Adèle Bréau

Adèle Bréau

Frangines

Portrait 00'06'13"

Philippe Chauveau :

Bonjour Adèle Bréau. Merci d'avoir accepté notre invitation. Votre actualité aux éditions Jean-Claude Lattès, « Frangines », avec cette jolie couverture pleine de vie. Faisons connaissance au préalable avant de parler de ces trois jeunes filles. Qui êtes-vous ? Il y a eu des études de lettres, vous avez travaillé dans l'édition, vous avez travaillé aussi dans le journalisme, plutôt dans le numérique, notamment. Pourquoi ce goût pour la lecture, pour l'écriture en général ?


Adèle Bréau :

Je pense que, comme beaucoup d'auteurs, enfant, j'avais une appétence pour l'écriture et j'écrivais des petits textes dans ma chambre. Après, j'ai arrêté tout ce qui était livres, littérature. Paradoxalement, j'ai travaillé dans l'édition, donc j'ai continué mon petit bonhomme de chemin dans le journalisme en faisant pas mal de piges dans l'édition. J'ai travaillé notamment sur le web chez Terrafemina, qui est un pure player, un gros réseau de femmes avec lesquelles j'ai beaucoup conversées. On a monté une grosse communauté de femmes et c'est de ces conversations avec ces femmes, qui étaient vraiment de la France entière, de tous milieux, de tous âges, qu'est né mon premier roman, « La cour des grandes », dans lequel je mets en scène quatre femmes très différentes. J'ai forcément essayé d'écrire entre temps, mais à chaque fois, j'avais l'impression que les personnages se réduisaient à moi et à ma vision du monde. Et le fait d'avoir pu, à travers quatre personnages différents et aussi avec toutes ces personnes, converser loin de moi et de mon quotidien, cela m'a permis de sauter le pas et de me sentir une légitimité à parler d'elle.


Philippe Chauveau :

Je voudrais revenir un petit peu sur votre écriture journalistique, il y a eu Terrafemina ensuite Elle.fr. Que ce soit dans votre écriture journalistique ou dans l'écriture romanesque, la place des femmes est toujours très importante et j'ai envie de parler, je ne sais pas si le terme est bien choisi, du combat de la femme, de la place de la femme dans la société. Dans votre écriture, que ce soit vers le journalisme ou que ce soit vers le roman, même s’il y a le plaisir de la lecture, y-a-t-il a une part de militantisme?


Adèle Bréau :

Je ne sais pas si je parlerais de militantisme parce qu'il y a un vrai militantisme aujourd'hui dont s'est emparée une génération plus jeune et dans lequel je ne suis pas complètement intégré mais oui, c'est vrai que c'est très présent dans tout ce que j'écris, dans mes romans comme dans mes articles. Ma grand-mère était la journaliste Ménie Grégoire et j'ai quand même beaucoup baigné là-dedans. Ma mère n'a que des sœurs, moi-même, j'ai une sœur. Je ne suis pas dans le militantisme à grande échelle, mais dans le quotidien, c'est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur et que j'aime bien traiter, mais toujours avec plus d'humour ou de tendresse à travers le roman qu'à travers des tribunes ou autres.


Philippe Chauveau :

Lorsque vous avez choisi de prendre la plume, y-avait-il a des références littéraires qui baignaient inconsciemment autour de vous ? Des livres qui, peut-être, vous ont donné envie de prendre la plume vous-même?


Adèle Bréau :

Toujours des livres avec des femmes et des livres à la fois légers, profonds, mais littéraires, qui me semblaient accessibles et qui m'ont fait penser que c'était possible. Tous les Pancol évidemment. Mais je lisais aussi beaucoup Henry Troyat quand j'étais jeune et toute la série des « Viou », « A demain Sylvie »… Je voyais ce vieux monsieur, qui était reconnu dans le monde littéraire et qui, en même temps, écrivait des choses qui me semblaient légères, racontaient le quotidien et me plaisaient. Il y a eu Sagan aussi qui décrivait des petits microcosmes de la vie de gens sans que ce soit forcément des romans d'aventures. C’est en lisant ces livres que je me suis dit que j'aimerais écrire des choses du même style.


Philippe Chauveau :

Vous nous avez dit au tout début que, finalement, confrontée soit à de très grands auteurs, soit à des manuscrits que vous trouviez parfois médiocres, vous n'aviez pas forcément envie de vous mettre à l'écriture. Alors, quel a été le déclic? Pourquoi, en 2015 y eut-il ce premier titre « La cour des grandes » ?


Adèle Bréau :

En 2013, jétais enceinte de mon second fils. Et c'est vrai que je travaillais depuis dix ans, beaucoup, vraiment, à plein temps, non-stop. En plus, dans le digital, on est vraiment sollicité en permanence et je n'avais jamais le temps de penser à autre chose, en tout cas, c'est ce que je me disais ». Puis, pendant ma grossesse, je me suis dit "Allez, j'ai deux mois, je vais écrire trois heures par jour et il faut qu'à la fin, j'ai terminé cette histoire". Donc, comme j'ai tendance en plus à juger beaucoup mon écriture, j'ai écrit sans me retourner, un peu au kilomètre, en pensant à cette date où il faut avoir terminé. A la fin, de ne pas m’être relue, à part les dernières phrases, à ne pas me juger à chaque fois, ça a été pour moi un déclic d'écriture.


Philippe Chauveau :

Lorsque vous avez mis le point final à ce premier titre publié en 2015, avez-vous eu l'impression de vous découvrir différemment ? Etait-ce une sorte de challenge que vous vous étiez fixé et vous êtes vous dit : « Désormais, je suis romancière » ?


Adèle Bréau :

Ah non ! Je ne sais même pas si aujourd'hui vraiment, j’arrive à y croire. En tout cas, auteur, c'est un titre, un mot que j'utilise rarement. Romancière, peut-être davantage mais c'est vrai que c'est très difficile pour moi de m'assimiler, de dire je suis romancière ou je suis auteure. Malgré tous ces livres.


Philippe Chauveau :

Il y a pourtant eu un très beau succès avec notamment « La Cour des grandes », qui est même devenu une trilogie avec deux autres titres qui ont suivi. L'an dernier, vous nous aviez offert « L'odeur de la colle en pot », cette fois-ci, avec « Frangines », vous mettez quand même des petits cailloux sur votre chemin. Vous gagnez en assurance ?


Adèle Bréau :

Je ne sais pas si on gagne vraiment en assurance. J'essaie en tout cas. Ces livres, j'ai toujours besoin de les regarder ou de les avoir devant les yeux pour que ce soit concret.


Philippe Chauveau :

Voilà déjà votre cinquième titre, « Frangines », votre actualité aux éditions Jean-Claude Lattès.

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  • Avant d’être en vitrine des librairies, Adèle Bréau a elle-même travaillé dans l’édition après avoir suivi des études de lettres. Malgré son attirance pour l’écriture, elle n’osa pas profiter de cette période pour publier elle-même, se sentant vampirisée par le talent des auteurs qu’elle côtoyait dans la maison qui l’employait . Puis, ce fut l’aventure journalistique, essentiellement dans le numérique. Elle fut notamment rédactrice en chef du site elle.fr. Mais voilà, grande lectrice elle-même, toujours à...Frangines d'Adèle Bréau - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau : Avec ce nouveau livre, Adèle Bréau, nous allons faire connaissance de trois soeurs. Elles s'appellent Mathilde l'aînée, Violette, la cadette, et Louise, la petite dernière, née un petit peu plus tard. Ce sont trois sœurs devenues adultes. Elles ont fait leur vie et ont l'habitude de se retrouver dans la grande maison des vacances, en Provence, chez leurs parents. Une jolie famille et trois soeurs qui s'aiment beaucoup, qui s'aiment et se chamaillent. Qui sont-elles ces trois soeurs? Comment les avez-vous...Frangines d'Adèle Bréau - Livre - Suite