Annie Degroote
Les jardins du vent
C'est une femme du Nord que nous accueillons sur Web TV Culture. Mais son succès littéraire a depuis longtemps dépassé les frontières de ses Flandres natales. Et de Lille à Marseille, de Lyon à Nantes, ses livres sont tous des succès de librairie. Annie Degroote s'est d'abord fait remarquer sur les planches ou au cinéma, en jouant Pirandello, Musset, Tchekhov ou des auteurs contemporains. Elle-même met en scène et conçoit des spectacles pour la jeunesse.
Admirative de Jeanne Bourin, de Françoise Chandernagor, d'Umberto Eco, ou encore d'Oscar Wilde et de Marguerite Yourcenar. Annie Degroote publie en 1996 son premier roman, La kermesse du Diable, dans les Flandres du XVIIème siècle. Récompensé par de nombreux prix, ce 1er roman est révélateur de ceux que seront les suivants, que ce soit Les amants de la petite reine, L'étrangère de St Pétersbourg ou plus récemment Un palais dans les dunes où là l'auteur nous entraînait dans les années folles, dans un palace mythique près du Touquet, le Royal Picardy, aujourd'hui disparu.
Avec son nouveau livre publié aux Presses de la Cité, Les Jardins du vent, Annie Degroote prouve que l'époque contemporaine est aussi pour elle source d'inspiration. Dans ce nouveau livre, Les Jardins du vent, nous suivons l'histoire de David un jeune père, dont le fils Sam, disparaît mystérieusement sur une plage du Nord. Et de ces grandes étendues de sable au cimetière du Père Lachaise à Paris, c'est un récit captivant que nous propose Annie Degroote fait de mystères, de rebondissements avec une très belle écriture.
Les jardins du vent publié aux Presses de la Cité, c'est le nouveau livre d'Annie Degroote, une jolie rencontre que nous vous proposons sur Web TV Culture.
Annie Degroote
Les jardins du vent
Présentation 1'37Admirative de Jeanne Bourin, de Françoise Chandernagor, d'Umberto Eco, ou encore d'Oscar Wilde et de Marguerite Yourcenar. Annie Degroote publie en 1996 son premier roman, La kermesse du Diable, dans les Flandres du XVIIème siècle. Récompensé par de nombreux prix, ce 1er roman est révélateur de ceux que seront les suivants, que ce soit Les amants de la petite reine, L’étrangère de St Pétersbourg ou plus récemment Un palais dans les dunes où là l’auteur nous entraînait dans les années folles, dans un palace mythique près du Touquet, le Royal Picardy, aujourd'hui disparu.
Avec son nouveau livre publié aux Presses de la Cité, Les Jardins du vent, Annie Degroote prouve que l’époque contemporaine est aussi pour elle source d’inspiration. Dans ce nouveau livre, Les Jardins du vent, nous suivons l’histoire de David un jeune père, dont le fils Sam, disparaît mystérieusement sur une plage du Nord. Et de ces grandes étendues de sable au cimetière du Père Lachaise à Paris, c'est un récit captivant que nous propose Annie Degroote fait de mystères, de rebondissements avec une très belle écriture.
Les jardins du vent publié aux Presses de la Cité, c'est le nouveau livre d'Annie Degroote, une jolie rencontre que nous vous proposons sur Web TV Culture.
Admirative de Jeanne Bourin, de Françoise Chandernagor, d'Umberto Eco, ou encore d'Oscar Wilde et de Marguerite Yourcenar. Annie Degroote publie en 1996 son premier roman, La kermesse du Diable, dans les Flandres du XVIIème siècle. Récompensé par de nombreux prix, ce 1er roman est révélateur de ceux que seront les suivants, que ce soit Les amants de la petite reine, L’étrangère de St Pétersbourg ou plus récemment Un palais dans les dunes où là l’auteur nous entraînait dans les années folles, dans un palace mythique près du Touquet, le Royal Picardy, aujourd'hui disparu.
Avec son nouveau livre publié aux Presses de la Cité, Les Jardins du vent, Annie Degroote prouve que l’époque contemporaine est aussi pour elle source d’inspiration. Dans ce nouveau livre, Les Jardins du vent, nous suivons l’histoire de David un jeune père, dont le fils Sam, disparaît mystérieusement sur une plage du Nord. Et de ces grandes étendues de sable au cimetière du Père Lachaise à Paris, c'est un récit captivant que nous propose Annie Degroote fait de mystères, de rebondissements avec une très belle écriture.
Les jardins du vent publié aux Presses de la Cité, c'est le nouveau livre d'Annie Degroote, une jolie rencontre que nous vous proposons sur Web TV Culture.
Annie Degroote
Les jardins du vent
Portrait 4'29Bonjour, Annie Degroote.
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci de nous recevoir ici chez vous, à Paris, à l’occasion de la sortie de votre nouveau livre aux Presses de la Cité, Les Jardins du vent. Nous sommes à Paris mais c’est vrai, que ce soit dans le livre, que ce soit dans votre vie personnelle, le Nord compte énormément, les Flandres. Faites-nous rêver, parlez-nous de cette région qui vous tient tant à coeur.
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Tout le Nord a un charme qui a été souvent méconnu, qu’on a souvent traversé, comme ça, pour aller vers l’Angleterre, pour aller vers la Belgique ou les pays du Nord et elle a des ciels extraordinaires. Pour moi, ce sont toutes mes petites « madeleines », c’est toute mon enfance. Le paysage, c’est quelque chose : un tableau avec un moulin, avec des champs de blé, avec du vent, avec cette mer, ces couleurs d’opale. C’est tout ça le Nord. Je l’ai quitté pour venir à Paris mais je l’ai redécouvert vraiment en revenant en week-end et puis au travers de mes romans. Je l’ai redécouvert. J’ai eu l’impression de renaître un petit peu à ma région quelque part. Je suis implantée à Paris mais je suis vraiment bien enracinée dans ce Nord, je suis une fille du Nord.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Plusieurs de vos romans, que ce soit le premier La Kermesse du diable en 1994, que ce soit le plus récent Les Jardins du vent ou encore Un Palais dans les dunes, le précédent se situent dans cette région du Nord. C’est une façon pour l’auteur que vous êtes de se rassurer, de rester ancrée dans cet univers que vous connaissez ou c’est une façon de le faire découvrir à vos lecteurs.
Annie De Groote (Les Jardins du Vent) :
C’est vrai que j’aime la faire découvrir à mes lecteurs. Des lecteurs que j’ai partout en France. Quand ils me disent, on est venu dans le Nord, on a découvert les Marais de St Omer, on a découvert la Côte d’Opale, le Vieux Lille et tout ça ; parfois, on pense à vos personnages, on était dans le Vieux Lille avec vos personnages… Ca, c’est merveilleux, c’est magnifique. C’est pour ça certainement que j’ai eu envie de continuer à écrire.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Avant l’écriture, il y a eu aussi le théâtre. Vous avez mis en scène, vous avez fait des spectacles pour la jeunesse, vous avez vous-même été comédienne. Comment passe-t-on de l’effervescence des planches, des plateaux, à la solitude de l’écriture ?
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Oui, grande question. Ça a beaucoup plus de points communs qu’on voudrait le penser. On rentre dans le costume des personnages. Autre costume, c’est-à-dire qu’on pénètre vraiment au fond des personnages, on essaie de tout savoir ; je fais des fiches, la fiche signalétique de chaque personnage. Et puis on a ce côté caméléon des deux côtés. On a aussi ce côté émotionnel. On va dans l’émotion et c’est ça aussi je pense. S’il y a quelque chose, pour moi envers mes lecteurs, c’est de transmettre l’émotion, de leur faire aimer mes personnages. S’ils sont touchés, pour moi, c’est formidable, c’est gagné. Le théâtre est une belle école, une belle école d’auteurs aussi.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
On sent qu’il y a beaucoup d’attachement entre vous et vos lecteurs, comment l’expliquez-vous ?
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Beaucoup de lecteurs sont devenus vraiment des gens avec lesquels je continue de correspondre au travers de mon site, de mes mails que je rencontre dans des salons, qui me disent ce qu’ils ont pensé de mon dernier roman. Parfois ils m’influencent beaucoup. J’ai des lecteurs, une lectrice qui est devenue une grande amie d’ailleurs, que je remercie d’ailleurs dans ce livre parce qu’elle m’a beaucoup apporté. Souvent, j’ai parfois eu des prénoms qui me sont venus de lectrices ou de lecteurs, je leur dis. Même pour Un Palais dans les dunes, c’est un de mes lecteurs aussi qui m’a dit : « Allez voir du côté du Royal Picardy ce qu’il se passe. Vous allez voir, il était extraordinaire ». Il m’apporte beaucoup, il y a ce côté réactif, ça aussi, ça se rapproche du théâtre.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Annie Degroote. Ce livre, ce nouveau livre qui nous emmène donc dans ce Nord que vous aimez tant, Les Jardins du vent publié aux Presses de la Cité.
Bonjour, Annie Degroote.
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Bonjour.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci de nous recevoir ici chez vous, à Paris, à l’occasion de la sortie de votre nouveau livre aux Presses de la Cité, Les Jardins du vent. Nous sommes à Paris mais c’est vrai, que ce soit dans le livre, que ce soit dans votre vie personnelle, le Nord compte énormément, les Flandres. Faites-nous rêver, parlez-nous de cette région qui vous tient tant à coeur.
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Tout le Nord a un charme qui a été souvent méconnu, qu’on a souvent traversé, comme ça, pour aller vers l’Angleterre, pour aller vers la Belgique ou les pays du Nord et elle a des ciels extraordinaires. Pour moi, ce sont toutes mes petites « madeleines », c’est toute mon enfance. Le paysage, c’est quelque chose : un tableau avec un moulin, avec des champs de blé, avec du vent, avec cette mer, ces couleurs d’opale. C’est tout ça le Nord. Je l’ai quitté pour venir à Paris mais je l’ai redécouvert vraiment en revenant en week-end et puis au travers de mes romans. Je l’ai redécouvert. J’ai eu l’impression de renaître un petit peu à ma région quelque part. Je suis implantée à Paris mais je suis vraiment bien enracinée dans ce Nord, je suis une fille du Nord.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Plusieurs de vos romans, que ce soit le premier La Kermesse du diable en 1994, que ce soit le plus récent Les Jardins du vent ou encore Un Palais dans les dunes, le précédent se situent dans cette région du Nord. C’est une façon pour l’auteur que vous êtes de se rassurer, de rester ancrée dans cet univers que vous connaissez ou c’est une façon de le faire découvrir à vos lecteurs.
Annie De Groote (Les Jardins du Vent) :
C’est vrai que j’aime la faire découvrir à mes lecteurs. Des lecteurs que j’ai partout en France. Quand ils me disent, on est venu dans le Nord, on a découvert les Marais de St Omer, on a découvert la Côte d’Opale, le Vieux Lille et tout ça ; parfois, on pense à vos personnages, on était dans le Vieux Lille avec vos personnages… Ca, c’est merveilleux, c’est magnifique. C’est pour ça certainement que j’ai eu envie de continuer à écrire.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Avant l’écriture, il y a eu aussi le théâtre. Vous avez mis en scène, vous avez fait des spectacles pour la jeunesse, vous avez vous-même été comédienne. Comment passe-t-on de l’effervescence des planches, des plateaux, à la solitude de l’écriture ?
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Oui, grande question. Ça a beaucoup plus de points communs qu’on voudrait le penser. On rentre dans le costume des personnages. Autre costume, c’est-à-dire qu’on pénètre vraiment au fond des personnages, on essaie de tout savoir ; je fais des fiches, la fiche signalétique de chaque personnage. Et puis on a ce côté caméléon des deux côtés. On a aussi ce côté émotionnel. On va dans l’émotion et c’est ça aussi je pense. S’il y a quelque chose, pour moi envers mes lecteurs, c’est de transmettre l’émotion, de leur faire aimer mes personnages. S’ils sont touchés, pour moi, c’est formidable, c’est gagné. Le théâtre est une belle école, une belle école d’auteurs aussi.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
On sent qu’il y a beaucoup d’attachement entre vous et vos lecteurs, comment l’expliquez-vous ?
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Beaucoup de lecteurs sont devenus vraiment des gens avec lesquels je continue de correspondre au travers de mon site, de mes mails que je rencontre dans des salons, qui me disent ce qu’ils ont pensé de mon dernier roman. Parfois ils m’influencent beaucoup. J’ai des lecteurs, une lectrice qui est devenue une grande amie d’ailleurs, que je remercie d’ailleurs dans ce livre parce qu’elle m’a beaucoup apporté. Souvent, j’ai parfois eu des prénoms qui me sont venus de lectrices ou de lecteurs, je leur dis. Même pour Un Palais dans les dunes, c’est un de mes lecteurs aussi qui m’a dit : « Allez voir du côté du Royal Picardy ce qu’il se passe. Vous allez voir, il était extraordinaire ». Il m’apporte beaucoup, il y a ce côté réactif, ça aussi, ça se rapproche du théâtre.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Annie Degroote. Ce livre, ce nouveau livre qui nous emmène donc dans ce Nord que vous aimez tant, Les Jardins du vent publié aux Presses de la Cité.
Annie Degroote
Les jardins du vent
Le livre 4'34Annie Degroote, merci de nous recevoir à l’occasion de la sortie de votre nouveau livre, Les Jardins du vent aux Presses de la Cité. Nouveau livre, mais j’ai envie de dire nouvel univers. Vous nous aviez habitués à nous entraîner dans le passé, que ce soit L’Etrangère de St Pétersbourg, La Kermesse du Diable, votre premier livre, ou encore Un Palais dans les dunes, on était dans les années 20. Aujourd’hui, l’époque contemporaine avec un personnage, David, qui va vivre un drame dès les premières pages avec cet enfant, son enfant qui disparaît sur cette grande plage du Nord. Pourquoi l’époque contemporaine ?
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
C’est une époque dans laquelle je ne suis pas tellement allée, au départ, elle m’intimidait ; c’était peut-être trop quotidien pour moi. Je n’osais pas. Comme un jour j’ai dit : « Non, non, non, non je ne ferai pas de romans qui se passent pendant la guerre ! ». La première partie des Amants de la petite reine se passe pendant la Seconde Guerre mondiale, donc vous voyez comme dit Musset, il ne faut jurer de rien !
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Une belle galerie de personnages, David nous l’avons dit, Pauline, la fille de Pauline, son amie Ficelle ; il y a aussi ce joli personnage de Rachel, vieille femme un peu excentrique, originale, qui arpente les allées du Père Lachaise ; Romain, ce photographe que l’on retrouve un jour inanimé aussi dans les allées du Père Lachaise. Ces personnages, vous les avez construits patiemment, j’imagine que vous vous êtes attachée à eux.
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Oui je me suis attachée à eux. Je crois que l’on s’attache beaucoup à ses personnages. Vous savez, une fois j’ai eu une lectrice qui m’a dit, qui s’est approchée de moi : « Vous savez, on ne se connaît pas mais on a des amis communs ». J’ai dit : « Ah bon, oui lesquels ? » , « Vos personnages ». Et si mes personnages peuvent devenir les amis de mes lecteurs, j’en suis follement heureuse. C’est vrai qu’ils vivent. C’est vrai, quand on écrit un roman, on s’imagine qu’on a le droit de vie et de mort sur nos personnages parce qu’on les crée. On s’imagine, au départ, qu’on est vraiment le chef d’orchestre. On s’aperçoit petit à petit que ce sont les personnages qui ont le poids sur nous. Ce sont eux qui nous commandent. Un personnage comme Rachel aurait pu être quelqu’un qui passe simplement dans le Père Lachaise, elle s’est imposée à moi avec tout son passé, elle est devenue quelqu’un de très très important. Et aujourd’hui, si je vais dans le Père Lachaise, je vais peut-être la chercher quelque part, me dire : « Est-ce que je vais la voir ma petite Rachel ? ».
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Les personnages sont importants, les univers, les ambiances. Nous avons évoqué le Père Lachaise, ces grandes plages du Nord et puis Dunkerque. Dunkerque avec son carnaval que l’on a peut-être du mal à appréhender quand on n’est pas originaire de Dunkerque et vous la décrivez très bien, cette ambiance du carnaval. Ce côté festif, il est important dans le livre.
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Oui, parce que c’est ce côté festif qui va permettre à David de se reconstruire. Le côté festif est très important dans le Nord, aussi je tenais à le montrer. Il y a aussi tout ce côté masque, ce côté qui existe dans le livre. Le carnaval de Dunkerque est quelque chose justement qui trompe son monde. Il ne faut pas le voir de l’extérieur, il faut le vivre. C’est quelque chose qui rassemble les gens, qui est fantastique, qui donne beaucoup d’émotion à ceux qui le font.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Les Jardins du vent, c’est une histoire d’amitié, d’amour, de reconstruction, de mystère aussi, avec un drame à la base. C’est ce que vos lecteurs attendent de vous.
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Ecoutez, ce sont eux qui le diront. Je ne sais pas mais c’est vrai qu’ils le retrouveront, qu'ils me retrouveront parce qu’il y a à la fois le Nord, je les ai emmenés ailleurs, je les ai emmenés en Russie, je les ai emmenés à Venise. J’espère qu’ils seront touchés par mes personnages.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Annie Degroote pour cette belle rencontre, votre nouveau roman aux éditions Presses de la Cité, Les Jardins du vent.
Annie Degroote, merci de nous recevoir à l’occasion de la sortie de votre nouveau livre, Les Jardins du vent aux Presses de la Cité. Nouveau livre, mais j’ai envie de dire nouvel univers. Vous nous aviez habitués à nous entraîner dans le passé, que ce soit L’Etrangère de St Pétersbourg, La Kermesse du Diable, votre premier livre, ou encore Un Palais dans les dunes, on était dans les années 20. Aujourd’hui, l’époque contemporaine avec un personnage, David, qui va vivre un drame dès les premières pages avec cet enfant, son enfant qui disparaît sur cette grande plage du Nord. Pourquoi l’époque contemporaine ?
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
C’est une époque dans laquelle je ne suis pas tellement allée, au départ, elle m’intimidait ; c’était peut-être trop quotidien pour moi. Je n’osais pas. Comme un jour j’ai dit : « Non, non, non, non je ne ferai pas de romans qui se passent pendant la guerre ! ». La première partie des Amants de la petite reine se passe pendant la Seconde Guerre mondiale, donc vous voyez comme dit Musset, il ne faut jurer de rien !
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Une belle galerie de personnages, David nous l’avons dit, Pauline, la fille de Pauline, son amie Ficelle ; il y a aussi ce joli personnage de Rachel, vieille femme un peu excentrique, originale, qui arpente les allées du Père Lachaise ; Romain, ce photographe que l’on retrouve un jour inanimé aussi dans les allées du Père Lachaise. Ces personnages, vous les avez construits patiemment, j’imagine que vous vous êtes attachée à eux.
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Oui je me suis attachée à eux. Je crois que l’on s’attache beaucoup à ses personnages. Vous savez, une fois j’ai eu une lectrice qui m’a dit, qui s’est approchée de moi : « Vous savez, on ne se connaît pas mais on a des amis communs ». J’ai dit : « Ah bon, oui lesquels ? » , « Vos personnages ». Et si mes personnages peuvent devenir les amis de mes lecteurs, j’en suis follement heureuse. C’est vrai qu’ils vivent. C’est vrai, quand on écrit un roman, on s’imagine qu’on a le droit de vie et de mort sur nos personnages parce qu’on les crée. On s’imagine, au départ, qu’on est vraiment le chef d’orchestre. On s’aperçoit petit à petit que ce sont les personnages qui ont le poids sur nous. Ce sont eux qui nous commandent. Un personnage comme Rachel aurait pu être quelqu’un qui passe simplement dans le Père Lachaise, elle s’est imposée à moi avec tout son passé, elle est devenue quelqu’un de très très important. Et aujourd’hui, si je vais dans le Père Lachaise, je vais peut-être la chercher quelque part, me dire : « Est-ce que je vais la voir ma petite Rachel ? ».
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Les personnages sont importants, les univers, les ambiances. Nous avons évoqué le Père Lachaise, ces grandes plages du Nord et puis Dunkerque. Dunkerque avec son carnaval que l’on a peut-être du mal à appréhender quand on n’est pas originaire de Dunkerque et vous la décrivez très bien, cette ambiance du carnaval. Ce côté festif, il est important dans le livre.
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Oui, parce que c’est ce côté festif qui va permettre à David de se reconstruire. Le côté festif est très important dans le Nord, aussi je tenais à le montrer. Il y a aussi tout ce côté masque, ce côté qui existe dans le livre. Le carnaval de Dunkerque est quelque chose justement qui trompe son monde. Il ne faut pas le voir de l’extérieur, il faut le vivre. C’est quelque chose qui rassemble les gens, qui est fantastique, qui donne beaucoup d’émotion à ceux qui le font.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Les Jardins du vent, c’est une histoire d’amitié, d’amour, de reconstruction, de mystère aussi, avec un drame à la base. C’est ce que vos lecteurs attendent de vous.
Annie Degroote (Les Jardins du Vent) :
Ecoutez, ce sont eux qui le diront. Je ne sais pas mais c’est vrai qu’ils le retrouveront, qu'ils me retrouveront parce qu’il y a à la fois le Nord, je les ai emmenés ailleurs, je les ai emmenés en Russie, je les ai emmenés à Venise. J’espère qu’ils seront touchés par mes personnages.
Philippe Chauveau (WebTVCulture) :
Merci beaucoup Annie Degroote pour cette belle rencontre, votre nouveau roman aux éditions Presses de la Cité, Les Jardins du vent.