Considéré comme le plus russe des écrivains français ou comme le plus français des écrivains russes. En tout cas, Vladimir Fédorovski a choisi la France où il s'est installé depuis plusieurs années maintenant. Il n'en oublie pas pour autant son pays d'origine. Né à Moscou en 1950, il fût diplomate avec Leonid Brejnev et puis on le retrouve dans les années 90 aux côtés de Mikhaïl Gorbatchev, il devient même l'un des leaders de la Perestroïka. Aujourd'hui, Vladimir Fédorovski se consacre à l'écriture avec...
Rediffusion des escales littéraires en partenariat avec le Crédit Mutuel Océan de Vladimir Fédorovski - Présentation - Suite
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Bonjour Vladimir Fédorovski. Merci de nous recevoir pour Web TV Culture. Votre nouveau livre aux éditions du Rocher, c’est Le roman de l’âme slave. Avant de parler de votre parcours d’écrivain, parce que c’est comme cela que l’on vous connait aujourd’hui, quelle aventure que votre vie ! Vous êtes né à Moscou d’un père ukrainien qui était un héros de la Seconde guerre mondiale. Quels sont vos souvenirs d’enfance, là-bas en URSS, à l’époque ?
Vladimir Fédorovski (Le...
Rediffusion des escales littéraires en partenariat avec le Crédit Mutuel Océan de Vladimir Fédorovski - Portrait - Suite
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Vladimir Fédorovski, nous sommes ensemble sur Web TV Culture pour parler du Roman de l’âme slave.
Rappelons que vous êtes directeur de cette collection, c’est aux éditions du Rocher. Et alors là, une galerie de personnages : Diaghilev, Cocteau, Lénine aussi qui apparaît. De grands personnages qui ont fait l’histoire de ce début de XXème siècle. Qu’est ce qui vous a donné envie de nous entraîner dans cette « âme slave » ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme...
Rediffusion des escales littéraires en partenariat avec le Crédit Mutuel Océan de Vladimir Fédorovski - Le livre - Suite
Frédéric Airy
Librairie Lavocat
101, avenue Mozart
75016 Paris
Tél : 01-42-88-11-06
J’ai bien aimé le pari que faisait Vladimir Fédorovski de mettre en parallèle Lénine et Diaghilev, sur deux plans totalement différents, un plan politique et un plan culturel, les Ballets russes et le Kremlin. C’était assez ambitieux dès le départ, assez saugrenu à mon sens. Le résultat est une balade dans la Russie de la fin du XIXème siècle d’abord puis en URSS, avec des allers-retours entre Paris, New-York, Londres....
Rediffusion des escales littéraires en partenariat avec le Crédit Mutuel Océan de Vladimir Fédorovski - L'avis du libraire - Suite
Vladimir Fédorovski
Le Roman de l'âme slave
Présentation 1'18Vladimir Fédorovski
Le Roman de l'âme slave
Portrait 4'51Bonjour Vladimir Fédorovski. Merci de nous recevoir pour Web TV Culture. Votre nouveau livre aux éditions du Rocher, c’est Le roman de l’âme slave. Avant de parler de votre parcours d’écrivain, parce que c’est comme cela que l’on vous connait aujourd’hui, quelle aventure que votre vie ! Vous êtes né à Moscou d’un père ukrainien qui était un héros de la Seconde guerre mondiale. Quels sont vos souvenirs d’enfance, là-bas en URSS, à l’époque ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
J’ai eu trois vies ! J’ai eu une longue vie là-bas, j’étais diplomate. La deuxième vie, c’était une vie politique, très courte mais décisive pour la chute du communisme et puis après, la vie d’écrivain. Pour être franc, je voulais écrire même en France.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Il parait que vous vouliez écrire aux Deux Magots ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
J’ai écrit aux Deux Magots!
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Votre parcours de diplomate est lié aussi à vos études puisque vous avez appris l’anglais, le français et puis l’arabe.
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
A l’époque, on ne pouvait pas voyager avec le rideau de fer. J’ai choisi une filière complètement oubliée, c’était la filière de l’Orient, l’arabe. Et après, j’ai été envoyé en Mauritanie. C’est le premier coup de chance parce que trois routes goudronnées… C’était la liberté totale, c’était « ma » liberté la Mauritanie. Le deuxième coup de chance, c’est lié au fait que je parlais bien l’arabe et surtout je parlais d’une manière très audible. Il y avait un dirigeant du Kremlin de l’époque qui était sourd et lui, il me captait. Et là, je suis devenu l’interprète de la langue arabe. Là, j’ai connu Boumédiène, Kadhafi, Arafat, etc… Et là, quand ce dirigeant était malade, il s’appelait Brejnev, j’ai demandé qu’on m’envoie à Paris… pour écrire aux 2 Magots !
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Et vous devenez attaché culturel.
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Et je deviens attaché culturel. Je suis devenu un grand ami de celui qui est à l’origine de ce que vous appelez la pérestroïka ou glasnost. J’étais vraiment dans le complot. Et quand ils ont pris le pouvoir, ils m’ont renvoyé à Paris et là, je suis devenu à la mode, j’ai été reçu dans toutes les télévisions, etc…
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Quel regard portez-vous sur votre pays aujourd’hui, sur cette Russie du XXIème siècle ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Moi, je suis assez confiant paradoxalement ; je vais vous dire pourquoi. Parce que les russes bossent beaucoup. Et je pense que, franchement, les russes seront à l’avenir une composante de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, d’autant plus que je suis persuadé, à titre personnel, que l’Europe culturelle, de l’Atlantique à l’Oural, existe depuis longtemps. Moi, je suis la preuve de cela, mais au-delà, vous comprenez, Tchekhov, Tolstoï sont vos écrivains comme Camus, c’est l’écrivain qu’a lu le chauffeur de taxi, disons un chauffeur de taxi sur cinq, en Russie.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Vous êtes installé en France, vous avez même la nationalité française. Est-ce que parfois il y a une certaine nostalgie ? Est-ce que vous vous dites : « j’aimerais bien retourner m’installer en Russie » ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Pas du tout, je ne suis pas du tout nostalgique. Et puis il faut comprendre que les russes considèrent Paris comme une grande capitale de leur culture, ce qui est la vérité. Il y a une place traditionnelle pour les russes de Paris, Tourguénïev, Nabokov… tous les grands, vous comprenez ! Les russes ont aussi la qualité d’écrire toutes les langues. Ils ont beaucoup de défauts mais ils ont cette formidable capacité d’intégration.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Justement, ces influences littéraires, quelles sont-elles, littérature russe, littérature française ou peut-être d’autres qui vous ont accompagné ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Franchement, ce sont les littératures russe et française la source de ce que j’écris et c’est la grande littérature qui m’inspire. Moi, je vous reproche beaucoup l’écrivain que je place le plus haut, et que vous ne savez pas assez apprécier. c’est Maupassant, extraordinaire styliste.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Aujourd’hui, beaucoup d’ouvrages biographiques, historiques… Il y a eu les romans aussi. On se souvient des Deux sœurs. Est-ce que vous auriez envie aujourd’hui d’écrire à nouveau un roman ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Vous savez, je vais vous dire. Avec ce que j’ai inventé, cette collection « Le roman des lieux et des destins magiques », on a fait presque cent livres, c’est une chose très particulière. On joue l’ambiguïté. Les gens veulent la vraie histoire et en même temps, ils veulent l’écriture romanesque ; c’est ça l’ambiguïté. Et je pense que cette ambiguïté, c’est la force de cette collection qui permet vraiment de s’instruire d’une manière légère et permet à l’auteur de s’éclater, comme je l’ai fait avec Le roman de l’âme slave.
Bonjour Vladimir Fédorovski. Merci de nous recevoir pour Web TV Culture. Votre nouveau livre aux éditions du Rocher, c’est Le roman de l’âme slave. Avant de parler de votre parcours d’écrivain, parce que c’est comme cela que l’on vous connait aujourd’hui, quelle aventure que votre vie ! Vous êtes né à Moscou d’un père ukrainien qui était un héros de la Seconde guerre mondiale. Quels sont vos souvenirs d’enfance, là-bas en URSS, à l’époque ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
J’ai eu trois vies ! J’ai eu une longue vie là-bas, j’étais diplomate. La deuxième vie, c’était une vie politique, très courte mais décisive pour la chute du communisme et puis après, la vie d’écrivain. Pour être franc, je voulais écrire même en France.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Il parait que vous vouliez écrire aux Deux Magots ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
J’ai écrit aux Deux Magots!
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Votre parcours de diplomate est lié aussi à vos études puisque vous avez appris l’anglais, le français et puis l’arabe.
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
A l’époque, on ne pouvait pas voyager avec le rideau de fer. J’ai choisi une filière complètement oubliée, c’était la filière de l’Orient, l’arabe. Et après, j’ai été envoyé en Mauritanie. C’est le premier coup de chance parce que trois routes goudronnées… C’était la liberté totale, c’était « ma » liberté la Mauritanie. Le deuxième coup de chance, c’est lié au fait que je parlais bien l’arabe et surtout je parlais d’une manière très audible. Il y avait un dirigeant du Kremlin de l’époque qui était sourd et lui, il me captait. Et là, je suis devenu l’interprète de la langue arabe. Là, j’ai connu Boumédiène, Kadhafi, Arafat, etc… Et là, quand ce dirigeant était malade, il s’appelait Brejnev, j’ai demandé qu’on m’envoie à Paris… pour écrire aux 2 Magots !
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Et vous devenez attaché culturel.
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Et je deviens attaché culturel. Je suis devenu un grand ami de celui qui est à l’origine de ce que vous appelez la pérestroïka ou glasnost. J’étais vraiment dans le complot. Et quand ils ont pris le pouvoir, ils m’ont renvoyé à Paris et là, je suis devenu à la mode, j’ai été reçu dans toutes les télévisions, etc…
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Quel regard portez-vous sur votre pays aujourd’hui, sur cette Russie du XXIème siècle ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Moi, je suis assez confiant paradoxalement ; je vais vous dire pourquoi. Parce que les russes bossent beaucoup. Et je pense que, franchement, les russes seront à l’avenir une composante de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, d’autant plus que je suis persuadé, à titre personnel, que l’Europe culturelle, de l’Atlantique à l’Oural, existe depuis longtemps. Moi, je suis la preuve de cela, mais au-delà, vous comprenez, Tchekhov, Tolstoï sont vos écrivains comme Camus, c’est l’écrivain qu’a lu le chauffeur de taxi, disons un chauffeur de taxi sur cinq, en Russie.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Vous êtes installé en France, vous avez même la nationalité française. Est-ce que parfois il y a une certaine nostalgie ? Est-ce que vous vous dites : « j’aimerais bien retourner m’installer en Russie » ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Pas du tout, je ne suis pas du tout nostalgique. Et puis il faut comprendre que les russes considèrent Paris comme une grande capitale de leur culture, ce qui est la vérité. Il y a une place traditionnelle pour les russes de Paris, Tourguénïev, Nabokov… tous les grands, vous comprenez ! Les russes ont aussi la qualité d’écrire toutes les langues. Ils ont beaucoup de défauts mais ils ont cette formidable capacité d’intégration.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Justement, ces influences littéraires, quelles sont-elles, littérature russe, littérature française ou peut-être d’autres qui vous ont accompagné ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Franchement, ce sont les littératures russe et française la source de ce que j’écris et c’est la grande littérature qui m’inspire. Moi, je vous reproche beaucoup l’écrivain que je place le plus haut, et que vous ne savez pas assez apprécier. c’est Maupassant, extraordinaire styliste.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Aujourd’hui, beaucoup d’ouvrages biographiques, historiques… Il y a eu les romans aussi. On se souvient des Deux sœurs. Est-ce que vous auriez envie aujourd’hui d’écrire à nouveau un roman ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Vous savez, je vais vous dire. Avec ce que j’ai inventé, cette collection « Le roman des lieux et des destins magiques », on a fait presque cent livres, c’est une chose très particulière. On joue l’ambiguïté. Les gens veulent la vraie histoire et en même temps, ils veulent l’écriture romanesque ; c’est ça l’ambiguïté. Et je pense que cette ambiguïté, c’est la force de cette collection qui permet vraiment de s’instruire d’une manière légère et permet à l’auteur de s’éclater, comme je l’ai fait avec Le roman de l’âme slave.
Vladimir Fédorovski
Le Roman de l'âme slave
Le livre 3'59Vladimir Fédorovski, nous sommes ensemble sur Web TV Culture pour parler du Roman de l’âme slave.
Rappelons que vous êtes directeur de cette collection, c’est aux éditions du Rocher. Et alors là, une galerie de personnages : Diaghilev, Cocteau, Lénine aussi qui apparaît. De grands personnages qui ont fait l’histoire de ce début de XXème siècle. Qu’est ce qui vous a donné envie de nous entraîner dans cette « âme slave » ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Au début du XXème siècle, c’est l’éblouissement de la culture en Russie ; le développement économique est assez étonnant en Russie, plus qu’au Etats-Unis, et après, il y a une sorte de suicide. Cela m’a hanté toute ma vie. Cela me hante encore aujourd’hui. L’éblouissement, c’est Tchekhov, tous ces artistes, Stravinski, Nijinski, j’en passe et des meilleurs ! Et je prends l’antithèse, ce sont les gens qui sont à l’origine de cela. C’était de grands intellectuels, qui habitaient aussi par hasard Paris, parce que Lénine et Trotski, c’était quoi ? Ce que vous appelez la « gauche caviar »…
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
C’est ce qui est intéressant dans le livre. Vous faites le parallèle et ces gens se retrouvent.
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Oui, ils sont à Paris, mais ils ne se côtoient pas. Qu’est ce qui prime ? Comment ça se développe ? Et ça, c’est mon destin ! Tout cela me donne la filière traditionnelle : amour, mystère et évasion. Un livre qui fait rêver, comme je l’ai fait avec Saint Pétersbourg, etc… Mais au-delà de cela, les clins d’œil de l’Histoire, ce qui nous ramène plus au Roman du Kremlin, comme référence, les deux.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Ce livre, c’est un peu la fracture entre l’avant et l’après Révolution et les désordres culturels que cela a provoqué ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
J’essaie de raconter la vraie histoire, la tragédie de ce pays, et la richesse extraordinaire qui est bien là. Mais j’essaie de faire cela de manière très accessible, à partir de belles histoires d’amour, par exemple Olga et Picasso, Gala et Dali, Nadia et Léger ou Lydia et Matisse. Tout cela, ce sont des choses inoubliables. Cela nous donne encore une fois une apparente facilité de lecture mais au-delà, je voudrais bien que les gens qui vous regardent pensent aussi que derrière cette apparente facilité des livres qui font rêver, il y a le vrai clin d’œil qu’il faut déchiffrer : penser à aujourd’hui et à demain, en faisant référence à Inès Armand, l’égérie de Lénine ou encore à Diaghilev.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Peut-on dire qu’il y a dans ce livre une douce nostalgie ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Soyons très clairs. Paris était le centre du monde, il n’est pas le centre du monde aujourd’hui. Et, c’était avec la participation de gens venus du monde entier, y compris et parfois en premier lieu, ces russes qui étaient pendant ces jours inoubliables, les chauffeurs de taxi, et la nuit, ils devenaient les poètes, les artistes, et nous ont laissé des œuvres inoubliables.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Pour conclure, quel serait le mot que vous donneriez pour donner une définition de l’âme slave ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
J’ai mis en exergue un petit clin d’œil à Raspoutine. Il a dit : « Pour se rapprocher de Dieu, il faut beaucoup pêcher », contradiction ! Les russes pêchent puis expient, pêchent de nouveau en poursuivant la vérité de la vie.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Merci beaucoup Vladimir Fédorovski. Le roman de l’âme slave, c’est donc votre nouvel ouvrage et c’est aux éditions du Rocher.
Vladimir Fédorovski, nous sommes ensemble sur Web TV Culture pour parler du Roman de l’âme slave.
Rappelons que vous êtes directeur de cette collection, c’est aux éditions du Rocher. Et alors là, une galerie de personnages : Diaghilev, Cocteau, Lénine aussi qui apparaît. De grands personnages qui ont fait l’histoire de ce début de XXème siècle. Qu’est ce qui vous a donné envie de nous entraîner dans cette « âme slave » ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Au début du XXème siècle, c’est l’éblouissement de la culture en Russie ; le développement économique est assez étonnant en Russie, plus qu’au Etats-Unis, et après, il y a une sorte de suicide. Cela m’a hanté toute ma vie. Cela me hante encore aujourd’hui. L’éblouissement, c’est Tchekhov, tous ces artistes, Stravinski, Nijinski, j’en passe et des meilleurs ! Et je prends l’antithèse, ce sont les gens qui sont à l’origine de cela. C’était de grands intellectuels, qui habitaient aussi par hasard Paris, parce que Lénine et Trotski, c’était quoi ? Ce que vous appelez la « gauche caviar »…
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
C’est ce qui est intéressant dans le livre. Vous faites le parallèle et ces gens se retrouvent.
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Oui, ils sont à Paris, mais ils ne se côtoient pas. Qu’est ce qui prime ? Comment ça se développe ? Et ça, c’est mon destin ! Tout cela me donne la filière traditionnelle : amour, mystère et évasion. Un livre qui fait rêver, comme je l’ai fait avec Saint Pétersbourg, etc… Mais au-delà de cela, les clins d’œil de l’Histoire, ce qui nous ramène plus au Roman du Kremlin, comme référence, les deux.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Ce livre, c’est un peu la fracture entre l’avant et l’après Révolution et les désordres culturels que cela a provoqué ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
J’essaie de raconter la vraie histoire, la tragédie de ce pays, et la richesse extraordinaire qui est bien là. Mais j’essaie de faire cela de manière très accessible, à partir de belles histoires d’amour, par exemple Olga et Picasso, Gala et Dali, Nadia et Léger ou Lydia et Matisse. Tout cela, ce sont des choses inoubliables. Cela nous donne encore une fois une apparente facilité de lecture mais au-delà, je voudrais bien que les gens qui vous regardent pensent aussi que derrière cette apparente facilité des livres qui font rêver, il y a le vrai clin d’œil qu’il faut déchiffrer : penser à aujourd’hui et à demain, en faisant référence à Inès Armand, l’égérie de Lénine ou encore à Diaghilev.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Peut-on dire qu’il y a dans ce livre une douce nostalgie ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
Soyons très clairs. Paris était le centre du monde, il n’est pas le centre du monde aujourd’hui. Et, c’était avec la participation de gens venus du monde entier, y compris et parfois en premier lieu, ces russes qui étaient pendant ces jours inoubliables, les chauffeurs de taxi, et la nuit, ils devenaient les poètes, les artistes, et nous ont laissé des œuvres inoubliables.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Pour conclure, quel serait le mot que vous donneriez pour donner une définition de l’âme slave ?
Vladimir Fédorovski (Le roman de l’âme slave)
J’ai mis en exergue un petit clin d’œil à Raspoutine. Il a dit : « Pour se rapprocher de Dieu, il faut beaucoup pêcher », contradiction ! Les russes pêchent puis expient, pêchent de nouveau en poursuivant la vérité de la vie.
Philippe Chauveau (WebTVCulture)
Merci beaucoup Vladimir Fédorovski. Le roman de l’âme slave, c’est donc votre nouvel ouvrage et c’est aux éditions du Rocher.
Vladimir Fédorovski
Le Roman de l'âme slave
L'avis du libraire 1'20Librairie Lavocat
101, avenue Mozart
75016 Paris
Tél : 01-42-88-11-06
J’ai bien aimé le pari que faisait Vladimir Fédorovski de mettre en parallèle Lénine et Diaghilev, sur deux plans totalement différents, un plan politique et un plan culturel, les Ballets russes et le Kremlin. C’était assez ambitieux dès le départ, assez saugrenu à mon sens. Le résultat est une balade dans la Russie de la fin du XIXème siècle d’abord puis en URSS, avec des allers-retours entre Paris, New-York, Londres. Cette espèce de pot-pourri d’auteurs, de danseurs, d’écrivains importants, d’hommes politiques donne l’idée de ce que peut être « l’âme slave ».
Vladimir Fédorovski est à la fois très slave, très russe et très parisien. Cette double nationalité, on la ressent. Il était essentiel pour lui de donner sa propre carte d’identité. Et ce livre serait un peu sa carte d’identité dans cette double nationalité.
Librairie Lavocat
101, avenue Mozart
75016 Paris
Tél : 01-42-88-11-06
J’ai bien aimé le pari que faisait Vladimir Fédorovski de mettre en parallèle Lénine et Diaghilev, sur deux plans totalement différents, un plan politique et un plan culturel, les Ballets russes et le Kremlin. C’était assez ambitieux dès le départ, assez saugrenu à mon sens. Le résultat est une balade dans la Russie de la fin du XIXème siècle d’abord puis en URSS, avec des allers-retours entre Paris, New-York, Londres. Cette espèce de pot-pourri d’auteurs, de danseurs, d’écrivains importants, d’hommes politiques donne l’idée de ce que peut être « l’âme slave ».
Vladimir Fédorovski est à la fois très slave, très russe et très parisien. Cette double nationalité, on la ressent. Il était essentiel pour lui de donner sa propre carte d’identité. Et ce livre serait un peu sa carte d’identité dans cette double nationalité.