Joël Dicker

Joël Dicker

Le livre des Baltimore

Portrait 5'55

Philippe Chauveau :

Bonjour Joël Dicker. Merci de nous recevoir chez votre éditeur, Bernard de Fallois. Nous sommes entourés par les livres et vous aimez cet univers. Votre actualité c'est « le Livre des Baltimore ». On va revenir un petit peu en arrière… Vous êtes devenu un phénomène littéraire en 2012 avec « La vérité sur l'affaire Harry Quebert ». Plusieurs millions de livres vendus dans 40 pays. Vous dites parfois que vous êtes un vrai suisse, que vous êtes discret. Alors comment gérez-vous cette notoriété ?

Joël Dicker :

Très discrètement ! Discret, cela veut dire « quel est votre rapport à vous ? ». Quand je dis discret c'est qu'il y a quelque chose qui fait appel à ma réalité. Et ma réalité depuis dix ans, c'est que j'écris tous les jours. J'ai fait des études de droit, j'ai travaillé à coté mais j'ai toujours écrit. Et du coup, le succès de « La vérité sur l'affaire Harry Quebert » a été très inattendu et très fort mais il intervenait après suffisamment d'années de travail, de manuscrit refusés par les éditeurs, et de labeur pour que je me rende compte de la fragilité de ce que peut être un succès.

Philippe Chauveau :

Vous avez expliqué dans de précédentes interviewes que dès l'âge de cinq ans vous inventiez des histoires. Pourquoi cette envie de raconter et d'écrire des histoires ? Vous sauriez l'expliquer ?

Joël Dicker :

Non je crois que c'est là, c'est quelque chose qui me fait vibrer et que je retrouve parfois dans la musique ou dans la peinture. Quelque chose de l'ordre de la sublimation, dans le sens du mot, aller au-delà de ce qu'on est. Et dans un roman quand on arrive à s'imaginer, à se mettre à la place du personnage, sentir les odeurs, être dans l'action, avoir peur quand le personnage à peur, il y a quelque chose de très fort qui me parle vraiment.

Philippe Chauveau :

Quelles sont vos influences littéraires ?

Joël Dicker :

Romain Gary est l'auteur le plus important pour moi. Il est le premier qui m'ait à ce point frappé, à la fois dans son écriture et dans ses romans mais aussi dans le personnage qu'il était lui-même. Il y a eu un autre grand déclic pour moi, à savoir la découverte de la littérature russe quand j'avais 15 ans. Tout d'un coup vous avez ce monde qui vous explose au visage, vous sentez l'hiver, l'odeur du thé qui chauffe…

Philippe Chauveau :

Au regard de ce que vous venez de dire, vous auriez envie d'écrire sur vos origines russes ?

Joël Dicker :

Oui, cela me plairait, mais pour écrire un bon roman il faut arriver à transmettre une histoire de façon juste. C'est peut-être pour cela que je fais de la fiction. Dans une fiction, la justesse est assurée puisque c'est votre histoire. Dans un roman qui aurait trait à mon histoire à moi et qui serait calquée sur une réalité, il faudrait que je fasse attention à ce que ni mon côté romanesque ne prenne le pas sur la réalité et que la réalité n'empêche pas non plus le coté romanesque.

Philippe Chauveau :

Dans votre nouveau titre « Le livre des Baltimore », on pose la question à Marcus Goldman « pourquoi écrivez-vous ? », il répond « parce que les livres sont plus forts que la vie ». Alors forcément on a envie de vous poser la même question. Joël Dicker, pourquoi écrivez-vous ?

Joël Dicker :

Parce que les livres sont plus forts que la vie !... Il y a quelque chose d'extrêmement fort dans la littérature, qui dépasse tout. Parce que le lecteur, grâce à un livre, devient créateur comme le romancier. Le romancier propose une histoire, mais il ne fait que la proposer, le lecteur va ensuite se l'approprier, il va s'imaginer un personnage blond ou brun, jeune, vieux, avec ou sans lunettes, donc le lecteur crée son propre monde.

Philippe Chauveau :

Votre actualité Joël Dicker, « Le livre des Baltimore » aux éditions De Fallois.

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  • « La vérité sur l'affaire Harry Québert ». Bien sûr, vous vous souvenez de ce titre qui fut l'un des cartons de l'année 2012. Plusieurs millions d'exemplaires vendus en France et à l'étranger et un auteur qui devenait incontournable, Joël Dicker. Avec ce roman, l'écrivain suisse recevait notamment le Prix de la Vocation, le Goncourt des lycéens et le Grand prix de l'Académie française, consacrant celui qui n'avait alors publié que de façon confidentielle un recueil de nouvelles « Tigre » et un premier roman...Un animal sauvage de Joël Dicker - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau : Joël Dicker, dans votre nouveau roman « Le livre des Baltimore », nous allons retrouver Marcus Goldman que nous avions rencontré dans votre précédent titre « La vérité sur l'affaire Harry Quebert ». Nous allons surtout faire connaissance avec deux familles, la famille Goldman et ses deux entités. Pour schématiser, il y a ceux qui ont réussi, ce sont les Goldman de Baltimore et puis ceux qui ont moins réussi, qui vivent dans un petit pavillon à Montclair dans le New Jersey, dont est issu ce fameux...Un animal sauvage de Joël Dicker - Livre - Suite
    Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est l'histoire de ces deux familles, avec une branche de cette famille qui est florissante, qui réussit à peu près tout dans leur vie et puis l'autre, beaucoup plus modeste. On est tenu par un drame. Dès les premières pages, on sait qu'il s'est passé quelque chose de terrible et c'est le suspense qui nous maintient. On n'a pas envie de lever le nez, on a envie de savoir ce qu'il s'est passé dans cette famille. C'est le message des familles qui m'a vraiment touchée, parce qu'on retrouve dans...Un animal sauvage de Joël Dicker - L'avis du libraire - Suite