Didier van Cauvealert fait partie de ses quelques auteurs français qui savent réconcilier le grand public et les férus de littérature. Prix Goncourt en 1994, à l'âge de 34ans, avec « Un aller simple », Didier van Cauwelaert avait déjà derrière lui une belle bibliographie entamée en 1982 avec « 20ans et des poussières ». Véritable passeur d'histoire, il a toujours considéré l'écriture comme une vocation et avait décidé dès l'âge de 8 ans qu'il serait romancier. Dans son nouveau titre « La femme de nos vies »,...
L'enfant qui sauva la terre de Didier van Cauwelaert - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Didier Van Cauwelaert.Didier Van Cauwelaert :Bonjour.Philippe Chauveau :Votre actualité, « La femme de nos vies » chez Albin Michel. Lorsque l'on regarde un peu votre bibliographie, il y a une constante, c'est le regard. Le regard sur l'autre. Comment une rencontre peut changer un destin, ça a été un petit peu le cas lorsque vous étiez enfant, lorsque vous étiez adolescent, il y a des gens qui vous ont accompagnés, qui vous ont fait découvrir que l'écriture serait votre vie ? Pourquoi à 8 ans,...
L'enfant qui sauva la terre de Didier van Cauwelaert - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Didier Van Cauwelaert, dans ce nouveau titre « La femme de nos vies » chez Albin Michel vous nous entrainez au cœur du second conflit mondial avec cette rencontre entre un enfant et une femme nazi, c'est Ilsa et David.Didier Van Cauwelaert :Une femme qu'on a cru nazi.Philippe Chauveau :Qu'on a cru nazi en tout les cas. Mais le départ du roman est bien proche de nous puisque c'est finalement la petite fille de cette femme qu'on a cru nazi, qui va découvrir une autre vision de sa grand-mère qu'on lui avait dit...
L'enfant qui sauva la terre de Didier van Cauwelaert - Le livre - Suite
Sarah Maupetit :Histoire très agréable, très touchante. J'ai bien aimé le côté de ce jeune homme qui va remplacer évidemment le juif, pour prendre sa place et pour devenir un génie. On est en 40, en pleine Guerre Mondiale avec Hitler. On apprend un trait d'histoire sur un côté qu'on ne connaissait pas sur l'expérimentation, sur les essais nucléaires. C'est la première fois que je lis Didier Van Cauwelaert. J'ai trouvé que son écriture était très très agréable, touchante et sincère. Captivant, on ouvre le livre, on a...
L'enfant qui sauva la terre de Didier van Cauwelaert - L'avis du libraire - Suite
Didier Van Cauwelaert
La femme de nos vies
Présentation 1'08Didier van Cauwealaert fait partie de ses quelques auteurs français qui savent réconcilier le grand public et les férus de littérature.
Prix Goncourt en 1994, à l'âge de 34ans, avec « Un aller simple », Didier van Cauwelaert avait déjà derrière lui une belle bibliographie entamée en 1982 avec « 20ans et des poussières ».
Véritable passeur d'histoire, il a toujours considéré l'écriture comme une vocation et avait décidé dès l'âge de 8 ans qu'il serait romancier.
Dans son nouveau titre « La femme de nos vies », Didier van Cauwelaert nous raconte l'histoire d'un homme de 83ans, d'origine allemande, qui s'est appelé Jûrgen avant de se faire appeler David et qui croisera en 1941 le chemin d'une femme Ilsa Schaffner,
considérée comme la pire des tortionnaires nazie.
Des horreurs de l'Allemagne nazie aux détresses d'une jeune femme d'aujourd'hui en quête de vérité.Un très beau roman sur la culpabilité, le dépassement de soi, la construction de l'identité, servi par une écriture sobre et lumineuse.
« La femme de nos vies », le nouveau roman de Didier van Cauwelaert aux éditions Albin Michel.
Didier van Cauwelaert est sur WTC.
Didier van Cauvealert fait partie de ses quelques auteurs français qui savent réconcilier le grand public et les férus de littérature. Prix Goncourt en 1994, à l'âge de 34ans, avec « Un aller simple », Didier van Cauwelaert avait déjà derrière lui une belle bibliographie entamée en 1982 avec « 20ans et des poussières ». Véritable passeur d'histoire, il a toujours considéré l'écriture comme une vocation et avait décidé dès l'âge de 8 ans qu'il serait romancier.
Dans son nouveau titre « La femme de nos vies », Didier van Cauwelaert nous raconte l'histoire d'un homme de 83ans, d'origine allemande, qui s'est appelé Jûrgen avant de faire appeler David et qui croisera en 1941 le chemin d'une femme Ilsa Schaffner, considérée comme la pire des tortionnaires nazie. Mais si tout cela n'était qu'un leurre.
Des horreurs de l'Allemagne nazie aux détresses d'une jeune femme d'aujourd'hui en quête de vérité. Un très beau roman sur la culpabilité, le dépassement de soi, la construction de l'identité, servi par une écriture sobre et lumineuse.
« La femme de nos vies », le nouveau roman de Didier van Cauwelaert aux éditions Albin Michel.
Didier van Cauwelaert est sur WTC.
Didier Van Cauwelaert
La femme de nos vies
Portrait 4'44Bonjour Didier Van Cauwelaert.
Bonjour.
Votre actualité, « La femme de nos vies » chez Albin Michel. Lorsque l'on regarde un peu votre bibliographie, il y a une constante, c'est le regard. Le regard sur l'autre.
Comment une rencontre peut changer un destin, ça a été un petit peu le cas lorsque vous étiez enfant, lorsque vous étiez adolescent, il y a des gens qui vous ont accompagnés, qui vous ont fait découvrir que l'écriture serait votre vie ?
Pourquoi à 8 ans, cette envie, ce besoin d'écrire ? Il y avait une plaie à penser ? Il y avait un besoin d'extérioriser ?
Il y avait une urgence et un enjeu à affronter. Les moyens que j'avais pour affronter ces enjeux, c'était par ce que m'avait passé mon père qui était le virus de l'imaginaire, de l'humour, de l'histoire qu'on raconte et qui modifie la réalité.
Il le faisait à l'oral et moi je l'ai fais à l'écrit, avec l'urgence de me dire parce que je pensais que j'allais perdre mon père très vite. Je me dis, il faut que je fasse un truc énorme qui lui donne envie de vivre, même en fauteuil roulant.
Donc devenir le plus jeune écrivain publié au monde. Comme j'écrivais déjà, j'avais plus qu'a passer en phase active, professionnel, ne plus rien faire d'autre que ça et puis envoyer aux éditeurs. Donc c'est cet enjeu là qui s'est greffé sur l'envie préexistante et le travail déjà entamé.
Recevoir le prix Goncourt pour « Un aller simple » en 1994, vous étiez alors un jeune romancier. Est ce que ça a été, au delà de la satisfaction et de l'encouragement, est ce que ça a pu parfois être aussi un handicap pour la poursuite de votre carrière ?
Alors ça jamais. Ça a été un très beau cadeau, j'ai eu la chance que ça ne m'arrive pas trop tôt. J'avais déjà un public fidèle bien installé, ce qu'il fait qu'il ne m'est pas arrivé le séisme du Goncourt avec les ventes associés,
et après on se retrouve comme avant, et l'année d'après c'est comme Miss France, on a perdu son titre et il y en a d'autres à votre place et vous, vous ne vous retrouvez plus.
C'est arrivé à certains Goncourt qui en ont fait des dépressions réelles, c'est pour ça que mon instinct de conservation m'a dit, dès le lendemain du prix, ça a fini à 3 heures du matin,
j'avais une radio en direct à 7 heures et demie mais je me suis quand même réveillé une demie heure plus tôt que l'heure limite de manière à écrire au moins une page. C'était symbolique et j'ai bien fait.
Plus tard, bien plus tard lorsque l'on fera un livre sur la littérature française des Xxème et XXIème siècle, qu'aimeriez vous que l'on dise de Didier Van Cauwelaert ? Comment pourrait on traduire votre travail ? Votre écriture ?
Quand j'ai l'impression de me surprendre, de faire du neuf, d'autres qui écrivent des thèses sur moi ou font des papiers, se chargent de me prouver que non.
C'est en fait toujours la même thématique mais dans des milieux très différents, des époques variées, des problématiques qui ne sont pas les mêmes parce que je n'ai pas envie de lasser les gens, je n'ai pas envie de me recopier, à chaque fois je cherche la prise de risque.
J'explore des nouveaux territoires mais j'explore ces territoires avec l'homme que je suis même si je dis souvent « je » dans des époques très différentes d'un roman à l'autre. Il y a quand même une vision du monde, une vision des mondes qui est quand même la même.
Vous avez l'impression que vous essayez d'embellir votre monde avec l'écriture ?
Pas de le repeindre dans des couleurs plus chatoyantes, au contraire j'aime bien noircir encore le décor, il n'y a pas besoin de se donner beaucoup de mal d'ailleurs, de manière à montrer comment des forces lumineuses peuvent reprendre le pouvoir sur la noirceur, l'effondrement.
C'est pas du tout une vision angélique ou neuneu des rapports humains et du devenir du monde. C'est simplement que dans les pires époques et dans les pires situations, c'est là que ce qu'il y a de meilleur en nous peut s'exprimer et peut être efficace et en tout cas indispensable.
Puis j'aime bien prendre les gens au fond du gouffre et montrer comment il remonte. Ce en quoi je suis assez marginal parce que la tendance est plus dans cette complaisance à l'effondrement, à la perte d'illusion, à la déchéance et tout ça qui est un matériau plus facile.
Pour les romanciers, disons les choses telle qu'elle sont, il est plus facile d'enfoncer les gens un peu plus au fond du gouffre en racontant des histoires de chutes, de déchéance que de rmontrer comment on remonte ou comment on refait monter les autres.
Ce qui est parfois le meilleur moyen de remonter soi-même.
Merci Didier Van Cauwelaert. Votre actualité chez Albin Michel, ça s'appelle « La femme de nos vies ».
Philippe Chauveau :
Bonjour Didier Van Cauwelaert.
Didier Van Cauwelaert :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Votre actualité, « La femme de nos vies » chez Albin Michel. Lorsque l'on regarde un peu votre bibliographie, il y a une constante, c'est le regard. Le regard sur l'autre. Comment une rencontre peut changer un destin, ça a été un petit peu le cas lorsque vous étiez enfant, lorsque vous étiez adolescent, il y a des gens qui vous ont accompagnés, qui vous ont fait découvrir que l'écriture serait votre vie ? Pourquoi à 8 ans, cette envie, ce besoin d'écrire ? Il y avait une plaie à penser ? Il y avait un besoin d'extérioriser ?
Didier Van Cauwelaert :
Il y avait une urgence et un enjeu à affronter. Les moyens que j'avais pour affronter ces enjeux, c'était par ce que m'avait passé mon père qui était le virus de l'imaginaire, de l'humour, de l'histoire qu'on raconte et qui modifie la réalité. Il le faisait à l'oral et moi je l'ai fais à l'écrit, avec l'urgence de me dire parce que je pensais que j'allais perdre mon père très vite. Je me dis, il faut que je fasse un truc énorme qui lui donne envie de vivre, même en fauteuil roulant. Donc devenir le plus jeune écrivain publié au monde. Comme j'écrivais déjà, j'avais plus qu'a passer en phase active, professionnel, ne plus rien faire d'autre que ça et puis envoyer aux éditeur. Donc c'est cet enjeu là qui s'est greffé sur l'envie préexistante et le travail déjà entamé.
Philippe Chauveau :
Recevoir le prix Goncourt pour « Un aller simple » en 1994, vous étiez alors un jeune romancier. Est ce que ça a été, au delà de la satisfaction et de l'encouragement, est ce que ça a pu parfois être aussi un handicap pour la poursuite de votre carrière ?
Didier Van Cauwelaert :
Alors ça jamais. Ça a été un très beau cadeau, j'ai eu la chance que ça ne m'arrive pas trop tôt. J'avais déjà un public fidèle bien installé, ce qu'il fait qu'il ne m'est pas arrivé le séisme du Goncourt avec les ventes associés, et après on se retrouve comme avant, et l'année d'après c'est comme Miss France, on a perdu son titre et il y en a d'autres à votre place et vous, vous ne vous retrouvez plus. C'est arrivé à certains Goncourt qui en ont fait des dépressions réelles, c'est pour ça que mon instinct de conservation m'a dit, dès le lendemain du prix, ça a fini à 3 heures du matin, j'avais une radio en direct à 7 heures et demie mais je me suis quand même réveillé une demie heure plus tôt que l'heure limite de manière à écrire au moins une page. C'était symbolique et j'ai bien fait.
Philippe Chauveau :
Plus tard, bien plus tard lorsque l'on fera un livre sur la littérature française des Xxème et XXIème siècle, qu'aimeriez vous que l'on dise de Didier Van Cauwelaert ? Comment pourrait on traduire votre travail ? Votre écriture ?
Didier Van Cauwelaert :
Quand j'ai l'impression de me surprendre, de faire du neuf, d'autres qui écrivent des thèses sur moi ou font des papiers, se chargent de me prouver que non. C'est en fait toujours la même thématique mais dans des milieux très différents, des époques variées, des problématiques qui ne sont pas les mêmes parce que je n'ai pas envie de lasser les gens, je n'ai pas envie de me recopier, à chaque fois je cherche la prise de risque. J'explore des nouveaux territoires mais j'explore ces territoires avec l'homme que je suis même si je dis souvent « je » dans des époques très différentes d'un roman à l'autre. Il y a quand même une vision du monde, une vision des mondes qui est quand même la même.
Philippe Chauveau :
Vous avez l'impression que vous essayez d'embellir votre monde avec l'écriture ?
Didier Van Cauwelaert :
Pas de le repeindre dans des couleurs plus chatoyantes, au contraire j'aime bien noircir encore le décor, il n'y a pas besoin de se donner beaucoup de mal d'ailleurs, de manière à montrer comment des forces lumineuses peuvent reprendre le pouvoir sur la noirceur, l'effondrement. C'est pas du tout une vision angélique ou neuneu des rapports humains et du devenir du monde. C'est simplement que dans les pires époques et dans les pires situations, c'est là que ce qu'il y a de meilleur en nous peut s'exprimer et peut être efficace et en tout cas indispensable. Puis j'aime bien prendre les gens au fond du gouffre et montrer comment il remonte. Ce en quoi je suis assez marginal parce que la tendance est plus dans cette complaisance à l'effondrement, à la perte d'illusion, à la déchéance et tout ça qui est un matériau plus facile. Pour les romanciers, disons les choses telle qu'elle sont, il est plus facile d'enfoncer les gens un peu plus au fond du gouffre en racontant des histoires de chutes, de déchéance que de remonter comment on remonte ou comment on refait monter les autres. Ce qui est parfois le meilleur moyen de remonter soi-même.
Philippe Chauveau :
Merci Didier Van Cauwelaert. Votre actualité chez Albin Michel, ça s'appelle « La femme de nos vies ».
Didier Van Cauwelaert
La femme de nos vies
Le livre 4'31Didier Van Cauwelaert, dans ce nouveau titre « La femme de nos vies » chez Albin Michel vous nous entrainez au cœur du second conflit mondial avec cette rencontre entre un enfant et une femme nazi, c'est Ilsa et David.
Une femme qu'on a cru nazi.
Qu'on a cru nazi en tout les cas. Mais le départ du roman est bien plus proche de nous puisque c'est finalement la petite fille de cette femme qu'on a cru nazi, qui va découvrir une autre vision de sa grand-mère qu'on lui avait dit monstrueuse jusque là.
D'où vient elle cette histoire bouleversante ?
D'abord ça commence avec la première phrase, j'ai toujours besoin de ma première phrase avant d'écrire, c'est « On attend plus rien de la vie et soudain tout recommence ».
C'est un monsieur de 83 ans qui a eu une vie extraordinaire, qui a été assistant d'Einstein, qui a été un grand amoureux, qui a eu des femmes formidable dans sa vie, qui a été un champion sportif, un grand oenologue, un homme de plaisir, de passion, d'amitié.
Sauf que depuis qu'il est à la retraite, que ses amis sont morts, qu'il est veuf. Un moment donné, il a l'impression que c'est fini, il a fait son constat sans tristesse, il ne sert plus à grand chose, on lui demande rien. Les personnes qui lui tenaient à cœur sont plus là.
Sauf que c'est là que la personne qui lui tenait le plus à cœur même s'il n'a pas eu de ces nouvelles depuis 1945. Elle se remanifeste, à travers une alerte info qu'il a programmé sur son ordinateur.
C'est Ilsa Schaffner, cette femme à qui il doit tout, cette femme qui l'a sauvé de la mort en 1941.
Là tout a coup, elle apparaît dans un fait divers, elle a presque 100 ans et elle est hospitalisée dans l'hôpital dans lequel ils se sont connus, l'hôpital psychiatrique d'Hadamar qui a été le lieu où ont été testés pour la première fois les chambres à gaz en 1941.
Il prend le premier avion, il quitte les Etats-Unis et retourne en Allemagne où il n'est jamais retourné depuis qu'il est sorti grâce à elle en 1942.
Et là, dans la chambre, ça peut pas être un hasard et on découvrira combien ce n'est pas un hasard, dans cet hôpital psychiatrique où ils se sont rencontrés, elle est dans le coma mais il y a à son chevet son sosie.
C'est sa petite-fille qui ressemble à cette femme magnifique de 30 ans qu'il a rencontré alors qu'il était condamné à mort par les nazis et qui l'a sauvé.
Au travers de l'histoire d'Ilsa et de sa rencontre avec le jeune David, vous avez donc voulu nous raconter l'histoire de ces enfants, de ces enfants allemands, qui n'était pas comme les autres et qu'on a envoyé à la mort.
Qu'est ce qu'il vous a donné envie de vous intéresser à cette période troublée ?
Oh ça fait très longtemps, j'ai mis plus de 40 ans à l'écrire ce bouquin. J'ai découvert quand j'étais enfant dans des papiers de famille que dans une branche allemande de ma famille,
il y avait eu comme ça un enfant que ses parents avaient mis à l'hôpital psychiatrique pour le soigner sans savoir qu'il l'envoyait à la mort donc ça m'avait quand même beaucoup marqué.
J'ai posé des questions et j'avais eu le réflexe normal vu le petit bonhomme que j'étais, de vouloir venger tous ces enfants, tous ces gens tués et j'avais d'essayer d'écrire l'histoire d'un enfant qui échappe à cette mort là et qui va tuer Hitler pour se venger.
Au bout de quelques pages, j'ai choisi un sujet un peu plus à ma portée mais ça a continué à travailler dans ma tête pendant longtemps.
Un mot sur la construction que vous avez choisi. Le narrateur se raconte, raconte son histoire, raconte comment Ilsa l'a sauvé. Très peu de dialogues, il se raconte comme s'il avait besoin de confier un secret.
Oui mais c'est un secret dont elle, elle a surtout besoin. Car elle est en train de mourir, de se croire une petite-fille d'une nazi. De cette repentance, de cette culpabilité sans fondement qui la ronge et on se sert de ce prétendu passé familial nazi contre elle pour casser sa carrière.
Comme ces gens qui ont cette culpabilité encrée en eux, elle s'interdit d'être heureuse. Elle foire ses histoires d'amour. Il a quelques heures pour la sauver en lui disant la vérité sur cette grand-mère qui était une héroïne de l'ombre et pas un monstre tueuse d'enfant.
Cette grand-mère qui a elle même sauvé David. Et c'est là où on retrouve un petit peu le thème qui vous est cher. Ce sont ces rencontres qui viennent bouleverser les destins.
Oui.
Ilsa sauve David et David sauve la petite-fille d'Ilsa ?
C'est ce devoir de réversion si vous voulez. Ce que vous avez reçu, il faut bien en faire quelque chose.
Merci beaucoup Didier Van Cauwelaert, c'est donc votre nouveau titre, votre actualité chez Albin Michel, ça s'appelle « La femme de nos vies ».
Philippe Chauveau :
Didier Van Cauwelaert, dans ce nouveau titre « La femme de nos vies » chez Albin Michel vous nous entrainez au cœur du second conflit mondial avec cette rencontre entre un enfant et une femme nazi, c'est Ilsa et David.
Didier Van Cauwelaert :
Une femme qu'on a cru nazi.
Philippe Chauveau :
Qu'on a cru nazi en tout les cas. Mais le départ du roman est bien proche de nous puisque c'est finalement la petite fille de cette femme qu'on a cru nazi, qui va découvrir une autre vision de sa grand-mère qu'on lui avait dit monstrueuse jusque là. D'où vient elle cette histoire bouleversante ?
Didier Van Cauwelaert :
D'abord ça commence avec la première phrase, j'ai toujours besoin de ma première phrase avant d'écrire, c'est « On attend plus rien de la vie et soudain tout recommence ». C'est un monsieur de 83 ans qui a eu une vie extraordinaire, qui a été assistant d'Einstein, qui a été un grand amoureux, qui a eu des femmes formidable dans sa vie, qui a été un champion sportif, un grand oenologue, un homme de plaisir, de passion, d'amitié. Sauf que depuis qu'il est à la retraite, que ses amis sont morts, qu'il est veuf. Un moment donné, il a l'impression que c'est fini, il a fait son constat sans tristesse, il ne sert plus à grand chose, on lui demande rien. Les personnes qui lui tenaient à cœur sont plus là. Sauf que c'est là que la personne qui lui tenait le plus à cœur même s'il n'a pas eu de ces nouvelles depuis 1945. Elle se remanifeste, à travers une alerte info qu'il a programmé sur son ordinateur. C'est Ilsa Schaffner, cette femme à qui il doit tout, cette femme qui l'a sauvé de la mort en 1941. Là tout a coup, elle apparaît dans un fait divers, elle a presque 100 ans et elle est hospitalisée dans l'hôpital dans lequel ils se sont connus, l'hôpital psychiatrique d'Hadamar qui a été le lieu où ont été testés pour la première fois les chambres à gaz en 1941. Il prend le premier avion, il quitte les Etats-Unis et retourne en Allemagne où il n'est jamais retourné depuis qu'il est sorti grâce à elle en 1942. Et là, dans la chambre, ça peut pas être un hasard et on découvrira combien ce n'est pas un hasard, dans cet hôpital psychiatrique où ils se sont rencontrés, elle est dans le coma mais il y a à son chevet son sosie. C'est sa petite-fille qui ressemble à cette femme magnifique de 30 ans qu'il a rencontré alors qu'il était condamné à mort par les nazis et qui l'a sauvé.
Philippe Chauveau :
Au travers de l'histoire d'Ilsa et de sa rencontre avec le jeune David, vous avez donc voulu nous raconter l'histoire de ces enfants, de ces enfants allemands, qui n'était pas comme les autres et qu'on a envoyé à la mort. Qu'est ce qu'il vous a donné envie de vous intéresser à cette période troublée ?
Didier Van Cauwelaert :
Oh ça fait très longtemps, j'ai mis plus de 40 ans à l'écrire ce bouquin. J'ai découvert quand j'étais enfant dans des papiers de famille que dans une branche allemande de ma famille, il y avait eu comme ça un enfant que ses parents avaient mis à l'hôpital psychiatrique pour le soigner sans savoir qu'il l'envoyait à la mort donc ça m'avait quand même beaucoup marqué. J'ai posé des questions et j'avais eu le réflexe normal vu le petit bonhomme que j'étais, de vouloir venger tous ces enfants, tous ces gens tués et j'avais d'essayer d'écrire l'histoire d'un enfant qui échappe à cette mort là et qui va tuer Hitler pour se venger. Au bout de quelques pages, j'ai choisi un sujet un peu plus à ma portée mais ça a continué à travailler dans ma tête pendant longtemps.
Philippe Chauveau :
Un mot sur la construction que vous avez choisi. Le narrateur raconte, raconte son histoire, raconte comment Ilsa l'a sauvé. Très peu de dialogues, il se raconte comme s'il avait besoin de confier un secret.
Didier Van Cauwelaert :
Oui mais c'est un secret dont elle, elle a surtout besoin. Car elle est en train de mourir, de se croire une petite-fille d'une nazi. De cette repentance, de cette culpabilité sans fondement qui la ronge et on se sert de ce prétendu passé familial nazi contre elle pour casser sa carrière. Comme ces gens qui ont cette culpabilité encrée en eux, elle s'interdit d'être heureuse. Elle foire ses histoires d'amour. Il a quelques heures pour la sauver en lui disant la vérité sur cette grand-mère qui était une héroïne de l'ombre et pas un monstre tueuse d'enfant.
Philippe Chauveau :
Cette grand-mère qui a elle même sauvé David. Et c'est là où on retrouve un petit peu le thème qui vous est cher. Ce sont ces rencontres qui viennent bouleverser les destins.
Didier Van Cauwelaert :
Oui.
Philippe Chauveau :
Ilsa sauve David et David sauve la petite-fille d'Ilsa ?
Didier Van Cauwelaert :
C'est ce devoir de réversion si vous voulez. Ce que vous avez reçu, il faut bien en faire quelque chose.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Didier Van Cauwelaert, c'est donc votre nouveau titre, votre actualité chez Albin Michel, ça s'appelle « La femme de nos vies ».
Didier Van Cauwelaert
La femme de nos vies
L'avis du libraire 1'11Histoire très agréable, très touchante. J'ai bien aimé le côté de ce jeune homme qui va remplacer évidemment le juif, pour prendre sa place et pour devenir un génie. On est en 40, en pleine Guerre Mondiale avec Hitler.
On apprend un trait d'histoire sur un côté qu'on ne connaissait pas sur l'expérimentation, sur les essais nucléaires. C'est la première fois que je lis Didier Van Cauwelaert.
J'ai trouvé que son écriture était très très agréable, touchante et sincère. Captivant, on ouvre le livre, on a pas envie de le refermer, on a envie de le lire d'une traite.
Ce livre est destinée à tous publics parce qu'il y a un fond d'histoire qui peut être intéressant pour les ados qui étudient la guerre en ce moment et pour tout le monde. Sans soucis, j'achèterais le prochain Didier Van Cauwelaert.
Sarah Maupetit :
Histoire très agréable, très touchante. J'ai bien aimé le côté de ce jeune homme qui va remplacer évidemment le juif, pour prendre sa place et pour devenir un génie. On est en 40, en pleine Guerre Mondiale avec Hitler. On apprend un trait d'histoire sur un côté qu'on ne connaissait pas sur l'expérimentation, sur les essais nucléaires. C'est la première fois que je lis Didier Van Cauwelaert. J'ai trouvé que son écriture était très très agréable, touchante et sincère. Captivant, on ouvre le livre, on a pas envie de le refermer, on a envie de le lire d'une traite. Ce livre est destinée à tous publics parce qu'il y a un fond d'histoire qui peut être intéressant pour les ados qui étudient la guerre en ce moment et pour tout le monde. Sans soucis, j'achèterais le prochain Didier Van Cauwelaert.