Joël Dicker

Joël Dicker

Le livre des Baltimore

Livre 6'01

Philippe Chauveau :

Joël Dicker, dans votre nouveau roman « Le livre des Baltimore », nous allons retrouver Marcus Goldman que nous avions rencontré dans votre précédent titre « La vérité sur l'affaire Harry Quebert ». Nous allons surtout faire connaissance avec deux familles, la famille Goldman et ses deux entités. Pour schématiser, il y a ceux qui ont réussi, ce sont les Goldman de Baltimore et puis ceux qui ont moins réussi, qui vivent dans un petit pavillon à Montclair dans le New Jersey, dont est issu ce fameux Marcus qui va nous raconter cette histoire, qui s'étend de 1989 à 2012. Qu'avez-vous eu envie de nous raconter avec l'histoire de cette famille, dans sa grandeur et sa décadence ?

Joël Dicker :

« Le livre des Baltimore » raconte, dans les faits, l'histoire de Marcus qui lui-même raconte son appartenance aux Goldman de Montclair qui sont ses parents. Ce sont des gens de la classe moyenne américaine. Et son attirance pour la famille de son oncle, les Goldman de Baltimore qui sont plus puissants. Mais en-dessous de tout cela, c'est qu'est-ce qu'il reste une fois qu'on a enlevé tous les artifices qui sont aujourd'hui très présents dans notre monde. Qu’est-ce qu'il reste quand vous êtes tout seul chez vous face à votre miroir ? C'est là que cela devient intéressant et c'est ce que j'essaie de raconter avec ce livre.

Philippe Chauveau :

Cette histoire est intemporelle, elle dépasse les frontières, c'est l'histoire de la jalousie. Pourquoi avoir choisi le cadre américain pour ce roman ?

Joël Dicker :

J'avais envie de faire une parenthèse après avoir écrit cinq romans dont l'action se déroulait en Europe, et j'avais songé à faire une parenthèse américaine avec « La vérité sur l'affaire Harry Quebert » d'abord et puis « Le livre des Baltimore ». Mais surtout, je pense que pour une histoire avec deux antagonismes, entre ceux qui ont tout et ceux qui ont moins, mais où ceux qui ont tout le montre ouvertement, relève d'une spécificité américaine. En Suisse par exemple, il y a un devoir de discrétion, les banquiers, les grandes familles ne se montrent pas.

Philippe Chauveau :

Comme vous l'aviez fait dans votre précédent titre, il y a beaucoup de flashback. Vos personnages vous ont-ils surpris ? Est-ce vous qui les conduisez ou la fin de l'histoire est-elle arrivée indépendamment de votre volonté ?

Joël Dicker :

C'est une bonne question parce que ce que vous dites résume pour moi qu'est-ce qui fait qu'un personnage est « viable » pour un roman ou doit-il être expulsé du roman, parce qu'il est pas assez vivant. La réponse à ça est « est-ce qu’un personnage est capable de vivre par lui-même, après lui avoir insufflé de la vie au début du roman, est-il capable de vivre par lui-même ? »

Philippe Chauveau :

Lorsqu'on arrive à la fin de votre livre, on est estomaqué, on a la boule au ventre, c'est un livre dont on ne sort pas indemne, vous-même dans quel état d'esprit étiez-vous quand vous avez mis le point final ?

Joël Dicker :

Je crois qu'en tant qu'auteur on ne sort pas d'un livre indemne, mais l'auteur choisi de s’arrêter à la grande différence du lecteur qui subit la fin d'un roman. Même si c'est difficile, parce que je suis attaché à mes personnages, c'est moi qui décide de rompre.

Philippe Chauveau :

Je voudrais terminer en lisant un court extrait qui intervient dans les dernières pages mais elle résume bien me semble-t-il le roman : « Beaucoup d'entre nous cherchons à donner du sens à nos vies, mais nos vies n'ont de sens que si nous sommes capables d'accomplir ces trois destinées : aimer, être aimé et savoir pardonner. Le reste n'est que du temps perdu. »

Merci Joël Dicker, coup de cœur pour votre roman « Le livre des Baltimore », publié aux éditions De Fallois.

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  • « La vérité sur l'affaire Harry Québert ». Bien sûr, vous vous souvenez de ce titre qui fut l'un des cartons de l'année 2012. Plusieurs millions d'exemplaires vendus en France et à l'étranger et un auteur qui devenait incontournable, Joël Dicker. Avec ce roman, l'écrivain suisse recevait notamment le Prix de la Vocation, le Goncourt des lycéens et le Grand prix de l'Académie française, consacrant celui qui n'avait alors publié que de façon confidentielle un recueil de nouvelles « Tigre » et un premier roman...Un animal sauvage de Joël Dicker - Présentation - Suite
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    Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est l'histoire de ces deux familles, avec une branche de cette famille qui est florissante, qui réussit à peu près tout dans leur vie et puis l'autre, beaucoup plus modeste. On est tenu par un drame. Dès les premières pages, on sait qu'il s'est passé quelque chose de terrible et c'est le suspense qui nous maintient. On n'a pas envie de lever le nez, on a envie de savoir ce qu'il s'est passé dans cette famille. C'est le message des familles qui m'a vraiment touchée, parce qu'on retrouve dans...Un animal sauvage de Joël Dicker - L'avis du libraire - Suite