Après avoir suivi des études de psychologie, Philippe Grimbert a ouvert son propre cabinet à Paris. Il a également travaillé en instituts médico-éducatifs auprès d'adolescents autistes ou psychotiques.
Passionné aussi de danse et de musique, il publie en 1996 Psychanalyse de la chanson suivi en 1999 de Pas de fumée sans Freud.
De psychologie, il est aussi largement question dans les romans de Philippe Grimbert. Depuis La petite robe de Paul publié chez Grasset en 2001, il a su démontrer un réel talent d'écriture, allant au...
Philippe Grimbert de Philippe Grimbert - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Philippe Grimberg. Merci de nous recevoir pour ce nouveau roman chez Grasset, « Un garçon singulier ». Il y avait un 1er roman en 2001, c'était « La petite robe de Paul » puis il y a eu « Un secret » qui vous a fait connaître au grand public, en quelque sorte. Ce que l'on sait peut-être moins, c'est que parallèlement à l'écriture, vous êtes aussi psychanalyste. Comment la psychanalyse est-elle arrivée dans votre vie et que vous procure t-elle encore au quotidien?
Philippe Grimberg :
La...
Philippe Grimbert de Philippe Grimbert - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Philippe Grimberg, votre actualité chez Grasset. Nous sommes au tout début des années 70. Louis a une petite vingtaine d'années ; il ne sait pas encore trop ce qu'il va faire de sa vie. Il poursuit ses études ou plutôt, ses études le poursuivent… Puis il tombe sur une petite annonce où l'on recherche un jeune homme pour accompagner un enfant, un garçon pas comme les autres, un garçon singulier. Une histoire sortie de votre imagination mais finalement très proche de votre expérience puisqu'on y parle...
Philippe Grimbert de Philippe Grimbert - Le livre - Suite
Philippe Aubier
« Librairie Fontaine Haussmann »
50, rue de Laborde
75008 Paris
Tél : 01-45-22-21-73
www.librairiesfontaine.com
« Un garçon singulier » est un vrai roman fidèle à Philippe Grimbert, à ce qu'il sait faire, c'est-à-dire un roman qui mêle à la fois la psychanalyse, l'enfance, l'adolescence pour « Un garçon singulier », et un roman qui, comme tous les romans de Philippe Grimbert commence par une anecdote, quelque chose d'assez anecdotique. Avec Philippe Grimbert, il y a toujours une petite musique. Il y a là...
Philippe Grimbert de Philippe Grimbert - L'avis du libraire - Suite
Philippe Grimbert
Un garçon singulier
Présentation 1'29De psychologie, il est aussi largement question dans les romans de Philippe Grimbert. Depuis La petite robe de Paul publié chez Grasset en 2001, il a su démontrer un réel talent d'écriture, allant au plus profond de ses personnages, les mettant face à leurs contradictions et leurs non-dits pour entraîner le lecteur dans une spirale faite d'interrogations et de mélancolie. En 2004, pour Un secret, Philippe Grimbert reçoit le prix Goncourt des lycéens. Cette bouleversante histoire d'un enfant découvrant le passé de ses parents pendant le seconde Guerre mondiale sera adapté au cinéma par Claude Miller avec Patrick Bruel et Cécile de France dans les rôles principaux.
L'adolescence, la nostalgie du passé, la découverte de soi sont au cœur du nouveau roman de Philippe Grimbert, Un garçon singulier dont l'action se situe dans une petite station balnéaire normande. Au début des années 70. Louis, répond à une annonce pour s'occuper d'un enfant « pas comme les autres ». Sa vie va en être bouleversée.
Un garçon singulier, de Philippe Grimbert est publié chez Grasset. Philippe Grimbert nous reçoit pour WTC.
De psychologie, il est aussi largement question dans les romans de Philippe Grimbert. Depuis La petite robe de Paul publié chez Grasset en 2001, il a su démontrer un réel talent d'écriture, allant au plus profond de ses personnages, les mettant face à leurs contradictions et leurs non-dits pour entraîner le lecteur dans une spirale faite d'interrogations et de mélancolie. En 2004, pour Un secret, Philippe Grimbert reçoit le prix Goncourt des lycéens. Cette bouleversante histoire d'un enfant découvrant le passé de ses parents pendant le seconde Guerre mondiale sera adapté au cinéma par Claude Miller avec Patrick Bruel et Cécile de France dans les rôles principaux.
L'adolescence, la nostalgie du passé, la découverte de soi sont au cœur du nouveau roman de Philippe Grimbert, Un garçon singulier dont l'action se situe dans une petite station balnéaire normande. Au début des années 70. Louis, répond à une annonce pour s'occuper d'un enfant « pas comme les autres ». Sa vie va en être bouleversée.
Un garçon singulier, de Philippe Grimbert est publié chez Grasset. Philippe Grimbert nous reçoit pour WTC.
Philippe Grimbert
Un garçon singulier
Portrait 4'03Bonjour Philippe Grimberg. Merci de nous recevoir pour ce nouveau roman chez Grasset, « Un garçon singulier ». Il y avait un 1er roman en 2001, c'était « La petite robe de Paul » puis il y a eu « Un secret » qui vous a fait connaître au grand public, en quelque sorte. Ce que l'on sait peut-être moins, c'est que parallèlement à l'écriture, vous êtes aussi psychanalyste. Comment la psychanalyse est-elle arrivée dans votre vie et que vous procure t-elle encore au quotidien?
Philippe Grimberg :
La psychanalyse est arrivée dans ma vie dans les années 68 à Nanterre. Je faisais mes études de psychologie, quand même, et tout à coup m'est apparu que la voie de la psychanalyse était celle que je devais emprunter. Ce que je ne savais pas, parce que je n'avais pas encore fait ce travail sur moi, c'est que, si je m'intéressais à la psychanalyse, c'est parce que j'avais besoin d'une psychanalyse et c'est souvent comme ça au début. On a l'impression qu'on s'intéresse théoriquement à la question de la psychanalyse, en réalité c'est que l'on s'interroge beaucoup sur soi et que fort heureusement le trajet qui vous mène à devenir psychanalyste passe par l'expérience du divan pour vous-même, et c'est au cours de cette expérience que j'ai vraiment compris ce qui m'avait amené à la psychanalyse. Cela s'explique et on le comprend peut-être un peu mieux si on lit « Un secret » car il y avait quand même ce secret de famille qui pesait sur moi, ce mystère sur mes origines, cette absolue méconnaissance de ce qui était arrivé avant ma naissance, ce qui très certainement m'a amené sur le divan pour travailler les effets de ce secret sur moi.
Philippe Chauveau :
De la psychanalyse à l'écriture, il n'y a qu'un pas en ce qui vous concerne, mais tous les psychanalystes ne deviennent pas romanciers. Il y avait eu quelques essais au préalable. Mais pourquoi cette envie d'écriture ?
Philippe Grimberg :
Vous savez, on me dit souvent : « Vous avez été psychanalyste puis vous avez écrit des romans ». J'ai été psychanalyste, puis j'ai écrit des romans publiables. En réalité, l'expérience et l'envie de l'écriture me tiennent depuis que j'ai 10 ans, depuis mes premières rédactions et depuis les premiers frissons de plaisir que j'ai eu à écrire des histoires qui allaient être lues par un lecteur, en l'occurrence mon professeur. C'était déjà ça !
Philippe Chauveau :
Il y a donc eu des essais, « Psychanalyse de la chanson », ou encore « Pas de fumée sans Freud » et puis le roman. Mais l'écriture du roman est évidemment différente. C'était un besoin pour vous d'aller au roman ?
Philippe Grimberg :
Oh oui ! C'était un besoin qui me tenait depuis longtemps et j'étais malheureux de ne pas avoir pu être publié avec mes premiers romans foisonnants et aussi ambitieux. Et les essais que j'ai écrit, je pense que c'était un détour, un détour certes heureux parce que j'ai adoré les écrire et je vais en écrire d'autres car j'y reviens, mais c'était un détour pour revenir à ma passion première, le roman. Je dis souvent que l'écriture pour moi est un moment de pur bonheur, de pur plaisir, de pur jouissance, ce qui déçoit parfois mes lecteurs, non pas les plus âgés, mais les plus jeunes. Quand je dis que j'ai écrit « Un secret », qui est un livre dramatique, douloureux dans un plaisir d'écriture, les plus jeunes sont un peu déçus. Ils voudraient voir l'écrivain désespéré et qu'il ressemble au contenu de son livre.
Philippe Chauveau :
« Un secret » a été adapté au cinéma par Claude Miller avec Patrick Bruel et Cécile de France, entre autres, dans les rôles principaux. Pour l'auteur, le romancier que vous êtes, c'était une satisfaction, une petite victoire ? Comment l'avez-vous vécu ?
Philippe Grimberg :
En tant que lecteur, je ne suis pas un fou des adaptations des œuvres que j'ai aimé lire. Mais en tant qu'auteur, je dois dire que quand on apprend qu'un cinéaste comme Claude Miller va adapter votre livre, on est particulièrement, j'étais particulièrement heureux.
Philippe Chauveau :
Mais est-il difficile pour un auteur de continuer après un tel succès ?
Philippe Grimberg :
De ce point de vue là, j'ai eu une grande leçon. Un jour que je me plaignais, à table lors d'un déjeuner entre auteurs, qu'il était difficile après un tel succès d'écrire un nouveau roman, un des auteurs présents me dit : « Tu sais, après un bide, c'est pas facile non plus ». Et ce jour-là, je me suis dit qu'il ne fallait plus jamais que je me plaigne de la difficulté d'écrire un gros succès.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Grimberg. Votre actualité chez Grasset, « Un garçon singulier ».
Bonjour Philippe Grimberg. Merci de nous recevoir pour ce nouveau roman chez Grasset, « Un garçon singulier ». Il y avait un 1er roman en 2001, c'était « La petite robe de Paul » puis il y a eu « Un secret » qui vous a fait connaître au grand public, en quelque sorte. Ce que l'on sait peut-être moins, c'est que parallèlement à l'écriture, vous êtes aussi psychanalyste. Comment la psychanalyse est-elle arrivée dans votre vie et que vous procure t-elle encore au quotidien?
Philippe Grimberg :
La psychanalyse est arrivée dans ma vie dans les années 68 à Nanterre. Je faisais mes études de psychologie, quand même, et tout à coup m'est apparu que la voie de la psychanalyse était celle que je devais emprunter. Ce que je ne savais pas, parce que je n'avais pas encore fait ce travail sur moi, c'est que, si je m'intéressais à la psychanalyse, c'est parce que j'avais besoin d'une psychanalyse et c'est souvent comme ça au début. On a l'impression qu'on s'intéresse théoriquement à la question de la psychanalyse, en réalité c'est que l'on s'interroge beaucoup sur soi et que fort heureusement le trajet qui vous mène à devenir psychanalyste passe par l'expérience du divan pour vous-même, et c'est au cours de cette expérience que j'ai vraiment compris ce qui m'avait amené à la psychanalyse. Cela s'explique et on le comprend peut-être un peu mieux si on lit « Un secret » car il y avait quand même ce secret de famille qui pesait sur moi, ce mystère sur mes origines, cette absolue méconnaissance de ce qui était arrivé avant ma naissance, ce qui très certainement m'a amené sur le divan pour travailler les effets de ce secret sur moi.
Philippe Chauveau :
De la psychanalyse à l'écriture, il n'y a qu'un pas en ce qui vous concerne, mais tous les psychanalystes ne deviennent pas romanciers. Il y avait eu quelques essais au préalable. Mais pourquoi cette envie d'écriture ?
Philippe Grimberg :
Vous savez, on me dit souvent : « Vous avez été psychanalyste puis vous avez écrit des romans ». J'ai été psychanalyste, puis j'ai écrit des romans publiables. En réalité, l'expérience et l'envie de l'écriture me tiennent depuis que j'ai 10 ans, depuis mes premières rédactions et depuis les premiers frissons de plaisir que j'ai eu à écrire des histoires qui allaient être lues par un lecteur, en l'occurrence mon professeur. C'était déjà ça !
Philippe Chauveau :
Il y a donc eu des essais, « Psychanalyse de la chanson », ou encore « Pas de fumée sans Freud » et puis le roman. Mais l'écriture du roman est évidemment différente. C'était un besoin pour vous d'aller au roman ?
Philippe Grimberg :
Oh oui ! C'était un besoin qui me tenait depuis longtemps et j'étais malheureux de ne pas avoir pu être publié avec mes premiers romans foisonnants et aussi ambitieux. Et les essais que j'ai écrit, je pense que c'était un détour, un détour certes heureux parce que j'ai adoré les écrire et je vais en écrire d'autres car j'y reviens, mais c'était un détour pour revenir à ma passion première, le roman. Je dis souvent que l'écriture pour moi est un moment de pur bonheur, de pur plaisir, de pur jouissance, ce qui déçoit parfois mes lecteurs, non pas les plus âgés, mais les plus jeunes. Quand je dis que j'ai écrit « Un secret », qui est un livre dramatique, douloureux dans un plaisir d'écriture, les plus jeunes sont un peu déçus. Ils voudraient voir l'écrivain désespéré et qu'il ressemble au contenu de son livre.
Philippe Chauveau :
« Un secret » a été adapté au cinéma par Claude Miller avec Patrick Bruel et Cécile de France, entre autres, dans les rôles principaux. Pour l'auteur, le romancier que vous êtes, c'était une satisfaction, une petite victoire ? Comment l'avez-vous vécu ?
Philippe Grimberg :
En tant que lecteur, je ne suis pas un fou des adaptations des œuvres que j'ai aimé lire. Mais en tant qu'auteur, je dois dire que quand on apprend qu'un cinéaste comme Claude Miller va adapter votre livre, on est particulièrement, j'étais particulièrement heureux.
Philippe Chauveau :
Mais est-il difficile pour un auteur de continuer après un tel succès ?
Philippe Grimberg :
De ce point de vue là, j'ai eu une grande leçon. Un jour que je me plaignais, à table lors d'un déjeuner entre auteurs, qu'il était difficile après un tel succès d'écrire un nouveau roman, un des auteurs présents me dit : « Tu sais, après un bide, c'est pas facile non plus ». Et ce jour-là, je me suis dit qu'il ne fallait plus jamais que je me plaigne de la difficulté d'écrire un gros succès.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Philippe Grimberg. Votre actualité chez Grasset, « Un garçon singulier ».
Philippe Grimbert
Un garçon singulier
Le livre 4'38Philippe Grimberg, votre actualité chez Grasset. Nous sommes au tout début des années 70. Louis a une petite vingtaine d'années ; il ne sait pas encore trop ce qu'il va faire de sa vie. Il poursuit ses études ou plutôt, ses études le poursuivent… Puis il tombe sur une petite annonce où l'on recherche un jeune homme pour accompagner un enfant, un garçon pas comme les autres, un garçon singulier. Une histoire sortie de votre imagination mais finalement très proche de votre expérience puisqu'on y parle d'autisme.
Philippe Grimberg :
Oui, cette histoire est sortie de mon imagination. On peut dire qu'elle n'est pas autobiographique au sens où je n'ai pas vécu cette histoire sur cette plage normande avec ce jeune garçon singulier. Mais elle est quand même tirée de plusieurs éléments qui appartiennent à ma vie, déjà le lieu. Et puis ce qui est tiré de ma propre expérience, comme vous le disiez, c'est cette rencontre avec cet enfant, cet adolescent singulier puisqu'il a 16 ans, et qui m'a été inspirée, et je le dis en remerciements à la fin du livre, par ces enfants douloureux que j'ai côtoyés et que je côtoie toujours dans le cadre de ma carrière, puisque je travaille en institut avec des enfants souffrant de troubles de la personnalité. On peut parler d'autisme en ce qui concerne Ianis mais ce que je tiens toujours à dire, c'est que ce livre n'est pas un livre sur l'autisme, ni un livre clinique écrit par un psychanalyste sur la question de l'autisme. Ce qui m'intéressait dans les troubles psychologiques de Ianis, c'est sa différence.
Philippe Chauveau :
Nous sommes donc au début des années 70, avec les soubresauts de mai 68, la 2CV pour aller sur les petites routes de province jusqu'à cette côte normande, mais cet adolescent, ce jeune adulte qu'est Louis puisqu'il a une vingtaine d'années, il reste tout a fait d'actualité ?
Philippe Grimberg :
Oui je pense parce que si j'ai situé mon histoire dans les années 70, c'est parce qu'à mon insu, de roman en roman, je raconte quand même ma vie, je la réinvente. J'avais effectivement une vingtaine d'années au début des années 70.
« Un secret » se passe dans les années 50, « La mauvaise rencontre », le roman suivant, avant mai 68 et nous voici avec « Un garçon singulier » après 1968.
Je ne peux pas dire que je l'ai fait exprès, que je l'ai calculé mais il n'empêche que c'est comme ça que ça se passe ! Il faut croire que j'ai laissé dans ces années là quelque chose de moi, que j'ai envie de le redessiner de cette façon là.
Philippe Chauveau :
Il y a un autre personnage qui entraîne la mélancolie et la nostalgie du passé, c'est Antoine.
Philippe Grimberg :
Oui, Ianis va amener Louis à la rencontre de ses souvenirs, ce qu'il avait voulu oublier et ce qui est le plus troublant, c'est que Ianis, ce jeune adolescent si complexe, sans langage, avec des comportements aberrants, c'est quand même lui qui va prendre Louis par la main et va l'amener à la fois symboliquement et réellement, devant les grilles du lieu où se sont déroulées les choses les plus douloureuses de son histoire. Louis va donc être amené à affronter ces souvenirs là qu'il avait voulu remiser et dans ces souvenirs, il y a Antoine, ce jeune garçon avec qui il a vécu une aventure passionnée, comme on peut la connaître à la sortie de l'adolescence, avec cette frontière un peu poreuse entre l'amitié et l'amour. C'est quelque chose que Louis avait mis de côté et que Louis va l'amener à affronter.
Philippe Chauveau :
Le roman se situe à Horville. Horville est une petite station balnéaire de la côte Normande mais c'est une station qui n'existe pas.
Philippe Grimberg :
Vous savez c'est une station qui est un peu comme mes personnage, un patchwork de plusieurs personnages que j'ai rencontré.Et Horville est un patchwork de Saint-Aubin-sur-mer, Luc-sur-mer, Ouistreham, toutes ces stations de la côte de Nacre où j'ai passé beaucoup de temps de mon enfance et de mon adolescence. Et je trouvais que Horville, avec un H était un joli nom, d'abord parce qu'il sonne normand, toutes ces plages se terminent souvent par « ville ». Et puis le « hor » évidemment, qui va être un hors-temps et un hors-saison, s'y prêtait bien.
Philippe Chauveau :
On ne va rien raconter, on ne va rien dévoiler...
Philippe Grimberg :
Non, car il y a un suspense tout de même...
Philippe Chauveau :
Bien sûr, comme dans chacun de vos romans, avec des secrets, des non-dits et puis une fin qui reste très ouverte.
Philippe Grimberg :
Je voulais qu'il se termine par une sorte de bourrasque absolue ouverte sur toutes les possibilités. On en dira pas plus mais je voulais que la fin soit à la fois extrêmement ouverte et un peu rimbaldienne. C'est un peu ambitieux de le dire de cette façon mais j'ai glissé quelques vers de Rimbaud avant la fin parce que je trouvais que l'on était dans cette espèce de perspective de « cheveux au vent »...
Philippe Chauveau :
Merci Philippe Grimberg pour cette belle rencontre. Votre actualité « Un garçon singulier », c'est chez Grasset.
Philippe Grimberg, votre actualité chez Grasset. Nous sommes au tout début des années 70. Louis a une petite vingtaine d'années ; il ne sait pas encore trop ce qu'il va faire de sa vie. Il poursuit ses études ou plutôt, ses études le poursuivent… Puis il tombe sur une petite annonce où l'on recherche un jeune homme pour accompagner un enfant, un garçon pas comme les autres, un garçon singulier. Une histoire sortie de votre imagination mais finalement très proche de votre expérience puisqu'on y parle d'autisme.
Philippe Grimberg :
Oui, cette histoire est sortie de mon imagination. On peut dire qu'elle n'est pas autobiographique au sens où je n'ai pas vécu cette histoire sur cette plage normande avec ce jeune garçon singulier. Mais elle est quand même tirée de plusieurs éléments qui appartiennent à ma vie, déjà le lieu. Et puis ce qui est tiré de ma propre expérience, comme vous le disiez, c'est cette rencontre avec cet enfant, cet adolescent singulier puisqu'il a 16 ans, et qui m'a été inspirée, et je le dis en remerciements à la fin du livre, par ces enfants douloureux que j'ai côtoyés et que je côtoie toujours dans le cadre de ma carrière, puisque je travaille en institut avec des enfants souffrant de troubles de la personnalité. On peut parler d'autisme en ce qui concerne Ianis mais ce que je tiens toujours à dire, c'est que ce livre n'est pas un livre sur l'autisme, ni un livre clinique écrit par un psychanalyste sur la question de l'autisme. Ce qui m'intéressait dans les troubles psychologiques de Ianis, c'est sa différence.
Philippe Chauveau :
Nous sommes donc au début des années 70, avec les soubresauts de mai 68, la 2CV pour aller sur les petites routes de province jusqu'à cette côte normande, mais cet adolescent, ce jeune adulte qu'est Louis puisqu'il a une vingtaine d'années, il reste tout a fait d'actualité ?
Philippe Grimberg :
Oui je pense parce que si j'ai situé mon histoire dans les années 70, c'est parce qu'à mon insu, de roman en roman, je raconte quand même ma vie, je la réinvente. J'avais effectivement une vingtaine d'années au début des années 70.
« Un secret » se passe dans les années 50, « La mauvaise rencontre », le roman suivant, avant mai 68 et nous voici avec « Un garçon singulier » après 1968.
Je ne peux pas dire que je l'ai fait exprès, que je l'ai calculé mais il n'empêche que c'est comme ça que ça se passe ! Il faut croire que j'ai laissé dans ces années là quelque chose de moi, que j'ai envie de le redessiner de cette façon là.
Philippe Chauveau :
Il y a un autre personnage qui entraîne la mélancolie et la nostalgie du passé, c'est Antoine.
Philippe Grimberg :
Oui, Ianis va amener Louis à la rencontre de ses souvenirs, ce qu'il avait voulu oublier et ce qui est le plus troublant, c'est que Ianis, ce jeune adolescent si complexe, sans langage, avec des comportements aberrants, c'est quand même lui qui va prendre Louis par la main et va l'amener à la fois symboliquement et réellement, devant les grilles du lieu où se sont déroulées les choses les plus douloureuses de son histoire. Louis va donc être amené à affronter ces souvenirs là qu'il avait voulu remiser et dans ces souvenirs, il y a Antoine, ce jeune garçon avec qui il a vécu une aventure passionnée, comme on peut la connaître à la sortie de l'adolescence, avec cette frontière un peu poreuse entre l'amitié et l'amour. C'est quelque chose que Louis avait mis de côté et que Louis va l'amener à affronter.
Philippe Chauveau :
Le roman se situe à Horville. Horville est une petite station balnéaire de la côte Normande mais c'est une station qui n'existe pas.
Philippe Grimberg :
Vous savez c'est une station qui est un peu comme mes personnage, un patchwork de plusieurs personnages que j'ai rencontré.Et Horville est un patchwork de Saint-Aubin-sur-mer, Luc-sur-mer, Ouistreham, toutes ces stations de la côte de Nacre où j'ai passé beaucoup de temps de mon enfance et de mon adolescence. Et je trouvais que Horville, avec un H était un joli nom, d'abord parce qu'il sonne normand, toutes ces plages se terminent souvent par « ville ». Et puis le « hor » évidemment, qui va être un hors-temps et un hors-saison, s'y prêtait bien.
Philippe Chauveau :
On ne va rien raconter, on ne va rien dévoiler...
Philippe Grimberg :
Non, car il y a un suspense tout de même...
Philippe Chauveau :
Bien sûr, comme dans chacun de vos romans, avec des secrets, des non-dits et puis une fin qui reste très ouverte.
Philippe Grimberg :
Je voulais qu'il se termine par une sorte de bourrasque absolue ouverte sur toutes les possibilités. On en dira pas plus mais je voulais que la fin soit à la fois extrêmement ouverte et un peu rimbaldienne. C'est un peu ambitieux de le dire de cette façon mais j'ai glissé quelques vers de Rimbaud avant la fin parce que je trouvais que l'on était dans cette espèce de perspective de « cheveux au vent »...
Philippe Chauveau :
Merci Philippe Grimberg pour cette belle rencontre. Votre actualité « Un garçon singulier », c'est chez Grasset.
Philippe Grimbert
Un garçon singulier
L'avis du libraire 1'40« Librairie Fontaine Haussmann »
50, rue de Laborde
75008 Paris
Tél : 01-45-22-21-73
www.librairiesfontaine.com
« Un garçon singulier » est un vrai roman fidèle à Philippe Grimbert, à ce qu'il sait faire, c'est-à-dire un roman qui mêle à la fois la psychanalyse, l'enfance, l'adolescence pour « Un garçon singulier », et un roman qui, comme tous les romans de Philippe Grimbert commence par une anecdote, quelque chose d'assez anecdotique. Avec Philippe Grimbert, il y a toujours une petite musique. Il y a là la rencontre tout à fait touchante et attachante de deux personnages, de ce jeune narrateur et de ce jeune enfant autiste, traitée avec une infinie délicatesse, comme toujours dans les romans de Philippe Grimbert. On est dans quelque chose tout en retenue ; il n'y a pas de pathos, de vulgarité. C'est toujours quelque chose de cousu-main, avec encore une fois, beaucoup de délicatesse. C'est une écriture faite d'allusions, en retenue, des phrases courtes qui vont à l'essentiel, qui vont directement au cœur. C'est ce qui fait que c'est un auteur infiniment attachant.
« Librairie Fontaine Haussmann »
50, rue de Laborde
75008 Paris
Tél : 01-45-22-21-73
www.librairiesfontaine.com
« Un garçon singulier » est un vrai roman fidèle à Philippe Grimbert, à ce qu'il sait faire, c'est-à-dire un roman qui mêle à la fois la psychanalyse, l'enfance, l'adolescence pour « Un garçon singulier », et un roman qui, comme tous les romans de Philippe Grimbert commence par une anecdote, quelque chose d'assez anecdotique. Avec Philippe Grimbert, il y a toujours une petite musique. Il y a là la rencontre tout à fait touchante et attachante de deux personnages, de ce jeune narrateur et de ce jeune enfant autiste, traitée avec une infinie délicatesse, comme toujours dans les romans de Philippe Grimbert. On est dans quelque chose tout en retenue ; il n'y a pas de pathos, de vulgarité. C'est toujours quelque chose de cousu-main, avec encore une fois, beaucoup de délicatesse. C'est une écriture faite d'allusions, en retenue, des phrases courtes qui vont à l'essentiel, qui vont directement au cœur. C'est ce qui fait que c'est un auteur infiniment attachant.