« La vérité sur l'affaire Harry Québert ». Bien sûr, vous vous souvenez de ce titre qui fut l'un des cartons de l'année 2012. Plusieurs millions d'exemplaires vendus en France et à l'étranger et un auteur qui devenait incontournable, Joël Dicker. Avec ce roman, l'écrivain suisse recevait notamment le Prix de la Vocation, le Goncourt des lycéens et le Grand prix de l'Académie française, consacrant celui qui n'avait alors publié que de façon confidentielle un recueil de nouvelles « Tigre » et un premier roman...
Un animal sauvage de Joël Dicker - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Joël Dicker. Merci de nous recevoir chez votre éditeur, Bernard de Fallois. Nous sommes entourés par les livres et vous aimez cet univers. Votre actualité c'est « le Livre des Baltimore ». On va revenir un petit peu en arrière… Vous êtes devenu un phénomène littéraire en 2012 avec « La vérité sur l'affaire Harry Quebert ». Plusieurs millions de livres vendus dans 40 pays. Vous dites parfois que vous êtes un vrai suisse, que vous êtes discret. Alors comment gérez-vous cette...
Un animal sauvage de Joël Dicker - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Joël Dicker, dans votre nouveau roman « Le livre des Baltimore », nous allons retrouver Marcus Goldman que nous avions rencontré dans votre précédent titre « La vérité sur l'affaire Harry Quebert ». Nous allons surtout faire connaissance avec deux familles, la famille Goldman et ses deux entités. Pour schématiser, il y a ceux qui ont réussi, ce sont les Goldman de Baltimore et puis ceux qui ont moins réussi, qui vivent dans un petit pavillon à Montclair dans le New Jersey, dont est issu ce fameux...
Un animal sauvage de Joël Dicker - Livre - Suite
Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est l'histoire de ces deux familles, avec une branche de cette famille qui est florissante, qui réussit à peu près tout dans leur vie et puis l'autre, beaucoup plus modeste. On est tenu par un drame. Dès les premières pages, on sait qu'il s'est passé quelque chose de terrible et c'est le suspense qui nous maintient. On n'a pas envie de lever le nez, on a envie de savoir ce qu'il s'est passé dans cette famille. C'est le message des familles qui m'a vraiment touchée, parce qu'on retrouve dans...
Un animal sauvage de Joël Dicker - L'avis du libraire - Suite
Joël Dicker
Le livre des Baltimore
Présentation 2'09« La vérité sur l'affaire Harry Québert ». Bien sûr, vous vous souvenez de ce titre qui fut l'un des cartons de l'année 2012. Plusieurs millions d'exemplaires vendus en France et à l'étranger et un auteur qui devenait incontournable, Joël Dicker. Avec ce roman, l'écrivain suisse recevait notamment le Prix de la Vocation, le Goncourt des lycéens et le Grand prix de l'Académie française, consacrant celui qui n'avait alors publié que de façon confidentielle un recueil de nouvelles « Tigre » et un premier roman d'inspiration historique « Les derniers jours de nos pères ».
Autant dire qu'après le succès d'Harry Québert, le romancier genevois est attendu au tournant. Voici donc le nouveau roman de Joël Dicker, « Le livre des Baltimore » aux éditions de Fallois.
Il s'agit là de l'un des meilleurs romans de ces derniers mois.
On y retrouve ce qui nous avait déjà séduits dans « La vérité sur l'affaire Harry Québert », à savoir des allers-retours temporels, des destins qui s'entrechoquent, des personnages qui se jalousent, qui se détruisent, l'Amérique des années 90 servant de toile de fond à cette grande saga familiale au goût de cendres. Marcus Goldman, protagoniste de ce roman, a toujours envié ses cousins de Baltimore. Réussite sociale, beau portrait de famille, aisance financière, ils ont tout, là où Marcus s'ennuie dans une vie étriquée d'adolescent solitaire. Mais au fil des années, le vernis craque et les Goldman de Baltimore cachent une autre réalité.
Poursuivant sa peinture d'une Amérique qu'il connait bien, Joël Dicker nous offre ici une histoire universelle et intemporelle, où la haine et la jalousie viennent contrebalancer l'amour et la générosité, où la frontière entre le bien et mal est sans cesse mouvante. On tourne les pages frénétiquement, les Goldman nous deviennent familiers et lorsque dans la deuxième partie du roman, l'intrigue se met en place, implacable, on a le souffle coupé jusqu'au dénouement final.
Ca s'appelle « Le livre des Baltimore », c'est le nouveau roman de Joël Dicker, aux éditions de Fallois et c'est un gros coup de cœur !
Joël Dicker
Le livre des Baltimore
Portrait 5'55Philippe Chauveau :
Bonjour Joël Dicker. Merci de nous recevoir chez votre éditeur, Bernard de Fallois. Nous sommes entourés par les livres et vous aimez cet univers. Votre actualité c'est « le Livre des Baltimore ». On va revenir un petit peu en arrière… Vous êtes devenu un phénomène littéraire en 2012 avec « La vérité sur l'affaire Harry Quebert ». Plusieurs millions de livres vendus dans 40 pays. Vous dites parfois que vous êtes un vrai suisse, que vous êtes discret. Alors comment gérez-vous cette notoriété ?
Joël Dicker :
Très discrètement ! Discret, cela veut dire « quel est votre rapport à vous ? ». Quand je dis discret c'est qu'il y a quelque chose qui fait appel à ma réalité. Et ma réalité depuis dix ans, c'est que j'écris tous les jours. J'ai fait des études de droit, j'ai travaillé à coté mais j'ai toujours écrit. Et du coup, le succès de « La vérité sur l'affaire Harry Quebert » a été très inattendu et très fort mais il intervenait après suffisamment d'années de travail, de manuscrit refusés par les éditeurs, et de labeur pour que je me rende compte de la fragilité de ce que peut être un succès.
Philippe Chauveau :
Vous avez expliqué dans de précédentes interviewes que dès l'âge de cinq ans vous inventiez des histoires. Pourquoi cette envie de raconter et d'écrire des histoires ? Vous sauriez l'expliquer ?
Joël Dicker :
Non je crois que c'est là, c'est quelque chose qui me fait vibrer et que je retrouve parfois dans la musique ou dans la peinture. Quelque chose de l'ordre de la sublimation, dans le sens du mot, aller au-delà de ce qu'on est. Et dans un roman quand on arrive à s'imaginer, à se mettre à la place du personnage, sentir les odeurs, être dans l'action, avoir peur quand le personnage à peur, il y a quelque chose de très fort qui me parle vraiment.
Philippe Chauveau :
Quelles sont vos influences littéraires ?
Joël Dicker :
Romain Gary est l'auteur le plus important pour moi. Il est le premier qui m'ait à ce point frappé, à la fois dans son écriture et dans ses romans mais aussi dans le personnage qu'il était lui-même. Il y a eu un autre grand déclic pour moi, à savoir la découverte de la littérature russe quand j'avais 15 ans. Tout d'un coup vous avez ce monde qui vous explose au visage, vous sentez l'hiver, l'odeur du thé qui chauffe…
Philippe Chauveau :
Au regard de ce que vous venez de dire, vous auriez envie d'écrire sur vos origines russes ?
Joël Dicker :
Oui, cela me plairait, mais pour écrire un bon roman il faut arriver à transmettre une histoire de façon juste. C'est peut-être pour cela que je fais de la fiction. Dans une fiction, la justesse est assurée puisque c'est votre histoire. Dans un roman qui aurait trait à mon histoire à moi et qui serait calquée sur une réalité, il faudrait que je fasse attention à ce que ni mon côté romanesque ne prenne le pas sur la réalité et que la réalité n'empêche pas non plus le coté romanesque.
Philippe Chauveau :
Dans votre nouveau titre « Le livre des Baltimore », on pose la question à Marcus Goldman « pourquoi écrivez-vous ? », il répond « parce que les livres sont plus forts que la vie ». Alors forcément on a envie de vous poser la même question. Joël Dicker, pourquoi écrivez-vous ?
Joël Dicker :
Parce que les livres sont plus forts que la vie !... Il y a quelque chose d'extrêmement fort dans la littérature, qui dépasse tout. Parce que le lecteur, grâce à un livre, devient créateur comme le romancier. Le romancier propose une histoire, mais il ne fait que la proposer, le lecteur va ensuite se l'approprier, il va s'imaginer un personnage blond ou brun, jeune, vieux, avec ou sans lunettes, donc le lecteur crée son propre monde.
Philippe Chauveau :
Votre actualité Joël Dicker, « Le livre des Baltimore » aux éditions De Fallois.
Joël Dicker
Le livre des Baltimore
Livre 6'01Philippe Chauveau :
Joël Dicker, dans votre nouveau roman « Le livre des Baltimore », nous allons retrouver Marcus Goldman que nous avions rencontré dans votre précédent titre « La vérité sur l'affaire Harry Quebert ». Nous allons surtout faire connaissance avec deux familles, la famille Goldman et ses deux entités. Pour schématiser, il y a ceux qui ont réussi, ce sont les Goldman de Baltimore et puis ceux qui ont moins réussi, qui vivent dans un petit pavillon à Montclair dans le New Jersey, dont est issu ce fameux Marcus qui va nous raconter cette histoire, qui s'étend de 1989 à 2012. Qu'avez-vous eu envie de nous raconter avec l'histoire de cette famille, dans sa grandeur et sa décadence ?
Joël Dicker :
« Le livre des Baltimore » raconte, dans les faits, l'histoire de Marcus qui lui-même raconte son appartenance aux Goldman de Montclair qui sont ses parents. Ce sont des gens de la classe moyenne américaine. Et son attirance pour la famille de son oncle, les Goldman de Baltimore qui sont plus puissants. Mais en-dessous de tout cela, c'est qu'est-ce qu'il reste une fois qu'on a enlevé tous les artifices qui sont aujourd'hui très présents dans notre monde. Qu’est-ce qu'il reste quand vous êtes tout seul chez vous face à votre miroir ? C'est là que cela devient intéressant et c'est ce que j'essaie de raconter avec ce livre.
Philippe Chauveau :
Cette histoire est intemporelle, elle dépasse les frontières, c'est l'histoire de la jalousie. Pourquoi avoir choisi le cadre américain pour ce roman ?
Joël Dicker :
J'avais envie de faire une parenthèse après avoir écrit cinq romans dont l'action se déroulait en Europe, et j'avais songé à faire une parenthèse américaine avec « La vérité sur l'affaire Harry Quebert » d'abord et puis « Le livre des Baltimore ». Mais surtout, je pense que pour une histoire avec deux antagonismes, entre ceux qui ont tout et ceux qui ont moins, mais où ceux qui ont tout le montre ouvertement, relève d'une spécificité américaine. En Suisse par exemple, il y a un devoir de discrétion, les banquiers, les grandes familles ne se montrent pas.
Philippe Chauveau :
Comme vous l'aviez fait dans votre précédent titre, il y a beaucoup de flashback. Vos personnages vous ont-ils surpris ? Est-ce vous qui les conduisez ou la fin de l'histoire est-elle arrivée indépendamment de votre volonté ?
Joël Dicker :
C'est une bonne question parce que ce que vous dites résume pour moi qu'est-ce qui fait qu'un personnage est « viable » pour un roman ou doit-il être expulsé du roman, parce qu'il est pas assez vivant. La réponse à ça est « est-ce qu’un personnage est capable de vivre par lui-même, après lui avoir insufflé de la vie au début du roman, est-il capable de vivre par lui-même ? »
Philippe Chauveau :
Lorsqu'on arrive à la fin de votre livre, on est estomaqué, on a la boule au ventre, c'est un livre dont on ne sort pas indemne, vous-même dans quel état d'esprit étiez-vous quand vous avez mis le point final ?
Joël Dicker :
Je crois qu'en tant qu'auteur on ne sort pas d'un livre indemne, mais l'auteur choisi de s’arrêter à la grande différence du lecteur qui subit la fin d'un roman. Même si c'est difficile, parce que je suis attaché à mes personnages, c'est moi qui décide de rompre.
Philippe Chauveau :
Je voudrais terminer en lisant un court extrait qui intervient dans les dernières pages mais elle résume bien me semble-t-il le roman : « Beaucoup d'entre nous cherchons à donner du sens à nos vies, mais nos vies n'ont de sens que si nous sommes capables d'accomplir ces trois destinées : aimer, être aimé et savoir pardonner. Le reste n'est que du temps perdu. »
Merci Joël Dicker, coup de cœur pour votre roman « Le livre des Baltimore », publié aux éditions De Fallois.
Joël Dicker
Le livre des Baltimore
L'avis du libraire 1'48Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est l'histoire de ces deux familles, avec une branche de cette famille qui est florissante, qui réussit à peu près tout dans leur vie et puis l'autre, beaucoup plus modeste. On est tenu par un drame. Dès les premières pages, on sait qu'il s'est passé quelque chose de terrible et c'est le suspense qui nous maintient. On n'a pas envie de lever le nez, on a envie de savoir ce qu'il s'est passé dans cette famille. C'est le message des familles qui m'a vraiment touchée, parce qu'on retrouve dans toutes les familles ce processus, c'est-à-dire une famille où tout est dorée et une autre qui a raté le coche, et en fait ce n'est qu'une surface, au fond ce n'est pas ça du tout.
C'est un livre que je recommande beaucoup aux ados, aux adultes parce que c'est ce que j'appelle un livre de divertissement, on a du mal à abandonner ce roman et on passe un excellent moment.