Nous vous invitons aujourd'hui à un voyage dans le temps et plus précisément dans l'Antiquité romaine avec Jean-Pierre Adam qui publie aux éditions Honoré Clair ce très bel ouvrage « La maison romaine ».Jean-Pierre Adam est à la fois architecte et archéologue, vocation née dans la bibliothèque de son grand-père maternel, lui-même architecte. S'il a œuvré en architecture contemporaine, Jean-Pierre Adam n'aime rien tant que d'aller fouiller dans les vestiges des civilisations passées. Soucieux de partager son savoir, il...
La maison romaine de Jean-Pierre Adam - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Jean-Pierre Adam. Nous avons plaisir à vous accueillir. Vous publiez aux éditions Honoré Clair, ce très bel ouvrage « La maison romaine ». C'est un univers que vous connaissez bien le monde romain. On va y revenir bien sûr. Lorsque l'on regarde votre carte de visite, on voit Jean-Pierre Adam architecte, archéologue. Ce n'est pas forcément commun d'associer les deux termes. Quel a été votre parcours ?Jean-Pierre Adam :Mon désir était d'étudier l'archéologie monumentale donc j'avais commencé par...
La maison romaine de Jean-Pierre Adam - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Jean-Pierre Adam, vous êtes architecte-archéologue. Vous nous proposez un fascinant voyage dans le monde romain et plus précisément dans la maison romaine. Vous nous ouvrez les portes de la maison romaine avec ce bel ouvrage publié aux éditions Honoré Clair.Est-ce que la période romaine est une période de prédilection ou c'est l'une des périodes que vous affectionnez dans votre travail ?Jean-Pierre Adam :Pour un architecte, la période romaine c'est le moment du plus grand bouleversement dans l'histoire de...
La maison romaine de Jean-Pierre Adam - Le livre - Suite
Jean-Pierre Adam
La maison romaine
Présentation 1'43Nous vous invitons aujourd'hui à un voyage dans le temps et plus précisément dans l'Antiquité romaine avec Jean-Pierre Adam qui publie aux éditions Honoré Clair ce très bel ouvrage « La maison romaine ».
Jean-Pierre Adam est à la fois architecte et archéologue, vocation née dans la bibliothèque de son grand-père maternel, lui-même architecte.
S'il a œuvré en architecture contemporaine, Jean-Pierre Adam n'aime rien tant que d'aller fouiller dans les vestiges des civilisations passées. Soucieux de partager son savoir, il donne des cours et des conférences un peu partout dans le monde
et publie régulièrement des ouvrages qui font référence. Son passage à « Apostrophes » de Bernard Pivot en 1975 est resté dans les annales pour son livre « L'archéologie devant l'imposture »,
dans lequel il tordait le cou aux idées qu'architecture et ésotérisme étaient liés. Les compétences et la passion de Jean-Pierre Adam l'ont donc conduit sur de nombreux chantiers de fouilles.
Egypte, Italie ou Grèce, l'histoire du bassin méditerranéen n'a plus de secrets pour lui, avec une prédilection pour le monde romain. Il est à ce titre reconnu comme l'un des spécialistes de Rome et Pompéi.
Mais loin de l'architecture monumentale qui faisait la renommée des Romains, c'est à leur habitation quotidienne que Jean-Pierre Adam s'est intéressé et il nous propose d'entrouvrir la porte de la domus, la maison romaine.
Avec un texte clair, passionnant, accompagné de nombreuses photos et d'images 3D incroyables, ce livre démontre l'ingéniosité et le talent des rRomains mais nous offre surtout une déambulation sensible
et émouvante dans le quotidien et l'intimité de la famille romaine. Ensemble, avec Jean-Pierre Adam, ouvrons la porte de « La maison romaine » pour Web TV Culture.
Nous vous invitons aujourd'hui à un voyage dans le temps et plus précisément dans l'Antiquité romaine avec Jean-Pierre Adam qui publie aux éditions Honoré Clair ce très bel ouvrage « La maison romaine ».
Jean-Pierre Adam est à la fois architecte et archéologue, vocation née dans la bibliothèque de son grand-père maternel, lui-même architecte.
S'il a œuvré en architecture contemporaine, Jean-Pierre Adam n'aime rien tant que d'aller fouiller dans les vestiges des civilisations passées. Soucieux de partager son savoir, il donne des cours et des conférences un peu partout dans le monde et publie régulièrement des ouvrages qui font référence. Son passage à « Apostrophes » de Bernard Pivot en 1975 est resté dans les annales pour son livre « L'archéologie devant l'imposture », dans lequel il tordait le cou aux idées qu'architecture et ésotérisme étaient liés
Les compétences et la passion de Jean-Pierre Adam l'ont donc conduit sur de nombreux chantiers de fouilles.
Egypte, Italie ou Grèce, l'histoire du bassin méditerranéen n'a plus de secrets pour lui, avec une prédilection pour le monde romain. Il est à ce titre reconnu comme l'un des spécialistes de Rome et Pompéi.
Mais loin de l'architecture monumentale qui faisait la renommée des Romains, c'est à leur habitation quotidienne que Jean-Pierre Adam s'est intéressé et il nous propose d'entrouvrir la porte de la domus, la maison romaine. Avec un texte clair, passionnant, accompagné de nombreuses photos et d'images 3D incroyables, ce livre démontre l'ingéniosité et le talent des Romains mais nous offre surtout une déambulation sensible et émouvante dans le quotidien et l'intimité de la famille romaine. Ensemble, avec Jean-Pierre Adam, ouvrons la porte de « La maison romaine » pour Web TV Culture.
Jean-Pierre Adam
La maison romaine
Portrait 3'53Bonjour Jean-Pierre Adam. Nous avons plaisir à vous accueillir. Vous publiez aux éditions Honoré Clair, ce très bel ouvrage « La maison romaine ». C'est un univers que vous connaissez bien le monde romain.
On va y revenir bien sûr. Lorsque l'on regarde votre carte de visite, on voit Jean-Pierre Adam architecte, archéologue. Ce n'est pas forcément commun d'associer les deux termes. Quel a été votre parcours ?
Mon désir était d'étudier l'archéologie monumentale donc j'avais commencé par un cursus habituel à la Sorbonne et puis je me suis aperçu que c'était surtout de l'histoire de l'art. L'enseignement était essentiellement épidermique.
On n'entrait pas à l'intérieur de la structure, des édifices. Il n'y avait pas d'anatomie, donc j'ai abandonné et j'ai fait des études d'architecture.
J'ai eu mon diplôme, j'ai exercé mon métier d'architecte parce que je voulais savoir ce que c'était d'avoir la responsabilité de conduite d'un chantier et j'ai repris mes études d'archéologie et j'ai ensuite fait un cursus, une thèse etc...
Mais au fond de vous même, vous vous sentez essentiellement architecte ou archéologue ?
Je suis incapable de distinguer l'un de l'autre. A vrai dire c'est plus l'architecte qui l'emporte car je suis un architecte pas exactement contemplatif, disons analyste, parce que j'ai aussi bâti en tant qu'architecte-archéologue.
J'ai fait des restaurations multiples d'édifices, j'ai construit des musées. Mais d'abord la vocation d'architecte m'est venue de mon grand-père qui était professeur d'histoire d'architecture donc cette carrière m'avait déjà séduit dès le départ.
Tout jeune, j'avais dit quand je serai grand, je serai comme mon grand-papa, je serai architecte, historien de l'architecture.
Vous aimez partager votre savoir puisque vous êtes chercheur, vous donnez également des cours dans plusieurs structures.
Je crois que c'est incontournable. Le chercheur isolé dans son laboratoire, c'est dans les romans du début du siècle. Tous les chercheurs aujourd'hui qui font de la recherche fondamentale ou de la recherche appliquée d'ailleurs aiment à communiquer.
Il y a des fois il faut faire des bilans. Ce qu'on a trouvé, il faut le faire connaître, alors il y a la monographie scientifique qui est lu par un petit cénacle de quatorze personnes, mais qui va alimenter de toute façon les acquis scientifiques
et puis il y a aussi le désir de faire connaître au plus grand nombre et ça c'est l'enseignement, ce sont les conférences qui permettent d'avoir le contact avec le public qui pose les bonnes questions
Est-ce que le fait d'écrire pour vous c'est important de partager votre savoir et de laisser une trace ?
Il faut s'adresse au plus grand nombre et aussi aux enfants. J'ai travaillé avec un certain nombre de maisons d'édition comme Casterman pour faire de la vulgarisation, de l'information pour tout public. Il faut s'adapter, c'est aussi un exercice qui pour moi est difficile.
S'adapter à la lecture et au langage des enfants de huit ans, des enfants de quinze ans, puis des adultes. Et chaque fois dans cette tranche d'âge, on trouve des sujets qui sont suffisamment accrocheur pour que le public soit attiré
et accède à la connaissance de l'histoire et de l'archéologie et après ils peuvent aller beaucoup plus loin, on est environné d'un monde d'informations scientifiques bien sûr.
L'archéologie réserve-t-elle toujours autant de surprises ? Etes-vous le même architecte-archéologue que lorsque vous aviez 25 ans ?
Absolument. Et les dernières fouilles que j'ai eu le privilège de faire avec Christiane Ziegler en Egypte, c'est plus qu'une surprise. C'est un éblouissement. On ne sait pas ce que l'on va trouver,
parce qu'on part sur un terrain où on dit « vous savez, ça fait 2000 ans que les Egyptiens pillent leurs nécropoles. Il n'y a plus rien à trouver, ce sont des vestiges, des détritus laissés pour compte et pas du tout !
On s'aperçoit qu'il y a encore des choses absolument stupéfiantes, des monuments intacts sous dix mètres de sables, des tombes intactes encore murées et les surprises sont toujours prodigieuses.
Cela dit, il n'y a pas que l'Egypte. Je ne connais pas le Mexique, mais j'imagine qu'on peut faire au Mexique des découvertes tout aussi merveilleuses qu'on ait fait en Egypte ou ailleurs.
Merci Jean-Pierre Adam de nous faire partager votre enthousiasme et donc votre nouveau titre aux éditions Honoré Clair. Ca s'appelle « La maison romaine ».
Philippe Chauveau :
Bonjour Jean-Pierre Adam. Nous avons plaisir à vous accueillir. Vous publiez aux éditions Honoré Clair, ce très bel ouvrage « La maison romaine ». C'est un univers que vous connaissez bien le monde romain. On va y revenir bien sûr. Lorsque l'on regarde votre carte de visite, on voit Jean-Pierre Adam architecte, archéologue. Ce n'est pas forcément commun d'associer les deux termes. Quel a été votre parcours ?
Jean-Pierre Adam :
Mon désir était d'étudier l'archéologie monumentale donc j'avais commencé par un cursus habituel à la Sorbonne et puis je me suis aperçu que c'était surtout de l'histoire de l'art. L'enseignement était essentiellement épidermique. On n'entrait pas à l'intérieur de la structure, des édifices. Il n'y avait pas d'anatomie, donc j'ai abandonné et j'ai fait des études d'architecture. J'ai eu mon diplôme, j'ai exercé mon métier d'architecte parce que je voulais savoir ce que c'était d'avoir la responsabilité de conduite d'un chantier et j'ai repris mes études d'archéologie et j'ai ensuite fait un cursus, une thèse etc...
Philippe Chauveau :
Mais au fond de vous même, vous vous sentez essentiellement architecte ou archéologue ?
Jean-Pierre Adam :
Je suis incapable de distinguer l'un de l'autre. A vrai dire c'est plus l'architecte qui l'emporte car je suis un architecte pas exactement contemplatif, disons analyste, parce que j'ai aussi bâti en tant qu'architecte-archéologue. J'ai fait des restaurations multiples d'édifices, j'ai construit des musées. Mais d'abord la vocation d'architecte m'est venue de mon grand-père qui était professeur d'histoire d'architecture donc cette carrière m'avait déjà séduit dès le départ. Tout jeune, j'avais dit quand je serai grand, je serai comme mon grand-papa, je serai architecte, historien de l'architecture.
Philippe Chauveau :
Vous aimez partager votre savoir puisque vous êtes chercheur, vous donnez également des cours dans plusieurs structures.
Jean-Pierre Adam :
Je crois que c'est incontournable. Le chercheur isolé dans son laboratoire, c'est dans les romans du début du siècle. Tous les chercheurs aujourd'hui qui font de la recherche fondamentale ou de la recherche appliquée d'ailleurs aiment à communiquer. Il y a des fois il faut faire des bilans. Ce qu'on a trouvé, il faut le faire connaître, alors il y a la monographie scientifique qui est lu par un petit cénacle de quatorze personnes, mais qui va alimenter de toute façon les acquis scientifiques et puis il y a aussi le désir de faire connaître au plus grand nombre et ça c'est l'enseignement, ce sont les conférences qui permettent d'avoir le contact avec le public qui pose les bonnes questions
Philippe Chauveau :
Est-ce que le fait d'écrire pour vous c'est important de partager votre savoir et de laisser une trace ?
Jean-Pierre Adam :
Il faut s'adresse au plus grand nombre et aussi aux enfants. J'ai travaillé avec un certain nombre de maisons d'édition comme Casterman pour faire de la vulgarisation, de l'information pour tout public. Il faut s'adapter, c'est aussi un exercice qui pour moi est difficile. S'adapter à la lecture et au langage des enfants de huit ans, des enfants de quinze ans, puis des adultes. Et chaque fois dans cette tranche d'âge, on trouve des sujets qui sont suffisamment accrocheur pour que le public soit attiré et accède à la connaissance de l'histoire et de l'archéologie et après ils peuvent aller beaucoup plus loin, on est environné d'un monde d'informations scientifiques bien sûr.
Philippe Chauveau :
L'archéologie réserve-t-elle toujours autant de surprises ? Êtes-vous le même architecte-archéologue que lorsque vous aviez 25 ans ?
Jean-Pierre Adam :
Absolument. Et les dernières fouilles que j'ai eu le privilège de faire avec Christiane Ziegler en Égypte, c'est plus qu'une surprise. C'est un éblouissement. On ne sait pas ce que l'on va trouver, parce qu'on part sur un terrain où on dit « vous savez, ça fait 2000 ans que les Égyptiens pillent leurs nécropoles. Il n'y a plus rien à trouver, ce sont des vestiges, des détritus laissés pour compte et pas du tout ! On s'aperçoit qu'il y a encore des choses absolument stupéfiantes, des monuments intacts sous dix mètres de sables, des tombes intactes encore murées et les surprises sont toujours prodigieuses. Cela dit, il n'y a pas que l'Égypte. Je ne connais pas le Mexique, mais j'imagine qu'on peut faire au Mexique des découvertes tout aussi merveilleuses qu'on ait fait en Égypte ou ailleurs.
Philippe Chauveau :
Merci Jean-Pierre Adam de nous faire partager votre enthousiasme et donc votre nouveau titre aux éditions Honoré Clair. Ça s'appelle « La maison romaine ».
Jean-Pierre Adam
La maison romaine
Le livre 3'52Jean-Pierre Adam, vous êtes architecte-archéologue. Vous nous proposez un fascinant voyage dans le monde romain et plus précisément dans la maison romaine. Vous nous ouvrez les portes de la maison romaine avec ce bel ouvrage publié aux éditions Honoré Clair.
Est-ce que la période romaine est une période de prédilection ou c'est l'une des périodes que vous affectionnez dans votre travail ?
Pour un architecte, la période romaine c'est le moment du plus grand bouleversement dans l'histoire de l'architecture. D'un seul coup les Romains, qui ne sont pas des inventeurs, qui sont des héritiers, mais des héritiers de génie,
qui vont grappiller tout autour dans le monde méditerranéen l'ensemble des techniques qui avait été imaginées par d'autres - les Egyptien, les Grecs, les Mésopotamiens - et qui vont faire le choix le plus opportun des techniques les plus efficaces.
Est-ce que cela veut dire que pour être un bon architecte du 21e siècle, il faut forcément connaître et s'intéresser à l'architecture romaine ?
J'en suis absolument persuadé et justement la maison romaine c'est le modèle de la maison contemporaine.
Avec votre ouvrage, au-delà des grandes réalisations des architectes romains, vous nous faites entrer dans le quotidien du peuple romain. On pousse la porte et on est un peu comme chez soit
et on se rend compte effectivement qu'il y a beaucoup de similitudes avec cette maison romaine et les maisons que nous pouvons habiter aujourd'hui. Finalement le temps a passé très vite.
L'architecture du quotidien, celle des maisons qui est beaucoup moins connues que celles des thermes, des cirques, des amphithéâtres, des théâtres, c'est finalement ce qu'il y a de plus émouvant et le privilège suprême c'est Pompéi.
Pompéi c'est un site unique sur la planète. Dans d'autres sites archéologiques on voit des villes mais on les voit en plan, on se promène sur des plans. A Pompéi, on est dans les rues, on est environné par l'élévation des maisons, on pénètre dans ces maisons,
on retrouve les habitants de ces maisons, ils sont là. Il y a leurs mobiliers, tout est en place, c'est pas un tombeau, c'est du quotidien. Donc on a une intimité absolument phénoménale.
Lorsqu'on trouve des boules de pain qui sont intactes quelque part chez un boulanger par exemple et qu'on s'aperçoit qu'aujourd'hui dans la campagne, dans le four banal, les paysans font toujours le même pain,
d'un seul coup les deux objets se superposent. On dit « mais ça y est ! » Le raccourci, il est là ce fameux 20e siècle que les Romains ont loupé, ils se rejoignent. On les retrouve aujourd'hui.
En précisant qu'il s'agit bien sûr que c'est un ouvrage de vulgarisation qui passionnera tout le monde, même si on n'est pas spécialiste de la période romaine. Comment avez-vous conçu cet ouvrage ?
J'ai vu Pompéi vieillir et malheureusement mal vieillir, donc en comparant mes photographies en 1978 et celles de l'année dernière, évidement on est atterré de voir la rapidité avec laquelle de multiples facteurs dont l'érosion touristique,
enfin on ne peut pas fermer Pompéi au public, puis d'autres problèmes. Il faut se dépêcher de montrer la Pompéi telle qu'on peut la concevoir donc c'était l'occasion pendant qu'on peut encore présenter une maison
et dire « voilà elle était vraiment comme ça vous êtes sur ? » Grâce à ces documents qui sont justifiés par le fait qu'il n'y a pas que des images de synthèse, il y avait évidement des photos et des plans, vous êtes sûr de pénétrer dans l'intimité d'une famille romaine.
Jean-Pierre Adam, vous êtes architecte-archéologue. Si vous aviez l'opportunité de croiser un architecte de l'époque romaine qui construisait des maisons romaines, qu'auriez-vous envie de lui dire, de lui poser comme questions ? Qu'auriez-vous envie de partager ?
J'aimerais lui montrer une maison contemporaine de Frank Lloyd Wright, de Miss Vandero, « voilà ce qu'on fait aujourd'hui et regardez c'est votre héritage »
et je ne conçois pas que l'on puisse aujourd'hui étudier, exercer l'architecture sans d'abord s'imprégner de ces créations de nos confrères lointains de l'époque romaine.
Merci beaucoup Jean-Pierre Adam et merci pour ce livre passionnant qui nous entraine au coeur de l'époque romaine, qui nous fait rentrer dans cette maison romaine. Ce très bel ouvrage richement illustré on la dit, est publié aux éditions Honoré Clair. Merci.
Philippe Chauveau :
Jean-Pierre Adam, vous êtes architecte-archéologue. Vous nous proposez un fascinant voyage dans le monde romain et plus précisément dans la maison romaine. Vous nous ouvrez les portes de la maison romaine avec ce bel ouvrage publié aux éditions Honoré Clair.
Est-ce que la période romaine est une période de prédilection ou c'est l'une des périodes que vous affectionnez dans votre travail ?
Jean-Pierre Adam :
Pour un architecte, la période romaine c'est le moment du plus grand bouleversement dans l'histoire de l'architecture. D'un seul coup les Romains, qui ne sont pas des inventeurs, qui sont des héritiers, mais des héritiers de génies, qui vont grappiller tout autour dans le monde méditerranéen l'ensemble des techniques qui avait été imaginées par d'autres - les Égyptiens, les Grecs, les Mésopotamiens - et qui vont faire le choix le plus opportun des techniques les plus efficaces.
Philippe Chauveau :
Est-ce que cela veut dire que pour être un bon architecte du 21e siècle, il faut forcément connaître et s'intéresser à l'architecture romaine ?
Jean-Pierre Adam :
J'en suis absolument persuadé et justement la maison romaine c'est le modèle de la maison contemporaine.
Philippe Chauveau :
Avec votre ouvrage, au-delà des grandes réalisations des architectes romains, vous nous faites entrer dans le quotidien du peuple romain. On pousse la porte et on est un peu comme chez soit et on se rend compte effectivement qu'il y a beaucoup de similitudes avec cette maison romaine et les maisons que nous pouvons habiter aujourd'hui. Finalement le temps a passé très vite.
Jean-Pierre Adam :
L'architecture du quotidien, celle des maisons qui est beaucoup moins connues que celles des thermes, des cirques, des amphithéâtres, des théâtres, c'est finalement ce qu'il y a de plus émouvant et le privilège suprême c'est Pompéi.
Pompéi c'est un site unique sur la planète. Dans d'autres sites archéologiques on voit des villes mais on les voit en plan, on se promène sur des plans à Pompéi, on est dans les rues, on est environné par l'élévation des maisons, on pénètre dans ces maisons, on retrouve les habitants de ces maisons, ils sont là. Il y a leurs mobiliers, tout est en place, c'est pas un tombeau, c'est du quotidien. Donc on a une intimité absolument phénoménale. Lorsqu'on trouve des boules de pain qui sont intactes quelque part chez un boulanger par exemple et qu'on s'aperçoit qu'aujourd'hui dans la campagne,
dans le four banal, les paysans font toujours le même pain, d'un seul coup les deux objets se superpose. On dit « mais ça y est ! » Le raccourci, il est là ce fameux 20e siècle que les Romains ont loupé, ils se rejoignent. On les retrouve aujourd'hui.
Philippe Chauveau :
En précisant qu'il s'agit bien sûr que c'est un ouvrage de vulgarisation qui passionnera tout le monde, même si on n'est pas spécialiste de la période romaine. Comment avez-vous conçu cet ouvrage ?
Jean-Pierre Adam :
J'ai vu Pompéi vieillir et malheureusement mal vieillir, donc en comparant mes photographies en 1978 et celles de l'année dernière, évidement on est atterré de voir la rapidité avec laquelle de multiples facteurs dont l'érosion touristique, enfin on ne peut pas fermer Pompéi au public, puis d'autres problèmes. Il faut se dépêcher de montrer la Pompéi telle qu'on peut la concevoir donc c'était l'occasion pendant qu'on peut encore présenter une maison et dire « voilà elle était vraiment comme ça vous êtes sur ? » Grâce à ces documents qui sont justifiés par le fait qu'il n'y a pas que des images de synthèse, il y avait évidement des photos et des plans, vous êtes sûr de pénétrer dans l'intimité d'une famille romaine.
Philippe Chauveau :
Jean-Pierre Adam, vous êtes architecte-archéologue. Si vous aviez l'opportunité de croiser un architecte de l'époque romaine qui construisait des maisons romaines, qu'auriez-vous envie de lui dire, de lui poser comme questions ? Qu'auriez-vous envie de partager ?
Jean-Pierre Adam :
J'aimerais lui montrer une maison contemporaine de Frank Lloyd Wright, de Miss Vandero, « voilà ce qu'on fait aujourd'hui et regardez c'est votre héritage » et je ne conçois pas que l'on puisse aujourd'hui étudier, exercer l'architecture sans d'abord s'imprégner de ces créations de nos confrères lointains de l'époque romaine.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Jean-Pierre Adam et merci pour ce livre passionnant qui nous entraîne au coeur de l'époque romaine, qui nous fait rentrer dans cette maison romaine. Ce très bel ouvrage richement illustré on la dit, est publié aux éditions Honoré Clair. Merci.