de mettre fin à ses jours et puis un autre personnage qu'on va découvrir au fil des pages, c'est Samuel qui lui a aussi dans ses eaux là et qui s'apprête à enterrer son fils de seize-dix-sept ans qui a choisi de se donner la mort. Nous sommes un jour important pour les Etats-Unis d'Amérique puisque c'est le 4 novembre 2008, le jour de l'élection de Barack Obama. Ces deux personnages ne se connaissent pas. Comment sont-ils nés dans votre imaginaire ?
Philippe Besson :
Ils sont nés de différentes manières. Ca tient à la façon dont un livre se créé. C'est-à-dire qu'à un moment vous avez des affluences contradictoires ou pas contradictoires, mais diverses, vous avez des choses qui vous arrivent, comme on vous enverrait ça sur vous et puis ça n'a pas de sens en soi ou les différents éléments ne se rejoignent pas et tout-à-coup ça forme un tout, ça forme une histoire. C'est vrai que j'avais envie de parler des Etats-Unis et de Los Angeles car j'y passe plusieurs mois par an depuis plusieurs années, donc j'avais envie de raconter cette ville de l'intérieur. J'avais envie de raconter un événement historique et comment l'histoire générale peut entrer en collision avec des histoires intimes. Et puis surtout, j'ai des habitudes à Los Angeles qu'est d'aller écrire dans un petit café qui est en bas où j'habite, ça s'appelle le « Joey's Café » qui est au croisement de Sweetzer Avenue et Santa Monica Boulevard et de regarder les gens autour, parce que les écrivains c'est ça que ça fait, ça regarde les gens autour puis ça pique les choses, ça vole aux autres. Je regardais les gens et je me disais que ça serait bien d'essayer de raconter l'histoire de ces gens là autour, des histoires simples de gens ordinaires à qui il arriverait un truc atroce. Et donc je me suis dit que j'allais créer ce personnage de la serveuse de café et l'autre personnage – Samuel – qui ne se connaîtraient pas et qui se rencontreraient et qui seraient tous les deux en proie à un désarroi terrible, mais de nature différente. Elle est est en proie à une sorte de découragement...
Philippe Chauveau :
Elle a tout perdu. Son mari l'a laissé tomber, ses enfants là côtoient mais de très loin. Elle est vraiment complètement seule cette femme. Et Samuel, c'est ce père divorcé qui voit son fils tous les week-end, mais qui passe à côté de l'amour paternel et ce fils choisit lui aussi de se donner la mort. Que voulez-vous que le lecteur retienne une fois qu'il a refermé la dernière page, quelle réflexion souhaitez-vous qu'il ait ?
Philippe Besson :
Qu'il faut être vigilent, qu'il faut faire attention aux gens autour de soi. Il y a un écrivain qui dit « je ne peints pas les choses, je peints au-delà des choses, pour moi un nageur est déjà un noyé ». Moi je dis que lorsqu'on voit un nageur, n'oublions pas que l'on voit peut-être un noyé. Un moment autour de nous, on a des gens qui ne vont pas bien et parce qu'on est dans notre égoïsme personnel, dans nos vies personnelles, parce qu'on est sur autre chose, on ne fait pas vraiment attention à ceux qui nous entourent et c'est comme ça et c'est tout. C'est le cas de Laura. On ne la voit plus, elle st devenue transparente. Elle est serveuse dans un driving, dans une cafétéria et on s'en fiche un peu d'elle, elle est là pour servir le café et nous ont est dans autre chose. Et c'est juste parce qu'on ne fait pas attention qu'elle décide de s'en aller sur la pointe des pieds et même son départ passe inaperçu. Et dans le cas de Samuel, c'est juste à un moment de se dire que lorsque des gens s'aiment, c'est toujours mieux qu'ils se le disent. Quand on ne leur à pas dit, il y a un moment qui arrive et ce moment c'est trop tard, on a plus l'occasion de le dire. Donc c'est ça que raconte ce livre, il faut dire aux gens qu'on les aime au moment où c'est encore possible.
Philippe Chauveau :
Et cet écrivain qui traîne dans le café où Laura travaille, est-ce qu'il a eu le regard suffisamment vigilent lui aussi ou est-ce qu'il était perdu dans son manuscrit ?
Philippe Besson :
Non, je crois que cet écrivain il n'a pas le regard suffisamment vigilent. On écrit toujours pour rattraper ses propres fautes. On écrit toujours parce qu'il y a des remords qui nous rongent. On écrit toujours parce qu'on a quelques cadavres dans notre placard et qu'ils viennent nous hanter. On écrit en hommage à ceux qu'on n'a pas sauvé.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Besson. Votre actualité, votre nouveau roman chez Julliard « Une bonne raison de se tuer ».
Philippe Besson
Une bonne raison de se tuer
L'avis du libraire 0'58Librairie Del Duca
(Paris)
Sylvie Gaudenzi
C'est un roman qui lui ressemble vraiment bien. C'est un univers qui est très Besson. Dès les premières lignes, on est vraiment dans un univers feutré, avec une sorte de douceur qui est installée dès le début par un rythme, une écriture particulière. C'est un roman qui est assez triste, qui parle de deux personnages qui vont mal. C'est une tragédie. C'est quand même un livre qui est agréable à lire, il y a une douceur, on est un peu enveloppé dans ses phrases, dans ses rythmes, c'est très poétique. Du coup, la poésie efface un peu la rudesse de l'histoire. On passe un très bon moment de lecture, parce qu'on est dans de la belle littérature tout simplement.
Librairie Del Duca
(Paris)
Sylvie Gaudenzi
C'est un roman qui lui ressemble vraiment bien. C'est un univers qui est très Besson. Dès les premières lignes, on est vraiment dans un univers feutré, avec une sorte de douceur qui est installée dès le début par un rythme, une écriture particulière. C'est un roman qui est assez triste, qui parle de deux personnages qui vont mal. C'est une tragédie. C'est quand même un livre qui est agréable à lire, il y a une douceur, on est un peu enveloppé dans ses phrases, dans ses rythmes, c'est très poétique. Du coup, la poésie efface un peu la rudesse de l'histoire. On passe un très bon moment de lecture, parce qu'on est dans de la belle littérature tout simplement.