Kenneth White est un personnage hors norme. Né en 1936 à Glasgow, en Écosse, il est installé en France, en Bretagne depuis plus de 30 ans.
Poète, écrivain, essayiste, son œuvre est immense et multiple, écrite à la fois en anglais, pour les poèmes et les récits, et en français, pour les essais.
Initiateur de la « géo poétique », à la fois porteuse de sens et de poésie, il a sur le monde un regard à la fois critique, radical mais non dénué de sensibilité et d'émotion.
Auteur de plusieurs dizaines d'ouvrages dont Les...
La carte de Guido, un pèlerinage européen de Kenneth White - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Bonjour Kenneth White, merci de nous accorder un peu e votre temps. Vous êtes à Paris à l'occasion de la sortie, aux éditions Albin Michel, de votre nouveau titre La Carte de Guido.
Nous sommes dans l'univers de la librairie Lamartine, dans le 16ème arrondissement. Les livres , l'écriture, comment est-ce entré dans votre vie, l'envie d'écrire?
Kenneth White (La Carte de Guido)
Si on remonte aux débuts, mon père était signaleur aux chemins de fer ; il était obligé de quitter l'école à 13...
La carte de Guido, un pèlerinage européen de Kenneth White - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Kenneth White, La Carte de Guido, c'est votre nouvel ouvrage aux Éditions Albin Michel. Quelle est cette carte énigmatique que vous êtes allé retrouver à Bruxelles ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
C'est une carte italienne, qui a été faite à Pise, par un certain Guido, Guido de Pise, au 12eme siècle. Et moi, je l'ai dénichée à cette bibliothèque royale de Belgique, l'Albertine, et c'est très intéressant, le livre de Guido, avec une carte dedans. Ce livre, qui contient une carte, parle...
La carte de Guido, un pèlerinage européen de Kenneth White - Le livre - Suite
Librairie Lamartine
118, rue de la Pompe
75016 Paris
Tél : 01-47-27-31-31
www.lamartine.fr
intervenant : Patrick Giles
Je l'ai découvert, il y a une vingtaine d'années avec ses récits, L'être de Gourgounel, puis après ce qu'il a fait à travers le monde, La route bleue. Depuis j'ai suivi son parcours : fondateur de l'institut international de géopoétique. Déjà, ça montre le personnage, à la fois, très universitaire, et en même temps, très nomade, c'est ça qui m'a plu. Son dernier livre traite de ses pérégrinations,...
La carte de Guido, un pèlerinage européen de Kenneth White - L'avis du libraire - Suite
Kenneth White
La carte de Guido, un pèlerinage européen
Présentation 1'10Poète, écrivain, essayiste, son œuvre est immense et multiple, écrite à la fois en anglais, pour les poèmes et les récits, et en français, pour les essais.
Initiateur de la « géo poétique », à la fois porteuse de sens et de poésie, il a sur le monde un regard à la fois critique, radical mais non dénué de sensibilité et d'émotion.
Auteur de plusieurs dizaines d'ouvrages dont Les affinités extrêmes, pour lequel il reçut le Prix Maurice Genevoix de l'Académie française en 2009, Kenneth
White publie aujourd'hui aux éditions Albin Michel, Le carnet de Guido, un pèlerinage européen, dans lequel il nous propose des balades en Europe au gré de ses voyages, de ses souvenirs et de son humeur vagabonde.
De Glasgow à la Bavière, de Rotterdam à Arcachon, de Dunkerque à Venise, l'auteur nous entraîne dans un voyage à la fois intemporel et très ancré dans notre époque avec une vision très personnelle de l'Europe et des européens.
Une promenade inattendue, érudite et poétique qui séduira les amoureux d'histoire, de récits, de voyages et de vagabondages. La carte de Guido, un pèlerinage européen par Kenneth White est publié chez Albin Michel.
Rencontre enthousiasmante avec Kenneth White, à la librairie Lamartine, à Paris. C'est sur WTC
Poète, écrivain, essayiste, son œuvre est immense et multiple, écrite à la fois en anglais, pour les poèmes et les récits, et en français, pour les essais.
Initiateur de la « géo poétique », à la fois porteuse de sens et de poésie, il a sur le monde un regard à la fois critique, radical mais non dénué de sensibilité et d'émotion.
Auteur de plusieurs dizaines d'ouvrages dont Les affinités extrêmes, pour lequel il reçut le Prix Maurice Genevoix de l'Académie française en 2009, Kenneth
White publie aujourd'hui aux éditions Albin Michel, Le carnet de Guido, un pèlerinage européen, dans lequel il nous propose des balades en Europe au gré de ses voyages, de ses souvenirs et de son humeur vagabonde.
De Glasgow à la Bavière, de Rotterdam à Arcachon, de Dunkerque à Venise, l'auteur nous entraîne dans un voyage à la fois intemporel et très ancré dans notre époque avec une vision très personnelle de l'Europe et des européens.
Une promenade inattendue, érudite et poétique qui séduira les amoureux d'histoire, de récits, de voyages et de vagabondages. La carte de Guido, un pèlerinage européen par Kenneth White est publié chez Albin Michel.
Rencontre enthousiasmante avec Kenneth White, à la librairie Lamartine, à Paris. C'est sur WTC
Kenneth White
La carte de Guido, un pèlerinage européen
Portrait 3'53Bonjour Kenneth White, merci de nous accorder un peu e votre temps. Vous êtes à Paris à l'occasion de la sortie, aux éditions Albin Michel, de votre nouveau titre La Carte de Guido.
Nous sommes dans l'univers de la librairie Lamartine, dans le 16ème arrondissement. Les livres , l'écriture, comment est-ce entré dans votre vie, l'envie d'écrire?
Kenneth White (La Carte de Guido)
Si on remonte aux débuts, mon père était signaleur aux chemins de fer ; il était obligé de quitter l'école à 13 ans, mais c'était un grand lecteur. Comme signaleur des chemins de fer, il travaillait surtout la nuit, les trains sont moins fréquents, donc il lisait beaucoup, il y avait des livres à la maison. Mais ne ce qui me concerne, pour l'écriture...
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Cette envie vous a démangé assez jeune ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
J'étais à l'aise dans le village, je faisais un tas de petits métiers dans le village. Mais à un moment donné, j'en ai eu marre des gangs, des gosses, je sentais le besoin d'une dimension autre. Alors, je suis monté dans l'arrière-pays, en marchant des heures et des heures à travers les lands, vers la montagne, je me vidais de beaucoup de choses. J'ai senti le besoin d'exprimer quelque chose pour lequel je n'avais pas de vocabulaire, et j'ai commencé à vouloir écrire à ce moment-là.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Votre carrière d'auteur, des essais, des récits, beaucoup de poèmes. A l'origine, vous avez aussi initié ce que l'on appelle joliment la géo-poétique. Vous pouvez nous dire quelle envie vous a animé ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
A mon avis, nous avons aujourd'hui une production culturelle, sans culture. Je m'explique, dans cette production culturelle, il y a à boire et à manger ; à prendre et à laisser, tout le monde sait ça. Mais à mon avis, on n'a pas de culture. Qu'est-ce qui définit une culture ? Tout le monde est à peu près d'accord sur ce qui est l'essentiel. Par exemple, le Moyen Age chrétien : toute la pensée, toute la création, toute l'existence tourne autour de la Vierge Marie et du Christ, Moyen Age, cathédrales. Donc il y a toujours une image de base, un point focal d'intérêt. Et je me suis dit, quel peut être le point focal pour nous aujourd'hui ? C'est la terre que laquelle on essaie de vivre, j'ai ça dans la tête depuis des années. Je n'ai pas attendu une certaine mode écologique pour penser dans ces termes-là. D'ou le géo dans la terre. Quant à ce mot poétique, Aristote parlait de nos poéticos, l'intelligence poétique, c'est à dire la première intelligence, la première saisie des choses ; essayer de saisir les choses à la base, dans leur radicalité. C'est ça la poétique pour moi, et trouver un langage adéquate à cette expérience radicale-là, çà c'est la poétique pour moi.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Vous ne mâchez pas vos mots, dans vos livres il y a des choses très crues, très sévères. Et vous avez dit dans une interview que vous vouliez lutter contre la dégénérescence spirituelle du monde. Joli programme, mais vaste programme.
Kenneth White (La Carte de Guido)
Je me demande si j'ai utilisé exactement ce vocabulaire. Mais en terme politico culturel, effectivement, je parle de médiocratie. Je crois qu'il y a une certaine dégradation aujourd'hui, dans la politique, dans la culture, dans l'éducation. Je ne suis pas en train de me recroqueviller comme un vieux crabe grincheux, au contraire. Je crois qu'il y a un espace à ouvrir aujourd'hui. Et je crois que sans être un optimiste béat, je suis un pessimiste actif.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Donc, vous êtes plein d'espoir ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
Non, l'espoir ne fait pas partie de mon vocabulaire. Espoir, en espagnol, c'est esperar, et esperar, ça veut dire attendre, moi je n'attends pas, je travaille et j'agis. N'ayant pas d'espoir, je ne peux jamais être désespéré.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Merci Kenneth White, votre nouveau titre chez Albin Michel, La Carte de Guido
Bonjour Kenneth White, merci de nous accorder un peu e votre temps. Vous êtes à Paris à l'occasion de la sortie, aux éditions Albin Michel, de votre nouveau titre La Carte de Guido.
Nous sommes dans l'univers de la librairie Lamartine, dans le 16ème arrondissement. Les livres , l'écriture, comment est-ce entré dans votre vie, l'envie d'écrire?
Kenneth White (La Carte de Guido)
Si on remonte aux débuts, mon père était signaleur aux chemins de fer ; il était obligé de quitter l'école à 13 ans, mais c'était un grand lecteur. Comme signaleur des chemins de fer, il travaillait surtout la nuit, les trains sont moins fréquents, donc il lisait beaucoup, il y avait des livres à la maison. Mais ne ce qui me concerne, pour l'écriture...
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Cette envie vous a démangé assez jeune ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
J'étais à l'aise dans le village, je faisais un tas de petits métiers dans le village. Mais à un moment donné, j'en ai eu marre des gangs, des gosses, je sentais le besoin d'une dimension autre. Alors, je suis monté dans l'arrière-pays, en marchant des heures et des heures à travers les lands, vers la montagne, je me vidais de beaucoup de choses. J'ai senti le besoin d'exprimer quelque chose pour lequel je n'avais pas de vocabulaire, et j'ai commencé à vouloir écrire à ce moment-là.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Votre carrière d'auteur, des essais, des récits, beaucoup de poèmes. A l'origine, vous avez aussi initié ce que l'on appelle joliment la géo-poétique. Vous pouvez nous dire quelle envie vous a animé ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
A mon avis, nous avons aujourd'hui une production culturelle, sans culture. Je m'explique, dans cette production culturelle, il y a à boire et à manger ; à prendre et à laisser, tout le monde sait ça. Mais à mon avis, on n'a pas de culture. Qu'est-ce qui définit une culture ? Tout le monde est à peu près d'accord sur ce qui est l'essentiel. Par exemple, le Moyen Age chrétien : toute la pensée, toute la création, toute l'existence tourne autour de la Vierge Marie et du Christ, Moyen Age, cathédrales. Donc il y a toujours une image de base, un point focal d'intérêt. Et je me suis dit, quel peut être le point focal pour nous aujourd'hui ? C'est la terre que laquelle on essaie de vivre, j'ai ça dans la tête depuis des années. Je n'ai pas attendu une certaine mode écologique pour penser dans ces termes-là. D'ou le géo dans la terre. Quant à ce mot poétique, Aristote parlait de nos poéticos, l'intelligence poétique, c'est à dire la première intelligence, la première saisie des choses ; essayer de saisir les choses à la base, dans leur radicalité. C'est ça la poétique pour moi, et trouver un langage adéquate à cette expérience radicale-là, çà c'est la poétique pour moi.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Vous ne mâchez pas vos mots, dans vos livres il y a des choses très crues, très sévères. Et vous avez dit dans une interview que vous vouliez lutter contre la dégénérescence spirituelle du monde. Joli programme, mais vaste programme.
Kenneth White (La Carte de Guido)
Je me demande si j'ai utilisé exactement ce vocabulaire. Mais en terme politico culturel, effectivement, je parle de médiocratie. Je crois qu'il y a une certaine dégradation aujourd'hui, dans la politique, dans la culture, dans l'éducation. Je ne suis pas en train de me recroqueviller comme un vieux crabe grincheux, au contraire. Je crois qu'il y a un espace à ouvrir aujourd'hui. Et je crois que sans être un optimiste béat, je suis un pessimiste actif.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Donc, vous êtes plein d'espoir ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
Non, l'espoir ne fait pas partie de mon vocabulaire. Espoir, en espagnol, c'est esperar, et esperar, ça veut dire attendre, moi je n'attends pas, je travaille et j'agis. N'ayant pas d'espoir, je ne peux jamais être désespéré.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Merci Kenneth White, votre nouveau titre chez Albin Michel, La Carte de Guido
Kenneth White
La carte de Guido, un pèlerinage européen
Le livre 3'46Kenneth White, La Carte de Guido, c'est votre nouvel ouvrage aux Éditions Albin Michel. Quelle est cette carte énigmatique que vous êtes allé retrouver à Bruxelles ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
C'est une carte italienne, qui a été faite à Pise, par un certain Guido, Guido de Pise, au 12eme siècle. Et moi, je l'ai dénichée à cette bibliothèque royale de Belgique, l'Albertine, et c'est très intéressant, le livre de Guido, avec une carte dedans. Ce livre, qui contient une carte, parle à la fois de cosmologie -vision globale du monde-, de géographie –des lieux très spécifiques-, de philosophie, de littérature, tout y est. Donc la carte de Guido me semblait, non pas un modèle, mais une référence, et je l'ai pris comme titre.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Elle vous correspond bien finalement cette carte de Guido, car dans ce livre il y a, le voyageur, l'observateur ; il y aussi celui qui critique de façon très positive, c'est tout vous ça ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
Le livre a pour sous-titre un pèlerinage européen
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Et vous êtes un européen convaincu
Kenneth White (La Carte de Guido)
Complètement. Je me suis toujours senti européen. Ce livre est un livre d'une sensation de l'Europe, d'une expérience de l'Europe.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Ce sont des souvenirs de différents voyages, de différentes balades que vous avez faites. Parfois on vous retrouve dans un train, parfois il y a des rencontres, comme cet homme que vous rencontrez en Galice. Il y a vos souvenirs d'enfance en Écosse.
Kenneth White (La Carte de Guido)
Ce n'est pas un seul voyage, ce sont des voyages, des expériences qui ont eu lieu à diverses époques. Par exemple, au début, il y a l'évocation de ma vie d'étudiant à Glasgow, alors on remonte un peu. Mais, vous avez remarqué, qu'à la fin, on boucle la boucle, j'y reviens à Glasgow, en Écosse.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Est-ce que ça veut dire qu'il est important de retourner sur ses traces, ses racines. Est-ce qu'on se connaît mieux finalement quand on a bien appréhendé son point de départ ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
Le désir de revenir sue les lieux ou j'avais vécu pour savoir ou ils en étaient ; et pour éventuellement voir ce qu'il faudrait faire pour que ça change vraiment, pour que je puisse ouvrir un espace, depuis vingt ans que je travaille, entre autres, sur d'autres fronts, avec l'Écosse.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Et si je vous dis qu'en lisant le livre, on se réconcilie avec une certaine idée de l'Europe ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
J'espère bien. Non seulement qu'on se réconcilie avec l'idée de l'Europe, mais qu' on se dit que, au-delà de tout ce qu'on peut critiquer sur le plan politique, parce que je n'accepte pas tout non plus, il y a eu des erreurs…mais c'est difficile. Les États-Unis d'Amérique, il fallait qu'ils passent par une guerre civile, mais c'était beaucoup plus facile, parce que les états n'étaient pas des nations. L'Europe a essayé de créer quelque chose à partir des nations, des nations avec leur histoire, leurs psychologies, leurs religions, c'est beaucoup plus difficile. Donc il y a une idée à développer, et c'est ce sur quoi j'insiste, sur la jouissance possible d'être européen. En ce moment on parle, surtout en France, de la morosité. Pour moi, la morosité peut être un signe d'intelligence. Parce qu'il y a de quoi être morose quelquefois. Mais à partir de là, essayez quand même de critiquer lucidement, et surtout de voir qu'il y a des possibles. Et encore là, je ne suis pas en train de faire un discours, tout va changer, non . Je dis qu'il y a une substance, et si la littérature sert à quelque chose, la littérature telle que moi je l'envisage, ce n'est pas seulement pour passer un bon petit moment, pour passer du temps, c'est vraiment pour augmenter sa sensation de vie.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Le message est bien passé. Merci Kenneth White. Votre nouveau titre, La Carte de Guido, c'est aux éditions Albin Michel.
Kenneth White, La Carte de Guido, c'est votre nouvel ouvrage aux Éditions Albin Michel. Quelle est cette carte énigmatique que vous êtes allé retrouver à Bruxelles ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
C'est une carte italienne, qui a été faite à Pise, par un certain Guido, Guido de Pise, au 12eme siècle. Et moi, je l'ai dénichée à cette bibliothèque royale de Belgique, l'Albertine, et c'est très intéressant, le livre de Guido, avec une carte dedans. Ce livre, qui contient une carte, parle à la fois de cosmologie -vision globale du monde-, de géographie –des lieux très spécifiques-, de philosophie, de littérature, tout y est. Donc la carte de Guido me semblait, non pas un modèle, mais une référence, et je l'ai pris comme titre.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Elle vous correspond bien finalement cette carte de Guido, car dans ce livre il y a, le voyageur, l'observateur ; il y aussi celui qui critique de façon très positive, c'est tout vous ça ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
Le livre a pour sous-titre un pèlerinage européen
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Et vous êtes un européen convaincu
Kenneth White (La Carte de Guido)
Complètement. Je me suis toujours senti européen. Ce livre est un livre d'une sensation de l'Europe, d'une expérience de l'Europe.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Ce sont des souvenirs de différents voyages, de différentes balades que vous avez faites. Parfois on vous retrouve dans un train, parfois il y a des rencontres, comme cet homme que vous rencontrez en Galice. Il y a vos souvenirs d'enfance en Écosse.
Kenneth White (La Carte de Guido)
Ce n'est pas un seul voyage, ce sont des voyages, des expériences qui ont eu lieu à diverses époques. Par exemple, au début, il y a l'évocation de ma vie d'étudiant à Glasgow, alors on remonte un peu. Mais, vous avez remarqué, qu'à la fin, on boucle la boucle, j'y reviens à Glasgow, en Écosse.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Est-ce que ça veut dire qu'il est important de retourner sur ses traces, ses racines. Est-ce qu'on se connaît mieux finalement quand on a bien appréhendé son point de départ ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
Le désir de revenir sue les lieux ou j'avais vécu pour savoir ou ils en étaient ; et pour éventuellement voir ce qu'il faudrait faire pour que ça change vraiment, pour que je puisse ouvrir un espace, depuis vingt ans que je travaille, entre autres, sur d'autres fronts, avec l'Écosse.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Et si je vous dis qu'en lisant le livre, on se réconcilie avec une certaine idée de l'Europe ?
Kenneth White (La Carte de Guido)
J'espère bien. Non seulement qu'on se réconcilie avec l'idée de l'Europe, mais qu' on se dit que, au-delà de tout ce qu'on peut critiquer sur le plan politique, parce que je n'accepte pas tout non plus, il y a eu des erreurs…mais c'est difficile. Les États-Unis d'Amérique, il fallait qu'ils passent par une guerre civile, mais c'était beaucoup plus facile, parce que les états n'étaient pas des nations. L'Europe a essayé de créer quelque chose à partir des nations, des nations avec leur histoire, leurs psychologies, leurs religions, c'est beaucoup plus difficile. Donc il y a une idée à développer, et c'est ce sur quoi j'insiste, sur la jouissance possible d'être européen. En ce moment on parle, surtout en France, de la morosité. Pour moi, la morosité peut être un signe d'intelligence. Parce qu'il y a de quoi être morose quelquefois. Mais à partir de là, essayez quand même de critiquer lucidement, et surtout de voir qu'il y a des possibles. Et encore là, je ne suis pas en train de faire un discours, tout va changer, non . Je dis qu'il y a une substance, et si la littérature sert à quelque chose, la littérature telle que moi je l'envisage, ce n'est pas seulement pour passer un bon petit moment, pour passer du temps, c'est vraiment pour augmenter sa sensation de vie.
Philippe Chauveau (Web Tv Culture)
Le message est bien passé. Merci Kenneth White. Votre nouveau titre, La Carte de Guido, c'est aux éditions Albin Michel.
Kenneth White
La carte de Guido, un pèlerinage européen
L'avis du libraire 1'22118, rue de la Pompe
75016 Paris
Tél : 01-47-27-31-31
www.lamartine.fr
intervenant : Patrick Giles
Je l'ai découvert, il y a une vingtaine d'années avec ses récits, L'être de Gourgounel, puis après ce qu'il a fait à travers le monde, La route bleue. Depuis j'ai suivi son parcours : fondateur de l'institut international de géopoétique. Déjà, ça montre le personnage, à la fois, très universitaire, et en même temps, très nomade, c'est ça qui m'a plu. Son dernier livre traite de ses pérégrinations, pèlerinages, de cette carte de Guido. Donc, j'ai plaisir à le retrouver dans cet univers-là. Je dirais un esprit poète, et penseur. Ce qui est très appréciable chez lui, c'est qu'il est sorti des entiers battus, et qu'il est multidisciplinaire. Donc, ça peut concerner l'histoire des civilisations, ça peut concerner le monde contemporain, la politique, la société, le voyage, ces univers transdisciplinaires m'ont toujours fasciné. Donc j'ai l'habitude de présenter Kenneth White en disant que c'est un voyageur, à la fois par monts et par mots, parce qu'effectivement, ses voyages sont tant intérieurs, que dans la nature.
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intervenant : Patrick Giles
Je l'ai découvert, il y a une vingtaine d'années avec ses récits, L'être de Gourgounel, puis après ce qu'il a fait à travers le monde, La route bleue. Depuis j'ai suivi son parcours : fondateur de l'institut international de géopoétique. Déjà, ça montre le personnage, à la fois, très universitaire, et en même temps, très nomade, c'est ça qui m'a plu. Son dernier livre traite de ses pérégrinations, pèlerinages, de cette carte de Guido. Donc, j'ai plaisir à le retrouver dans cet univers-là. Je dirais un esprit poète, et penseur. Ce qui est très appréciable chez lui, c'est qu'il est sorti des entiers battus, et qu'il est multidisciplinaire. Donc, ça peut concerner l'histoire des civilisations, ça peut concerner le monde contemporain, la politique, la société, le voyage, ces univers transdisciplinaires m'ont toujours fasciné. Donc j'ai l'habitude de présenter Kenneth White en disant que c'est un voyageur, à la fois par monts et par mots, parce qu'effectivement, ses voyages sont tant intérieurs, que dans la nature.