Michel Bussi

Michel Bussi

Le temps est assassin

Livre 5'40"

Philippe Chauveau : Dans ce nouveau roman Michel Bussi, « Le temps est assassin », vous allez nous emmener en Corse qui est un bon point de départ mais surtout nous allons faire connaissance avec Clotilde, Clotilde qui est une jeune femme qui revient en Corse à l'été 2016. Elle a vécu un drame 27 ans plus tôt, à l'été 89, puisque elle a perdu ses parents et son frère sur une petite route montagneuse de Corse. Et elle a ce besoin de revenir et bien sûr on va découvrir qu'il y a derrière ces trois morts, il y a un mystère. D'abord pourquoi la Corse, sachant que vous êtes normands, la Normandie est un petit peu en filigrane puisque Clotilde a fait sa vie près de Vernon... Mais pourquoi avoir eu envie d'emmener vos lecteurs en Corse cette fois ci ?

Michel Bussi : Pour deux raisons, d'abord il y a une vielle envie d'écrire un roman sur la Corse, puisque Bussi le nom est corse, mon grand-père était corse, que c'est une île que j'aime et auquel je suis allé assez souvent, donc j'avais vraiment cette envie là. Et puis après dans mon roman même j'avais besoin à la fois d'une terre qui rappelle l'été, qui rappelle le tourisme et à la fois d'une terre nourrie de mystère avec une identité particulière... Evidemment quand on pense destination de vacance et identité un peu mystérieuse bon la Corse s'impose assez naturellement parce qu'elle présente ces deux qualités, voilà un coté qui présente la mer turquoise, les paysages fantastiques, un coté face qui montre toutes les stéréotypes, toutes les images qu'on a de la Corse et des corses.

Philippe Chauveau : Clotilde personnage féminin, pourquoi choisir de faire une héroïne, vous êtes un homme, c'est parfois dit-on plus difficile pour un homme d'écrire un personnage féminin ou inversement, vous, vous avez ce choix là.

Michel Bussi : Ouai je suis pas sûr que ce soit plus difficile pour un homme d'écrire un personnage féminin, je pense même que c'est l'inverse, c'est plus facile pour une femme de faire des personnages masculins et inversement. Je pense que spontanément on est, comment dire... On va moins voir les défauts, une femme qui va décrire un homme, va plutôt le décrire de façon... Avec des louanges, enfin quelque chose comme ça. Et c'est vrai que moi je pense quand je me mets dans la peau d'une héroïne, souvent elles sont peut être plus belles qu'elles ne le seraient, plus courageuse, plus téméraire qu'elles ne le seraient.

Philippe Chauveau : Ce qui est interagissant dans le livre « le temps est assassin » à chaque chapitre on change d'époque, puisque à un chapitre on est à l'été 2016 et puis le chapitre suivant on entre dans le journal intime de Clotilde, ce n'est pas Clotilde qui nous parle en 89 c'est son journal intime.

Michel Bussi : Oui... De façon intuitive je me suis dit que ça pouvait être une construction assez passionnante pour le lecteur, parce qu'évidemment on oscille en permanence entre Clotilde qui a 15 ans en 1989, qui évidemment imagine ce qu'elle sera plus tard... Quelle sera ses amours, quel sera son métier, quel sera...Ce que deviendront les gens qu'elle fréquente quand elle a 15 ans. Et évidemment, le chapitre d'après on est quasiment 30 ans plus tard et on voit la réalité de ce décalage donc forcément c'est toujours jouissif pour le lecteur qui a presque un double temps d'avance, puisqu'il y a Clotilde, il sait ce qu'elle va devenir 30 ans plus tard, et en plus il sait ce qui va se produire 15 jours plus tard parce qu'il sait qu'il y aura cet accident de voiture, il sait que les parents vont mourir donc Clotilde qui est une petite fille, qui vit ses vacances avec beaucoup d'humour, le lecteur c'est que tout ça... Donc il cherche entre les lignes, c'est un récit de vacance, c'est assez enjoué, il cherche à dénouer ce qui peut expliquer le drame derrière ce que nous dit Clotilde.

Philippe Chauveau : Il y a beaucoup de personnages, il y a des adultes, des personnes âgées notamment le grand-père corse, il y a des ados aussi qui ont des personnalités très complexe, comment écrivez-vous Michel Bussi, est ce que dès le départ vous avez le début et la fin de votre roman ou est ce que finalement vos personnages peuvent prendre le pouvoir et vous emmenez dans des directions que vous ne soupçonniez pas, parce que c'est vrai que moi à chaque chapitre j'ai pensé c'était quelqu'un d'autre qui avait fait le coup, alors est ce que vous c'est pareil ou vous saviez dès le départ qui était le ou les auteurs de cette histoire... ?

Michel Bussi : Dès le départ je connais la fin, dès le départ je connais mon énigme, je sais si la mère de Clotilde est vivante ou est morte, je sais évidemment qui tire les ficelles de tout ça. Donc c'est évidemment écrit, sinon mon roman ne tiendrai pas debout, et en quelque sorte tout mon roman, quand on arrive à la fin, on doit se dire bien entendu chaque chapitre chaque anecdote chaque détail du récit de Clotilde.

Philippe Chauveau : Il y a j'imagine un coté jouissif quand on est romancier comme vous à voir des gens dévorer votre livre, c'est ça la satisfaction ? C'est de se dire j'ai réussi à captiver mon lectorat ?

Michel Bussi : La double satisfaction, c'est à la fois faire ce fameux « page turner » les gens ont envie de lire un pavé de plus de 500 pages, et de le dévorer le plus rapidement possible. Et puis tout de même il y a cet effet inverse, ah bah oui les gens ont envie de le déguster, d'aimer un chapitre, d'aimer une réflexion, et donc d'être partagé entre ces deux sentiments, c'est à dire avoir l'envie de savourer, de revenir un petit peu en arrière, d'y revenir, d'apprécier un personnage, donc il y a quand même les deux car je pense que j'écrirai pas mes romans tout à fait de la même façon, s'il y avait juste l'idée du « page turner ». Par exemple, dans « le temps est assassin » c'est quand même un roman qui prend son temps, il y a aussi l'idée d’accélération, donc au début on a Clotilde, son journal intime, elle raconte ses vacances, il ne passe pas forcément grand chose, on sait qu'il y aura un accident, mais voilà.

Philippe Chauveau : Je vous confirme qu'en tant que lecteur on a plaisir à suivre les péripéties de Clotilde, voilà un livre que vous allez adorer, c'est votre nouveau titre, Michel Bussi, ça se passe en Corse, sous le soleil de Corse, mais le temps est assassin sous le soleil de Corse, vous êtes publié aux « Presses de la cité », merci beaucoup.

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