On connait l'acteur de cinéma, le comédien de théâtre, mais depuis 2009, Lorant Deutsch est aussi présent en librairie. Son premier livre « Métronome » dans lequel il racontait l'histoire de Paris à travers les stations de métro a été un énorme succès, adapté même en série télé. En 2013, s'inspirant de ses pérégrinations et de ses découvertes lors de ses tournées théâtrales, il récidive avec « Hexagone » présenté par son éditeur comme un voyage de 2 600 ans, pour suivre le mouvement des peuples qui ont fait...
Métronome 2 de Lorànt Deutsch - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Lorànt Deutsch, votre actualité chez Michel Lafon, c'est « Métronome 2 », mais bien sûr on vous connait aussi en tant que comédien, même si j'ai l'impression que la comédie arrive un peu par hasard dans votre vie. Vous auriez pu être footballeurs, policier, vous avez fait pas mal de petites choses avant la comédie. Lorànt Deutsch :Oui, parce que comme je suis très curieux j'ai été tenté par pas mal de choses. Et puis, quand on sait vous présenter un métier, vous avez envie d'y goûter. Pas mal...
Métronome 2 de Lorànt Deutsch - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Après le succès du premier « Métronome » et d'«Héxagone », voici donc le tome 2 de « Métronome » chez Michel Lafon. Lorant Deutsch, vous êtes arrivé à Paris lorsque vous aviez 15 ans et vous avez découvert la capitale en flânant et en regardant les plaques de rues et de métro, c'est ça votre découverte de Paris ? Lorànt Deutsch :Oui, ça a été mes premières alliées ces plaques vertes et bleus. Pour moi elles étaient sources de divertissements et d'escapades, parce que j'étais totalement isolé...
Métronome 2 de Lorànt Deutsch - Livre - Suite
Lorànt Deutsch
Métronome 2
Présentation 2'29On connait l'acteur de cinéma, le comédien de théâtre, mais depuis 2009, Lorant Deutsch est aussi présent en librairie. Son premier livre « Métronome » dans lequel il racontait l'histoire de Paris à travers les stations de métro a été un énorme succès, adapté même en série télé. En 2013, s'inspirant de ses pérégrinations et de ses découvertes lors de ses tournées théâtrales, il récidive avec « Hexagone » présenté par son éditeur comme un voyage de 2 600 ans, pour suivre le mouvement des peuples qui ont fait la France. Par ces ouvrages, Lorant Deutsch exprime sa passion pour l'histoire, se gardant toutefois bien de vouloir rivaliser avec des historiens de formation. Lui qui reconnait volontiers s'être intéressé aux périodes passées grâce à « La dernière séance » d'Eddy Mitchell ou aux émissions d'Alain Decaux, se voit plutôt comme un passeur, incitant même ses lecteurs à compléter la lecture de ses livres par d'autres ouvrages de référence. Cet intérêt pour l'Histoire, Lorant Deutsch l'a aussi manifesté dans ses choix d'acteurs. Il fut Jean de La Fontaine au cinéma, John Law ou Mozart au théâtre et on se souvient aussi de sa brillante prestation dans le rôle de Fouquet dans le téléfilm « Le roi, la couleuvre et l'écureuil ». Mais, dans une version comique, il fut aussi le révolutionnaire Collot d'Herbois dans « Les visiteurs 3 » et c'est peut-être ce mélange des genres qui dérange.
Car avec « Métronome » et « Hexagone », Lorant Deutsch s'est attiré les foudres d'une frange d'historiens et d'universitaires, plutôt orientés à gauche, dénonçant l'approximation du travail de recherches du comédien et son texte soi-disant orienté. La polémique renait avec ce nouveau titre de Lorant Deutsch « Métronome 2 ». Le message est clair : que vient faire ce saltimbanque dans le microcosme feutré des gens qui savent, des gens qui connaissent, des gens qui ont étudié. Mais laissons là les grincheux et les envieux. Continuant ses balades dans Paris, Lorant Deutsch nous raconte cette fois-ci la capitale non pas à travers la grande histoire, mais plutôt par l'anecdote, le souvenir des petites gens et des anciens métiers. On apprend plein de choses, ça se lit avec beaucoup de plaisir et chacun sera libre, si le cœur lui en dit, de compléter avec d'autres livres d'érudits pour approfondir le sujet. L'enthousiasme de Lorant Deutsch et son livre donne envie de se perdre dans Paris.
« Métronome 2 » de Lorant Deutsch est publié chez Michel Lafon.
Lorànt Deutsch
Métronome 2
Portrait 6'09Philippe Chauveau :
Bonjour Lorànt Deutsch, votre actualité chez Michel Lafon, c'est « Métronome 2 », mais bien sûr on vous connait aussi en tant que comédien, même si j'ai l'impression que la comédie arrive un peu par hasard dans votre vie. Vous auriez pu être footballeurs, policier, vous avez fait pas mal de petites choses avant la comédie.
Lorànt Deutsch :
Oui, parce que comme je suis très curieux j'ai été tenté par pas mal de choses. Et puis, quand on sait vous présenter un métier, vous avez envie d'y goûter. Pas mal de gens ont réussi à m'attirer dans leur filet. J’ai voulu être prof d'histoire, prof de philo, policier. J’ai aussi voulu être footballeur, c'était ma passion première mais aujourd'hui, je suis très content d'être acteur. On peut faire tous les métiers, puisque notre rôle c'est de faire semblant.
Philippe chauveau :
On vous connait dans des rôles comiques mais on sait aussi que vous avez joué des rôles dramatiques, historiques, que ce soit au cinéma, sur scène, avez-vous une préférence d'époque ?
Lorànt Deutsch :
Oui, j'aime mon époque à moi, c'est celle qui me permet de voyager. Avant, on aurait été bloqué dans notre époque, maintenant on a la modernité, la connaissance et puis les supports audiovisuels de reconstitution, les images de synthèse qui vous permettent de retourner dans le passé, tout en restant bien installé dans votre fauteuil.
Philippe Chauveau :
Le vrai Loràn Deutsch est-il dans les personnages comiques ou dans les personnages historiques ?
Lorànt Deutsch :
Je dois être un peu tout à la fois… Ce qui est bon, c'est l'alternance, c'est comme pour tout.
Philippe Chauveau :
Comment est née cette passion pour l'Histoire?
Lorànt Deutsch :
Je crois qu'elle vient de ma curiosité qui fait que je me pose tout le temps des questions sur ce qui se cache derrière la réalité qui m'entoure. C'est aussi simple que le fait de se dire, pourquoi telle rue est droite, telle autre est courbe, pourquoi telle station s'appelle comme ça ? Et tout ces éléments ont une réponse, ont une histoire, il y a un sens caché, il y a une énigme. Et puisque je suis curieux et que j'aime les enquêtes, j'ai envie de lever le voile.
Philippe Chauveau :
C'est vrai que c'est en regardant « La dernière séance » d'Eddy Mitchell que vous avez aussi pris goût à l'Histoire ?
Lorànt Deutsch :
C'est vrai que quand j'étais petit, je regardais « La dernière séance », parce que c'était le mardi soir et le mercredi je n'avais pas école, donc mes parents me laissaient regarder la télévision. C'était souvent des films, des grandes épopées hollywoodiennes très romancées mais qui, en même temps, nous faisaient voyager. Ma mère me disait que cette histoire était aussi la nôtre, qu'il s’agisse des « Dix commandements » , « d'Ivanhoé » ou « Des Vikings ». Donc, j'ai fait ce que m'a dit ma mère, je me suis plongé dans l'Histoire, et j'ai pris le mot au pied de la lettre, l'Histoire, ce sont des histoires.
Philippe Chauveau :
Vous aimeriez que plus tard, un professeur d'histoire ou un historien dise : « moi j'ai découvert l'Histoire en lisant Lorànt Deutsch » ?
Loràn Deutsch :
Je ne sais pas si je souhaite ça, mais j'espère donner envie à des gens de s'intéresser à cette matière merveilleuse qu'est l'Histoire. Il faut que les gens se rendent compte que leur environnement direct est pétri de richesses.
Philippe Chauveau :
Lorsqu'on est, comme vous, soit sur des plateaux, soit sur des scènes de théâtre, comment trouve-t-on le temps de travailler pour des recherches historiques ? Comment travaillez-vous ?
Lorànt Deutsch :
La chance qu'on a quand on est acteur, c'est qu'on nous donne très vite une chaise et on nous demande d'attendre. Donc, on peut travailler facilement puisqu’on passe les trois quarts du temps à attendre la minute utile où on va bosser. Pendant ce temps moi je lis et je travaille !
Philippe Chauveau :
Est-ce qu'un roman historique pourrait être un sujet de travail pour vous ?
Lorànt Deutsch :
Cela viendra peut-être mais honnêtement, je ne suis pas un écrivain. Je m'exprime plutôt bien à l'oral mais à l'écrit je conserve mon oralité pour donner un rythme. Je ne pense pas que ce soit très élégant pour des romans, je ne suis pas une plume.
Philippe Chauveau :
Votre actualité Lorànt Deutsch, « Métronome 2 », publié chez Michel Lafon.
Lorànt Deutsch
Métronome 2
Livre 6'23Philippe Chauveau :
Après le succès du premier « Métronome » et d'«Héxagone », voici donc le tome 2 de « Métronome » chez Michel Lafon. Lorant Deutsch, vous êtes arrivé à Paris lorsque vous aviez 15 ans et vous avez découvert la capitale en flânant et en regardant les plaques de rues et de métro, c'est ça votre découverte de Paris ?
Lorànt Deutsch :
Oui, ça a été mes premières alliées ces plaques vertes et bleus. Pour moi elles étaient sources de divertissements et d'escapades, parce que j'étais totalement isolé à Paris avec juste ma sœur. J'habitais à Bobigny, plus exactement sur la ligne 5 du métro. Un jour, je suis allé tout au bout de cette ligne, à Place d'Italie en pensant me retrouver au cœur du quartier latin pour manger une pizza et respirer les saveurs du sud et je me suis retrouvé dans le quartier gelé de la place d'Italie, avec ses grands immeubles pensés par Le Corbusier, il n'y avait rien d'italien là-dedans. Et je me suis demandé pourquoi le métro portait ce nom là, je trouvais ça curieux. On m'a expliqué par la suite, que la place d'Italie se trouvait sur le début de la voie qui menait en Italie, la route de Fontainebleau. Et donc je me suis rendu compte du lien avec le nom de la station de métro et de l'histoire de son emplacement.
Philippe Chauveau :
Quand vous êtes arrivé à Paris, vous aviez l'impression d'arriver en terrain hostile ?
Lorànt Deutsch :
En fait, je quittais un monde à hauteur d'enfant, j'habitais dans un village et tout était lié, tout était accessible et on en voyait très vite les limites. Donc là, je me suis retrouvé dans la grande ville, à la fois effrayé et fasciné. Mais Paris me rassurait, parce que quand j'étais petit, j'avais peur de l'obscurité et dans les villages tout s'éteint à 18h et c'était quelque chose qui m'inquiétait. Or, à Paris, grâce aux phares des voitures, aux luminaires, aux éclairages publics, j'ai découvert un monde dressé, debout qui triomphait de l'obscurité.
Philippe Chauveau :
Je vous le disais en préparant l'émission, quand j'ai reçu le deuxième tome de Métronome, j'étais un peu septique, je me suis dit « Laurent nous a déjà tout dit » dans le premier volume, et pas du tout. D'ailleurs, c'est précisé en quatrième de couverture, « le premier Métronome, c'était le grand souffle de l'Histoire de France sur la capitale et le second, c'est tout le passé des parisiens qui se déroule au fil des jours jusqu'à nous projeter dans notre réalité d'aujourd'hui. Et c'est vrai qu'au fil des pages, en nous faisant découvrir le Paris des petites gens, et on ne voit pas la ville de la même façon. On est très loin du Palais des Tuileries, du Louvre ou d'Haussmann on est au cœur du Paris authentique.
Lorànt Deutsch :
Oui, parce qu'il est merveilleusement composite ce Paris et il a enfanté la réalité, le maillage de rues, cette séparation rive droite/ rive gauche, c'est aussi simple que ça. Paris pendant mille ans a été une ville avec deux poumons très différents. La rive droite était la partie où l'on dépense, bourgeoise, laborieuse qui travaille, la ville du commerce. Et une rive gauche où l'on pense, la ville universitaire, des clercs, des abbés et cette opposition rive droite/rive gauche, elle est née des petites gens.
Philippe Chauveau :
Vous faites sortir de l'oublie des gens que l'Histoire n'a pas retenus, comme la fiancée de Modigliani qui se suicide à la mort de ce dernier, ou encore la Goutte d'or où l'on faisait un vin de très bonne facture.
Lorànt Deutsch :
Oui, tout à fait, le vin préféré d'Henry IV, qui était un vin liquoreux, cuivré qu'on a appelé la « goutte d'or ». C'est merveilleux de savoir cel et ça ré-enchante un peu la Goutte d'or, même si le quartier a changé depuis quelques années.
Philippe Chauveau :
Le travail que vous avez fourni pour cet ouvrage, a t-il changé le regard que vous portiez sur Paris ?
Lorànt Deutsch :
Bien sûr, parce qu'il y a des quartiers que j'ai découvert pour y avoir séjourné, j'ai habité aux quatre points cardinaux de Paris et il y a des quartiers qui garderont une saveur particulière comme le Vème et Bobigny.
Philippe Chauveau :
Lorànt Deutsch vous êtes dans l'actualité avec le nouveau tome de Métronome, vous êtes publié chez Michel Lafon. Merci beaucoup.
Lorànt Deutsch :
Merci Philippe.