Didier Decoin est le fils du cinéaste Henri Decoin qui réalisa plus d'une cinquantaine de films entre les années 1930 et 1960. Est-ce d'avoir souvent accompagné son père sur les plateaux lorsqu'il était enfant, toujours est-il que Didier Decoin est devenu lui aussi un raconteur d'histoires. C'est d'abord dans le journalisme qu'il exerce ses talents d'écriture à France Soir, au Figaro, puis à Europe 1. Des l'age de 20 ans il publie son premier roman « Le procès à l'amour ». Dix ans plus tard, il reçoit le prix Goncourt pour...
Le livre, cadeau idéal ? de Didier Decoin - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
«Bonjour Didier Decoin»
Didier Decoin :
«Bonjour Philippe»
PC :
«Merci de nous recevoir ici dans votre Normandie, je dis votre Normandie, parce que c'est une région à laquelle vous êtes attaché. Et puis vous êtes attaché à cette maison de famille, une maison que votre père a acheté. On va parler de votre père, puisqu'il compte beaucoup dans votre parcours d'auteur aussi. Grand cinéaste des années 30, 40, 50, lorsque vous pensez à votre père, quelle est l'image qui vous revient d'abord ?»
DD...
Le livre, cadeau idéal ? de Didier Decoin - Portrait - Suite
P.C
Didier Decoin, nous sommes ensemble chez vous en Normandie, dans cette belle région, à l'occasion de la sortie chez stock de votre nouveau roman « Une Anglaise à bicyclette ». Alors nous sommes à la fin du 19e siècle, en 1890 avec Jayson, un photographe anglais qui est parti aux Etats-unis pour prendre des photos, dans une région où vivent les Sioux.
DD
Il va faire des photos de visages de femmes qui sont, vous savez, extrêmement burinés où il n'y a que des vallées, des vallées profondes, des canyons, des gorges......
Le livre, cadeau idéal ? de Didier Decoin - Le livre - Suite
Pascale Perrot, de la librairie Chapitre à Lorient
J'aime beaucoup ce livre qui est un hymne à la liberté, qui offre cette belle histoire d'amour entre cet homme qui a vieilli et cette jeune fille qu'il a élevé, mais en même temps ils vont passer des moments délicieux ensemble.Il est fan de Jane Austen, fan d'Emily Brontë, fan de Dickens, donc dans ce livre là on retrouve toute cette écriture. Il est scénariste donc il sait nous faire rêver et on imagine bien cette jeune fille sur son vélo, pédalant comme si elle était...
Le livre, cadeau idéal ? de Didier Decoin - L'avis du libraire - Suite
Didier Decoin
Une anglaise à bicyclette
Présentation 1'34Parallèlement à la publication de ses livres, il poursuit aussi une carrière de scénariste tant pour le cinéma que pour la télévision. Il a ainsi collaboré avec Marcel Carnet, Henri Verneuil et Robert Enrico. Et plus récemment José Dayan pour le « Comte de Monté Cristo », un scénario qui lui valu d'ailleurs un Sept d'or. On peut également citer « Napoléon » avec Christian Clavier ou plus récemment « Le roi, l'écureuil et la couleuvre » avec Lorant Deutsch. Le nouveau roman de Didier Decoin, « Une Anglaise à bicyclette » est un fabuleux concentré d'aventure, d'humour, de tendresse ou des fées viennent même se balader. L'histoire de cette jeune fille sioux sauvée de la mort par un photographe anglais en 1890 vous entrainera dans un univers qui ne pouvait naître que de l'imagination de Didier Decoin. « Une Anglaise à bicyclette », le nouveau roman de Didier Decoin, publié chez Stock. Et aux portes de la Normandie, Didier Decoin nous reçoit chez lui pour Web TV Culture.
Parallèlement à la publication de ses livres, il poursuit aussi une carrière de scénariste tant pour le cinéma que pour la télévision. Il a ainsi collaboré avec Marcel Carnet, Henri Verneuil et Robert Enrico. Et plus récemment José Dayan pour le « Comte de Monté Cristo », un scénario qui lui valu d'ailleurs un Sept d'or. On peut également citer « Napoléon » avec Christian Clavier ou plus récemment « Le roi, l'écureuil et la couleuvre » avec Lorant Deutsch. Le nouveau roman de Didier Decoin, « Une Anglaise à bicyclette » est un fabuleux concentré d'aventure, d'humour, de tendresse ou des fées viennent même se balader. L'histoire de cette jeune fille sioux sauvée de la mort par un photographe anglais en 1890 vous entrainera dans un univers qui ne pouvait naître que de l'imagination de Didier Decoin. « Une Anglaise à bicyclette », le nouveau roman de Didier Decoin, publié chez Stock. Et aux portes de la Normandie, Didier Decoin nous reçoit chez lui pour Web TV Culture.
Didier Decoin
Une anglaise à bicyclette
Portrait 5'38«Bonjour Didier Decoin»
Didier Decoin :
«Bonjour Philippe»
PC :
«Merci de nous recevoir ici dans votre Normandie, je dis votre Normandie, parce que c'est une région à laquelle vous êtes attaché. Et puis vous êtes attaché à cette maison de famille, une maison que votre père a acheté. On va parler de votre père, puisqu'il compte beaucoup dans votre parcours d'auteur aussi. Grand cinéaste des années 30, 40, 50, lorsque vous pensez à votre père, quelle est l'image qui vous revient d'abord ?»
DD :
«La première image qui me revient c'est lorsqu'il m'a emmené la première fois sur un plateau de cinéma, je devais avoir 6 ans, 5 ans, et je savais pas du tout ce que c'était. Je savais qu'il faisait des films mais je n'avais pas vu ses films. Et je suis arrivé sur le plateau de Billancourt, et il y avait une reconstitution de la Rue de Paris. Alors les maisons étaient fausses, le pavé de Paris était en bois, il y avait des «bagnoles» fausses, poussées par des machinistes, il y avait un orage, il y avait l'eau qui tombait par des lances à incendies, les éclairs étaient des projecteurs, agité à la taule pour le bruit. Et Papa au milieu de tout ça disait, plus de pluie, plus d'éclairs ! Et je me disais que ses jouets à lui étaient beaucoup plus beau qu'à moi. Et j'ai admiré d'avoir un père joueur, c'était très sérieux ce qu'il faisait, mais pour moi c'était quelque chose de gagesque, et là, j'étais en adulation. Ce que Papa aimait dans le cinéma, c'était raconter des histoires, et je n'ambitionne rien d'autre que d'être un raconteur d'histoires. De prendre mon lecteur par la main, comme lui prenait son spectateur, et de l'emmenait dans un endroit inconnu et de lui raconter une histoire.»
PC :
«Vous avez un parcours qui n'a rien a envier à celui de votre père, dans un autre domaine, lorsque vous vous penchez sur ces années écoulées, votre sentiment, quel est-il ?»
DD :
«J'ai été très heureux, si je devais faire un bilan, ça serait le bilan d'une série de joie, c'est prétentieux de dire ça, attendez j'ai eu des chagrins comme tout le monde, mais c'est vraiq eu j'ai eu, non pas des satisfactions, mais des bouffées de joie, Goncourt, ça été un moment formidable.
PC :
Vous le journalisme aussi, ça été un grand moment de votre vie, France Soir, VSD, Europe 1, le Figaro, ça vous a manqué, ou ça vous manque peut être encore le journalisme, ou c'est une page qui s'est tournée ?»
DD :
«Non , non, elle ne s'est pas tourné. Je me considère encore comme journaliste, c'est à dire que lorsque le téléphone sonne et qu'on me demande de faire une pige, je dis presque toujours oui. Et puis vous savez le travail de romancier s'apparente de beaucoup à celui d'un journaliste, parce que, qu'est-ce que je fais quand j'écris un livre ou un scénario ? J'écoute mes personnages, je les interviewe, je suis perpétuellement dans l'attitude du curieux, je regarde le décor dans lequel ils évoluent, je regarde leurs habitudes.. Les plus jeunes me demande comment fais-ton pour être romancier. Je leur répond vous faites exactement ce que font les journalistes. Vous vous mettez en face de quelqu'un que vous voulez faire parler, vous lui poser 2, 3 questions et vous l'écoutez, surtout vous l'écoutez.»
PC :
«Comment passe t'on du roman au scénario ?»
DD :
«Très facilement, parce que l'on se recréer de l'un sur l'autre, le roman c'est le travail solitaire par excellence, moi je suis dans mon bureau, je verrouille tout, même les oiseaux, je mets même de la musique pour pas les entendre. Il faut que je sois complètement en immersion dans le livre. Alors que le scénario, c'est tout à fait le contraire, vous avez 80 ou 100 personnes qui sont en aval de votre travail, d'abord c'est rassurant, parce que vous vous dites si j'écris une bêtise, ils vont la corriger, le roman pas toujours. C'est merveilleux, après la longue solitude, la longue traversée d'un désert que représente l'écriture d'un roman, de se retrouver avec le bouillonnement humain des gens, qui vont faire le film, qui vous parle costume, qui vous parle lumière, qui vous parle son... ça me rassure de retrouver ça. Et un moment donné je suis fatigué, et je reviens au silence du roman, à mon hamac romanesque.»
PC :
«Avez-vous eu des moments de doutes en tant qu'écrivain, en tant qu'auteur ?»
DD :
«Horrible ! Mais j'en ai à chaque fois. Mais vous êtes chic de dire du doute, c'est une angoisse et même un dégout de ce je fais, je m'en veux, je trouve ça moche, pas abouti, ça correspond pas a ce que je veux faire; vous savez mon problème, c'est que je suis un gros lecteur, donc je lis les livre des autres, des Français, des étrangers... Je tombe sur des chefs d'oeuvre, et je me dis mais pourquoi je n'arrive pas à faire ça, moi.»
PC :
«Votre père a connu vos tout premiers pas en littérature, mais il n'a pas connu votre succès et votre pris Goncourt notamment, est-ce que votre travail aujourd'hui, c'est une sorte d'hommage que vous avez envie de lui rendre, est-ce que vous y penser, est-ce qu'il aurait été fier de vous ?»
DD :
«Ah ! Je lui poserai la question quand je le retrouverait la-haut pour savoir si il a été fier de moi. Mais si j'y pense, oui. J'y pense tout le temps. Je me dis est-ce que Papa serait content. Mais je réponds pas à la question, je me la pose la question. Très objectivement, honnêtement, je pense qu'il ne serait ne pas furieusement mécontent de ce que j'ai fait. Il ne voulait pas que je fasse du cinéma, enfin que je fasse le même métier de metteur en scène que lui. Il m'avait dit un jour, au cinéma, si tu veux faire couler un porte avion dans un film, tu va dire ça au producteur, et il commence à te «foutre dehors avec un coup de pied au cul» parce que ça coute trop cher ! Si tu veux faire coule un porte avion dans un livre, tu prend un stylo bille et une feuille de papier, et tu écris un porte avion coule, et ça n'a rien couté et ça a coulé un porte avion. Alors choisis plutôt l'écriture. Et je le revois me disant ça et beaucoup de choses sont partis de là, de cet instant là. Donc si c'est vraiment ce qu'il voulait pour moi, et bien il doit être un peu près satisfait.»
PC :
«Merci beaucoup Didier Decoin et continuez à nos raconter de belles histoires. Une Anglaise à bicyclette, ça c'est votre nouveau roman, et c'est aux éditions Stock.»
«Bonjour Didier Decoin»
Didier Decoin :
«Bonjour Philippe»
PC :
«Merci de nous recevoir ici dans votre Normandie, je dis votre Normandie, parce que c'est une région à laquelle vous êtes attaché. Et puis vous êtes attaché à cette maison de famille, une maison que votre père a acheté. On va parler de votre père, puisqu'il compte beaucoup dans votre parcours d'auteur aussi. Grand cinéaste des années 30, 40, 50, lorsque vous pensez à votre père, quelle est l'image qui vous revient d'abord ?»
DD :
«La première image qui me revient c'est lorsqu'il m'a emmené la première fois sur un plateau de cinéma, je devais avoir 6 ans, 5 ans, et je savais pas du tout ce que c'était. Je savais qu'il faisait des films mais je n'avais pas vu ses films. Et je suis arrivé sur le plateau de Billancourt, et il y avait une reconstitution de la Rue de Paris. Alors les maisons étaient fausses, le pavé de Paris était en bois, il y avait des «bagnoles» fausses, poussées par des machinistes, il y avait un orage, il y avait l'eau qui tombait par des lances à incendies, les éclairs étaient des projecteurs, agité à la taule pour le bruit. Et Papa au milieu de tout ça disait, plus de pluie, plus d'éclairs ! Et je me disais que ses jouets à lui étaient beaucoup plus beau qu'à moi. Et j'ai admiré d'avoir un père joueur, c'était très sérieux ce qu'il faisait, mais pour moi c'était quelque chose de gagesque, et là, j'étais en adulation. Ce que Papa aimait dans le cinéma, c'était raconter des histoires, et je n'ambitionne rien d'autre que d'être un raconteur d'histoires. De prendre mon lecteur par la main, comme lui prenait son spectateur, et de l'emmenait dans un endroit inconnu et de lui raconter une histoire.»
PC :
«Vous avez un parcours qui n'a rien a envier à celui de votre père, dans un autre domaine, lorsque vous vous penchez sur ces années écoulées, votre sentiment, quel est-il ?»
DD :
«J'ai été très heureux, si je devais faire un bilan, ça serait le bilan d'une série de joie, c'est prétentieux de dire ça, attendez j'ai eu des chagrins comme tout le monde, mais c'est vraiq eu j'ai eu, non pas des satisfactions, mais des bouffées de joie, Goncourt, ça été un moment formidable.
PC :
Vous le journalisme aussi, ça été un grand moment de votre vie, France Soir, VSD, Europe 1, le Figaro, ça vous a manqué, ou ça vous manque peut être encore le journalisme, ou c'est une page qui s'est tournée ?»
DD :
«Non , non, elle ne s'est pas tourné. Je me considère encore comme journaliste, c'est à dire que lorsque le téléphone sonne et qu'on me demande de faire une pige, je dis presque toujours oui. Et puis vous savez le travail de romancier s'apparente de beaucoup à celui d'un journaliste, parce que, qu'est-ce que je fais quand j'écris un livre ou un scénario ? J'écoute mes personnages, je les interviewe, je suis perpétuellement dans l'attitude du curieux, je regarde le décor dans lequel ils évoluent, je regarde leurs habitudes.. Les plus jeunes me demande comment fais-ton pour être romancier. Je leur répond vous faites exactement ce que font les journalistes. Vous vous mettez en face de quelqu'un que vous voulez faire parler, vous lui poser 2, 3 questions et vous l'écoutez, surtout vous l'écoutez.»
PC :
«Comment passe t'on du roman au scénario ?»
DD :
«Très facilement, parce que l'on se recréer de l'un sur l'autre, le roman c'est le travail solitaire par excellence, moi je suis dans mon bureau, je verrouille tout, même les oiseaux, je mets même de la musique pour pas les entendre. Il faut que je sois complètement en immersion dans le livre. Alors que le scénario, c'est tout à fait le contraire, vous avez 80 ou 100 personnes qui sont en aval de votre travail, d'abord c'est rassurant, parce que vous vous dites si j'écris une bêtise, ils vont la corriger, le roman pas toujours. C'est merveilleux, après la longue solitude, la longue traversée d'un désert que représente l'écriture d'un roman, de se retrouver avec le bouillonnement humain des gens, qui vont faire le film, qui vous parle costume, qui vous parle lumière, qui vous parle son... ça me rassure de retrouver ça. Et un moment donné je suis fatigué, et je reviens au silence du roman, à mon hamac romanesque.»
PC :
«Avez-vous eu des moments de doutes en tant qu'écrivain, en tant qu'auteur ?»
DD :
«Horrible ! Mais j'en ai à chaque fois. Mais vous êtes chic de dire du doute, c'est une angoisse et même un dégout de ce je fais, je m'en veux, je trouve ça moche, pas abouti, ça correspond pas a ce que je veux faire; vous savez mon problème, c'est que je suis un gros lecteur, donc je lis les livre des autres, des Français, des étrangers... Je tombe sur des chefs d'oeuvre, et je me dis mais pourquoi je n'arrive pas à faire ça, moi.»
PC :
«Votre père a connu vos tout premiers pas en littérature, mais il n'a pas connu votre succès et votre pris Goncourt notamment, est-ce que votre travail aujourd'hui, c'est une sorte d'hommage que vous avez envie de lui rendre, est-ce que vous y penser, est-ce qu'il aurait été fier de vous ?»
DD :
«Ah ! Je lui poserai la question quand je le retrouverait la-haut pour savoir si il a été fier de moi. Mais si j'y pense, oui. J'y pense tout le temps. Je me dis est-ce que Papa serait content. Mais je réponds pas à la question, je me la pose la question. Très objectivement, honnêtement, je pense qu'il ne serait ne pas furieusement mécontent de ce que j'ai fait. Il ne voulait pas que je fasse du cinéma, enfin que je fasse le même métier de metteur en scène que lui. Il m'avait dit un jour, au cinéma, si tu veux faire couler un porte avion dans un film, tu va dire ça au producteur, et il commence à te «foutre dehors avec un coup de pied au cul» parce que ça coute trop cher ! Si tu veux faire coule un porte avion dans un livre, tu prend un stylo bille et une feuille de papier, et tu écris un porte avion coule, et ça n'a rien couté et ça a coulé un porte avion. Alors choisis plutôt l'écriture. Et je le revois me disant ça et beaucoup de choses sont partis de là, de cet instant là. Donc si c'est vraiment ce qu'il voulait pour moi, et bien il doit être un peu près satisfait.»
PC :
«Merci beaucoup Didier Decoin et continuez à nos raconter de belles histoires. Une Anglaise à bicyclette, ça c'est votre nouveau roman, et c'est aux éditions Stock.»
Didier Decoin
Une anglaise à bicyclette
Le livre 4'57Didier Decoin, nous sommes ensemble chez vous en Normandie, dans cette belle région, à l'occasion de la sortie chez stock de votre nouveau roman « Une Anglaise à bicyclette ». Alors nous sommes à la fin du 19e siècle, en 1890 avec Jayson, un photographe anglais qui est parti aux Etats-unis pour prendre des photos, dans une région où vivent les Sioux.
DD
Il va faire des photos de visages de femmes qui sont, vous savez, extrêmement burinés où il n'y a que des vallées, des vallées profondes, des canyons, des gorges... Il veut photographier ça. Ce qui le fascine, c'est l'approche de la mort dans la beauté de ces visages. Il est parti dans ce but là. Il a emporté, ce qu'on avait à l'époque pour faire des photos, c'est-à-dire des chambres noires, des pieds qui pesaient trois tonnes, des mallettes avec des plaques photographique dedans et il débarque dans le Dakota du Sud près d'une réserve qui s'appelle Pine Ridge alors qu'on est à l'approche de Noël et qu'il y a un blizzard terrible qui souffle sur la région.
PC
Et il se retrouve en plein combat.
DD
Il se retrouve témoin d'un horrible massacre, c'est-à-dire que les soldats américains, les tuniques bleues, exterminent à la mitrailleuse lourdes des Sioux Iakota totalement désarmés, totalement innocents, des femmes, des enfants, des vieillards, des gens qui se rendaient pacifiquement dans une réserve.
PC
Et Jason le photographe, va se retrouver avec une enfant sur les bras. Une enfant qui est toute jeune.
DD
Elle a deux-trois ans. C'est une petite survivante. Elle a été attrapée, il y a une indienne qui courait dans la neige et elle a vu ce bébé qui vagissait part terre. Elle l'attrape par une jambe et elle continue de courir et elle arrive dans une église où les survivants Sioux se rassemble. Il y a un médecin, un prêtre. Elle pose cette petite fille qui n'est pas blessée. Et lui Jayson Flannery, il doit retourner en Angleterre donc on lui dit « vous allez passer par New-York. A New-York il y a plein d'orphelinats, est-ce que vous ne voudriez pas mettre cette petite fille dans un orphelinat ? Qu'est ce que vous voulez qu'on en fasse ? Ici elle a perdu sa mère, son père, il n'y a plus personne». Donc il va avec elle traverser la moitié des Etats-Unis avec ce bébé de trois ans et il arrive à New-York, il trouve un orphelinat et il la donne à l'orphelinat. Ce sont des religieuse et elles la prennent. Lui il retourne sur son paquebot pour rejoindre l'Angleterre. Et puis le paquebot il est pris par les glaces à New-York à cause de ce froid et il commence à réfléchir et il se dit « qu'est ce que j'ai fait de laisser cette petite fille là-bas ? Pauvre bébé, qu'est ce qui va lui arriver ? C'est moche ce que j'ai fait. »
PC
Et puis là il a son propre passé qui refait surface.
DD
Bien entendu. Il est récemment veuf. Il retourne à l'orphelinat, mais on ne veut pas la lui rendre. Et donc il va au sens propre du mot kidnapper l'enfant qu'il avait laissé en garde et l'emmener avec lui en Angleterre.
PC
Puis il va retourner dans son village, dans cette petite ville où il est installé photographe et l'enfant va être accepté. Et tellement bien acceptée qu'elle va devenir l'épouse de ce photographe.
DD
Lui, il dit aux habitants du village que c'est une petite Irlandaise. Ses parents on fuit l'Irlande à cause de la crise de la pomme de terre. Ses parents ont émigrés aux Etats-Unis et qu'il la rencontré dans une rue à New-York. Que ses parent n'avaient pas de quoi la faire vivre et qu'il pouvait donc s'en charger. Alors je l'ai prise. Je trouve que les habitants sont vraiment de bonne volonté parce que Emily c'est tout de même une Sioux...
PC
Elle ne ressemble pas du tout à une Irlandaise
DD
Pas du tout. Les taches de rousseur irlandaise, elle n'en a pas, elle a les cheveux noir. Elle ravissante, mais elle fait très Sioux. Dans ce village, il y a un officier de police qui lui est beaucoup plus soupçonneux. « Mais qu'est ce qu'il nous raconte ? »
PC
Mais le photographe aussi à cette époque là a un certain statut parce que c'est un personnage dans la cité.
DD
C'est un personnage parce qu'il photographie les grands événements, les mariages, le départ pour le régiment du fils de la famille. Il immortalise les choses, donc il a quelque part une sorte de pouvoir sur le temps et il arrive à intégrer parfaitement sa petite Emiliy. Emily n'a rien. Elle n'a même pas de nom de famille donc il se dit que le seul moyen de lui donner une surface, une authenticité juridique, c'est de l'épouser. Lui qui était son père adoptif, il va devenir son époux.
PC
Vous êtes très attaché à ces deux personnages
DD
C'est vrai, Emily, j'en suis un peu amoureux, elle est top adorable, elle est trop mignonne. Moi qui suis un homme de l'écrit, ceux qui ont une culture totalement orale me fascine. Ils ont des histoires merveilleuse à raconter. Quant à Jayson, c'est l'homme que j'aurais aimé être. C'est vraiment un homme bien. Dans toutes les situations où je l'ai mis, je trouve qu'il se comporte très bien.
PC
Merci beaucoup Didier Decoin. « Une Anglaise à bicyclette », c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions Stock.
Didier Decoin, nous sommes ensemble chez vous en Normandie, dans cette belle région, à l'occasion de la sortie chez stock de votre nouveau roman « Une Anglaise à bicyclette ». Alors nous sommes à la fin du 19e siècle, en 1890 avec Jayson, un photographe anglais qui est parti aux Etats-unis pour prendre des photos, dans une région où vivent les Sioux.
DD
Il va faire des photos de visages de femmes qui sont, vous savez, extrêmement burinés où il n'y a que des vallées, des vallées profondes, des canyons, des gorges... Il veut photographier ça. Ce qui le fascine, c'est l'approche de la mort dans la beauté de ces visages. Il est parti dans ce but là. Il a emporté, ce qu'on avait à l'époque pour faire des photos, c'est-à-dire des chambres noires, des pieds qui pesaient trois tonnes, des mallettes avec des plaques photographique dedans et il débarque dans le Dakota du Sud près d'une réserve qui s'appelle Pine Ridge alors qu'on est à l'approche de Noël et qu'il y a un blizzard terrible qui souffle sur la région.
PC
Et il se retrouve en plein combat.
DD
Il se retrouve témoin d'un horrible massacre, c'est-à-dire que les soldats américains, les tuniques bleues, exterminent à la mitrailleuse lourdes des Sioux Iakota totalement désarmés, totalement innocents, des femmes, des enfants, des vieillards, des gens qui se rendaient pacifiquement dans une réserve.
PC
Et Jason le photographe, va se retrouver avec une enfant sur les bras. Une enfant qui est toute jeune.
DD
Elle a deux-trois ans. C'est une petite survivante. Elle a été attrapée, il y a une indienne qui courait dans la neige et elle a vu ce bébé qui vagissait part terre. Elle l'attrape par une jambe et elle continue de courir et elle arrive dans une église où les survivants Sioux se rassemble. Il y a un médecin, un prêtre. Elle pose cette petite fille qui n'est pas blessée. Et lui Jayson Flannery, il doit retourner en Angleterre donc on lui dit « vous allez passer par New-York. A New-York il y a plein d'orphelinats, est-ce que vous ne voudriez pas mettre cette petite fille dans un orphelinat ? Qu'est ce que vous voulez qu'on en fasse ? Ici elle a perdu sa mère, son père, il n'y a plus personne». Donc il va avec elle traverser la moitié des Etats-Unis avec ce bébé de trois ans et il arrive à New-York, il trouve un orphelinat et il la donne à l'orphelinat. Ce sont des religieuse et elles la prennent. Lui il retourne sur son paquebot pour rejoindre l'Angleterre. Et puis le paquebot il est pris par les glaces à New-York à cause de ce froid et il commence à réfléchir et il se dit « qu'est ce que j'ai fait de laisser cette petite fille là-bas ? Pauvre bébé, qu'est ce qui va lui arriver ? C'est moche ce que j'ai fait. »
PC
Et puis là il a son propre passé qui refait surface.
DD
Bien entendu. Il est récemment veuf. Il retourne à l'orphelinat, mais on ne veut pas la lui rendre. Et donc il va au sens propre du mot kidnapper l'enfant qu'il avait laissé en garde et l'emmener avec lui en Angleterre.
PC
Puis il va retourner dans son village, dans cette petite ville où il est installé photographe et l'enfant va être accepté. Et tellement bien acceptée qu'elle va devenir l'épouse de ce photographe.
DD
Lui, il dit aux habitants du village que c'est une petite Irlandaise. Ses parents on fuit l'Irlande à cause de la crise de la pomme de terre. Ses parents ont émigrés aux Etats-Unis et qu'il la rencontré dans une rue à New-York. Que ses parent n'avaient pas de quoi la faire vivre et qu'il pouvait donc s'en charger. Alors je l'ai prise. Je trouve que les habitants sont vraiment de bonne volonté parce que Emily c'est tout de même une Sioux...
PC
Elle ne ressemble pas du tout à une Irlandaise
DD
Pas du tout. Les taches de rousseur irlandaise, elle n'en a pas, elle a les cheveux noir. Elle ravissante, mais elle fait très Sioux. Dans ce village, il y a un officier de police qui lui est beaucoup plus soupçonneux. « Mais qu'est ce qu'il nous raconte ? »
PC
Mais le photographe aussi à cette époque là a un certain statut parce que c'est un personnage dans la cité.
DD
C'est un personnage parce qu'il photographie les grands événements, les mariages, le départ pour le régiment du fils de la famille. Il immortalise les choses, donc il a quelque part une sorte de pouvoir sur le temps et il arrive à intégrer parfaitement sa petite Emiliy. Emily n'a rien. Elle n'a même pas de nom de famille donc il se dit que le seul moyen de lui donner une surface, une authenticité juridique, c'est de l'épouser. Lui qui était son père adoptif, il va devenir son époux.
PC
Vous êtes très attaché à ces deux personnages
DD
C'est vrai, Emily, j'en suis un peu amoureux, elle est top adorable, elle est trop mignonne. Moi qui suis un homme de l'écrit, ceux qui ont une culture totalement orale me fascine. Ils ont des histoires merveilleuse à raconter. Quant à Jayson, c'est l'homme que j'aurais aimé être. C'est vraiment un homme bien. Dans toutes les situations où je l'ai mis, je trouve qu'il se comporte très bien.
PC
Merci beaucoup Didier Decoin. « Une Anglaise à bicyclette », c'est votre nouveau roman et c'est aux éditions Stock.
Didier Decoin
Une anglaise à bicyclette
L'avis du libraire 1'32J'aime beaucoup ce livre qui est un hymne à la liberté, qui offre cette belle histoire d'amour entre cet homme qui a vieilli et cette jeune fille qu'il a élevé, mais en même temps ils vont passer des moments délicieux ensemble.
Il est fan de Jane Austen, fan d'Emily Brontë, fan de Dickens, donc dans ce livre là on retrouve toute cette écriture.
Il est scénariste donc il sait nous faire rêver et on imagine bien cette jeune fille sur son vélo, pédalant comme si elle était encore aux États-Unis, dans les plaines avec ses parents sur le cheval.
Didier Decoin est un auteur que j'aime énormément conseiller. C'est un auteur qui a une très belle écriture. C'est abordable pour tous. On peut facilement le conseiller à une personne âgée. Même à quelqu'un de plus jeune, un homme, une femme.
C'est vraiment un auteur à faire découvrir au plus grand nombre. J'ai jamais de retour négatif. Je dirais que pour un libraire, c'est un auteur parfait.
Pascale Perrot, de la librairie Chapitre à Lorient
J'aime beaucoup ce livre qui est un hymne à la liberté, qui offre cette belle histoire d'amour entre cet homme qui a vieilli et cette jeune fille qu'il a élevé, mais en même temps ils vont passer des moments délicieux ensemble.
Il est fan de Jane Austen, fan d'Emily Brontë, fan de Dickens, donc dans ce livre là on retrouve toute cette écriture.
Il est scénariste donc il sait nous faire rêver et on imagine bien cette jeune fille sur son vélo, pédalant comme si elle était encore aux États-Unis, dans les plaines avec ses parents sur le cheval.
Didier Decoin est un auteur que j'aime énormément conseiller. C'est un auteur qui a une très belle écriture. C'est abordable pour tous. On peut facilement le conseiller à une personne âgée. Même à quelqu'un de plus jeune, un homme, une femme.
C'est vraiment un auteur à faire découvrir au plus grand nombre. J'ai jamais de retour négatif. Je dirais que pour un libraire, c'est un auteur parfait.