Depuis 1992 avec « Hygiène de l’assassin », Amélie Nothomb est au rendez-vous de la rentrée littéraire de septembre et chacun de ses titres est attendu par un public fidèle et nombreux.
L’an passé, avec « Soif », racontant la Passion à travers les yeux et les paroles du Christ, Amélie Nothomb avait confié avoir écrit là le livre de sa vie. Succès de librairie et reconnaissance littéraire, le roman est passé à deux doigts du prix Goncourt.
Cette année, avec « Les aérostats », son 29ème roman, elle retrouve...
Psychopompe d'Amélie Nothomb - Présentation - Suite
Philippe ChauveauBonjour Amélie Nothomb.
Amélie NothombBonjour Philippe.
Philippe ChauveauMerci d'avoir accepté notre invitation. C'est votre 29ème titre déjà, Les aérostats. Quel joli parcours. Justement, lorsque vous regardez en arrière, il y a des images qui reviennent depuis 1992, toutes les rencontres, toutes les sorties de livres. Ça représente quoi dans votre vie de femme ?
Amélie NothombC'est l'essentiel de ma vie. Ce sont mes enfants. Je n'ai pas d'enfant de chair, mais j'ai beaucoup d'enfants de papier. Et le moment...
Psychopompe d'Amélie Nothomb - Portrait - Suite
Philippe ChauveauQuel plaisir de vous retrouver pour la sortie de ce nouveau livre Les aérostats. On va en parler dans un instant. J'aimerais qu'on revienne juste très rapidement sur Soif que vous nous avez présenté l'an dernier. Vous nous aviez confié que c'était le roman de votre vie. Je me suis posé une question, lorsque l'on a écrit le roman de sa vie, comment fait-on pour retrouver l'inspiration, pour se remettre à l'ouvrage ? Est-ce qu'il y a eu un avant et un après ? Ce nouveau livre a-t-il été difficile à enfanter...
Psychopompe d'Amélie Nothomb - Livre - Suite
Amélie Nothomb
Les aérostats
Présentation 00'02'19"Depuis 1992 avec « Hygiène de l’assassin », Amélie Nothomb est au rendez-vous de la rentrée littéraire de septembre et chacun de ses titres est attendu par un public fidèle et nombreux.
L’an passé, avec « Soif », racontant la Passion à travers les yeux et les paroles du Christ, Amélie Nothomb avait confié avoir écrit là le livre de sa vie. Succès de librairie et reconnaissance littéraire, le roman est passé à deux doigts du prix Goncourt.
Cette année, avec « Les aérostats », son 29ème roman, elle retrouve notre époque contemporaine et renoue avec l’esprit du conte cruel dont elle nous a si souvent régalé.
Nous sommes à Bruxelles. Ange est étudiante en philologie. A 19 ans, partageant un appartement avec la très rigide Donate, la jeune femme n’est pas très bien dans sa peau, n’a pas de vie sociale, guère plus de vie amoureuse. Seules la poésie de la ville et les salles obscures des cinémas lui donnent la sensation d’exister.
A la recherche d’un job, répondant à une annonce, elle rencontre Pie, jeune garçon de 16 ans, dyslexique et en mal d’affection parentale à qui elle doit dispenser des cours de français. Entre ces deux êtres à part, cabossés, nait une étrange relation où la littérature tient le premier rôle.
En courts chapitres, avec des phrases synthétiques où les mots claquent, Amélie Nothomb n’a pas son égale pour créer une ambiance, faire naître des personnages fragiles et complexes, distiller le poison de la rancœur et de la haine.
Malmenés par la vie, Pie & Ange vont s’apprivoiser, se fortifier l’un l’autre face au mépris de ceux qui les entourent et se construire une vie les rapprochant des héros de papier dont ils se nourrissent désormais. S’identifiant aux personnages nés de l’esprit des grands auteurs, ils vont eux-mêmes gagner une jeunesse éternelle.
Avec ce personnage d’Ange, Amélie Nothomb reconnait qu’elle est très proche de la jeune étudiante complexée qu’elle fut. La romancière réussit une fois encore à nous enthousiasmer avec cette histoire savoureusement perverse.
« Les aérostats » d’Amélie Nothomb aux éditions Albin Michel.
Amélie Nothomb
Les aérostats
Portrait 00'09'24"Philippe Chauveau
Bonjour Amélie Nothomb.
Amélie Nothomb
Bonjour Philippe.
Philippe Chauveau
Merci d'avoir accepté notre invitation. C'est votre 29ème titre déjà, Les aérostats. Quel joli parcours. Justement, lorsque vous regardez en arrière, il y a des images qui reviennent depuis 1992, toutes les rencontres, toutes les sorties de livres. Ça représente quoi dans votre vie de femme ?
Amélie Nothomb
C'est l'essentiel de ma vie. Ce sont mes enfants. Je n'ai pas d'enfant de chair, mais j'ai beaucoup d'enfants de papier. Et le moment où, c'est souvent avec vous, n'est ce pas, que j'ai pour la première fois montré un de mes enfants.
Philippe Chauveau
Lors des rentrées Albin Michel, oui.
Amélie Nothomb
Si j'ose dire, vous avez été un petit peu le prêtre qui a baptisé mes enfants. Alors, vous imaginez, c'est un rapport très fort qui existe entre vous et moi.
Philippe Chauveau
Avez-vous l'impression, finalement, que cette vie était toute tracée ? Où sont-ce les hasards de la vie qui vous ont menés là où vous êtes ?
Amélie Nothomb
Je peux vous dire que cette vie n'était pas tracée du tout. Je me souviens quand j'avais de 18 à 23 ans, mais je me disais, "mais c'est pas possible, mais je suis une cause perdue. Mais il ne va rien m'arriver. Je serai jamais bonne à rien." J'étais terriblement à la fois exaltée par cette idée et angoissée par cette idée. C'était à double tranchant. Tour à tour, je me disais c'est génial, tu es tellement libre, t'es tellement bonne à rien que tout peut arriver. Et à d'autres moments, je me disais, "écoute ma pauvre ma fille, t'es tellement nulle que tu es une espèce de cas social, Mon dieu, tu vas mal finir".
Philippe Chauveau
La littérature fait son entrée dans votre vie très tôt. Vous avez été une grande lectrice.
Amélie Nothomb
J'ai très vite été une grande lectrice. Mes parents lisaient énormément. La littérature était très présente à la maison. Je pense surtout que ce qui m'a fait lire, c'est le fait que, du fait de la profession de mes parents, ils étaient diplomates, la fin du monde se reproduisait environ tous les trois ou tous les cinq ans, c'est-à-dire que tous les 3, 5 ans, je perdais tout, le pays où je vivais, l'école où j'allais, tous mes amis, etc. Et je devais tout recommencer ailleurs avec mes parents et ma sœur. Aimer les livres, ça avait du sens parce que eux, on ne les perdait pas tous les trois ans. D'où un attachement extraordinaire à la littérature.
Philippe Chauveau
Qu'est-ce qui vous a sauvée finalement, ce sont les livres ou c'est l'écriture ?
Amélie Nothomb
Je pense que écrire m'a permis de renouer avec mon corps. Mais finalement, ça, c'est arrivé plus tard. Le premier salut, le salut par les livres, il est arrivé dès que j'ai quitté le Japon. J'ai quitté le Japon à l'âge de cinq ans. Ça a été le premier choc de ma vie et probablement le plus grand. Et c'est suite à ça que j'ai commencé à lire et à devenir vraiment une lectrice. C'était dans l'idée de commencer une vraie continuité dans ma vie.
Philippe Chauveau
Aujourd'hui, lorsque vous vous attaquez à un nouveau roman, il y a ceux qui sont publiés, et puis tous ceux que vous avez écrits, qui patientent, qui patientent gentiment. Le plaisir est-il toujours le même, le plaisir de l'écriture, et le besoin de l'écriture est-il toujours le même ?
Amélie Nothomb
Le plaisir augmente à proportion que c'est difficile et c'est ça la bonne nouvelle, c'est que c'est de plus en plus difficile. On pourrait croire que du fait que j'ai beaucoup écrit, j'ai attrapé ce qu'on pourrait appeler du métier, mais c'est totalement le contraire. Plus j'écris, moins je sais comment faire. Quel serait l'intérêt de continuer à écrire si ce n'était pas pour défricher un petit peu de territoire inconnu de plus à chaque fois, et plus on l'a fait, plus il est difficile de défricher du territoire inconnu, donc c'est de plus en plus compliqué. Heureusement, j'aime la difficulté, donc cela m'exalte de plus en plus.
Philippe Chauveau
Quelle relation entretenez-vous avec les médias, que ce soit la télévision, la radio, la presse écrite ? Et avez-vous l'impression que, au fil du temps, votre relation s'est apaisée ? Le terme est peut être un petit peu excessif, mais cette relation a-t-elle évolué ?
Amélie Nothomb
Avec les années, j'ai mieux compris que les médias, ça n'existait pas. La télévision, ça n'existait pas. En vérité, il n'existe que des rencontres qui ont lieu devant tel ou tel média. C'est pour ça que, dire : "je n'aime pas la télévision", ça n'a aucun sens. La télévision avec Philippe Chauveau, c'est très agréable. La télévision, avec d'autres présentateurs que je ne nommerais pas forcément, ça peut être extrêmement angoissant. Il en va des médias comme de n'importe quelle rencontre humaine. Il y en a qui sont terriblement agréables, terriblement simples et souples. Et il y en a d'autres qui vous raidissent de peur.
Philippe Chauveau
Vous avez pu souffrir d'une certaine image qu'on avait construite autour de vous ?
Amélie Nothomb
Vous savez, ce serait excessif de dire que j'en ai souffert. Je pense que c'est juste une fatalité. Vous devenez connue. Les gens ont besoin de vous identifier à des signes et de là à vous figer dans une image, il n'y a qu'un pas, mais ça n'a pas beaucoup d'importance pour moi. Je trouve déjà formidable que les gens ne m'aient pas tout à fait oubliée, alors tant qu'à m'identifier à certains signaux... Je pense que les gens vraiment intelligents voient bien que je suis plus que certains signaux.
Philippe Chauveau
Quel regard portez-vous sur le monde d'aujourd'hui et en quoi votre écriture peut-elle aider à faire avancer ce monde ?
Amélie Nothomb
C'est un monde qui me fait peur. Dont on ne voit pas très bien comment il va évoluer. J'espère que la littérature au sens large pourra lui servir de tuteur. C'est peut être un point de vue exagérément optimiste, mais en même temps, je ne pense pas. La littérature a toujours été un guide pour la société. Je ne vois pas pourquoi, pourquoi cela changerait. D'où l'urgence plus grande que jamais de lire aujourd'hui. Alors, mes livres, je ne sais pas. Les livres en général. Ce serait un petit peu naïf de ma part de m'imaginer que mes livres à moi vont indiquer une direction.
Philippe Chauveau
Vous nous laissez entendre que par l'écriture, c'était une sorte d'accomplissement de votre vie. Vous nous avez laissé entendre le bonheur aussi que vous apportait la relation avec les lecteurs. Finalement, vous compensez la difficulté de votre jeunesse, de votre adolescence, où vous étiez une enfant assez solitaire, mal dans votre peau. Aujourd'hui, vous vivez doublement ?
Amélie Nothomb
Mais c'est tout à fait vrai. Je crois que c'est ça, finalement, le sens de la phrase de quatrième de couverture sur la jeunesse. Quand j'étais jeune, j'étais tellement seule que je ne pouvais pas être jeune. Et maintenant ? Maintenant, je ne suis plus seule. C'est formidable. Donc finalement, c'est le moment d'être jeune.
Philippe Chauveau
Alors continuez à être jeune et à nous faire rajeunir aussi. Merci. Amélie Nothomb, votre actualité, ça s'appelle Les aérostats et vous êtes publiée chez Albin Michel.
Amélie Nothomb
Les aérostats
Livre 00'14'01"Philippe Chauveau
Quel plaisir de vous retrouver pour la sortie de ce nouveau livre Les aérostats. On va en parler dans un instant. J'aimerais qu'on revienne juste très rapidement sur Soif que vous nous avez présenté l'an dernier. Vous nous aviez confié que c'était le roman de votre vie. Je me suis posé une question, lorsque l'on a écrit le roman de sa vie, comment fait-on pour retrouver l'inspiration, pour se remettre à l'ouvrage ? Est-ce qu'il y a eu un avant et un après ? Ce nouveau livre a-t-il été difficile à enfanter ?
Amélie Nothomb
Vous savez, la meilleure métaphore, je suis désolée, elle n'est pas très modeste, c'est la Vierge Marie. La Vierge Marie a enfanté d'un enfant assez célèbre et après, elle a encore eu beaucoup d'enfants. Et manifestement, le fait d'avoir eu un premier fils tellement illustre ne l'a pas empêchée d'avoir le plus naturellement du monde beaucoup d'autres enfants, et je ne pense pas qu'elle se posait la question de savoir si elle les aimait moins ou plus. Elle voyait bien qu'il y en avait un qui était un petit peu son grand œuvre, mais les autres étaient nécessaires aussi. Donc non, c'est venu très, très naturellement.
Philippe Chauveau
Je vous remercie pour la transition puisque vous évoquiez le Christ. Là, vous parlez de la Vierge Marie et l'héroïne de votre nouveau roman s'appellent Ange. Donc tout va bien. Cette jeune fille est étudiante à Bruxelles en philologie. Elle a 19 ans. Elle a une vie somme toute assez assez banale. On va parler de ce personnage. Et puis, elle va faire la rencontre d'un jeune garçon dyslexique, qui a 16 ans, qui, lui, s'appelle s'appelle Pie. D'où vient-elle cette histoire, cette drôle de rencontre entre ces deux personnages qui, à priori, n'avaient rien pour se rencontrer ? Pourquoi cette rencontre entre Ange et Pie ?
Amélie Nothomb
Je pense que ces deux très jeunes gens sont, chacun à leur manière, très emprisonnés. Ça se voit beaucoup plus dans le cas de Pie qui est un adolescent à problème qui vit avec des parents impossibles, caractériels, fous et qui, en plus, a eu une jeunesse complètement abstraite dans des paradis fiscaux. On comprend que Pie souffre de gros problèmes. Ange semble une jeune femme plus normale et mieux dans sa peau. Mais finalement, au fur et à mesure qu'on entre dans le livre, on se rend compte que son problème, c'est qu'elle a beaucoup de mal à être jeune. Elle est terriblement sérieuse. Et là, inutile de garder le suspense plus longtemps. C'est très clair. Ange, c'est moi à 19 ans.
Philippe Chauveau
Jusqu'où Ange vous ressemble-t-elle ? Vous vous en faites une étudiante en philologie.
Amélie Nothomb
J'étais également une étudiante en philologie à Bruxelles. Moi aussi, je passais mes nuits seule dans des salles de cinéma improbables. J'avais aussi beaucoup de mal à me faire des amis. Elle a beaucoup de points communs avec moi et je me souviens aussi qu'à l'époque, je voulais comme n'importe quelle jeune fille, je voulais plaire et je ne plaisait pas. Et j'avais remarqué que les seuls hommes auxquels je plaisais étaient soit beaucoup plus âgés que moi, soit beaucoup plus jeunes que moi, et je me voyais vraiment comme un cas désespéré.
Philippe Chauveau
Ange vit donc en colocation avec le Donate. Elle a cette vie, ce quotidien qui est un peu sans éclat, mais elle ne semble pas malheureuse de son sort, la petite Ange. Elle, parle un petit peu de sa famille qui habite assez loin de Bruxelles, ce qui veut dire qu'elle ne leur rend pas visite très souvent. Elle n'a pas beaucoup d'amis à la faculté, là où elle suit ses études de philologie. Elle avance dans la vie en essayant de trouver des amoureux, là aussi, ce n'est pas forcément facile. Elle répond donc à cette petite annonce pour donner des cours à ce jeune garçon dyslexique.
Amélie Nothomb
Et c'est là que l'histoire commence véritablement.
Philippe Chauveau
Parlons peut-être des parents quand même. Parce que Pie, ok, il a ce problème de dyslexie, mais il a surtout un gros problème d'affection avec ses parents, Grégoire et Carole Roussaire. Lui travaille dans la finance. Elle est collectionneuse.
Amélie Nothomb
Elle est collectionneuse d'objets inexistants. Donc c'est assez spécial, mais c'est surtout le père qui est un individu louche. Il est attachant à sa manière. On sent qu'il aime son fils, mais qu'il est totalement incapable de communiquer avec lui. Bon, alors, le père s'y prend très mal. Tout ce qu'il trouve pour apprendre à connaître son fils, c'est de l'épier au travers d'une glace sans teint, donc, il use de procédés infectes pour entrer dans l'intimité de son fils. Ce qui est terriblement pervers, c'est que Ange, la jeune femme, est au courant de cela, donc elle a l'impression d'entrer dans une machination. Et elle qui est venue pour aider Pie a l'impression qu'elle sert à le manipuler et à l'enfoncer. Et en même temps, c'est elle qui va lui apporter tout de même le salut, la libération sous forme du meilleur sésame qu'on ait jamais trouvé dans l'histoire de l'humanité, l'amour de la littérature.
Philippe Chauveau
La littérature tient donc une grande place. Vous l'avez dit, dans ce roman, il y a moult titres et auteurs qui sont cités, que ce soit la comtesse de Ségur, Jules Verne, Hector Malot. On parle de La princesse de Clèves, on parle de l'Iliade et l'Odyssée, entre autres. Comment s'est faite cette sélection d'auteurs et de titres que vous citez ? Sont-ils représentatifs aussi des livres qui vous ont fait avancer, qui vous ont fait grandir dans la vie ?
Amélie Nothomb
Je n'aurais pas pu faire figurer dans ce livre tous ceux qui m'ont fait grandir, mais c'est déjà un bon itinéraire. Déjà si, ne serait ce que les lecteurs de ce livre pouvaient avoir envie de lire tous les livres auxquels je fais jouer un rôle dans les aérostats, ce serait formidable.
Philippe Chauveau
Vous citez le titre, justement, Les aérostats. Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Amélie Nothomb
C'est l'autre nom des zeppelins, des dirigeables. J'adore ce genre de véhicule tellement improbable, tellement dangereux. C'est dommage qu'on ne s'en serve plus guère. En même temps, je comprends qu'on ne s'en serve plus. C'est épouvantablement cher. C'est un danger abominable. Mais qu'est-ce qu'il y a de plus beau qu'un dirigeable ? Qu'est-ce qu'il y a de plus beau qu'un zeppelin ? C'est dommage que cela n'ait pas marché. Et quelque part, je pense que les deux aérostats qui demeurent encore dans ce livre, c'est Ange et Pie. Ils sont tous les deux prisonniers. Ils doivent s'échapper et pour s'échapper, ils n'ont qu'un seul moyen, c'est de prendre de l'altitude. En même temps, ils sont très dangereux. On sent que rien et ils peuvent exploser.
Philippe Chauveau
Nous vivions une époque ridicule ou imposer à un jeune de lire un roman en entier était vu comme contraire aux droits de l'homme. C'est une sorte de manifeste, alors ce livre ?
Amélie Nothomb
Mais c'est aussi une chose qui m'a effarée, que j'ai constaté depuis environ dix ans. Ce n'était pas le cas auparavant. C'est qu'il existe en effet beaucoup de lycées, de collèges où on considère que faire lire un roman en entier à un adolescent, ce n'est pas possible, qu'il ne peut pas adhérer à ça alors que justement, c'est en faisant lire non seulement un livre, mais des livres en entier à des adolescents qu'ils pourront contracter l'amour de la littérature.
Philippe Chauveau
C'est votre actualité, Amélie Nothomb, Les aérostats. C'est votre nouveau titre en librairie dès la fin du mois d'août. Merci beaucoup.
Amélie Nothomb
Merci Philippe.