Quel bonheur de rencontrer des auteurs de premier roman plein d’enthousiasme, gourmand d’écriture et qui savent aussi, par leur écriture, les thèmes abordés, nous émouvoir, nous toucher, nous interpeller.
David Fortems est l’un de mes coups de cœur de cette rentrée littéraire 2020.
Originaire des Ardennes, il est venu à Paris suivre des études de cinéma avant de se consacrer à l’écriture. Initié à la lecture par sa mère, c’est vers la littérature française contemporaine qu’il se tourne avant de franchir...
Louis veut partir de David Fortems - Présentation - Suite
Philippe ChauveauBonjour David Fortin.
David FortemsBonjour.
Philippe ChauveauMerci d'avoir accepté notre invitation. Vous êtes au coeur de cette actualité, de cette rentrée littéraire avec ce premier roman dont on parle beaucoup. Ça s'appelle Louis veut partir. C'est chez Robert Laffont. Un premier roman, c'est toujours une aventure. Pour le petit garçon qui vient des Ardennes, comment vivez vous ça aujourd'hui ?
David FortemsBen écoutez très bien. J'ai beaucoup préparé cette rentrée. Je l'ai beaucoup attendue aussi parce...
Louis veut partir de David Fortems - Portrait - Suite
Philippe ChauveauVoilà un premier roman que l'on n'oublie pas, qui reste en mémoire avec des personnages qui s'accrochent. Nous allons faire connaissance avec Pascal. Pascal vient d'enterrer son fils, petit Louis. Ce gamin avait 18 ans. Il s'est suicidé. Pascal ne comprend pas pourquoi son fils s'est suicidé. Et puis, juste après les obsèques, il y a un téléphone qui va sonner. Puis le père qui va prendre le téléphone de son fils et qui va découvrir toute une partie de la vie de son fils, qu'il ne soupçonnait pas. C'est un...
Louis veut partir de David Fortems - Livre - Suite
David Fortems
Louis veut partir
Présentation 00'02'22"Quel bonheur de rencontrer des auteurs de premier roman plein d’enthousiasme, gourmand d’écriture et qui savent aussi, par leur écriture, les thèmes abordés, nous émouvoir, nous toucher, nous interpeller.
David Fortems est l’un de mes coups de cœur de cette rentrée littéraire 2020.
Originaire des Ardennes, il est venu à Paris suivre des études de cinéma avant de se consacrer à l’écriture. Initié à la lecture par sa mère, c’est vers la littérature française contemporaine qu’il se tourne avant de franchir lui-même le pas.
Voici son premier roman, « Louis veut partir ». Et ce livre est un choc.
Pascal a une quarantaine d’années. Ouvrier dans une petite ville de la Meuse, il vient d’enterrer son fils de 18 ans, Louis, qui a choisi de se donner la mort. Découvrant le téléphone portable de son fils, Pascal qui a élevé seul son gamin, va remonter le fil de l’histoire, chercher à rencontrer ceux que son fils côtoyait et découvrir ainsi une réalité qu’il ne soupçonnait pas.
Ce sont les Ardennes qui servent de cadre à ce roman et on pourrait même dire qu’elles y tiennent le premier rôle tant l’auteur a voulu nous parler de sa région natale, belle mais souvent mal perçue de par sa déshérence économique. A travers l’histoire de Louis et de son père, David Fortems nous offre ici un formidable roman à la fois social et politique. Effectivement, avec ces deux hommes qui n’ont pas su se parler et s’aimer, l’auteur nous raconte surtout une société en marge, mise de côté, dans laquelle la jeunesse se cherche un avenir improbable.
Comment survivre à la mort d’un enfant qui a choisi de perdre sa propre vie ? Tel sera désormais le quotidien de Pascal qui a toujours cherché à être un bon père sans savoir vraiment comment l’être. Abordant notamment la difficulté de la révélation de l’homosexualité dans les familles, David Fortems nous offre un texte sublime sur la relation manquée entre un père et son fils, un texte où la violence des propos le dispute à la poésie des paysages. Une écriture à la fois moderne et littéraire qui laisse entrevoir un grand talent.
« Louis veut partir » de David Fortems est publié chez Robert Laffont.
David Fortems
Louis veut partir
Portrait 00'07'11"Philippe Chauveau
Bonjour David Fortin.
David Fortems
Bonjour.
Philippe Chauveau
Merci d'avoir accepté notre invitation. Vous êtes au coeur de cette actualité, de cette rentrée littéraire avec ce premier roman dont on parle beaucoup. Ça s'appelle Louis veut partir. C'est chez Robert Laffont. Un premier roman, c'est toujours une aventure. Pour le petit garçon qui vient des Ardennes, comment vivez vous ça aujourd'hui ?
David Fortems
Ben écoutez très bien. J'ai beaucoup préparé cette rentrée. Je l'ai beaucoup attendue aussi parce que ça fait plus d'un an qu'on travaille sur la correction, etc. Donc j'ai eu le temps de m'y faire et j'ai quand même pris beaucoup de distance avec le roman. Ça fait quand même trois ans que je l'ai écrit. Une distance qui s'est instaurée, donc je joue pas toute ma vie non plus sur cette rentrée, quoi.
Philippe Chauveau
Mais là vous savourez.
David Fortems
Donc, je ne fais que savourer, mais je ne suis pas non plus dans la pression, etc. Je pense qu'il a beaucoup de gens qui peuvent se dire dès le premier roman : qu'est ce que je vais écrire après ? Et qui ont peut-être dès les premiers entretiens, la peur de ce qu'ils vont raconter après. Mais moi, c'est déjà dans ma tête, etc. Je n'ai même pas trop cette pression. C'est un délice.
Philippe Chauveau
J'ai précisé que vous étiez un enfant des Ardennes parce qu'on va reparler des Ardennes qui sont au cœur de ce premier roman. Mais aujourd'hui, vous êtes installé à Paris. Il y a eu des études de cinéma, notamment. Et puis aujourd'hui, c'est l'écriture qui est au cœur de votre vie. Pourquoi ce goût à la fois du cinéma et de l'écriture ? Et finalement, comment les deux se conjuguent-ils ?
David Fortems
Alors, il y a eu études de cinéma, et il y a encore. Parce que je continue. J'y suis encore grâce à mon jeune âge, n'est ce pas, je continue. Je n'ai pas terminé en mai, mais en fait, écriture et cinéma de tous temps pour moi mêlés. La première fois que j'ai écrit, je pensais écrire du cinéma, en fait. J'écrivais des films, mais en fait en forme d'histoires très courtes qui s'apparentaient plus à de la nouvelle, par exemple. Mais dans ma tête, c'était des scénarios, mais je ne savais pas quelle forme prenait un scénario. Ce que ça voulait dire. Comment ça s'écrivait donc, en fait, j'écrivais des histoires qui, pour moi, étaient des films ou en tous cas destinés à devenir des films. J'ai même envoyé des histoires à des studios quand j'avais 10 ans. Ca amusait beaucoup mes parents. Donc pour moi, ça s'est toujours conjugué, en effet, écriture et cinéma.
Philippe Chauveau
Comment se fait la rencontre avec l'écriture, avec l'objet livre ? Sont-ce des professeurs ? Est-ce une rencontre à la bibliothèque ? Sont-ce vos parents qui vous mettent des livres dans les mains ?
David Fortems
Oui, c'est ma mère. C'est ma mère qui me met le club des cinq dans les mains en CE2. Elle me voyait ne pas lire. Et elle se trouvait que c'était dommage. Alors que mon frère était toujours avec un bouquin dans la main. Moi, je faisais tout le temps autre chose, je rêvassais un peu tout le temps. Et du coup, elle me met le club des cinq dans la main. Je rechigne un petit peu, et en fait j'ai adoré ça et je les ai tous lus. Et après, on passe à une littérature un peu plus adolescente, donc plutôt fantaisy, science fiction, Harry Potter et poncifs. Et après, on passe vers une littérature plus contemporaine. En tout cas, pour moi, parce que je n'ai jamais réussi à trop lire de grands classiques sans être forcé à le faire. Donc, moi, je me suis d'emblée tourné vers une littérature ultra contemporaine, post 45.
Philippe Chauveau
Et aujourd'hui, vos auteurs fétiches, justement, dans cette littérature contemporaine ?
David Fortems
Virginie Despentes, tout d'abord, qui est une grande inspiration. D'ailleurs, la première fois qu'on m'a refusé Louis veut partir, c'est parce qu'on me disait que c'était trop Despentien. Alors moi, je me demandais qu'est-ce que ça veut dire trop Despentien ? Ensuite, en quoi n'est-ce pas un gros atout ? Je ne comprenais pas ça, mais ça c'est pas grave. Très récemment, j'ai découvert Philippe Besson qui, enfin, ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi touché par un style par exemple, par une écriture. Après, j'adore Houellebecq aussi. Et puis bon, j'ai beaucoup lu juste avant l'écriture de Louis veut partir, j'ai aussi beaucoup lu Edouard Louis et Didier Eribon, Geoffroy de Lagasnerie, etc. Toute la clique.
Philippe Chauveau
Donc vraiment des auteurs très contemporains dont on parle beaucoup. Je vais vous titiller un peu, mais entre le Club des cinq et Houellebecq, il y a quand même une grande différence. Quoique. Quoique. Mais finalement, le plaisir et l'envie, sont les mêmes. C'est le besoin de se réfugier dans un autre monde, de s'isoler du monde qui vous entoure ? Est-ce qu'il y a un petit peu de ça ?
David Fortems
Moi, je dirais pas que je lis pour m'isoler parce que je n'ai pas forcément besoin de m'isoler, mais plutôt que je lis pour m'y plonger. Je pense que quand on lit, on se plonge dans le monde avant tout.
Philippe Chauveau
Votre livre est très remarqué non seulement pour le sujet que vous abordez. Et puis aussi pour la qualité de votre écriture.cEt vous dites à un moment, vous écrivez à un moment : le manque de valeur du mot est le mal de notre siècle. C'est dans le cadre du roman, certes, mais j'imagine que c'est un petit peu quand même David Fortems qui dit cette phrase.
David Fortems
C'est complètement David Fortems qui écrit cette phrase.
Philippe Chauveau
Vous êtes sévère justement avec la littérature d'aujourd'hui ou en tous cas les mots d'aujourd'hui ?
David Fortems
Ce n'est pas du tout un reproche formulé à l'égard de la littérature. Quand je dis que le manque de valeur du mot est le mal du siècle, c'est plutôt au contraire, un reproche face à la parole orale, donc une parole rhétorique et politique où on se retrouve face à des politiciens et des soi disant intellectuels qui disent tout et son contraire, toute la journée, et qui créent une grande confusion.
Philippe Chauveau
Que ce soit dans les thématiques abordées ou dans le style de l'écriture, quelle serait selon vous la définition de l'écrivain d'aujourd'hui et peut être la définition de l'écrivain que vous souhaitez être ?
David Fortems
Pour moi, l'écrivain que je cherche à être c'est un écrivain sincère et lucide. Lucide, dans le sens où je cherche à identifier les choses du siècle on va dire, pour en faire une histoire et les raconter à travers des personnages et pour écrire des personnages, il faut avoir une grande sincérité parce qu'il faut aller chercher au plus profond de ses réflexions personnelles qui peuvent parfois être un peu inavouables. Par exemple, quand j'écris un personnage comme Jocelyn, qui est un peu un gros vicelard, ou Brandon qui est quand même bon, pas très fréquentable, il faut quand même les avoir, ces pensées là, quoi, il faut y penser quoi. Donc, il faut savoir aller puiser dans sa partie la plus méchante, ce qui n'est pas forcément facile à faire.
Philippe Chauveau
Vous êtes un peu schizophrène lorsque vous écrivez ?
David Fortems
Un petit peu oui, mais je suis Gémeaux vous savez.
Philippe Chauveau
C'est votre premier roman, David Fortems. C'est une vraie réussite. Ça s'appelle Louis veut partir. C'est aux éditions Robert Laffont.
David Fortems
Louis veut partir
Livre 00'07'11"Philippe Chauveau
Voilà un premier roman que l'on n'oublie pas, qui reste en mémoire avec des personnages qui s'accrochent. Nous allons faire connaissance avec Pascal. Pascal vient d'enterrer son fils, petit Louis. Ce gamin avait 18 ans. Il s'est suicidé. Pascal ne comprend pas pourquoi son fils s'est suicidé. Et puis, juste après les obsèques, il y a un téléphone qui va sonner. Puis le père qui va prendre le téléphone de son fils et qui va découvrir toute une partie de la vie de son fils, qu'il ne soupçonnait pas. C'est un sujet dur que vous avez eu envie d'aborder, une rencontre manquée entre un père et son fils. Qui est Pascal ? Qui est Louis ?
David Fortems
Pascal, c'est un ex syndicaliste. Donc pour moi, Pascal, c'est un homme résigné qui est résigné à la fois dans son combat politique et dans sa vie personnelle, donc qui ne fait qu'enchaîner un travail qui est très difficile, avec des horaires très contraignants et le repos. Donc, c'est quelqu'un qui oscille entre travail, repos, travail, repos et qui, par là, manque un petit peu à son rôle. Il fournit le toit, la nourriture
Philippe Chauveau
Il fait ce qu'il peut ?
David Fortems
Il fait ce qu'il peut avec ce qu'il a et avec son âge vieillissant, sa fatigue qui s'installe, voilà. Et Louis au contraire, Louis, c'est une boule d'énergie qui veut absolument partir, mais qui veut quitter ce milieu, quitter cette vie, quitter cet endroit qui n'a rien à lui offrir puisque Louis voit plus grand en tous cas que la vallée de la Meuse qui n'est pas facile. Donc pour moi, Pascal est un être résigné quand Louis, justement, à l'origine, ne l'est pas du tout.
Alors, précisons le, Pascal et Louis, un père et son fils qui ne sont pas sur la même longueur d'onde, mais qui s'entendent relativement bien. Ils vivent tous les deux depuis plusieurs années, depuis que Nathalie, la maman, est partie. Louis avait 4 ans à l'époque. Ils ont construit leur quotidien. Ils ne se fâchent pas, mais ils n'ont pas vraiment grand chose à se dire. Sans doute s'aiment-ils sans savoir se le dire. Et Pascal ne comprend pas pourquoi, justement, son fils a décidé de mettre fin à ses jours et il va remonter sur une semaine, il va remonter le fil de l'histoire avec différents chapitres qui portent tous le prénom d'un personnage que Louis fréquentait. Comment cette histoire est elle née ? Et pourquoi avoir eu envie de la raconter ?
David Fortems
Cette histoire elle nait de la cristallisation de plusieurs thèmes qui me sont très chers évidemment. Donc on a à la fois la solitude, le déterminisme social, la vie, une zone géographique un peu délaissée. Je voulais écrire un roman sur deux hommes aussi, mais deux hommes qui ne sont jamais en contradiction, qui sont deux hommes qui ne sont pas en confrontation. Et justement, pour qui le manque de confrontation devient un problème. Cette histoire elle nait aussi de mon envie de mettre les Ardennes au premier plan en décor en tous cas, d'une telle histoire. Pour moi, elle ne pouvait s'inscrire que là, parce que déjà, c'est un endroit fascinant et que ça existe très peu en littérature. Donc, voilà c'est plusieurs éléments qui se cristallisent en une intrigue qui est celle-là. Ce n'est pas un sujet facile, comme vous l'avez dit.
Philippe Chauveau
Alors effectivement, on va parler d'homosexualité parce que très vite, c'est dans les premières pages. Pascal va découvrir que son fils était homosexuel, plutôt assumé. Il n'en parlait pas à son père, mais en revanche, plusieurs personnes autour de la commune où ils vivent le savaient bien. Mais ce n'est peut être pas le plus important du roman. Parce que vous le dites, vous faites le choix de placer cette histoire dans une région que vous connaissez bien, les Ardennes, qui est un territoire économiquement un peu un peu à l'abandon. Il y a une part de roman social, de roman politique dans votre écriture ?
Oui, c'est même la partie pour moi qui est majoritaire. Comme vous l'avez dit. L'homosexualité de Louis n'est pas mal vécue. Elle est à la source de rien dans cette intrigue. C'est un élément. C'est un détail qui ne fait qu'illustrer à quel point Pascal ne connaissait pas son fils du tout. Le vrai thème du roman, évidemment, c'est ce déterminisme social qui s'inscrit dans un territoire complètement désenclavé, à la fois à l'abandon et préservé en même temps, parce que c'est une zone de nature absolument... L'homme n'y a quasiment jamais touché. Donc, c'est comme un écrin préservé ce qui est très rare en France. Mais au même moment, c'est un territoire complètement désindustrialisé où il n'a a aucun avenir. C'est l'un des seuls départements français qui perd des habitants.
Philippe Chauveau
Mais précisons le. Vous ne parlez pas des Ardennes de façon négative. Il y a des pages qui sont magnifiques lorsque vous décrivez la région, il y a une mélancolie dans votre écriture lorsqu'on voit Louis ou Pascal sur la route des Ardennes. Vous aviez aussi envie de rendre hommage à cette région qui est la vôtre ?
David Fortems
Tout à fait. Parce que pour moi, les Ardennes, je les vois à la fois comme en faisant partie, mais en même temps, je n'y suis pas né, je n'y ai jamais vécu. Je n'y ai passé que de très longues vacances depuis, voilà, depuis que je suis né. Je connais très bien cette région par habitude, mais ce n'est pas du tout une région du quotidien pour moi. Donc, j'ai à la fois cette vision, un peu de touriste, une vision, ce que j'aime dire, une vision de poète, c'est-à-dire qui s'émerveille un peu face à la beauté de cette nature qui, en effet, plonge dans une grande mélancolie. On plonge très facilement dans la mélancolie dans les Ardennes. C'est pour ça qu'il ne faut pas rester trop longtemps, selon moi, parce que ça plonge dans une grande mélancolie. C'est une très grande douceur aussi de vie. Mais d'un côté, on ne peut pas être dans les Ardennes, parler des Ardennes sans mentionner le désert social que ça peut être. Les Ardennes, c'est un désert médical. C'est l'un des départements français où il y a le plus de chômage chez les jeunes et le plus de chômage tout court d'ailleurs je crois. Donc il y a à la fois la vision du poète et la vision du syndicaliste j'ai envie de dire qui ne s'opposent pas forcément.
Philippe Chauveau
Pourquoi Louis a t il choisi de mettre fin à ses jours à l'âge de 18 ans ? C'est le point de départ de votre livre, votre premier roman, David Fortems. Et puis il y a cette phrase qu'on garde en mémoire, ce sont les choses qu'on tait qui parlent le mieux de nous. C'est une véritable réussite que ce livre, Louis veut partir. David Fortems, vous êtes publié chez Robert Laffont. Merci.