Anne Carrière

Anne Carrière

Un rêve en plus

Portrait 4'34
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Bonjour, Anne Carrière.

Anne Carrière ( Un rêve en plus) :
Bonjour.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci de nous recevoir, chez vous, ici, à deux pas de la Tour Eiffel. On vous connaît en tant qu’éditrice, les éditions Anne Carrière, mais c’est en tant qu’écrivain que vous nous recevez aujourd’hui. Un rêve en plus, c’est votre nouveau livre aux éditions de Fallois.
Un petit peu comme Obélix qui est tombé dans la marmite de potion magique,quand vous étiez petite, j’ai l’impression que vous êtes tombée dans le livre puisque, rappelons-le, votre papa était Robert Laffont.
Le livre a toujours fait partie de votre vie finalement ?

Anne Carrière ( Un rêve en plus) :
Mon père était quelqu’un qui m’impressionnait beaucoup. Comme beaucoup d’enfants, je voulais plaire à mon père. Je ne voulais absolument pas faire de l’édition. J’avais commencé une licence de philosophie à la Sorbonne, et mon père a mis le grappin sur moi, je dirais, parce que mes deux frères ne voulaient pas travailler avec lui.
Il m’a dit : « Ca va te mener à rien. Je vais t’emmener à l’étranger, tu vas travailler avec moi ». Je ne me sentais pas bien du tout. Je me suis dit : « Je n’ai pas choisi ma vie, on l’a choisie pour moi, je suis la fille de… Et je ne suis personne. »
Je suis partie parce que j’avais besoin de savoir qui j’étais. Et puis un jour, mon père avait racheté une maison qui s’appelait Seghers. Et un jour, mon mari qui connaissait bien le directeur de Seghers, puisqu’il n’était pas au même endroit que les éditions Robert Laffont, me dit : « Tu sais, le directeur de Seghers cherche quelqu’un pour s’occuper des libraires. » Alors je suis allée me présenter, j’ai été prise. Et j’ai pu dire à mon papa : « Ca y est, je suis engagée chez Seghers, ce qui l’a fait beaucoup rire. À partir de là, l’année d’après, le patron de Seghers est parti. Les éditions Seghers sont revenues place Saint Sulpice, Robert Laffont. Je suis devenue attachée de presse et j’ai dirigé le service de presse des éditions Robert Laffont pendant beaucoup d’années. Donc je suis revenue. Mais si vous voulez, je n’étais plus la fille de… Puisque j’avais choisi ma vie, et ça c’était très important pour moi.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Vous-même, pourquoi avoir eu envie de créer votre propre maison d’édition, avec votre propre nom?

Anne Carrière ( Un rêve en plus) :
Mon père a perdu sa maison. Sa maison a été rachetée par un groupe. Et moi, encore une fois, je suis une rebelle, j’ai donné ma démission pour la deuxième fois, parce que je n’avais pas envie de me retrouver dans une maison d’édition qui n’était plus celle que j’aimais.
Donc j’ai décidé de partir quand mon père est parti. Je lui ai fait une fête extraordinaire, place Saint Sulpice où j’ai réuni 3000 personnes en deux soirées. On avait bâché la place Saint Sulpice, c’était extraordinaire. Donc c’était en 1992, on s’est retrouvé, mon mari et moi, lui pas très bien dans le groupe, et moi au chômage pour la première fois de ma vie. Et c’est mon mari qui me dit un soir : « Ecoute, le seul métier qu’on connaisse, c’est l’édition, on va créer une maison d’édition. Et puis, on a cherché des gens pour nous aider financièrement. Et la première personne que j’ai appelée, c’était ma cousine germaine qui s’appelait Brigitte, habitait Barcelone, et avait 5 ans de plus que moi. Je la considérais comme ma sœur.
Et c’est la première personne qui a mis de l’argent dans cette maison. Quatre ou cinq mois après elle m’appelle, elle me dit : « Tu sais Anne ». Elle faisait beaucoup de recherches spirituelles et tout ça… « Tu sais Anne, je viens de lire un petit livre, il vient d’être publié, c’est un petit éditeur espagnol, j’ai adoré ce livre et vraiment… Ça s’appelle l’alchimiste, un certain Paulo Coelho. » Je lui dis : « Ecoute Brigitte, je ne lis pas l’espagnol, je ne sais pas qui est Paulo Coelho, essaye de te renseigner. »
Elle appelle l’éditeur espagnol qui lui dit que Paulo Coelho était un auteur brésilien, qui avait fait un énorme succès au Brésil et en Amérique latine, mais ça n’avait pas dépassé les frontières. Et ma cousine lui dit : « Comment je peux faire pour rentrer en contact avec lui ? » Et lui dit : « Vous avez de la chance, il a un agent qui est une jeune portugaise brésilienne qui vient de s’installer à Barcelone. » Elle l’a appelée, elle l’a invitée à déjeuner, elle lui a demandée « Est-ce que vous avez vendu le livre en France ? », elle lui dit : « Non, je l’ai envoyé à tous les grands éditeurs parisiens, dont Robert Laffont, mais ils l’ont refusé ».
Ma cousine lui parle de moi, en lui disant que j’étais la fille de Robert Laffont. J’ai signé le contrat de L’Alchimiste 20 000 francs, sans l’avoir lu. Et là, c’était exceptionnel, parce que non seulement, ça nous a sorti de nos problèmes financiers, parce qu’on commençait à en avoir. Mais surtout, surtout, ça nous a fait connaître auprès du public et auprès des libraires.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Pourquoi passer alors de l’édition à l’écriture quand on est éditrice ? Pourquoi avoir envie de prendre la plume ?

Anne Carrière ( Un rêve en plus) :
Mais je ne me pose pas la question. C’est venu comme ça. Mon premier livre, j’étais attachée de presse chez mon père, ça s’appelait L’air de rien. Je n’étais pas du tout connu. Je l’ai envoyé, il a été pris chez Julliard, ils l’ont pris, ils l’ont publié, il a eu pas mal de presse…etc. J’aime ça, j’aime écrire. Celui-là, je l’ai écrit comme ça et je peux vous dire, j’en ai déjà un autre en tête.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Anne Carrière.

Anne Carrière ( Un rêve en plus) :
Je vous en prie.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Un rêve en plus, c’est donc votre nouveau roman aux éditions De Fallois.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Bonjour, Anne Carrière.

Anne Carrière ( Un rêve en plus) :
Bonjour.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci de nous recevoir, chez vous, ici, à deux pas de la Tour Eiffel. On vous connaît en tant qu’éditrice, les éditions Anne Carrière, mais c’est en tant qu’écrivain que vous nous recevez aujourd’hui. Un rêve en plus, c’est votre nouveau livre aux éditions de Fallois.
Un petit peu comme Obélix qui est tombé dans la marmite de potion magique,quand vous étiez petite, j’ai l’impression que vous êtes tombée dans le livre puisque, rappelons-le, votre papa était Robert Laffont.
Le livre a toujours fait partie de votre vie finalement ?

Anne Carrière ( Un rêve en plus) :
Mon père était quelqu’un qui m’impressionnait beaucoup. Comme beaucoup d’enfants, je voulais plaire à mon père. Je ne voulais absolument pas faire de l’édition. J’avais commencé une licence de philosophie à la Sorbonne, et mon père a mis le grappin sur moi, je dirais, parce que mes deux frères ne voulaient pas travailler avec lui.
Il m’a dit : « Ca va te mener à rien. Je vais t’emmener à l’étranger, tu vas travailler avec moi ». Je ne me sentais pas bien du tout. Je me suis dit : « Je n’ai pas choisi ma vie, on l’a choisie pour moi, je suis la fille de… Et je ne suis personne. »
Je suis partie parce que j’avais besoin de savoir qui j’étais. Et puis un jour, mon père avait racheté une maison qui s’appelait Seghers. Et un jour, mon mari qui connaissait bien le directeur de Seghers, puisqu’il n’était pas au même endroit que les éditions Robert Laffont, me dit : « Tu sais, le directeur de Seghers cherche quelqu’un pour s’occuper des libraires. » Alors je suis allée me présenter, j’ai été prise. Et j’ai pu dire à mon papa : « Ca y est, je suis engagée chez Seghers, ce qui l’a fait beaucoup rire. À partir de là, l’année d’après, le patron de Seghers est parti. Les éditions Seghers sont revenues place Saint Sulpice, Robert Laffont. Je suis devenue attachée de presse et j’ai dirigé le service de presse des éditions Robert Laffont pendant beaucoup d’années. Donc je suis revenue. Mais si vous voulez, je n’étais plus la fille de… Puisque j’avais choisi ma vie, et ça c’était très important pour moi.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Vous-même, pourquoi avoir eu envie de créer votre propre maison d’édition, avec votre propre nom?

Anne Carrière ( Un rêve en plus) :
Mon père a perdu sa maison. Sa maison a été rachetée par un groupe. Et moi, encore une fois, je suis une rebelle, j’ai donné ma démission pour la deuxième fois, parce que je n’avais pas envie de me retrouver dans une maison d’édition qui n’était plus celle que j’aimais.
Donc j’ai décidé de partir quand mon père est parti. Je lui ai fait une fête extraordinaire, place Saint Sulpice où j’ai réuni 3000 personnes en deux soirées. On avait bâché la place Saint Sulpice, c’était extraordinaire. Donc c’était en 1992, on s’est retrouvé, mon mari et moi, lui pas très bien dans le groupe, et moi au chômage pour la première fois de ma vie. Et c’est mon mari qui me dit un soir : « Ecoute, le seul métier qu’on connaisse, c’est l’édition, on va créer une maison d’édition. Et puis, on a cherché des gens pour nous aider financièrement. Et la première personne que j’ai appelée, c’était ma cousine germaine qui s’appelait Brigitte, habitait Barcelone, et avait 5 ans de plus que moi. Je la considérais comme ma sœur.
Et c’est la première personne qui a mis de l’argent dans cette maison. Quatre ou cinq mois après elle m’appelle, elle me dit : « Tu sais Anne ». Elle faisait beaucoup de recherches spirituelles et tout ça… « Tu sais Anne, je viens de lire un petit livre, il vient d’être publié, c’est un petit éditeur espagnol, j’ai adoré ce livre et vraiment… Ça s’appelle l’alchimiste, un certain Paulo Coelho. » Je lui dis : « Ecoute Brigitte, je ne lis pas l’espagnol, je ne sais pas qui est Paulo Coelho, essaye de te renseigner. »
Elle appelle l’éditeur espagnol qui lui dit que Paulo Coelho était un auteur brésilien, qui avait fait un énorme succès au Brésil et en Amérique latine, mais ça n’avait pas dépassé les frontières. Et ma cousine lui dit : « Comment je peux faire pour rentrer en contact avec lui ? » Et lui dit : « Vous avez de la chance, il a un agent qui est une jeune portugaise brésilienne qui vient de s’installer à Barcelone. » Elle l’a appelée, elle l’a invitée à déjeuner, elle lui a demandée « Est-ce que vous avez vendu le livre en France ? », elle lui dit : « Non, je l’ai envoyé à tous les grands éditeurs parisiens, dont Robert Laffont, mais ils l’ont refusé ».
Ma cousine lui parle de moi, en lui disant que j’étais la fille de Robert Laffont. J’ai signé le contrat de L’Alchimiste 20 000 francs, sans l’avoir lu. Et là, c’était exceptionnel, parce que non seulement, ça nous a sorti de nos problèmes financiers, parce qu’on commençait à en avoir. Mais surtout, surtout, ça nous a fait connaître auprès du public et auprès des libraires.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Pourquoi passer alors de l’édition à l’écriture quand on est éditrice ? Pourquoi avoir envie de prendre la plume ?

Anne Carrière ( Un rêve en plus) :
Mais je ne me pose pas la question. C’est venu comme ça. Mon premier livre, j’étais attachée de presse chez mon père, ça s’appelait L’air de rien. Je n’étais pas du tout connu. Je l’ai envoyé, il a été pris chez Julliard, ils l’ont pris, ils l’ont publié, il a eu pas mal de presse…etc. J’aime ça, j’aime écrire. Celui-là, je l’ai écrit comme ça et je peux vous dire, j’en ai déjà un autre en tête.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Anne Carrière.

Anne Carrière ( Un rêve en plus) :
Je vous en prie.

Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Un rêve en plus, c’est donc votre nouveau roman aux éditions De Fallois.

  • PRÉSENTATION
  • PORTRAIT
  • LE LIVRE
  • La transmission, laisser une trace, un souvenir de son passage sur terre, et permettre aux générations futures de savoir d’où elles viennent, c’est en résumé le thème du nouveau livre d’Anne Carrière Un rêve en plus qui sort aux éditions de Fallois. Anne Carrière est bien connue dans le monde du livre, elle-même fille de l’éditeur Robert Laffont, elle fonde la maison d’édition qui porte son nom en 1992. Et parmi ses auteurs, l’un des plus célèbres reste Paulo Coelho. Dans son catalogue, on trouve aussi, Laurent...Un rêve en plus d'Anne Carrière - Présentation - Suite
    Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Bonjour, Anne Carrière. Anne Carrière ( Un rêve en plus) : Bonjour. Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Merci de nous recevoir, chez vous, ici, à deux pas de la Tour Eiffel. On vous connaît en tant qu’éditrice, les éditions Anne Carrière, mais c’est en tant qu’écrivain que vous nous recevez aujourd’hui. Un rêve en plus, c’est votre nouveau livre aux éditions de Fallois. Un petit peu comme Obélix qui est tombé dans la marmite de potion magique,quand vous étiez petite, j’ai...Un rêve en plus d'Anne Carrière - Portrait - Suite
    Philippe Chauveau (WebTVCulture) : Anne Carrière, vous publiez aux éditions De Fallois votre nouveau roman, c’est le deuxième. Il y avait eu aussi un essai entre les deux. Un rêve en plus, un joli titre et une jolie couverture. Et c’est un roman très personnel puisque c’est un genre de cadeau que vous avez envie de faire à votre petite-fille, c’est ça la genèse du livre. Anne Carrière ( Un rêve en plus) : Absolument. Il y a une période dans la vie que je trouve très compliquée, je l’ai vécue moi-même. C’est...Un rêve en plus d'Anne Carrière - Le livre - Suite