Voilà un auteur de premier roman. Mais en termes d’écriture, il est loin d’être à son coup d’essai puisque Thibaut Solano est journaliste.
Une vocation née lors d’un boulot estival dans une rédaction de Corrèze. Et à côtoyer les journalistes locaux, toujours sur le feu, Thibaut Solano avait trouvé sa voix. Depuis, il a pas mal bourlingué, passant du quotidien régional « La montagne » à l’heddo national « L’express ». IL est aujourd’hui en charge des pages Web du journal Marianne.
Mais l’intérêt de...
Les Noyés du Clain de Thibaut Solano - Présentation - Suite
Philippe Chauveau : Bonjour Thibaut Solano.
Thibaut Solano :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Vous êtes dans l'actualité avec ce titre, votre premier roman, Les noyés du Clain. C'est aux éditions Robert Laffont. On est dans l'univers du polar. Votre premier roman, mais ce n'est pas votre premier livre puisque vous êtes enquêteur, vous êtes journaliste. Aujourd'hui, journaliste à Marianne, mais journaliste depuis un petit moment maintenant. Il y a eu l'Express, il y a eu La Montagne en presse régionale. Pourquoi le goût du...
Les Noyés du Clain de Thibaut Solano - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Après deux livres d'enquête liés à votre métier de journaliste, voici donc ce premier roman dans la collection La bête noire chez Robert Laffont, Les noyés du Clain. Vous vous inspirez d'un fait divers, d'une histoire authentique, ce qui veut dire que vous auriez pu faire, là encore, un livre d'enquête comme vous aviez fait précédemment. Mais non. Vous faites le choix de la plume romanesque. Pourquoi cette envie de devenir romancier maintenant ? Et pourquoi, avec cette histoire précisément ?
Thibaut...
Les Noyés du Clain de Thibaut Solano - Livre - Suite
Thibaut Solano
Les Noyés du Clain
Présentation 00'02'53"Voilà un auteur de premier roman. Mais en termes d’écriture, il est loin d’être à son coup d’essai puisque Thibaut Solano est journaliste.
Une vocation née lors d’un boulot estival dans une rédaction de Corrèze. Et à côtoyer les journalistes locaux, toujours sur le feu, Thibaut Solano avait trouvé sa voix. Depuis, il a pas mal bourlingué, passant du quotidien régional « La montagne » à l’heddo national « L’express ». IL est aujourd’hui en charge des pages Web du journal Marianne.
Mais l’intérêt de Thibaut Solano va avant tout au faits divers dont il cherche à dénouer les fils, à comprendre les enchainements et comment M. & Mme Tout le Monde peuvent, du jour au lendemain, faire la une des journaux. Sur cette thématique, on lui doit deux ouvrages, fruits d’enquêtes de longue haleine, « La voix rauque » sur l’affaire Gregory et « Les disparues », livre qui retrace cette inquiétante histoire de femmes disparues dans le quartier de la gare de Perpignan.
Mais Thibaut Solano a aussi un goût prononcé pour l’écriture littéraire et l’envie de franchir le pas le taraudait. C’est chose faite avec ce premier roman « Les noyés du Clain » paru dans la collection « Le bête noire » de Robert Laffont.
Il s’agit bien d’un polar puisqu’il y a enquête mais le personnage central n’est pas policier mais bien journaliste ou plus précisément un jeune étudiant qui, cherchant un job d’appoint s’est retrouve pigiste dans la rédaction d’un journal local de Poitiers. Là, se piquant au jeu de l’investigation, notre journaliste en herbe va s’intéresser à ces noyades inexpliquées, celles de jeunes étudiants que l’on retrouve dans la rivière qui traverse Poitiers, le Clain.
S’inspirant d’un fait divers authentique qui revient régulièrement dans l’actualité,,Thibaut Solano signe un premier polar très réussi que l’on dévore. Il y a dans ce livre du Chabrol et du Simenon. Les atmosphères et les ambiances y jouent le premier rôle, les personnages cachent tous des secrets et des failles, et lorsque l’enquête du jeune journaliste semble avancer, un nouveau caillou vient se glisser dans sa chaussure. Accidents, agressions ayant mal tournées, rites sacrificiels, que s’est-il réellement passé pour que ses jeunes étudiants à l’avenir prometteur finissent noyés dans les eaux sombres d’une petite ville de province.
Oppressant, haletant, intriguant, le premier roman de Thibaut Solano est une réussite.
« Les noyés du Clain » de Thibaut Solano est publié chez Robert Laffont.
Thibaut Solano
Les Noyés du Clain
Portrait 00'06'03"Philippe Chauveau :
Bonjour Thibaut Solano.
Thibaut Solano :
Bonjour.
Philippe Chauveau :
Vous êtes dans l'actualité avec ce titre, votre premier roman, Les noyés du Clain. C'est aux éditions Robert Laffont. On est dans l'univers du polar. Votre premier roman, mais ce n'est pas votre premier livre puisque vous êtes enquêteur, vous êtes journaliste. Aujourd'hui, journaliste à Marianne, mais journaliste depuis un petit moment maintenant. Il y a eu l'Express, il y a eu La Montagne en presse régionale. Pourquoi le goût du journalisme ? À quel moment, dans votre adolescence, avez-vous eu envie de devenir journaliste ?
Thibaut Solano :
Ce n'était pas si tôt. En fait, quand j'étais petit, je voulais plutôt être romancier. Mais je suis devenu journaliste à la fin de mes études. C'est allé par étapes. Au début, je voulais être critique de cinéma, donc il y avait déjà le goût de l'écriture, déjà quelque chose de journalistique. Et puis, pendant mes études, j'ai fait un job d'été dans un quotidien régional qui s'appelait L'Écho du Centre, qui était basé à Tulle, en Corrèze, et donc c'est à l'été 2004, je crois, que j'ai découvert le métier. J'ai renouvelé l'expérience à l'été 2005. Et là, ça m'a vraiment plu et j'ai pensé que ce serait ça, mon métier. Le goût de faire des reportages et de raconter des histoires vraies au public.
Philippe Chauveau :
Ce qui veut dire qu'au cours de ce stage, il y a eu peut-être des rencontres aussi. Vous vous êtes dit c'est vraiment ça que j'ai envie de faire ? Un mentor, peut-être ?
Thibaut Solano :
Un mentor pas vraiment, mais des personnes avec qui j'ai beaucoup aimé travailler, qui m'ont effectivement appris le métier, c'est à dire la proximité avec les gens. Le fait de se présenter, de dire « bonjour, je suis journaliste », l'approche pour recueillir des informations. Et puis, c'est vrai que déjà, dans un stage d'été, on apprend des petites choses comme respecter le off, c'est à dire que le fait de recueillir une confidence et de ne pas l'écrire pour respecter la confidentialité avec sa source, ce genre de choses que l'on apprend petit à petit, même si ce n'est que le début. Après, il y a beaucoup de choses à apprendre par la suite.
Philippe Chauveau :
Vous démarrez dans ce que l'on appelle communément la PQR, la presse quotidienne régionale, avec La Montagne, pendant plusieurs années. Et puis vous faites le choix ensuite de la presse nationale, L'Express, aujourd'hui Marianne et plus spécifiquement pour les pages Web. Pourquoi cette envie de revenir vers la capitale ? Est-ce que l'information y est plus dense, plus croustillante, plus riche ?
Thibaut Solano :
C'est un peu le fruit d'abord de rencontres. On a des rencontres, on a des propositions. C'est comme ça que j'ai quitté la presse régionale en allant d'abord dans un journal qui n'a pas duré longtemps, qui s'appelait Hebdo. Mais ensuite, effectivement, quand on est sur un territoire, on peut aussi parfois, au fil des années, avoir le sentiment de se répéter un peu et dans l'actualité, et soi-même, dans sa production, dans son écriture. Et donc, on a des envies d'ailleurs qui se manifestent. Et si la rencontre se fait à ce moment-là et qu'on a une opportunité, c'était mon cas, on s'en va en estimant avoir fait un peu le tour de son sujet.
Philippe Chauveau :
En vous présentant, j'ai bien dit que vous étiez journaliste, mais aussi enquêteur. Ça, c'est important parce qu'il y a eu deux précédents ouvrages, notamment La voix rauque consacrée à l'affaire Grégory. Qu'est-ce qui vous intéresse dans les faits divers ? Pourquoi aimez-vous travailler cette matière-là?
Thibaut Solano :
Pour moi, ce qui est passionnant, ce qui est très intéressant en tout cas, c'est que ce sont des histoires humaines. Ce sont des vies qui souvent sont banales et qui, un jour, basculent. Et c'est d'essayer de comprendre pourquoi, à un moment donné, une vie d'apparence ordinaire bascule dans le crime, dans le drame, d'essayer de comprendre les ressorts humains qui ont mené à cette issue. Et c'est ça qui m'intéresse de raconter. C'est le récit, en fait, et il y a l'idée de prendre son temps pour raconter ses histoires. Le livre m'est apparu comme le meilleur médium pour le faire.
Philippe Chauveau :
Vous nous avez confié que même gamin, vous aviez envie, avant d'être journaliste, d'être romancier. La chose est concrétisée maintenant. Mais est-ce à dire que finalement, dans les faits divers, vous trouvez des héros de romans ?
Thibaut Solano :
Alors pas des héros.
Philippe Chauveau :
Des antihéros ?
Thibaut Solano :
Des antihéros ça oui, tout le temps. Mais effectivement le point commun entre le fait divers et la littérature c'est le récit. C'est à dire bien connaître tous les protagonistes d'un dossier pour mieux raconter leur parcours, mieux établir leur portrait et raconter cette succession d'événements qui, petit à petit, nous emmène jusqu'à un drame, jusqu'à un point de bascule.
Philippe Chauveau :
On a envie d'en savoir un peu plus sur vous et sur vos goûts littéraires aussi qui, peut-être, vous ont donné envie de prendre la plume de romancier tel qu'aujourd'hui. Quels sont les livres que l'on trouve sur votre table de chevet ?
Thibaut Solano :
En fait, je suis davantage attiré par la littérature d'épouvante, mais il y a quelque chose qui correspond à ce que je viens de dire. Par exemple, Stephen King, ce que j'aime beaucoup chez Stephen King, c'est comment il prend son temps pour raconter un quotidien d'apparence un peu banale, notamment dans le Maine, aux Etats-Unis, où tout semble un peu un peu monotone. Et puis, tout à coup, il y a un petit signal faible, un petit détail qui fait que ça dérape, qui fait que l'étrangeté, le mystère survient dans le quotidien, pour nous emmener de plus en plus loin dans l'épouvante et dans la peur. C'est quelque chose qui me plaît beaucoup, qu'on retrouve aussi dans d'autres livres d'épouvante comme L'Exorciste, je pense d'abord aux livres de William Peter Blatty, avec ce quotidien d'une mère de famille, une mère célibataire avec sa fille qui galèrent un peu au quotidien et qui, tout à coup, se retrouvent confrontées à l'inexplicable et au mystère.
Philippe Chauveau :
Donc, ça ce sont vos influences. C'est votre premier roman, mais le virus est-il pris? Est-ce à dire qu'on va voir Thibaut Solano, le journaliste, devenir un romancier confirmé ?
Thibaut Solano :
Je resterai toujours journaliste. C'est ma vocation, c'est mon métier, c'est ma passion. Mais effectivement, je vais continuer à écrire des romans. J'ai en tout cas signé pour un autre roman chez le même éditeur, Robert Laffont, que je suis en train d'écrire.
Philippe Chauveau :
Bienvenue dans le monde de la littérature. Thibaut Solano, Les noyés du Clain, chez Robert Laffont.
Thibaut Solano
Les Noyés du Clain
Livre 00'07'33"Philippe Chauveau :
Après deux livres d'enquête liés à votre métier de journaliste, voici donc ce premier roman dans la collection La bête noire chez Robert Laffont, Les noyés du Clain. Vous vous inspirez d'un fait divers, d'une histoire authentique, ce qui veut dire que vous auriez pu faire, là encore, un livre d'enquête comme vous aviez fait précédemment. Mais non. Vous faites le choix de la plume romanesque. Pourquoi cette envie de devenir romancier maintenant ? Et pourquoi, avec cette histoire précisément ?
Thibaut Solano :
J'avais envie de tenter l'aventure. Parce que c'est vrai qu'après avoir écrit deux livres journalistiques, il y avait peut-être un sentiment, une envie de respirer. Quand on fait un livre sur une affaire criminelle, un livre journalistique, on est rivé aux procès-verbaux, aux témoignages. Il faut bien sûr éviter la moindre erreur factuelle. Il y a quelque chose d'un peu pesant, peut-être à force. 400 pages à faire attention à chaque virgule, chaque mot, ça peut être un peu épuisant intellectuellement. Passer à la fiction, on fait attention à chaque mot aussi, mais pour d'autres raisons. Il y a comme une bouffée d'air, de l'oxygène, de la respiration. On va effectivement partir d'une affaire réelle, mais on va laisser son esprit imaginer d'autres développements et on va être maître de l'histoire. On va trouver une fin à notre goût, à notre goût d'écrivain. Et c'est cette respiration que j'avais envie d'expérimenter.
Philippe Chauveau :
On va faire connaissance avec un jeune garçon, en tout cas, en 2001, quand démarre le roman, c'est un jeune garçon. Il quitte la maison familiale pour commencer ses études. Il part à Poitiers, une petite ville de province dans Poitou-Charentes, ville étudiante. Et puis là, il va essayer de se construire. Il va faire un stage dans une rédaction. Et puis, il y a comme ça l'envie de devenir journaliste qui le taraudait, qui va se concrétiser. Et on va les suivre sur quinze années. Et Simon va s'emparer d'une histoire qui effraie un peu la population locale avec ces jeunes que l'on retrouve dans le Clain, qui est la rivière qui traverse la ville de Poitiers. C'est le point de départ de cette histoire. Pourquoi avoir eu envie de vous emparer de ce que l'on peut considérer comme une légende urbaine ? Parce qu'on entend souvent ou on voit souvent des articles comme ça, de jeunes qui disparaissent dans les ports, dans les rivières, dont on ne sait pas trop ni pourquoi ni comment. Pourquoi cette envie ?
Thibaut Solano :
C'est quelque chose que j'ai pu remarquer dans ma pratique de journaliste. Chaque fait divers mystérieux génère une légende urbaine, c'est à dire que petit à petit, la vraie affaire, la véritable affaire, va devenir par la bouche à oreille quelque chose de déformé, va devenir encore plus spectaculaire, encore plus mystérieuse, encore plus sanglante. Et au final, ce qui va rester dans la tête des gens et des habitants de la ville où a lieu le fait divers c'est la version fausse, la version fantasmée du fait divers. On se souvient plus de la rumeur et de la légende urbaine que du fait divers lui-même. Et donc, cette affaire d'étudiant retrouvé noyé qui existe vraiment. Notamment du côté de Bordeaux, a elle-même suscité beaucoup de rumeurs, de légendes urbaines. Et notamment parce qu'elle a lieu dans le monde étudiant et que, quand on est étudiant, on aime faire des soirées, se raconter des histoires et on aime se faire peur. Et c'est ça que je voulais retranscrire. C'est ça que moi-même d'ailleurs, j'ai connu à l'époque où j'étais étudiant à la fac de Poitiers.
Philippe Chauveau :
Présentez-nous ce personnage de Simon Manis. Il n'est pas très bien dans sa peau. Il a des difficultés relationnelles. Il n'est jamais vraiment très à l'aise avec les autres. Puis, il se retrouve un peu tout seul dans cette petite ville étudiante et il faut qu'il se construise. Comment est-il né, ce personnage ?
Thibaut Solano :
Il correspond un petit peu à moi, mais pas totalement à moi non plus. Il correspond à des étudiants qu'on peut croiser à la fac, dans l'amphi. Quand vous êtes à l'amphi, il y a une partie des étudiants qui est très heureux de profiter de sa liberté, de ne plus être chez papa maman et qui va faire des soirées, qui va connaître quelques excès. Et puis, vous avez une autre partie des étudiants qui, elle, se retrouve effrayée par l'idée de la liberté. Et cet apprentissage de la liberté peut se révéler très angoissant et peut conduire à un mal être. Et donc, lui est dans cette partie-là de la population. Il est angoissé, il a peur de la foule, il a peur des amphis, et tout l'enjeu pour lui va justement dépasser ses peurs un peu enfantines pour devenir adulte.
Philippe Chauveau :
Comme tout étudiant, il va avoir besoin de se faire un peu d'argent de poche. Il va chercher des petits boulots. Et puis, il va atterrir dans la rédaction de L'Écho, qui est le journal local. Il va être un peu chapeauté par Mernot, qui est le bourlingueur, le journaliste, comme on n'en fait plus aujourd'hui. Et puis, petit à petit, il va se prendre au jeu. On va lui demander de couvrir un peu les kermesses et les petites foires. Et puis à un moment, il va quand même essayer de s'emparer d'un autre sujet avec ces fameux étudiants qui sont retrouvés noyé dans le dans le Clain. Cette histoire, on l'a dit, elle est inspirée d'un fait authentique. Ce qui m'intéresse c'est l'ambiance que vous avez donné à votre roman. On l'a dit, ce personnage, Simon, est un peu mal dans sa peau, mais il y a aussi toute cette ambiance dans cette petite ville de province, dans cet univers étudiant. Et puis dans les personnages que côtoie notre jeune enquêteur, en l'occurrence. Comment avez-vous procédé pour retranscrire cette ambiance ?
Thibaut Solano :
J'ai d'abord plongé dans mes souvenirs puisque moi-même, j'ai vécu quelques années à Poitiers, qui est une ville, effectivement, qui a plusieurs visages. Parce que c'est une ville de province, au cœur de la France, qui fait peu parler d'elle, qui semble assez tranquille. Il y a ce côté un peu médiéval dans les ruelles du centre-ville, qui peut parfois être un peu mystérieux. Et en même temps, il y a un campus, et un campus qui est quand même assez grand, qui est très excentré. Il y a vingt-cinq mille étudiants pour 100.000 habitants, donc cela fait que c'est quand même une ville de moyenne assez jeune. Et j'ai voulu retranscrire ces deux visages en accentuant évidemment le côté étrange, c'est à dire la province, avec ses mystères, ses notables et ses fausses pistes. Et je me suis appuyé sur mes propres souvenirs, mais je suis aussi revenu sur les lieux pour voir d'ailleurs comment la ville avait changé et pour avoir cette écriture assez précise, j'espère, pour bien retranscrire ce qu'est cette ville protéiforme.
Philippe Chauveau :
On est, on est happé par votre écriture parce qu'il y a une réelle désespérance, une mélancolie profonde qui se dégage au fil des pages, avec cette enquête qu'essaye de mener Simon, qui lui-même est mal dans sa peau. Vous avez envie un peu de déstabiliser le lecteur parce que c'est vrai que c'est une lecture assez difficile. Ce n'est pas un livre, un livre qu'on lit comme ça, juste pour le plaisir. Vous aviez envie, justement, que le lecteur se sente déstabilisé ?
Thibaut Solano :
Oui, je voulais que le lecteur se sente comme le personnage principal, c'est à dire angoissé, que tout est vu du des yeux de cet enquêteur. Et le lecteur fait l'enquête, mène l'enquête en même temps que le personnage principal, Simon Manis. Je voulais vraiment que le lecteur fasse corps avec ce personnage.
Philippe Chauveau :
Alors, que s'est il passé pour ces jeunes étudiants que l'on a retrouvé noyés dans le Clain ? Que s'est-il réellement passé ? Que va découvrir Simon au fil de son de son enquête ? Je le rappelle, on va le suivre pendant une quinzaine d'années. C'est en tout cas un très, très bon roman, avec une belle écriture. Vous n'allez pas le lâcher de la première à la dernière page, Les noyés du Classez le premier polar de Thibaut Solano. Vous êtes publié chez Robert Laffont. Merci.