Quand on a 25 ans et que l'un de ses ancêtres reste une référence littéraire, c'est un sacré pari que de se lancer en écriture. Louis-Henri de La Rochefoucauld relève le défi et publie aux éditions Léo Scheer, Les Vies Lewis. Tout en étant très respectueux de son aïeul François, le célèbre auteur des Maximes, Louis-Henri de La Rochefoucauld est bien ancré dans son époque et son roman le prouve. Les Vies Lewis, c'est la rencontre de deux générations, un petit-fils et son grand père, deux mondes qui se cherchent, se...
Les vies Lewis de Louis-Henri Rochefoucauld (de la) - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Louis-Henri de La Rochefoucauld bonjour, merci de nous recevoir. Vous publiez aux éditions Léo Scheer votre premier roman Les Vies Lewis. Forcément, la première question que l’on a envie de vous poser Louis-Henri de La Rochefoucauld, François de La Rochefoucauld et ses maximes, lien de parenté j’imagine ?
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : En fait, c’est mon ancêtre. Mais comme il a vécu au XVIIème siècle, on a jamais eu la chance de se rencontrer et donc il n’a pas...
Les vies Lewis de Louis-Henri Rochefoucauld (de la) - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Louis-Henri de La Rochefoucauld vous publiez aux éditions Léo Scheer votre premier roman, Les Vies Lewis. C’est l’histoire de ce jeune homme, il a une vingtaine d’années, il décide d’aller passer quelques jours chez son grand-père pour lequel il a une grande admiration, son grand-père, c’est donc Lewis, cette histoire, comment est-elle née dans votre imagination ? Cette rencontre entre ces deux générations.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : En fait, c’est tout...
Les vies Lewis de Louis-Henri Rochefoucauld (de la) - Le livre - Suite
Les Guetteurs de Vent
Dominique Monin
108 av Parmentier
75011 Paris
Lorsqu'on met le bandeau coup de coeur, c'est forcément et obligatoirement, et ça j'y tiens beaucoup, des livres que l'on a lus et des livres que l'on a aimés. Alors j'ai aimé ce livre, non pas tant par le sujet car le sujet n'est pas spécialement très original puisqu'il s'agit de refaire un peu la biographie familiale notamment par le portrait du grand père. Ce qui m’a beaucoup plu dans ce livre en fait c'est l'approche qui en était faite où pour une fois...
Les vies Lewis de Louis-Henri Rochefoucauld (de la) - L'avis du libraire - Suite
Louis-Henri de La Rochefoucauld
Les vies Lewis
Présentation 0'53Louis-Henri de La Rochefoucauld
Les vies Lewis
Portrait 4'46Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : En fait, c’est mon ancêtre. Mais comme il a vécu au XVIIème siècle, on a jamais eu la chance de se rencontrer et donc il n’a pas pu m’aider pour ces premiers pas littéraires.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : En revanche, les Maximes de La Rochefoucauld, ça était un livre que vous avez découvert assez jeune. Est-ce que dans votre famille, c’est un héritage, un témoignage que l’on se passe de génération en génération.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : C’est vrai que c’est un peu un livre que tout le monde a eu dans la famille. En plus, l’avantage c’est que c’est quand même assez court. Du coup, même les gens qui n’aiment pas lire peuvent avoir lu le livre de l’ancêtre.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Quel a été votre parcours, votre cursus notamment ?
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : J’ai essayé de faire des études de lettres hypokhâgne khâgne où j’ai été assez mauvais, il faut bien le dire. J’ai eu notamment 0 en histoire à normale sup donc finalement je suis allé à la Sorbonne où j’ai décroché de haute lutte une licence de philo. J’en suis resté là comme diplôme. J’ai commencé un peu à piger dans des magazines, j’ai fait pendant trois ans des chroniques de livre à Paris-Match. Je travaille toujours à Technikart où je fais plutôt des articles sur la musique.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Est-ce que les livres comptaient déjà lorsque vous aviez 13-15ans, est-ce que les livres comptaient déjà dans votre adolescence ?
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : ça c’est vrai que c’est un peu une mythologie quand on écrit des livres de dire « Ouais , moi à 2ans j’écrivais déjà A la Recherche du temps perdu ». En fait moi adolescent, ce que j’aimais, c’était plutôt Conan Doyle, Roald Dahl ou Arsène Lupin par exemple, ce genre de livres-là que je me suis remis à lire d’ailleurs maintenant. Je ne suis pas du tout friand d’une littérature très austère et très sérieuse. Je suis vraiment tombé dans la littérature avec Patrick Modiano vers 17-18ans. C’est vraiment ça qui a déclenché une envie d’écrire et tout ça.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Quels sont aujourd’hui les auteurs que vous aimez retrouver, les auteurs qui vous accompagnent.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : Du coup, Modiano reste une sorte de grande référence, tous ses livres. Aussi bien son livre le plus autobiographique Un Pédrigree, que ses romans Rue des boutiques obscures ou Quartiers perdues, Voyage de Noces. Sinon j’aime bien d’autres auteurs qui sont un peu dans la même sensibilité comme Giorgio Bassani, La Lettre au père de Kafka, ce genre de textes-là. J’aime aussi les livres où il y a de l’humour. Par exemple, j’avais été très marqué adolescent par Le Chameau sauvage de Philippe Jaenada et enfin le troisième genre littéraire que j’aime bien, c’est l’espèce de tradition de la littérature rock en France qui a commencé dans les années 70 avec quelqu’un comme Yves Adrien qui continue aujourd’hui avec quelqu’un comme Virginie Despentes par exemple.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Lorsque l’on publie comme ça son premier roman à 25ans, lorsque l’on a le livre en main que ressent-on ?
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : C’est très étrange parce que pendant plusieurs années et plusieurs mois à partir du moment où le livre a été accepté, puisque pour moi le livre avait été accepté en Juin et il sortait en Janvier. Pendant quelques mois, j’avais hâte d’avoir le livre entre les mains. En fait, à partir du moment où l’on a le livre entre les mains ça…Tout d’un coup, on se dit « Ah ouais… ». Le moment où le livre existe vraiment, définitivement, c’est un peu sa fin pour l’auteur.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Des critiques qui sont plutôt bonnes, pour ne pas dire élogieuses. J’imagine que ça donne comme vous le disiez, des envies de continuer, d’écrire.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : Les critiques et tout ça, c’est quelque chose d’assez virtuel en fait. On nous dit par exemple qu’il y a un article dans le Point mais en fait on est dans sa chambre de bonne en train de déprimer pour telle ou telle raison. En revanche, ce qui m’a fait plaisir, c’est que j’ai eu des échos d’auteurs plus vieux. Par exemple, Modiano m’a donné son nouveau livre, Gabriel Matzneff m’a envoyé une longue lettre, Philippe Jaenada m’a félicité pour le livre donc c’est plutôt ça qui m’a fait plaisir dans les retours qu’il y a eu autour du livre, des auteurs plus vieux qui un peu encouragent à continuer.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Nous allons suivre votre parcours attentivement. Merci beaucoup Louis-Henri de La Rochefoucauld, Les Vies Lewis, c’est votre premier roman et c’est aux éditions Léo Scheer.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : En fait, c’est mon ancêtre. Mais comme il a vécu au XVIIème siècle, on a jamais eu la chance de se rencontrer et donc il n’a pas pu m’aider pour ces premiers pas littéraires.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : En revanche, les Maximes de La Rochefoucauld, ça était un livre que vous avez découvert assez jeune. Est-ce que dans votre famille, c’est un héritage, un témoignage que l’on se passe de génération en génération.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : C’est vrai que c’est un peu un livre que tout le monde a eu dans la famille. En plus, l’avantage c’est que c’est quand même assez court. Du coup, même les gens qui n’aiment pas lire peuvent avoir lu le livre de l’ancêtre.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Quel a été votre parcours, votre cursus notamment ?
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : J’ai essayé de faire des études de lettres hypokhâgne khâgne où j’ai été assez mauvais, il faut bien le dire. J’ai eu notamment 0 en histoire à normale sup donc finalement je suis allé à la Sorbonne où j’ai décroché de haute lutte une licence de philo. J’en suis resté là comme diplôme. J’ai commencé un peu à piger dans des magazines, j’ai fait pendant trois ans des chroniques de livre à Paris-Match. Je travaille toujours à Technikart où je fais plutôt des articles sur la musique.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Est-ce que les livres comptaient déjà lorsque vous aviez 13-15ans, est-ce que les livres comptaient déjà dans votre adolescence ?
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : ça c’est vrai que c’est un peu une mythologie quand on écrit des livres de dire « Ouais , moi à 2ans j’écrivais déjà A la Recherche du temps perdu ». En fait moi adolescent, ce que j’aimais, c’était plutôt Conan Doyle, Roald Dahl ou Arsène Lupin par exemple, ce genre de livres-là que je me suis remis à lire d’ailleurs maintenant. Je ne suis pas du tout friand d’une littérature très austère et très sérieuse. Je suis vraiment tombé dans la littérature avec Patrick Modiano vers 17-18ans. C’est vraiment ça qui a déclenché une envie d’écrire et tout ça.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Quels sont aujourd’hui les auteurs que vous aimez retrouver, les auteurs qui vous accompagnent.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : Du coup, Modiano reste une sorte de grande référence, tous ses livres. Aussi bien son livre le plus autobiographique Un Pédrigree, que ses romans Rue des boutiques obscures ou Quartiers perdues, Voyage de Noces. Sinon j’aime bien d’autres auteurs qui sont un peu dans la même sensibilité comme Giorgio Bassani, La Lettre au père de Kafka, ce genre de textes-là. J’aime aussi les livres où il y a de l’humour. Par exemple, j’avais été très marqué adolescent par Le Chameau sauvage de Philippe Jaenada et enfin le troisième genre littéraire que j’aime bien, c’est l’espèce de tradition de la littérature rock en France qui a commencé dans les années 70 avec quelqu’un comme Yves Adrien qui continue aujourd’hui avec quelqu’un comme Virginie Despentes par exemple.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Lorsque l’on publie comme ça son premier roman à 25ans, lorsque l’on a le livre en main que ressent-on ?
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : C’est très étrange parce que pendant plusieurs années et plusieurs mois à partir du moment où le livre a été accepté, puisque pour moi le livre avait été accepté en Juin et il sortait en Janvier. Pendant quelques mois, j’avais hâte d’avoir le livre entre les mains. En fait, à partir du moment où l’on a le livre entre les mains ça…Tout d’un coup, on se dit « Ah ouais… ». Le moment où le livre existe vraiment, définitivement, c’est un peu sa fin pour l’auteur.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Des critiques qui sont plutôt bonnes, pour ne pas dire élogieuses. J’imagine que ça donne comme vous le disiez, des envies de continuer, d’écrire.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : Les critiques et tout ça, c’est quelque chose d’assez virtuel en fait. On nous dit par exemple qu’il y a un article dans le Point mais en fait on est dans sa chambre de bonne en train de déprimer pour telle ou telle raison. En revanche, ce qui m’a fait plaisir, c’est que j’ai eu des échos d’auteurs plus vieux. Par exemple, Modiano m’a donné son nouveau livre, Gabriel Matzneff m’a envoyé une longue lettre, Philippe Jaenada m’a félicité pour le livre donc c’est plutôt ça qui m’a fait plaisir dans les retours qu’il y a eu autour du livre, des auteurs plus vieux qui un peu encouragent à continuer.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Nous allons suivre votre parcours attentivement. Merci beaucoup Louis-Henri de La Rochefoucauld, Les Vies Lewis, c’est votre premier roman et c’est aux éditions Léo Scheer.
Louis-Henri de La Rochefoucauld
Les vies Lewis
Le livre 4'48Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : En fait, c’est tout bêtement en 2006, j’avais eu un livre qui avait été refusé et je commençais un peu à désespérer et je suis vraiment allé faire les vendanges au mois de septembre en Champagne-Ardenne où mon grand-père habite. À ce moment, je m’étais dit « Bingo », voilà un décor qui cadrerait bien. Il se trouve que peu de temps après, j’ai vraiment aidé mon grand-père à écrire ses mémoires et du coup, je me suis dit que ça permettait de croiser les deux histoires.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Un village imaginaire, Vigny-Lès-Reims, on imagine qu’on est entre Epernay et Reims. Lewis c’est donc ce grand-père, vous le disiez, qui a eu une vie foisonnante, mais en même temps, on ne sait pas trop. Justement, son petit-fils veut lui faire raconter son passé et quant au petit-fils, il a une vingtaine d’années, il est un peu déboussolé. Il y a une sorte de mélancolie qui plane quand même sur le roman.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : C’est vrai qu’en fait c’est l’histoire d’un jeune homme de 20ans qui est un peu à côté de ses pompes et qui va s’entretenir avec un grand-père de 80ans un peu mélancolique, alcoolique. Ils ne commencent pas par faire des marelles dans la bonne humeur. Et après, c’est vrai que c’est un peu le regard de ces deux solitudes et de ce petit-fils qui essaye de percer le mystère de ce grand-père qui est un peu évacué de tout ce passé et qui n’en parle plus. Le petit-fils aimerait bien savoir qu’elle était cette vraie vie.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Vous dites que le narrateur, donc le petit-fils qui a une vingtaine d’année est un petit peu à côté de ses pompes. Le grand-père aussi a été à côté…, non pas de ses pompes mais de la plaque. Vous écrivez « Il est né dans la noblesse comme une mauvaise herbe dans un jardin à la française », c’est-à-dire qu’il n’était pas dans la bonne case.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : En fait, oui, je pense que ce personnage n’est pas né au bon endroit. Je pense que c’est un peu le lot, justement des gens un peu farfelus, de ne pas se sentir à leur place là où ils sont nés. Ça me paraît d’ailleurs plus intéressant d’essayer de fuir l’endroit où l’on est né plutôt que de s’en féliciter et de s’en goberger.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Ce Lewis, il a eu plusieurs vies. Derrière ce côté, on le disait, un peu fanfaron, un peu baroudeur, il y a aussi une grande désespérance ?
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : C’est vrai qu’en fait souvent, c’est toujours quand les gens sortent leurs mémoires ou leur biographie, c’est toujours La Vie de…, Une Vie. Je trouvais que lui avait plusieurs vies et donc un moment il est batteur de jazz, un autre, il est en Afrique, un moment il a des problèmes d’héroïne, il y a aussi une enfance dans une famille assez compassée
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Les rencontres sont importantes dans le livre. Il y a donc le petit-fils et son grand-père qui se découvrent, qui se redécouvrent peut-être. Il y a les rencontres également que le narrateur fait avec les compagnons avec lesquels il fait les vendanges. Il y a la rencontre avec le prêtre de la paroisse. À chaque fois, ce sont des personnages qui ont leur propre histoire.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : C’est vrai qu’il y a des contrepoints, donc il y a une espèce de prêtre reclus dans son presbytère qui est un ancien ami de Lewis. Le narrateur se lie d’amitié avec un jeune type qui s’appelle Julien, fils d’ouvrier mais lui aussi un peu marginal par rapport à son milieu. Ça marche un peu par paire, le narrateur avec ce Julien et le grand-père avec le Père Stefano.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Le personnage, le narrateur a une vingtaine d’années comme vous, Lewis le grand-père est issu de la noblesse comme votre famille, en Champagne, comme votre grand-père. Jusqu’où, êtes-vous présent dans le roman.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : C’est un peu moitié, moitié. Évidemment, c’est plein de choses réelles et il y a vraiment des trucs qui n’ont rien à voir avec la vraie vie. C’est vrai que du coup, ça m’a posé quelques problèmes venant de ma famille que j’écris ce livre-là. Du coup, pour ce que j’essaye de faire-là, je me mets dans la peau d’une femme d’origine polonaise.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Il y aura moins de risques.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : Du coup, à priori, il y aura moins de risques.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Est-ce que Lewis, vous auriez aimé le rencontrer ?
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : En fait, peut-être que je vais devenir comme lui, j’en ai peur. Peut-être que je le rencontrerai en devenant moi-même ce personnage dans soixante ans.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Rendez-vous dans soixante ans. Merci beaucoup Louis-Henri de La Rochefoucauld, Les Vies Lewis, c’est votre premier roman et c’est aux éditions Léo Scheer.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : En fait, c’est tout bêtement en 2006, j’avais eu un livre qui avait été refusé et je commençais un peu à désespérer et je suis vraiment allé faire les vendanges au mois de septembre en Champagne-Ardenne où mon grand-père habite. À ce moment, je m’étais dit « Bingo », voilà un décor qui cadrerait bien. Il se trouve que peu de temps après, j’ai vraiment aidé mon grand-père à écrire ses mémoires et du coup, je me suis dit que ça permettait de croiser les deux histoires.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Un village imaginaire, Vigny-Lès-Reims, on imagine qu’on est entre Epernay et Reims. Lewis c’est donc ce grand-père, vous le disiez, qui a eu une vie foisonnante, mais en même temps, on ne sait pas trop. Justement, son petit-fils veut lui faire raconter son passé et quant au petit-fils, il a une vingtaine d’années, il est un peu déboussolé. Il y a une sorte de mélancolie qui plane quand même sur le roman.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : C’est vrai qu’en fait c’est l’histoire d’un jeune homme de 20ans qui est un peu à côté de ses pompes et qui va s’entretenir avec un grand-père de 80ans un peu mélancolique, alcoolique. Ils ne commencent pas par faire des marelles dans la bonne humeur. Et après, c’est vrai que c’est un peu le regard de ces deux solitudes et de ce petit-fils qui essaye de percer le mystère de ce grand-père qui est un peu évacué de tout ce passé et qui n’en parle plus. Le petit-fils aimerait bien savoir qu’elle était cette vraie vie.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Vous dites que le narrateur, donc le petit-fils qui a une vingtaine d’année est un petit peu à côté de ses pompes. Le grand-père aussi a été à côté…, non pas de ses pompes mais de la plaque. Vous écrivez « Il est né dans la noblesse comme une mauvaise herbe dans un jardin à la française », c’est-à-dire qu’il n’était pas dans la bonne case.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : En fait, oui, je pense que ce personnage n’est pas né au bon endroit. Je pense que c’est un peu le lot, justement des gens un peu farfelus, de ne pas se sentir à leur place là où ils sont nés. Ça me paraît d’ailleurs plus intéressant d’essayer de fuir l’endroit où l’on est né plutôt que de s’en féliciter et de s’en goberger.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Ce Lewis, il a eu plusieurs vies. Derrière ce côté, on le disait, un peu fanfaron, un peu baroudeur, il y a aussi une grande désespérance ?
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : C’est vrai qu’en fait souvent, c’est toujours quand les gens sortent leurs mémoires ou leur biographie, c’est toujours La Vie de…, Une Vie. Je trouvais que lui avait plusieurs vies et donc un moment il est batteur de jazz, un autre, il est en Afrique, un moment il a des problèmes d’héroïne, il y a aussi une enfance dans une famille assez compassée
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Les rencontres sont importantes dans le livre. Il y a donc le petit-fils et son grand-père qui se découvrent, qui se redécouvrent peut-être. Il y a les rencontres également que le narrateur fait avec les compagnons avec lesquels il fait les vendanges. Il y a la rencontre avec le prêtre de la paroisse. À chaque fois, ce sont des personnages qui ont leur propre histoire.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : C’est vrai qu’il y a des contrepoints, donc il y a une espèce de prêtre reclus dans son presbytère qui est un ancien ami de Lewis. Le narrateur se lie d’amitié avec un jeune type qui s’appelle Julien, fils d’ouvrier mais lui aussi un peu marginal par rapport à son milieu. Ça marche un peu par paire, le narrateur avec ce Julien et le grand-père avec le Père Stefano.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Le personnage, le narrateur a une vingtaine d’années comme vous, Lewis le grand-père est issu de la noblesse comme votre famille, en Champagne, comme votre grand-père. Jusqu’où, êtes-vous présent dans le roman.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : C’est un peu moitié, moitié. Évidemment, c’est plein de choses réelles et il y a vraiment des trucs qui n’ont rien à voir avec la vraie vie. C’est vrai que du coup, ça m’a posé quelques problèmes venant de ma famille que j’écris ce livre-là. Du coup, pour ce que j’essaye de faire-là, je me mets dans la peau d’une femme d’origine polonaise.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Il y aura moins de risques.
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : Du coup, à priori, il y aura moins de risques.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Est-ce que Lewis, vous auriez aimé le rencontrer ?
Louis-Henri de La Rochefoucauld (Les Vies Lewis) : En fait, peut-être que je vais devenir comme lui, j’en ai peur. Peut-être que je le rencontrerai en devenant moi-même ce personnage dans soixante ans.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Rendez-vous dans soixante ans. Merci beaucoup Louis-Henri de La Rochefoucauld, Les Vies Lewis, c’est votre premier roman et c’est aux éditions Léo Scheer.
Louis-Henri de La Rochefoucauld
Les vies Lewis
L'avis du libraire 1'36Dominique Monin
108 av Parmentier
75011 Paris
Lorsqu'on met le bandeau coup de coeur, c'est forcément et obligatoirement, et ça j'y tiens beaucoup, des livres que l'on a lus et des livres que l'on a aimés. Alors j'ai aimé ce livre, non pas tant par le sujet car le sujet n'est pas spécialement très original puisqu'il s'agit de refaire un peu la biographie familiale notamment par le portrait du grand père. Ce qui m’a beaucoup plu dans ce livre en fait c'est l'approche qui en était faite où pour une fois on n’enjolive pas le passé, c'est-à-dire qu'on s'arrange souvent avec les mythologies familiales où, en fait on a tendance à voir les choses un peu plus belles ou un peu plus sombre qu'elles ne le sont. Et là, il a une approche très factuelle du grand-père. On voit un homme qui était plutôt un peu bougon, plutôt alcoolique, plutôt désordonné, quelqu'un limite asocial. Et par cette introspection grand-paternel, il découvre aussi un portrait de sa mère qui sous-estimé complètement mais moi je crois que la force de ce livre, c'est justement de dire qu'on peut s'affranchir d'une famille sans pour autant noircir ou éclaircir le tableau. J'ai trouvé que c'était un livre non seulement optimiste, souvent drôle. J'ai beaucoup aimé la qualité des portraits et puis le tout est porté par une écriture assez maîtrisé, un très beau style, moi j'ai été très sensible à l'écriture.
Dominique Monin
108 av Parmentier
75011 Paris
Lorsqu'on met le bandeau coup de coeur, c'est forcément et obligatoirement, et ça j'y tiens beaucoup, des livres que l'on a lus et des livres que l'on a aimés. Alors j'ai aimé ce livre, non pas tant par le sujet car le sujet n'est pas spécialement très original puisqu'il s'agit de refaire un peu la biographie familiale notamment par le portrait du grand père. Ce qui m’a beaucoup plu dans ce livre en fait c'est l'approche qui en était faite où pour une fois on n’enjolive pas le passé, c'est-à-dire qu'on s'arrange souvent avec les mythologies familiales où, en fait on a tendance à voir les choses un peu plus belles ou un peu plus sombre qu'elles ne le sont. Et là, il a une approche très factuelle du grand-père. On voit un homme qui était plutôt un peu bougon, plutôt alcoolique, plutôt désordonné, quelqu'un limite asocial. Et par cette introspection grand-paternel, il découvre aussi un portrait de sa mère qui sous-estimé complètement mais moi je crois que la force de ce livre, c'est justement de dire qu'on peut s'affranchir d'une famille sans pour autant noircir ou éclaircir le tableau. J'ai trouvé que c'était un livre non seulement optimiste, souvent drôle. J'ai beaucoup aimé la qualité des portraits et puis le tout est porté par une écriture assez maîtrisé, un très beau style, moi j'ai été très sensible à l'écriture.