Il est sans doute le plus russe des français. Installé dans notre pays depuis une vingtaine d’années et désormais naturalisé, Vladimir Fédorovski n’en reste pas moins un observateur attentif de la Russie où il a gardé de nombreux contacts. Depuis son premier titre en 1991, « Histoire secrète d’un coup d’état », Vladimit Fédorovski a publié une quarantaine d’ouvrages, ayant trait à ce que l’on appelle communément la Russie éternelle mais aussi d’autres livres directement en lien avec l’actualité. Son...
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Philippe Chauveau : Bonjour Vladimir Fédorovski
Vladimir Fédorovski : Bonjour, quel plaisir d'être là !
Philippe Chauveau : Mais quel plaisir de vous accueillir ! Votre 41e livre qui est en librairie : Le roman vrai de la manipulation.
Vladimir Fédorovski : Beaucoup ! « Le roman de St Petersbourg », « Le roman de Raspoutine », « le roman de l'orient express » que vous aimez bien je crois.
Philippe Chauveau : Que j'aime beaucoup, et là, « le roman vrai de la manipulation ». Je sens que vous allez me...
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Philippe Chauveau : C'est votre 41e titre Vladimir Fédorovski « Le roman vrai de la manipulation », j'aime beaucoup la couverture parce qu'on sait tout de suite de quoi on va parler, tous ces gens qui dirigent ou qui ont dirigé le monde d'une façon ou une autre. C'est quoi la manipulation ?
Vladimir Fédorovski : Pour manipuler, il y a des différents aspects, ça touche la propagande, ça touche la désinformation, il y a tous ces aspects mais finalement, utiliser les fakes news, la désinformation pour vraiment utiliser...
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Vladmir Fédorovski
Le roman vrai de la manipulation
Présentation 2'01"Il est sans doute le plus russe des français. Installé dans notre pays depuis une vingtaine d’années et désormais naturalisé, Vladimir Fédorovski n’en reste pas moins un observateur attentif de la Russie où il a gardé de nombreux contacts. Depuis son premier titre en 1991, « Histoire secrète d’un coup d’état », Vladimit Fédorovski a publié une quarantaine d’ouvrages, ayant trait à ce que l’on appelle communément la Russie éternelle mais aussi d’autres livres directement en lien avec l’actualité. Son récent « Poutine de A à Z » est déjà devenu une référence. Car effectivement, l’ancien diplomate que fut Fédorovski, proche de Brejnev et de Gorbatchev, connait bien l’histoire tourmentée de son pays d’origine et les rouages du pouvoir qui ont cours derrière les hauts murs du Kremlin. La manipulation est, selon lui, l’une des grandes spécialités de la Russie, comme il le raconte dans son nouveau titre « Le roman vrai de la manipulation ». D’Ivan le Terrible au KGB, de Tchernobyl à Poutine en passant par les récentes affaires d’agents russes empoisonnés à Londres, Vladimir Fédorovski ouvre les dossiers et apportent de nouveaux éléments troublants. Comme il le mentionne dans son livre, reprenant la phrase de l’un de ses proches : « Pour réussir une manipulation, il faut 95% de vérité et 5% de mensonge. Ce sont ces 5% qui sont déterminants et la vérité les renforce ». Tout est dit. Mais qu’on ne s’y trompe, si l’auteur consacre une bonne part de ses pages à la Russie, le reste du monde n’est pas épargné et Vladimir Fédorovski lève le voile sur quelques affaires dont l’Europe ou les Etats-Unis ont aussi fait les frais. Encore mieux que du cinéma ou qu’un bon livre d’espionnage, voilà « Le roman vrai de la manipulation », le nouveau livre de Vladimir Fédorovski aux éditions Flammarion.
Vladmir Fédorovski
Le roman vrai de la manipulation
Portrait 5'58"Philippe Chauveau : Bonjour Vladimir Fédorovski
Vladimir Fédorovski : Bonjour, quel plaisir d'être là !
Philippe Chauveau : Mais quel plaisir de vous accueillir ! Votre 41e livre qui est en librairie : Le roman vrai de la manipulation.
Vladimir Fédorovski : Beaucoup ! « Le roman de St Petersbourg », « Le roman de Raspoutine », « le roman de l'orient express » que vous aimez bien je crois.
Philippe Chauveau : Que j'aime beaucoup, et là, « le roman vrai de la manipulation ». Je sens que vous allez me manipuler encore un petit peu pendant cette émission...
Vladimir Fédorovski : Ah oui ! Manipulateur que j'étais parce que, vous savez, ma grande réussite dans ma vie, et j'en suis très fier : je me suis occupé de l'image de Gorbatchev, c'est la fin du communisme, la période extraordinaire. Il y a quelqu'un qui voudrait faire un film sur Gorbatchev, Di Caprio, il a raison. Mais je suis très fier parce qu'on a créé quelque chose d'extraordinaire.
Philippe Chauveau : J'aimerais qu'on revienne sur le petit Vladimir Fédorovski, lorsque vous viviez encore en Russie auprès de vos parents...
Vladimir Fédorovski : Les neiges ! Les neiges ! J'humais les neiges, Saint Petersbourg, les couleurs extraordinaires de la russie éternelle que je vous recommande.
Philippe Chauveau : Que vous nous avez souvent racontée dans vos ouvrages.
Vladimir Fédorovski : Evidemment ! Bleu, fushia, sur la toile de fond des neiges ou encore des nuits blanches de Saint Petersbourg, j'ai adoré.
Philippe Chauveau : Et au delà de ces paysages, y a-t-il un souvenir de livre ? Vous souvenez-vous le premier livre qui vous ait marqué et qui serait peut-être à l'origine de vos envies d'écriture ?
Vladimir Fédorovski : Je vais vous faire une petite révélation Philippe, à treize ans j'ai lu « Anna Karénine », c'est la Russie éternelle, c'est l'amour, c'est les fastes, tout ce que j'aime, l'écriture de Tolstoi m'a marqué énormément, l'histoire, la fureur de l'histoire, l'homme face à l'histoire. Lui raconte Napoléon, j'ai une prétention de raconter Staline. Je dois vous dire que dans une année, je vais faire une comédie musicale.
Philippe Chauveau : Ce sera Anna Karénine ?
Vladimir Fédorovski : Ce sera Anna Karénine.
Philippe Chauveau : Souvenir de lecture à l'adolescence, vous exprimez souvent votre fascination pour la Russie éternelle, la Russie d'hier, la Russie des Tsars et curieusement, vous faites votre parcours dans l'URSS...
Vladimir Fédorovski : Une des raisons de ce livre c'est cela : on a fait des performances au moment de la fin du communisme, on est sorti du communisme d'une manière miraculeuse, ça aurait pu terminer dans les fleuves du sang, dans l'apocalypse mondiale. Après, le monde était nul, le post communisme était une période ratée, on a diabolisé la Russie, c'est une grande erreur et les gens qui connaissent, qui sentent la Russie comme mon ami Martin-Chauffier ou Gonzague Saint-Bris, tous ces gens savent bien que la Russie et la France sont liées et je sais que la France réelle sait que les russes, sur le plan civilisationnel, font partie de vous et, diaboliser les russes c'est très bien pour vendre mon livre « le roman vrai de la manipulation » mais c'est très mauvais pour le monde.
Philippe Chauveau : Alors finalement, est-ce-qu'on pourrait vous définir comme un ambassadeur, un passeur entre la France et la Russie ?
Vladimir Fédorovski : Evidemment, je ne voudrais pas parler des ambassades officielles, j'étais diplomate pendant de longues années mais j'étais diplomate de la période de la fin du communisme. Mon métier c'était de créer l'image de Gorbatchev et c'était une grande réussite, c'est pour ça que je parle de manipulation.
Philippe Chauveau : On comprend bien que vos livres sont des passerelles entre nos deux pays, vous le disiez, vous êtes fréquemment en librairie, en médiathèque ou sur les salons du livre, j'imagine que c'est une question qui revient souvent alors je ne peux pas ne pas vous la poser. Que pensez vous de Vladimir Poutine ?
Vladimir Fédorovski : Je me suis trompé sur lui, Poutine ne m'aime pas. Parce que j'ai fait des livres explosifs sur lui, rien que « Le fantome de Staline ». Je pensais que c'était une marionnette, il est devenu marionnettiste.
Philippe Chauveau : Vous vous êtes trompé sur lui ?
Vladimir Fédorovski : Il y a du Macron chez Poutine, parce qu'ils sont inattendus, hors système etc... Quand Poutine dit « Celui qui ne regrette pas l'Union Soviétique n'a pas de cœur, celui qui le regrette n'a pas d'intelligence ».
Philippe Chauveau : Je retiens quand même cette phrase : « Vladimir Poutine, la marionnette qui est devenue marionnettiste ». Votre actualité Vladimir Fédorovski c'est « le Roman vrai de la manipulation », c'est chez Flammarion.
Vladmir Fédorovski
Le roman vrai de la manipulation
Livre 8'32"Philippe Chauveau : C'est votre 41e titre Vladimir Fédorovski « Le roman vrai de la manipulation », j'aime beaucoup la couverture parce qu'on sait tout de suite de quoi on va parler, tous ces gens qui dirigent ou qui ont dirigé le monde d'une façon ou une autre. C'est quoi la manipulation ?
Vladimir Fédorovski : Pour manipuler, il y a des différents aspects, ça touche la propagande, ça touche la désinformation, il y a tous ces aspects mais finalement, utiliser les fakes news, la désinformation pour vraiment utiliser parfois les hommes pour arriver à ses buts. Je publie dans ce livre le manuel séduction fait par le KGB « Comment devenir le parfait manipulateur », ce sont des recettes. Finalement je pense que ce manuel reflète les méthodes de manipulation que je raconte. Par exemple, dans le livre il y a l'effet du miroir, le KGB conseille les manipulatrices d'être affables, de jouer le miroir avec le partenaire, ne pas l'écraser, positiver, dire des choses de bon sens, pas de rapport de force...
Philippe Chauveau : Tout en diplomatie
Vladimir Fédorovski : Tout en finesse, mon cher. Vous êtes miroir de l'autre, vous allez dans son sens et en même temps vous gardez votre personnalité.
Philippe Chauveau : Il y a une phrase qui est tout à fait révélatrice, c'est l'un de vos proches que vous avez interviewé, il vous explique que la manipulation c'est 95% de vérité, 5% de mensonge et que finalement ce sont les 5% qui sont les plus importants.
Vladimir Fédorovski : Evidemment. C'est un très grand manipulateur qui faisait des coups d'état ailleurs, un homme du KGB, c'est un personnage historique, c'est lui qui était ma taupe pendant le putch de Moscou et qui niait après, il ne voulait pas que ça se sache mais maintenant il est décédé malheureusement. Il m'a donné ses notes, des leçons de manipulation au féminin au KGB. Quand il m'a donné ses notes, ce qui m'a frappé : 5% qui comptent. Et vous regardez dans les médias aujourd'hui... Il y a les techniques, ils essayent de nous détourner, ces techniques sont omniprésentes aujourd'hui. C'est aussi une réflexion sur notre époque. Je raconte les choses pratiques, comment séduire, les choses esthétiques, raconter la face cachée que j'ai connue, et aussi cette reflexion sur l'avenir, le passé nous donne parfois une clé pour déchiffrer notre avenir.
Philippe Chauveau : Votre livre est construit d'une façon bien spécifique, il y a un avant propos où vous expliquez comment vous avez travaillé sur cet ouvrage...
Vladimir Fédorovski : Mais je suis tordu, vous avez remarqué ?
Philippe Chauveau : Je le sais !
Vladimir Fédorovski : Je vais vous dire pourquoi, au début vous croyez que c'est divertissant, une recette pratique etc...
Philippe Chauveau : Non, non, l'avant propos est très important dans le livre !
Vladimir Fédorovski : Dans la réalité, on a utilisé le mot miroir, et les gens qui ont lu ce livre ont compris cela. Vous pensez que je parle de Poutine... Non, je parle de nous, je parle d'aujourd'hui.
Philippe Chauveau : Justement c'est là que je voulais arriver, il y a toute une partie du livre ou vous nous parlez de l'Europe Occidentale, des Etats-Unis, et par un effet miroir là encore, vous nous parlez de la Grande histoire mais vous nous parlez de la petite histoire, parce que la manipulation existe depuis toujours, elle existera toujours et elle nous concerne tous. Nous pouvons tous être manipulé ou manipulateur.
Vladimir Fédorovski : Je suis très touché que vous ayez compris ça, c'est vrai que je parle de la Russie et des Etats-Unis essentiellement. L'autre jour, je parlais avec un très grand personnage français. Je lui ai dit que la France fait une exception que la manipulation en France n'existe pas, ce qui m'a frappé c'est qu'il ma répondu « oui, oui, en France ça n'existe pas »...
Philippe Chauveau : Toute la force de votre livre, de ce nouveau livre « Le roman vrai de la manipulation » il y a la partie historique, la partie contemporaine, vous nous parlez de la Russie mais aussi de notre monde occidental et puis il y a beaucoup d'humour à travers les pages même si tout est vrai, il y a parfois un peu d'humour grinçant, c'est rire de peur d'avoir à en pleurer ?
Vladimir Fédorovski : Mon cher Philippe, qu'est ce que vous êtes bon ! C'est une grande tradition russe qui provient des dramaturges, je suis touché que vous ayez compris ce livre, encore une fois le premier degré est simplement vendeur et divertissant mais au deuxième degré c'est exactement cela. J'ai eu cette expérience d'une grande rupture quand on a connu la fin du communisme, ça me donne maintenant une sorte de recul je dirais, parce que j'essaie de transmettre aussi à ma façon, et aussi à notre époque les gens sont tristes aujourd'hui, ils comprennent qu'il y a quelque chose qui cloche... Avec ce brin d'humour j'essaie de positiver, vous voyez j'ai été influencé par le manuel de la séduction du KGB ! J'essaie de positiver avec cet humour.
Philippe Chauveau : Ce livre est aussi une façon de nous ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure ?
Vladimir Fédorovski : Je contribue à cela parce que je suis très inquiet, je positive mais jamais dans ma longue vie diplomatique, jamais je n'ai vu cette situation, le monde est dangereux. A l'époque de la Guerre Froide nous étions des gens sérieux, on savait calculer, aujourd'hui on est dans n'importe quoi, c'est ça le problème, ce n'importe quoi est lié avec la manipulation, on ment et on croit à ses propres mensonges.
Philippe Chauveau : Votre actualité Vladimir Fédorovski : « Le roman vrai de la manipulation » chez Flammarion, merci beaucoup.