En 10 ans, Olivier Adam s’est imposé comme l’un des auteurs les plus talentueux de sa génération. Dès son 1er livre, Je vais bien, ne t’en fais pas, en 2000, son style a été salué par la critique. Et le public ne s’y est pas trompé.
Chacun de ses nouveaux livres est attendu.
Le dernier en date, Le cœur régulier, publié aux éditions de l’Olivier, nous entraîne au Japon, sur les traces de Sarah, une jeune femme qui, depuis la mort de son frère, se sent étrangère à elle-même. On y retrouve des thèmes chers à...
Dessous les roses d'Olivier Adam - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Bonjour, Olivier Adam
Olivier Adam (Le cœur régulier) : Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci beaucoup de nous recevoir pendant la promo de votre nouveau livre. Nous sommes ici chez votre éditeur, aux éditions de l'Olivier. Le cœur régulier, un nouveau titre. Le grand public vous a en quelque sorte découvert en 2000 lors de la sortie de Je vais bien ne t'en fais pas, mais avant, le livre faisait partie de votre univers familial ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) : Oui, mon père...
Dessous les roses d'Olivier Adam - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Olivier Adam, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie aux éditions de l'Olivier de votre nouveau roman, Le cœur régulier. Vous nous accueillez ici chez votre éditeur, à Paris, alors que votre vie c'est plutôt la Bretagne et Saint-Malo. Merci donc de nous accorder un petit moment. Le Cœur régulier, c'est Sarah, c'est une jeune femme d'une quarantaine d'années dont le frère vient de mourir et qui part au Japon, on comprendra ensuite pourquoi elle part au Japon. Et c'est une jeune femme...
Dessous les roses d'Olivier Adam - Le livre - Suite
Patrice Vannier
« Les beaux Titres »
61 rue Voltaire
92300 Levallois-Perret
01 47 57 87 23
librairie@lesbeauxtitres.com
Moi ce qui m'a plu dans le Olivier Adam, c'est à nouveau son écriture qui est une véritable poésie.
Le livre débute au Japon, et il y a des descriptions du Japon qui sont d'une beauté absolument incroyable. On retrouve une certaine lenteur. On a vraiment l'ambiance japonaise, le pays du soleil levant, et tout ce qu'on peut imaginer autour. Donc, c'est vraiment une ambiance particulière.
Le personnage...
Dessous les roses d'Olivier Adam - L'avis du libraire - Suite
Olivier Adam
Le coeur régulier
Présentation 0'54Le dernier en date, Le cœur régulier, publié aux éditions de l’Olivier, nous entraîne au Japon, sur les traces de Sarah, une jeune femme qui, depuis la mort de son frère, se sent étrangère à elle-même. On y retrouve des thèmes chers à Olivier Adam, comme la mort d’un être cher et la difficulté de la reconstruction. Un roman où les sentiments, les paysages, les émotions effleurent à chaque page.
Précisons qu’Olivier Adam s’intéresse aussi beaucoup au cinéma et que l’un de ses précédents romans, Des vents contraires, fera prochainement l’objet d’un long-métrage.
Le cœur régulier, d’Olivier Adam, aux éditions de l’Olivier.
C’est sur Web TV Culture.
Le dernier en date, Le cœur régulier, publié aux éditions de l’Olivier, nous entraîne au Japon, sur les traces de Sarah, une jeune femme qui, depuis la mort de son frère, se sent étrangère à elle-même. On y retrouve des thèmes chers à Olivier Adam, comme la mort d’un être cher et la difficulté de la reconstruction. Un roman où les sentiments, les paysages, les émotions effleurent à chaque page.
Précisons qu’Olivier Adam s’intéresse aussi beaucoup au cinéma et que l’un de ses précédents romans, Des vents contraires, fera prochainement l’objet d’un long-métrage.
Le cœur régulier, d’Olivier Adam, aux éditions de l’Olivier.
C’est sur Web TV Culture.
Olivier Adam
Le coeur régulier
Portrait 4'47Bonjour, Olivier Adam
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup de nous recevoir pendant la promo de votre nouveau livre. Nous sommes ici chez votre éditeur, aux éditions de l'Olivier. Le cœur régulier, un nouveau titre. Le grand public vous a en quelque sorte découvert en 2000 lors de la sortie de Je vais bien ne t'en fais pas, mais avant, le livre faisait partie de votre univers familial ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Oui, mon père lisait énormément, je l'ai toujours vu partir le matin, un livre à la main, prendre son RER et rentrer le soir avec ce livre quasiment fini, et en prendre un deuxième
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'inconsciemment, ça a pu vous lancer dans l'envie d'écrire ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Oui je crois clairement que dans cette petite ville de banlieue où je vivais, dans l'environnement amical et social dans lequel je vivais, la littérature n'était présente qu'à un endroit, c'était la bibliothèque. D'ailleurs la chambre de mes parents était une bibliothèque. J'ai eu très tôt la conviction qu'il y avait quelque chose qui allait se jouer entre moi et la littérature, bien que je n'étais pas un lecteur si boulimique que ça. À l’époque, je lisais plus Boule et Bill ou Les Tuniques Bleues que la littérature. Je crois que le premier livre où je me suis dit : « Ok, ça y est, il y a quelque chose qui me brûle dans un livre et ce truc que je pressens avec la littérature, ça y est, je sens ce que c'est », c'était L'écume des jours de Boris Vian. Ce n'est pas très original mais là, d'un coup, il y a une espèce de déflagration.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Le déclic, l'envie d'écrire, ça vient quand?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
L'envie d'écrire, elle vient à un moment donné, dans l'adolescence. Le sentiment d'impossibilité d'accéder au monde et même à soi-même est un tel étouffement, qu'à un moment donné il faut que je trouve quelque chose qui me permette de sortir de moi, de casser la vitre entre le monde et moi. Là, je me rends compte qu'au fond, écrire des textes me rend présent.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'en extrapolant, on peut dire que l'écriture vous a sauvé ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
J'ai écrit longtemps tout seul, chez moi, en envoyant des manuscrits aux éditeurs qui me renvoyaient des lettres types. Je ne connaissais même pas un libraire. Donc il y avait quand même un découragement possible, des nuits et des nuits passées sur des textes sans aucun retour. Alors il se trouve que moi, j'ai ménagé la chèvre et le chou ! À un moment donné, j'ai travaillé dans un bureau d'étude qui travaillait sur des questions culturelles. Mon éditrice ici, à l’époque, travaillait avec moi dans ce bureau, et elle savait très bien que j'étais censé rédiger des rapports mais j'écrivais des livres. Houellebecq raconte ça très bien dans Rester vivant. Il dit : « Le poète doit survivre, pour survivre, il doit parasiter quelqu'un ». J'ai parasité ça jusqu'à, en gros, la publication de mon premier livre et encore un peu après.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'aujourd'hui le fait d'écrire vous rend heureux ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Le fait d'écrire me plonge dans un état d'exaltation et de présence qui est sans comparaison. Un jour Jean-Paul Dubois m'avait dit que vivre de sa plume, sans excès, sans être Anna Gavalda ou je ne sais pas quoi, c'est une vie de millionnaire sans l'argent. Et c'est un peu ça. Il y a une liberté incroyable.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Et qu'avez-vous envie d’offrir au lecteur quand vous publiez un livre ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Je pense que ce qui est au cœur de mes trois derniers livres tourne autour, non pas de la douleur en tant que telle, mais de ce qu'on fait de la douleur des autres, du soin qu'on porte aux autres. Du coup je sais que l'image qu'on a de mes livres est plutôt sombre, plombée et mélancolique. Mais pour moi, il me semble que ce que cela véhicule est du combat. Je ne m'intéresse pas à des personnages dont l'horizon possible est de construire un bonheur permanent tout ça, d'ailleurs ce n'est pas possible, mais des épiphanies ; un moment de répit ou un abri me suffisent comme victoire. Mais je pense que ce n'est pas rien.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Dans vos livres, vous voulez dire qu'il y a du positif finalement.
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Je pense que les lecteurs à qui ces livres sont destinés… Parce qu'il y a toujours un malentendu, je ne crois pas qu'on écrive pour tout le monde, à force de vouloir écrire pour tout le monde, on écrit pour personne ou l’on écrit mollement pour tout le monde. Moi, quand j'écris un livre je ne me fais confiance qu'à moi, je suis mon seul lecteur. Je considère que si moi ça m'intéresse, que si moi ça me renforce, moi ça me console, ou que si moi au contraire ça m'agace, ça va produire cela sur un certain nombre de gens. Ce sont des livres dont on me dit plutôt merci que : « merde, vous m'avez plombé » !
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci Olivier Adam, Le cœur régulier c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions de l'Olivier.
Bonjour, Olivier Adam
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup de nous recevoir pendant la promo de votre nouveau livre. Nous sommes ici chez votre éditeur, aux éditions de l'Olivier. Le cœur régulier, un nouveau titre. Le grand public vous a en quelque sorte découvert en 2000 lors de la sortie de Je vais bien ne t'en fais pas, mais avant, le livre faisait partie de votre univers familial ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Oui, mon père lisait énormément, je l'ai toujours vu partir le matin, un livre à la main, prendre son RER et rentrer le soir avec ce livre quasiment fini, et en prendre un deuxième
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'inconsciemment, ça a pu vous lancer dans l'envie d'écrire ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Oui je crois clairement que dans cette petite ville de banlieue où je vivais, dans l'environnement amical et social dans lequel je vivais, la littérature n'était présente qu'à un endroit, c'était la bibliothèque. D'ailleurs la chambre de mes parents était une bibliothèque. J'ai eu très tôt la conviction qu'il y avait quelque chose qui allait se jouer entre moi et la littérature, bien que je n'étais pas un lecteur si boulimique que ça. À l’époque, je lisais plus Boule et Bill ou Les Tuniques Bleues que la littérature. Je crois que le premier livre où je me suis dit : « Ok, ça y est, il y a quelque chose qui me brûle dans un livre et ce truc que je pressens avec la littérature, ça y est, je sens ce que c'est », c'était L'écume des jours de Boris Vian. Ce n'est pas très original mais là, d'un coup, il y a une espèce de déflagration.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Le déclic, l'envie d'écrire, ça vient quand?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
L'envie d'écrire, elle vient à un moment donné, dans l'adolescence. Le sentiment d'impossibilité d'accéder au monde et même à soi-même est un tel étouffement, qu'à un moment donné il faut que je trouve quelque chose qui me permette de sortir de moi, de casser la vitre entre le monde et moi. Là, je me rends compte qu'au fond, écrire des textes me rend présent.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'en extrapolant, on peut dire que l'écriture vous a sauvé ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
J'ai écrit longtemps tout seul, chez moi, en envoyant des manuscrits aux éditeurs qui me renvoyaient des lettres types. Je ne connaissais même pas un libraire. Donc il y avait quand même un découragement possible, des nuits et des nuits passées sur des textes sans aucun retour. Alors il se trouve que moi, j'ai ménagé la chèvre et le chou ! À un moment donné, j'ai travaillé dans un bureau d'étude qui travaillait sur des questions culturelles. Mon éditrice ici, à l’époque, travaillait avec moi dans ce bureau, et elle savait très bien que j'étais censé rédiger des rapports mais j'écrivais des livres. Houellebecq raconte ça très bien dans Rester vivant. Il dit : « Le poète doit survivre, pour survivre, il doit parasiter quelqu'un ». J'ai parasité ça jusqu'à, en gros, la publication de mon premier livre et encore un peu après.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'aujourd'hui le fait d'écrire vous rend heureux ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Le fait d'écrire me plonge dans un état d'exaltation et de présence qui est sans comparaison. Un jour Jean-Paul Dubois m'avait dit que vivre de sa plume, sans excès, sans être Anna Gavalda ou je ne sais pas quoi, c'est une vie de millionnaire sans l'argent. Et c'est un peu ça. Il y a une liberté incroyable.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Et qu'avez-vous envie d’offrir au lecteur quand vous publiez un livre ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Je pense que ce qui est au cœur de mes trois derniers livres tourne autour, non pas de la douleur en tant que telle, mais de ce qu'on fait de la douleur des autres, du soin qu'on porte aux autres. Du coup je sais que l'image qu'on a de mes livres est plutôt sombre, plombée et mélancolique. Mais pour moi, il me semble que ce que cela véhicule est du combat. Je ne m'intéresse pas à des personnages dont l'horizon possible est de construire un bonheur permanent tout ça, d'ailleurs ce n'est pas possible, mais des épiphanies ; un moment de répit ou un abri me suffisent comme victoire. Mais je pense que ce n'est pas rien.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Dans vos livres, vous voulez dire qu'il y a du positif finalement.
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Je pense que les lecteurs à qui ces livres sont destinés… Parce qu'il y a toujours un malentendu, je ne crois pas qu'on écrive pour tout le monde, à force de vouloir écrire pour tout le monde, on écrit pour personne ou l’on écrit mollement pour tout le monde. Moi, quand j'écris un livre je ne me fais confiance qu'à moi, je suis mon seul lecteur. Je considère que si moi ça m'intéresse, que si moi ça me renforce, moi ça me console, ou que si moi au contraire ça m'agace, ça va produire cela sur un certain nombre de gens. Ce sont des livres dont on me dit plutôt merci que : « merde, vous m'avez plombé » !
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci Olivier Adam, Le cœur régulier c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions de l'Olivier.
Olivier Adam
Le coeur régulier
Le livre 4'24Olivier Adam, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie aux éditions de l'Olivier de votre nouveau roman, Le cœur régulier. Vous nous accueillez ici chez votre éditeur, à Paris, alors que votre vie c'est plutôt la Bretagne et Saint-Malo. Merci donc de nous accorder un petit moment. Le Cœur régulier, c'est Sarah, c'est une jeune femme d'une quarantaine d'années dont le frère vient de mourir et qui part au Japon, on comprendra ensuite pourquoi elle part au Japon. Et c'est une jeune femme qui se cherche un peu, qui est un peu étrangère à elle-même. Est-ce que c'est une bonne définition du personnage de Sarah ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Elle est dans ce temps de la perte, ce temps du deuil, où il y a toujours un peu 3 temps. Il y a celui d'une colère, on peut parfois se tromper de colère donc elle en veut beaucoup à ses proches qui n'ont pas grand-chose à voir là-dedans. Elle s'en veut beaucoup à elle-même.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Puisque précisons-le, elle est persuadée que son frère s'est donné la mort.
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Ou en tout cas, c'est l'hypothèse qu'elle veut lever. Son frère étant réputé inflammable et ayant plusieurs fois tenté de se suicider, là, il a fait le coup du platane, elle ne peut pas s'empêcher de penser que peut-être, ce n'est pas si involontaire que ça, ce n'est pas juste un accident de voiture.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Il y a peut-être une constante que se soit dans Le cœur régulier ou dans certains de vos précédents titres, c'est que finalement, la perte d'un être cher, la mort d'un être cher peut être révélateur et permettre une renaissance, une reconstruction.
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Cela vous laisse à poil devant la glace. D'abord vous reprenez conscience que vous allez peut-être mourir demain aussi, vous reprenez conscience du parcours que vous avez eu face à la personne aimée et perdue. Et là Sarah, elle est prise dans un double mouvement. À un moment donné, contre le chagrin, et ce chagrin la en particulier, il n'y a pas d'autre rempart que la compréhension. Ça va passer par partir sur ses traces au Japon. La deuxième partie c'est que, dans un mouvement de perte d'elle-même et de perte de repères, elle glisse dans une forme de dépression. Du coup qu'est-ce qu'elle a fait de sa vie ? Quelle comédie elle joue ou non ? Mon frère s'est peut-être suicidé, mais qu'est-ce que ce petit suicide à petit feu d'être dans une vie ou j'aime pas grand-chose finalement, où rien ne brûle vraiment.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Pourquoi avoir choisi le Japon ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Le livre s'ouvre comme il vient. Une femme en cavale on va dire, qui a trouvé abri et refuge au sens fort du terme, parce que quelque chose semble s'apaiser en elle, dans un village du Japon, une station balnéaire. Au début du livre, moi-même je ne sais pas ce qu'elle fait là. Ce que je sais c'est que j'ai passé du temps au Japon, que ce pays a été pour moi une forme de révélation. C'est-à-dire qu'il y a des lieux dans ce monde, vous ne savez pas pourquoi, vous posez vos valises et vous êtes chez-vous. C'est mystérieux, mais moi j'ai grandi en banlieue parisienne, le jour où je suis arrivé sur la Côte d'Emeraude, j'ai posé mes valises, j'étais chez moi et puis j'y vis aujourd'hui. Et ça m'a fait la même chose là-bas, ce sentiment là, d'apaisement, c'est ce que ça a apporté à Nathan et c'est ce que ça va apporter à Sarah. C'est ce que ce lieu précis a à dire à ce personnage-là
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'il est difficile pour un auteur homme d'écrire un personnage féminin, d'entrer dans la peau d'une femme ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Je ne crois vraiment pas que les femmes soient des créatures, à ce point là, étrangères à notre perception masculine des choses, qu'on ne puisse pas écrire de leur point de vue. Dans le livre, elle ne vit pas la même vie que moi mais, il n'y a pas grand-chose que dit ou que pense Sarah qui m'est étranger ou que je ne peux pas signer des deux mains. Elle a un sentiment du monde très proche du mien. Bon, de toutes façons, je suis toujours en empathie fanatique avec mes personnages et quand je lis dans la presse, des fois, qu'un personnage n'est pas sympathique, ça me heurte plus que si on me dit que le livre est mal construit ou je ne sais pas quoi. Quand j'entends parfois « Ce personnage, on a envie de lui foutre des claques, quelle se bouge ... », moi je suis en totale harmonie et fusion avec ce personnage-là.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Oliver Adam, Le cœur régulier c'est votre nouveau roman et c'est publié aux éditions de l'Olivier.
Olivier Adam, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie aux éditions de l'Olivier de votre nouveau roman, Le cœur régulier. Vous nous accueillez ici chez votre éditeur, à Paris, alors que votre vie c'est plutôt la Bretagne et Saint-Malo. Merci donc de nous accorder un petit moment. Le Cœur régulier, c'est Sarah, c'est une jeune femme d'une quarantaine d'années dont le frère vient de mourir et qui part au Japon, on comprendra ensuite pourquoi elle part au Japon. Et c'est une jeune femme qui se cherche un peu, qui est un peu étrangère à elle-même. Est-ce que c'est une bonne définition du personnage de Sarah ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Elle est dans ce temps de la perte, ce temps du deuil, où il y a toujours un peu 3 temps. Il y a celui d'une colère, on peut parfois se tromper de colère donc elle en veut beaucoup à ses proches qui n'ont pas grand-chose à voir là-dedans. Elle s'en veut beaucoup à elle-même.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Puisque précisons-le, elle est persuadée que son frère s'est donné la mort.
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Ou en tout cas, c'est l'hypothèse qu'elle veut lever. Son frère étant réputé inflammable et ayant plusieurs fois tenté de se suicider, là, il a fait le coup du platane, elle ne peut pas s'empêcher de penser que peut-être, ce n'est pas si involontaire que ça, ce n'est pas juste un accident de voiture.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Il y a peut-être une constante que se soit dans Le cœur régulier ou dans certains de vos précédents titres, c'est que finalement, la perte d'un être cher, la mort d'un être cher peut être révélateur et permettre une renaissance, une reconstruction.
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Cela vous laisse à poil devant la glace. D'abord vous reprenez conscience que vous allez peut-être mourir demain aussi, vous reprenez conscience du parcours que vous avez eu face à la personne aimée et perdue. Et là Sarah, elle est prise dans un double mouvement. À un moment donné, contre le chagrin, et ce chagrin la en particulier, il n'y a pas d'autre rempart que la compréhension. Ça va passer par partir sur ses traces au Japon. La deuxième partie c'est que, dans un mouvement de perte d'elle-même et de perte de repères, elle glisse dans une forme de dépression. Du coup qu'est-ce qu'elle a fait de sa vie ? Quelle comédie elle joue ou non ? Mon frère s'est peut-être suicidé, mais qu'est-ce que ce petit suicide à petit feu d'être dans une vie ou j'aime pas grand-chose finalement, où rien ne brûle vraiment.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Pourquoi avoir choisi le Japon ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Le livre s'ouvre comme il vient. Une femme en cavale on va dire, qui a trouvé abri et refuge au sens fort du terme, parce que quelque chose semble s'apaiser en elle, dans un village du Japon, une station balnéaire. Au début du livre, moi-même je ne sais pas ce qu'elle fait là. Ce que je sais c'est que j'ai passé du temps au Japon, que ce pays a été pour moi une forme de révélation. C'est-à-dire qu'il y a des lieux dans ce monde, vous ne savez pas pourquoi, vous posez vos valises et vous êtes chez-vous. C'est mystérieux, mais moi j'ai grandi en banlieue parisienne, le jour où je suis arrivé sur la Côte d'Emeraude, j'ai posé mes valises, j'étais chez moi et puis j'y vis aujourd'hui. Et ça m'a fait la même chose là-bas, ce sentiment là, d'apaisement, c'est ce que ça a apporté à Nathan et c'est ce que ça va apporter à Sarah. C'est ce que ce lieu précis a à dire à ce personnage-là
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Est-ce qu'il est difficile pour un auteur homme d'écrire un personnage féminin, d'entrer dans la peau d'une femme ?
Olivier Adam (Le cœur régulier) :
Je ne crois vraiment pas que les femmes soient des créatures, à ce point là, étrangères à notre perception masculine des choses, qu'on ne puisse pas écrire de leur point de vue. Dans le livre, elle ne vit pas la même vie que moi mais, il n'y a pas grand-chose que dit ou que pense Sarah qui m'est étranger ou que je ne peux pas signer des deux mains. Elle a un sentiment du monde très proche du mien. Bon, de toutes façons, je suis toujours en empathie fanatique avec mes personnages et quand je lis dans la presse, des fois, qu'un personnage n'est pas sympathique, ça me heurte plus que si on me dit que le livre est mal construit ou je ne sais pas quoi. Quand j'entends parfois « Ce personnage, on a envie de lui foutre des claques, quelle se bouge ... », moi je suis en totale harmonie et fusion avec ce personnage-là.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Oliver Adam, Le cœur régulier c'est votre nouveau roman et c'est publié aux éditions de l'Olivier.
Olivier Adam
Le coeur régulier
L'avis du libraire 1'20« Les beaux Titres »
61 rue Voltaire
92300 Levallois-Perret
01 47 57 87 23
librairie@lesbeauxtitres.com
Moi ce qui m'a plu dans le Olivier Adam, c'est à nouveau son écriture qui est une véritable poésie.
Le livre débute au Japon, et il y a des descriptions du Japon qui sont d'une beauté absolument incroyable. On retrouve une certaine lenteur. On a vraiment l'ambiance japonaise, le pays du soleil levant, et tout ce qu'on peut imaginer autour. Donc, c'est vraiment une ambiance particulière.
Le personnage principal de l'histoire est une femme. Olivier Adam la met en scène complètement à nue et elle est un peu complètement désespérée. Elle se cherche vraiment puisqu'elle part sur les traces d'un frère qui apparemment a séjourné dans l'endroit où elle se rend au Japon.
À travers ce livre, on retrouve totalement l'ambiance des autres ouvrages d'Olivier Adam.
Les lecteurs d'Oliver Adam vont, je pense, se précipiter dessus. Il est fabuleux. Et tous les gens qui ne connaissent pas Olivier Adam, on va les encourager à découvrir les autres livres d'Olivier Adam. C'est un roman qui bouleverse.
C'est une lecture fabuleuse du début à la fin. Quand on l'ouvre, on a vraiment envie de s'isoler dans un coin et de le finir, d'aller jusqu'au bout de son histoire. Savoir comment ça va se finir.
« Les beaux Titres »
61 rue Voltaire
92300 Levallois-Perret
01 47 57 87 23
librairie@lesbeauxtitres.com
Moi ce qui m'a plu dans le Olivier Adam, c'est à nouveau son écriture qui est une véritable poésie.
Le livre débute au Japon, et il y a des descriptions du Japon qui sont d'une beauté absolument incroyable. On retrouve une certaine lenteur. On a vraiment l'ambiance japonaise, le pays du soleil levant, et tout ce qu'on peut imaginer autour. Donc, c'est vraiment une ambiance particulière.
Le personnage principal de l'histoire est une femme. Olivier Adam la met en scène complètement à nue et elle est un peu complètement désespérée. Elle se cherche vraiment puisqu'elle part sur les traces d'un frère qui apparemment a séjourné dans l'endroit où elle se rend au Japon.
À travers ce livre, on retrouve totalement l'ambiance des autres ouvrages d'Olivier Adam.
Les lecteurs d'Oliver Adam vont, je pense, se précipiter dessus. Il est fabuleux. Et tous les gens qui ne connaissent pas Olivier Adam, on va les encourager à découvrir les autres livres d'Olivier Adam. C'est un roman qui bouleverse.
C'est une lecture fabuleuse du début à la fin. Quand on l'ouvre, on a vraiment envie de s'isoler dans un coin et de le finir, d'aller jusqu'au bout de son histoire. Savoir comment ça va se finir.