Vous connaissez son visage. Avec son sourire mutin et ses yeux qui pétillent, Sophie Jovillard nous fait découvrir le monde dans l'émission « Echappées belles » qui fait les beaux soirs de France 5, réunissant entre 700 000 et 1 400 000 téléspectateurs assidus. Elle anime également pour France 2 la jolie chronique « Paris en plus grand » sur les coulisses de la capitale.
Que ce soit à l'autre bout de la planète ou dans les régions françaises, Sophie Jovillard a cette facilité de mettre ses interlocuteurs à l'aise et de sortir des sentiers battus pour faire partager ses découvertes et ses coups de cœur.
Elle en a fait du chemin Sophie Jovillard depuis son enfance lyonnaise, l'école d'attachée de presse, ses premiers jobs en radio ou en télévision locale. Mais l'envie est restée la même. Le partage.
C'est cette idée que l'on retrouve dans ce livre qu'elle publie aux éditions du Chêne «Les carnets de Sophie » qui prend place dans une collection déjà généreuse « Les carnets du chêne ».
Ici, au gré de ses balades dans les régions françaises, Sophie Jovillard a ramené des souvenirs, des recettes, des rencontres, des adresses secrètes qu'elle nous invite à partager pour découvrir la France autrement. « Les carnets de Sophie » de Sophie Jovillard aux éditions du Chêne.
Sophie Jovillard est avec nous sur WTC

Philippe Chauveau :
Bonjour Sophie Jovillard.

Sophie Jovillard :
Bonjour.

Philippe Chauveau :
Merci de nous accorder un petit moment, je sais que vous avez un emploi du temps très chargé puisque vous êtes toujours en balade.

Sophie Jovillard :
C'est ça oui.

Philippe Chauveau :
Vous avez une vie difficile.

Sophie Jovillard :
Oh ne m'en parlez pas.

Philippe Chauveau :
Racontez nous un petit peu, vous êtes native de Lyon et puis tout a commencé là parce que déjà quand vous étiez gamine, l'envie de faire de la radio, de la télévision, de travailler dans la communication ça vous titillait.

Sophie Jovillard :
Oui ça me titillait et j'avais envie aussi d'aller voir ailleurs. Moi j'ai grandi à la campagne dans la région lyonnaise. J'aimais aller voir les gens dans mon village, discuter avec eux, j'accompagnais Maman pour aller chercher des oeufs chez l'une, du fromage chez l'autre ou discuter. J'aimais aller voir les gens de mon village de toutes les générations confondues. J'aimais qu'ils me racontent leurs histoires et ça ne m'a jamais quittée.

Philippe Chauveau :
Justement quand vous partez pour un voyage à l'autre bout du monde ou dans une région française d'ailleurs, quel genre de littérature glissez-vous dans votre valise ?

Sophie Jovillard :
C'est très variable, c'est vrai que j'ai de très beaux souvenirs avec les ouvrages de Khaled Hosseini ou des auteurs comme ça, qui nous emmènent toujours un peu ailleurs et puis où il y a toujours une corde sensible. J 'aime qu'un livre me transporte.

Philippe Chauveau :
Une petite parenthèse pour s'isoler. Lorsque vous avez commencé « Echappées Belles », j'imagine que vous ne vous doutiez pas que ça allait être un tel succès parce que c'est un rendez vous auquel de nombreux spectateurs sont fidèles. C'est une aventure qui a démarré comment ?

Sophie Jovillard :
Au départ, initiée par France 5 qui avait vraiment le souhait de créer sur son antenne un magazine de voyage et découverte après un appel d'offre, c'est une société de production. Ce sont pour beaucoup des anciens de la chaîne Voyage, chaîne sur laquelle j'avais travaillé et puis le projet s'est monté.

Philippe Chauveau :
Comment s'organise un tournage ? Comment se font les choix de destinations ? L'organisation sur place de l'émission ?

Sophie Jovillard :
C'est un vrai travail d'équipe. C'est-à-dire qu'un producteur avec le rédacteur en chef décident d'une destination. L'équipe au bureau à Paris trouve les bons plans, les bonnes idées, l'équipe de production cale la voiture dont on a besoin ici, le train ici, l'avion ici. Nous, on nous livre cette équipe de tournage sur le terrain, ce qu'on appelle un conducteur d'émission avec une feuille de route. A nous, journalistes voyageurs de préparer nos rencontres, nos destinations, nos interventions. En tous cas, c'est de cette façon là que je travaille, par de petites infos sur le lieu pour avoir l'air de découvrir mais en même temps, je sais où je vais et où je veux amener les gens, ce qui est intéressant de dire... Donc je les accompagne dans une discussion. Il faut donner un peu de sa personne. Ça m'était arrivé au Burkina Faso pour une très belle émission avec des gens extraordinaires, qu'est ce qu'on a pu rire parce que les burkinabés sont très drôles, très accueillants, très sympathiques. On se retrouve dans une épicerie tenue par une française d'ailleurs et elle tenait absolument à ce que je goûte à un petit plat à base de chenilles mais alors maintenant j'ai un principe : Je veux que l'équipe technique goûte avant.

Philippe Chauveau :
Vous avez raison, il ne faut pas se laisser faire par les équipes techniques

Sophie Jovillard :
Non.

Philippe Chauveau :
On est bien d'accord. Dans toutes ces rencontres autour des tournages, est-ce parfois difficile de dire au-revoir ?

Sophie Jovillard :
Malheureusement la vie me permet rarement que l'on se recroise puisque chacun est très occupé, chacun repart dans sa vie et on a beau se dire que l'on se reverra, des fois oui mais on sait que non. C'est un instant comme ça, à vivre, c'est pour ça qu'on le vit assez intensément en général. Ma façon un peu à moi de prolonger cette rencontre, c'est d'écrire des chroniques de voyage. Je suis pigiste pour Lonely Planet et le fait d'écrire cette chronique de voyage, des souvenirs de voyage, ça me permet de reprendre des nouvelles de certains protagonistes rencontrés dans « Echappées Belles » donc voilà je prolonge un petit peu la rencontre en écrivant quelque chose sur eux.

Philippe Chauveau :
Quelles sont les meilleurs souvenirs ? Que ce soit à l'autre bout du monde ou peut-être dans des régions françaises ? Est-ce qu'il y a des souvenirs marquants dans toutes ces pérégrinations ?

Sophie Jovillard :
En citer et en exclure une, ce serait un peu réducteur parce qu'en fait, je me dis toujours que la plus belle rencontre, c'est comme le plus beau voyage, c'est celui ou celle qui est à venir parce que je me dis que ça va être encore mieux la fois d'après, ce sera différent mais ce sera de toute façon enrichissant.

Philippe Chauveau :
Votre actualité Sophie Jovillard aux éditions du Chêne, ce sont « Les carnets de Sophie », une jolie balade en France.

Philippe Chauveau :
Dans ces « Carnets de Sophie », Sophie Jovillard, c'est une jolie balade en France que vous nous invitez à partager. C'est donc votre actualité aux éditions du Chêne. Alors comment est-il né cet ouvrage, en précisant qu'il prend place dans une collection déjà bien fournie qui s'appelle « Les guides du Chêne ».

Sophie Jovillard :
Exactement. Alors j'avais fait une très belle rencontre il y a quelques années avec les éditions du Chêne qui avaient la gentillesse de publier un livre sur « Nos Echappées Belles » avec Jérôme Pitorin catégorie « Beaux Livres » et ça avait été une très belle expérience mais c'était vraiment lié au programme, vraiment lié à « Echappée Belle ». La maison d'édition m'a recontactée pour me demander si ça m'intéressait de faire un projet un petit peu plus personnel, j'ai dit oui tout de suite. Je tenais à ce que ce soit un carnet de voyage puisque me raconter moi en tant que voyageuse, je n'y voyais pas un grand intérêt. Par contre, relater des rencontres en France qui est pour moi une des plus belles destinations au monde... Ça me paraissait intéressant et surtout derrière des bonnes adresses, parler un peu des propriétaires, des acteurs de ces lieux là, de raconter comment je les avais rencontrés et de mettre en avant leur talent ou leur savoir faire.

Philippe Chauveau :
C'est vrai que dans ce guide, on retrouve un petit peu ce qui fait votre force, votre marque de fabrique, c'est le partage. Vous avez envie de partager vos rencontres, vous avez envie de partager vos petites adresses secrètes.

Sophie Jovillard :
Oui et c'est vrai que chaque lieu a une résonance. Alors Lyon parce que je suis Lyonnaise, le Bassin d'Arcachon parce que c'est mon enfance, mes vacances d'enfance, mes parents sont Bordelais. On grandit plutôt dans le sud ouest, on a passé nos vacances sur le Bassin d'Arcachon étant enfant. J'ai eu l'occasion d'aller à plusieurs reprises à Saint Malo dans le cadre du festival « Etonnant Voyageur ». Cette ville à la fois de Chateaubriand, cet auteur romantique et puis Surcouf, voilà il y a ces personnages très marquants et puis cette ouverture sur le monde que nous offre Saint Malo. C'est une ville que j'aime beaucoup et dont je parle dans ce livre.

Philippe Chauveau :
Ce qui est intéressant, c'est que lorsque l'on parle de Saint Malo, de la Normandie avec Honfleur par exemple ou des spécialités que ce soit des douceurs sucrées ou salées, il y a un côté un petit peu immuable, le côté France éternelle.

Sophie Jovillard :
Oui.

Philippe Chauveau :
Et justement avec votre livre, on se rend compte que tout ça est très moderne, très contemporain parce qu'il y a des gens de nos générations qui les font vivre. C'est rassurant, ça prouve que la France n'est pas dans la naphtaline.

Sophie Jovillard :
Ah non pas du tout. La France est vivante. J'aime tellement la France que je revendique mes origines provinciales. Je suis très heureuse de pouvoir montrer que cette France est rayonnante et ça va d'un petit cabaret musical dans le Périgord en passant par des passionnés de pinasses qui sont ces bateaux traditionnels sur le Bassin d'Arcachon à de bonnes adresses aux Halles de Lyon, le bien manger ça me connaît. La France est tellement vivante qu'il faut lui rendre hommage et que ce carnet de voyage, c'est vraiment cette idée là. J'ai envie de rendre hommage à cette France vivante, gourmande et colorée.

Philippe Chauveau :
Un mot aussi sur la conception, on l'a compris, c'est un vrai carnet de voyage et c'est vrai que vous avez fait le choix, il y a des petits post-its, des petites adresses, des petits encadrés. Un peu comme si vous vous baladiez et que vous mettiez dans un carnet tout ce qui vous passe sous la main et les souvenirs que vous voulez garder.

Sophie Jovillard :
Oui c'est vrai que finalement, je n'avais pas réalisé de carnet, je n'ai pas de carnet de voyage édité tel quel. J'avais quand même pleins de belles choses en tête et pleins de bonnes adresses en tête et il fallait le mettre en forme. C'est vrai que grâce à la collaboration de l'équipe des éditions du Chêne, grâce aussi au travail d'une très bonne illustratrice.

Philippe Chauveau :
Caroline Donadieu

Sophie Jovillard :
Caroline Donadieu qui a fait un très joli travail, qui a fait quelque chose de très sensible, on a réussi à formaliser ce carnet de voyage. On a l'impression que mon petit bout de scotch est encore accroché sur la page et c'est vraiment ce que j'avais envie de faire.

Philippe Chauveau :
J'imagine qu'il a quand même fallu faire un choix ?

Sophie Jovillard :
C'est difficile ça.

Philippe Chauveau :
Alors est ce que ça veux dire qu'il y aura un carnet de Sophie numéro 2 ?

Sophie Jovillard :
Avec grand plaisir. Je pourrai en faire un deuxième sans problème pour parler d'autres adresses parce qu'en effet les choix sont difficiles et j'ai volontairement fait le choix de ne pas vouloir parler systématiquement de la même chose. ll y a à Marseille dans la calanque Samena, une chambre d'hôtes, La Villa d'Orient qui est vraiment un peu cachée mais un propriétaire très sympathique. Ça va de ça à un restaurant, à des bateaux traditionnels qu'on peut emprunter sur le Bassin d'Arcachon que je citais tout à l'heure, à une créatrice de bijoux. Bref, c'est très varié, ces conseils sont très variés.

Philippe Chauveau :
Merci en tous cas de nous faire partager cet enthousiasme et puis de nous inviter à redécouvrir les charmes de la France avec « Les carnets de Sophie Jovillard », notre invitée, c'est aux éditions du Chêne. Merci beaucoup

Sophie Jovillard :
Merci beaucoup.