C'est le plus grand des voleurs, oui mais c'est un gentleman... Cela vous rappelle quelqu'un ? Bien sûr, Arsène Lupin, le héros imaginé par Maurice Leblanc qui, après la littérature fit aussi les belles heures de la télévision avec Georges Descrières ou celles du cinéma avec Romain Duris.Arsène Lupin est de retour, sous la plume d'Adrien Goetz, avec la bénédiction de la famille Leblanc.Adrien Goetz est universitaire, il enseigne l'histoire de l'Art à la Sorbonne, il est aussi journaliste, notamment pour le Figaro où ses...
Souvenirs d'auteurs... d'Adrien Goetz - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Adrien Goetz.
Adrien Goetz :Bonjour Philippe Chauveau.
Philippe Chauveau : La nouvelle vie d'Arsène Lupin, c'est votre actualité chez Grasset. Mais finalement, j'ai envie de dire que, entre votre présence en librairie, votre présence à la Sorbonne, votre présence dans les journaux avec par exemple votre chronique du Figaro, vous êtes un peu touche-à-tout.
Adrien Goetz :Non, pas du tout. Il y a une vraie cohérence dans tout ça. Mes chroniques du jeudi dans le Figaro concernent des expositions, donc...
Souvenirs d'auteurs... d'Adrien Goetz - Portrait - Suite
Philippe Chauveau : Adrien Goetz, quelle envie de reprendre le personnage d'Arsène Lupin ? Il fallait être un petit peu fou, il fallait oser s'emparer de ce personnage mythique de la littérature ?
Adrien Goetz : Sans doute, c'était audacieux. Mais en même temps, il n'était pas mort. Conan Doyle racontait la mort de Sherlock Holmes et tous ses lecteurs lui écrivaient des lettres pour qu'il le ressuscite. Jamais Maurice Leblanc ne nous a dit qu'Arsène Lupin était mort. Je suis quand même allé voir la petite fille de Maurice...
Souvenirs d'auteurs... d'Adrien Goetz - Le livre - Suite
Adrien Goetz
La nouvelle vie d'Arsène Lupin
Présentation 1'59"C'est le plus grand des voleurs, oui mais c'est un gentleman…
Cela vous rappelle quelqu'un ? Bien sûr, Arsène Lupin, le héros imaginé par Maurice Leblanc qui, après la littérature fit aussi les belles heures de la télévision avec Georges Descrières ou celles du cinéma avec Romain Duris.
Arsène Lupin est de retour, sous la plume d'Adrien Goetz, avec la bénédiction de la famille Leblanc.
Adrien Goetz est universitaire, il enseigne l'histoire de l'Art à la Sorbonne, il est aussi journaliste, notamment pour le Figaro où ses chroniques et critiques d'exposition font parfois grincer les dents.
Mais Adrien Goetz est un trublion, il le sait, l'assume et le prouve encore une fois. Car reprendre un mythe comme Arsène Lupin, il fallait oser.
Mais rappelons qu'avec sa série de romans « Intrigue à Versailles », « Intrigue à Giverny, « Intrigue à Venise » ou « Intrigue à l'anglaise », l'auteur n'a peur de rien.
Dans les romans que je viens de citer, Adrien Goetz fait évoluer le personnage de Pénélope, jeune conservatrice, qui se retrouve toujours mêlée dans des aventures dans lesquelles l'auteur n'hésite pas à jouer et à titiller la grande Histoire.
Cette fois-ci, laissant Pénélope en repos, Adrien Goetz a donc choisi le gentleman cambrioleur qu'il place dans notre époque contemporaine et même dans un futur proche.
Arsène Lupin est aujourd'hui aux prises avec les nouvelles technologies, la finance internationale, l'art contemporain et certains personnages du roman, savoureux, ressemblent étrangement à des personnalités de notre monde, les intéressés apprécieront.
On retrouve aussi les ennemis jurés de Lupin, comme Herlock Sholmès ou la fameuse et immortelle comtesse de Cagliostro.
Voilà un roman jubilatoire, qui n'a d'autre prétention que de distraire, d'amuser, un livre ébouriffant qui vous donnera sans doute aussi l'envie de relire Maurice Leblanc à qui Adrien Goetz rend ici un bel hommage.
« La nouvelle vie d'Arsène Lupin » est publié chez Grasset et Adrien Goetz est sur WTC.
C'est le plus grand des voleurs, oui mais c'est un gentleman... Cela vous rappelle quelqu'un ? Bien sûr, Arsène Lupin, le héros imaginé par Maurice Leblanc qui, après la littérature fit aussi les belles heures de la télévision avec Georges Descrières ou celles du cinéma avec Romain Duris.
Arsène Lupin est de retour, sous la plume d'Adrien Goetz, avec la bénédiction de la famille Leblanc.
Adrien Goetz est universitaire, il enseigne l'histoire de l'Art à la Sorbonne, il est aussi journaliste, notamment pour le Figaro où ses chroniques et critiques d'exposition font parfois grincer les dents.
Mais Adrien Goetz est un trublion, il le sait, l'assume et le prouve encore une fois. Car reprendre un mythe comme Arsène Lupin, il fallait oser.
Mais rappelons qu'avec sa série de romans « Intrigue à Versailles », « Intrigue à Giverny, « Intrigue à Venise » ou « Intrigue à l'anglaise », l'auteur n'a peur de rien. Dans les romans que je viens de citer, Adrien Goetz fait évoluer le personnage de Pénélope, jeune conservatrice, qui se retrouve toujours mêlée dans des aventures dans lesquelles l'auteur n'hésite pas à jouer et à titiller la grande Histoire.
Cette fois-ci, laissant Pénélope en repos, Adrien Goetz a donc choisi le gentleman cambrioleur qu'il place dans notre époque contemporaine et même dans un futur proche. Arsène Lupin est aujourd'hui aux prises avec les nouvelles technologies, la finance internationale, l'art contemporain et certains personnages du roman, savoureux, ressemblent étrangement à des personnalités de notre monde, les intéressés apprécieront. On retrouve aussi les ennemis jurés de Lupin, comme Herlock Sholmès ou la fameuse et immortelle comtesse de Cagliostro.
Voilà un roman jubilatoire, qui n'a d'autre prétention que de distraire, d'amuser, un livre ébouriffant qui vous donnera sans doute aussi l'envie de relire Maurice Leblanc à qui Adrien Goetz rend ici un bel hommage.
« La nouvelle vie d'Arsène Lupin » est publié chez Grasset et Adrien Goetz est sur WTC.
Adrien Goetz
La nouvelle vie d'Arsène Lupin
Portrait 4'47"Bonjour Adrien Goetz.
Bonjour Philippe Chauveau.
La nouvelle vie d'Arsène Lupin, c'est votre actualité chez Grasset.
Mais finalement, j'ai envie de dire que, entre votre présence en librairie, votre présence à la Sorbonne, votre présence dans les journaux avec par exemple votre chronique du Figaro, vous êtes un peu touche-à-tout.
Non, pas du tout. Il y a une vraie cohérence dans tout ça. Mes chroniques du jeudi dans le Figaro concernent des expositions, donc c'est aussi celles dont j'aime parler à mes étudiants de la Sorbonne.
Je m'occupe du magazine du musée du Louvre, Grande Galerie, qui paraît quatre fois par an. Et là aussi, c'est vraiment le prolongement de quelque chose qui est très pédagogique.
Les romans c'est un peu autre chose. Ils ont souvent eu comme toile de fond le monde des musées, des collectionneurs, de l'art, donc là, il y avait un rapport direct.
Mais le dernier, La nouvelle vie d'Arsène Lupin, je déconseillerais à mes étudiants de le lire. Je leur dirais lisez plutôt des choses plus sérieuses.
Même si le monde de l'art y est très présent, on aura l'occasion d'y revenir. Alors je dis que vous êtes un touche-à-tout, j'ai aussi envie d'en rajouter, je vous gratte un peu là, mais, vous êtes un peu un trublion.
Parce que dans vos romans, vous aimez, tel Alexandre Dumas, faire des enfants à la grande Histoire, et puis dans vos chroniques, notamment, dans le Figaro, souvent, vous n'êtes pas tendre.
Il y a certaines chroniques qui ont fait polémique. Vous aimez bien de temps en temps mettre un coup de pied dans la fourmilière.
Pas si souvent que ça. Non. Bizarrement on se rend compte que ce sont les chroniques où l'on attaque qui sont reprises, qui sont commentées.
Mais c'est une fois toutes les dix ou vingt chroniques. En réalité, moi, ce que j'aime faire dans le Figaro, c'est défendre des expositions que l'on ne va pas forcément voir.
Il y a des musées dont on n'entend pas forcément parler partout et qui ont besoin qu'il y ait une tribune qui explique ce qu'ils font, et parfois des choses très biens.
Alors si je dis que vous êtes un passionné, là vous êtes d'accord avec moi ? Passionné par l'histoire, l'art et par l'histoire de l'art que vous enseignez aujourd'hui. Comment est née cette passion, cet amour pour l'histoire et pour l'art ?
Moi, j'allais beaucoup dans les musées avec mes parents. Je n'ai pas beaucoup de mérite. On m'a toujours emmené visiter les châteaux, les monuments historiques, les musées.
Et puis j'avais la chance d'être dans une famille où l'on m'encourageait à faire des choses qui, en apparence, ne servaient à rien.
On m'a dit : « fais du latin et du grec dès le collège », et j'en ai fait jusqu'après le bac.
L'idée que faire des choses inutiles c'est finalement ce qu'il y a de plus enrichissant, de plus propice à faire rêver, à développer l'imaginaire, l'envie de créer et d'inventer des choses, ça je l'ai appris très trop.
Le romancier que vous êtes, comment arrive-t-il dans votre parcours ? Vous êtes universitaire, vous enseignez aujourd'hui, vous êtes historien de l'art. Et puis l'écriture arrive, et l'envie d'écrire des romans, pourquoi ?
On a envie d'inventer des histoires quand on travaille en histoire de l'art.
Parce que l'on découvre qu'une oeuvre est arrivée jusqu'à nous en passant à travers divers collectionneurs. Et puis dans mon métier, j'ai beaucoup d'amis qui sont conservateurs de musées, de monuments historiques.
Et j'aime beaucoup parler avec eux, et je me rends compte qu'ils ont toujours des histoires incroyables à m'apporter. J'ai une héroïne, qui s'appelle Pénélope, qui est une jeune conservatrice. Elle va de lieux en lieux, de poste en poste.
Elle rêve d'être un jour dans un département d'égyptologie mais je contrarie sa carrière roman après roman, et ça me permet à travers les yeux de Pénélope, de faire découvrir un peu l'envers du décor, les coulisses de ces endroits.
Le dernier paru qui vient de sortir en livre de poche, Intrigue à Giverny, montrait un peu comment on visite aujourd'hui la maison de Monet, à quoi ressemble le musée Marmottan-Monet.
On entre par la petite porte, comme je l'avais fait avec Intrigue à Versailles où l'on découvrait le château de Versailles à travers la vie de ses conservateurs.
Mais alors justement, je vais reprendre cette citation de Dumas qui disait qu'il faisait des enfants à l'histoire. Vous qui êtes universitaire, est-ce que l'on vous pardonne parfois ces petites incartades ?
Parce que vous utilisez toujours des faits réels, des oeuvres existantes, et puis après, vous prenez quelques petits détours pour entrainer votre lecteur.
Et bien j'essaie de maintenir des publications universitaires sérieuses et fiables et d'enseigner que des choses vraies à mes étudiants.
En revanche dans le roman, c'est autre chose, c'est de la pure fiction. Et pour le moment, mes collègues ne m'en ont pas voulu et ont été plutôt bienveillants.
C'est une vraie tradition dans la littérature française. C'est vraiment pour moi la littérature continuée par d'autres moyens qui peuvent être ceux du roman historique et ceux du roman policier.
l y avait Alexandre Dumas, il y avait Maurice Leblanc, maintenant il y a Adrien Goetz. Votre actualité, La nouvelle vie d'Arsène Lupin, c'est aux éditions Grasset.
Philippe Chauveau :
Bonjour Adrien Goetz.
Adrien Goetz :
Bonjour Philippe Chauveau.
Philippe Chauveau :
La nouvelle vie d'Arsène Lupin, c'est votre actualité chez Grasset. Mais finalement, j'ai envie de dire que, entre votre présence en librairie, votre présence à la Sorbonne, votre présence dans les journaux avec par exemple votre chronique du Figaro, vous êtes un peu touche-à-tout.
Adrien Goetz :
Non, pas du tout. Il y a une vraie cohérence dans tout ça. Mes chroniques du jeudi dans le Figaro concernent des expositions, donc c'est aussi celles dont j'aime parler à mes étudiants de la Sorbonne. Je m'occupe du magazine du musée du Louvre, Grande Galerie, qui paraît quatre fois par an. Et là aussi, c'est vraiment le prolongement de quelque chose qui est très pédagogique. Les romans c'est un peu autre chose. Ils ont souvent eu comme toile de fond le monde des musées, des collectionneurs, de l'art, donc là, il y avait un rapport direct. Mais le dernier, La nouvelle vie d'Arsène Lupin, je déconseillerais à mes étudiants de le lire. Je leur dirais lisez plutôt des choses plus sérieuses.
Philippe Chauveau :
Même si le monde de l'art y est très présent, on aura l'occasion d'y revenir. Alors je dis que vous êtes un touche-à-tout, j'ai aussi envie d'en rajouter, je vous gratte un peu là, mais, vous êtes un peu un trublion. Parce que dans vos romans, vous aimez, tel Alexandre Dumas, faire des enfants à la grande Histoire, et puis dans vos chroniques, notamment, dans le Figaro, souvent, vous n'êtes pas tendre. Il y a certaines chroniques qui ont fait polémique. Vous aimez bien de temps en temps mettre un coup de pied dans la fourmilière.
Adrien Goetz :
Pas si souvent que ça. Non. Bizarrement on se rend compte que ce sont les chroniques où l'on attaque qui sont reprises, qui sont commentées. Mais c'est une fois toutes les dix ou vingt chroniques. En réalité, moi, ce que j'aime faire dans le Figaro, c'est défendre des expositions que l'on ne va pas forcément voir. Il y a des musées dont on n'entend pas forcément parler partout et qui ont besoin qu'il y ait une tribune qui explique ce qu'ils font, et parfois des choses très biens.
Philippe Chauveau :
Alors si je dis que vous êtes un passionné, là vous êtes d'accord avec moi ? Passionné par l'histoire, l'art et par l'histoire de l'art que vous enseignez aujourd'hui. Comment est née cette passion, cet amour pour l'histoire et pour l'art ?
Adrien Goetz :
Moi, j'allais beaucoup dans les musées avec mes parents. Je n'ai pas beaucoup de mérite. On m'a toujours emmené visiter les châteaux, les monuments historiques, les musées. Et puis j'avais la chance d'être dans une famille où l'on m'encourageait à faire des choses qui, en apparence, ne servaient à rien. On m'a dit : « fais du latin et du grec dès le collège », et j'en ai fait jusqu'après le bac. L'idée que faire des choses inutiles c'est finalement ce qu'il y a de plus enrichissant, de plus propice à faire rêver, à développer l'imaginaire, l'envie de créer et d'inventer des choses, ça je l'ai appris très trop.
Philippe Chauveau :
Le romancier que vous êtes, comment arrive-t-il dans votre parcours ? Vous êtes universitaire, vous enseignez aujourd'hui, vous êtes historien de l'art. Et puis l'écriture arrive, et l'envie d'écrire des romans, pourquoi ?
Adrien Goetz :
On a envie d'inventer des histoires quand on travaille en histoire de l'art. Parce que l'on découvre qu'une œuvre est arrivée jusqu'à nous en passant à travers divers collectionneurs. Et puis dans mon métier, j'ai beaucoup d'amis qui sont conservateurs de musées, de monuments historiques. Et j'aime beaucoup parler avec eux, et je me rends compte qu'ils ont toujours des histoires incroyables à m'apporter. J'ai une héroïne, qui s'appelle Pénélope, qui est une jeune conservatrice. Elle va de lieux en lieux, de poste en poste. Elle rêve d'être un jour dans un département d'égyptologie mais je contrarie sa carrière roman après roman, et ça me permet à travers les yeux de Pénélope, de faire découvrir un peu l'envers du décor, les coulisses de ces endroits. Le dernier paru qui vient de sortir en livre de poche, Intrigue à Giverny, montrait un peu comment on visite aujourd'hui la maison de Monet, à quoi ressemble le musée Marmottan-Monet. On entre par la petite porte, comme je l'avais fait avec Intrigue à Versailles où l'on découvrait le château de Versailles à travers la vie de ses conservateurs.
Philippe Chauveau :
Mais alors justement, je vais reprendre cette citation de Dumas qui disait qu'il faisait des enfants à l'histoire. Vous qui êtes universitaire, est-ce que l'on vous pardonne parfois ces petites incartades ? Parce que vous utilisez toujours des faits réels, des œuvres existantes, et puis après, vous prenez quelques petits détours pour entrainer votre lecteur.
Adrien Goetz :
Et bien j'essaie de maintenir des publications universitaires sérieuses et fiables et d'enseigner que des choses vraies à mes étudiants. En revanche dans le roman, c'est autre chose, c'est de la pure fiction. Et pour le moment, mes collègues ne m'en ont pas voulu et ont été plutôt bienveillants. C'est une vraie tradition dans la littérature française. C'est vraiment pour moi la littérature continuée par d'autres moyens qui peuvent être ceux du roman historique et ceux du roman policier.
Philippe Chauveau :
Il y avait Alexandre Dumas, il y avait Maurice Leblanc, maintenant il y a Adrien Goetz. Votre actualité, La nouvelle vie d'Arsène Lupin, c'est aux éditions Grasset.
Adrien Goetz
La nouvelle vie d'Arsène Lupin
Le livre 4'46"Adrien Goetz, quelle envie de reprendre le personnage d'Arsène Lupin ? Il fallait être un petit peu fou, il fallait oser s'emparer de ce personnage mythique de la littérature ?
Sans doute, c'était audacieux. Mais en même temps, il n'était pas mort. Conan Doyle racontait la mort de Sherlock Holmes et tous ses lecteurs lui écrivaient des lettres pour qu'il le ressuscite.
Jamais Maurice Leblanc ne nous a dit qu'Arsène Lupin était mort. Je suis quand même allé voir la petite fille de Maurice Leblanc,
Florence Leblanc, très sympathique, à qui j'ai exposé mon projet en lui disant, « est-ce que vous pensez que je pourrais utiliser à nouveau les personnages qui ont été utilisés par votre grand-père ? »
Et elle m'a beaucoup encouragé. Elle m'a dit : « le faire revivre aujourd'hui, c'est une très belle idée, faites-le absolument. »
Alors ce que vous aviez envie de faire, ce qui est intéressant, c'est que vous positionnez Arsène Lupin dans notre époque contemporaine, même dans un futur assez proche.
Ce qui veut dire que ce n'est plus l'homme avec son haut-de-forme et son frac.
Il a gardé dans une poche le monocle. Une signature.
En revanche c'est un homme d'aujourd'hui.
Il a encore ses cartes de visite, parce que vous avez observé, Philippe, que tout a changé dans le monde depuis 1910, sauf les cartes de visite, qui continuent à exister et que l'on s'échange.
Pourquoi le mettre en parallèle de notre société ?
Parce que le Lupin de Leblanc était déjà comme ça. Il avait installé le téléphone dans l'aiguille creuse à Etretat.
Il était en liaison avec le monde entier. Il le raconte. Il suit les marchés mondiaux. Il s'évade en sous-marin. Il aime être lancé sur les petites routes,
quand il va retrouver cette fausse piste, le château de l'Aiguille dans la Creuse, il part à toute allure dans son automobile.
Il hérite aussi un peu d'autres romans que l'on lit à douze ou treize ans. Il hérite de Jules Verne. Il y a cet imaginaire scientifique et poétique qui le caractérise aussi. `
Alors Lupin ne revient pas seul parce qu'il y a Beautrelet mais il y a aussi notre policier anglais Herlock Sholmes qui va faire son retour.
Herlock Sholmes arrive trop tard, toujours.
Egalement la comtesse de Cagliostro qui est toujours aussi belle.
On ne peut pas ne pas penser à Kristin Scott Thomas qui l'avait incarnée dans le dernier film inspiré par les aventures d'Arsène Lupin.
Le film de Salomé, oui.
Elle était formidable. Et donc, imaginez-la. En 1910, c'était une femme fatale qui pour Lupin était à la fois une séductrice et une femme qui avait juré sa perte.
Il était tentant de la faire revenir, bien sûr.
Oui, mais elle a changé. Elle est devenue une femme d'affaire. Elle est chef d'entreprise. Elle dirige un laboratoire pharmaceutique.
Donc elle va faire travailler Beautrelet. Elle est féministe. Elle dit à Lupin qu'il est ringard. Et puis après tout, c'est une femme cougar aussi, parce que, quand elle voit le jeune Beautrelet, chercheur en biologie, elle le séduit,
elle l'emmène et elle vit une aventure secrète avec lui. Donc mon Paul Beautrelet, c'est l'arrière-petit fils d'Isidor Beautrelet, le vrai rival du gentleman cambrioleur
Et là, il y a son arrière-petit fils qui a peut-être trouvé quelque chose qui pourrait devenir le fameux élixir de longue vie,
celui de Joseph Balsamo et celui qu'utilise peut-être Arsène Lupin pour être toujours présent parmi nous.
Il remporte, c'est le premier chapitre du roman, une compétition qui existe réellement, qui s'appelle ma thèse en 180 secondes.
Et là, devant la façade de la cathédrale de Strasbourg, qui fête son millénaire, il y a, ô horreur, une bâche publicitaire pour une machine à laver de marque allemande qui finance la restauration.
Et la bâche va disparaître.
Et là, manifestation d'anti-pubs alter-mondialistes qui déchirent la bâche qui tombe. C'est le lever de rideau du roman.
Quelqu'un, et ça ne peut être que Lupin, a volé la façade de la cathédrale de Strasbourg, et Beautrelet voit apparaître celui qui était le héros de ses lectures de jeunesse. Il n'en revient pas et se dit, « serait-ce lui ? »
Lorsque vous avez entamé cette nouvelle vie d'Arsène Lupin, avez-vous eu peur du chantier dans lequel vous vous engagiez ?
Non, je l'ai fait par plaisir. J'invente de nouvelles aventures à Arsène Lupin, parce que je ne pouvais pas me résigner à ce que ce soit fini.
J'ai voulu un Lupin qui escamote Facebook, qui cambriole des banques de données, qui soit très à l'aise dans le monde virtuel, qui s'intéresse aux scénarios des séries télévisées.
J'avais l'impression qu'il pouvait rester gentleman cambrioleur tel que Leblanc l'avait inventé, à la fois dandy et voyou, et faire des forfaits et en même temps,
avec panache et générosités qui sont ceux de notre époque.
La nouvelle vie d'Arsène Lupin, c'est votre actualité Adrien Goetz. Et vous êtes publié chez Grasset. Merci.
Merci.
Philippe Chauveau :
Adrien Goetz, quelle envie de reprendre le personnage d'Arsène Lupin ? Il fallait être un petit peu fou, il fallait oser s'emparer de ce personnage mythique de la littérature ?
Adrien Goetz :
Sans doute, c'était audacieux. Mais en même temps, il n'était pas mort. Conan Doyle racontait la mort de Sherlock Holmes et tous ses lecteurs lui écrivaient des lettres pour qu'il le ressuscite. Jamais Maurice Leblanc ne nous a dit qu'Arsène Lupin était mort. Je suis quand même allé voir la petite fille de Maurice Leblanc, Florence Leblanc, très sympathique, à qui j'ai exposé mon projet en lui disant, « est-ce que vous pensez que je pourrais utiliser à nouveau les personnages qui ont été utilisés par votre grand-père ? » Et elle m'a beaucoup encouragé. Elle m'a dit : « le faire revivre aujourd'hui, c'est une très belle idée, faites-le absolument. »
Philippe Chauveau :
Alors ce que vous aviez envie de faire, ce qui est intéressant, c'est que vous positionnez Arsène Lupin dans notre époque contemporaine, même dans un futur assez proche. Ce qui veut dire que ce n'est plus l'homme avec son haut-de-forme et son frac.
Adrien Goetz :
Il a gardé dans une poche le monocle. Une signature.
Philippe Chauveau :
En revanche c'est un homme d'aujourd'hui.
Adrien Goetz :
Il a encore ses cartes de visite, parce que vous avez observé, Philippe, que tout a changé dans le monde depuis 1910, sauf les cartes de visite, qui continuent à exister et que l'on s'échange.
Philippe Chauveau :
Pourquoi le mettre en parallèle de notre société ?
Adrien Goetz :
Parce que le Lupin de Leblanc était déjà comme ça. Il avait installé le téléphone dans l'aiguille creuse à Etretat. Il était en liaison avec le monde entier. Il le raconte. Il suit les marchés mondiaux. Il s'évade en sous-marin. Il aime être lancé sur les petites routes, quand il va retrouver cette fausse piste, le château de l'Aiguille dans la Creuse, il part à toute allure dans son automobile. Il hérite aussi un peu d'autres romans que l'on lit à douze ou treize ans. Il hérite de Jules Verne. Il y a cet imaginaire scientifique et poétique qui le caractérise aussi. `
Philippe Chauveau :
Alors Lupin ne revient pas seul parce qu'il y a Beautrelet mais il y a aussi notre policier anglais Herlock Sholmes qui va faire son retour.
Adrien Goetz :
Sherlock Sholmes arrive trop tard, toujours.
Philippe Chauveau :
Egalement la comtesse de Cagliostro qui est toujours aussi belle.
Adrien Goetz :
On ne peut pas ne pas penser à Kristin Scott Thomas qui l'avait incarnée dans le dernier film inspiré par les aventures d'Arsène Lupin.
Philippe Chauveau :
Le film de Salomé, oui.
Adrien Goetz :
Elle était formidable. Et donc, imaginez-la. En 1910, c'était une femme fatale qui pour Lupin était à la fois une séductrice et une femme qui avait juré sa perte.
Philippe Chauveau :
Il était tentant de la faire revenir, bien sûr.
Adrien Goetz :
Oui, mais elle a changé. Elle est devenue une femme d'affaire. Elle est chef d'entreprise. Elle dirige un laboratoire pharmaceutique. Donc elle va faire travailler Beautrelet. Elle est féministe. Elle dit à Lupin qu'il est ringard. Et puis après tout, c'est une femme cougar aussi, parce que, quand elle voit le jeune Beautrelet, chercheur en biologie, elle le séduit, elle l'emmène et elle vit une aventure secrète avec lui. Donc mon Paul Beautrelet, c'est l'arrière-petit fils d'Isidor Beautrelet, le vrai rival du gentleman cambrioleur. Et là, il y a son arrière-petit fils qui a peut-être trouvé quelque chose qui pourrait devenir le fameux élixir de longue vie, celui de Joseph Balsamo et celui qu'utilise peut-être Arsène Lupin pour être toujours présent parmi nous. Il remporte, c'est le premier chapitre du roman, une compétition qui existe réellement, qui s'appelle ma thèse en 180 secondes. Et là, devant la façade de la cathédrale de Strasbourg, qui fête son millénaire, il y a, ô horreur, une bâche publicitaire pour une machine à laver de marque allemande qui finance la restauration.
Philippe Chauveau :
Et la bâche va disparaître.
Adrien Goetz :
Et là, manifestation d'anti-pubs alter-mondialistes qui déchirent la bâche qui tombe. C'est le lever de rideau du roman. Quelqu'un, et ça ne peut être que Lupin, a volé la façade de la cathédrale de Strasbourg, et Beautrelet voit apparaître celui qui était le héros de ses lectures de jeunesse. Il n'en revient pas et se dit, « serait-ce lui ? »
Philippe Chauveau :
Lorsque vous avez entamé cette nouvelle vie d'Arsène Lupin, avez-vous eu peur du chantier dans lequel vous vous engagiez ?
Adrien Goetz :
Non, je l'ai fait par plaisir. J'invente de nouvelles aventures à Arsène Lupin, parce que je ne pouvais pas me résigner à ce que ce soit fini. J'ai voulu un Lupin qui escamote Facebook, qui cambriole des banques de données, qui soit très à l'aise dans le monde virtuel, qui s'intéresse aux scénarios des séries télévisées. J'avais l'impression qu'il pouvait rester gentleman cambrioleur tel que Leblanc l'avait inventé, à la fois dandy et voyou, et faire des forfaits et en même temps, avec panache et générosités qui sont ceux de notre époque.
Philippe Chauveau :
La nouvelle vie d'Arsène Lupin, c'est votre actualité Adrien Goetz. Et vous êtes publié chez Grasset. Merci.
Adrien Goetz :
Merci.