Jean-Pierre Guéno

Jean-Pierre Guéno

Paroles de soldats

Hommage à Jean Zay 3'20

Il y aura peu de grands témoins dans cet ouvrage, mais il y en aura quelques uns comme Jean Zay ou Antoine de Saint-Exupéry qui d'une certaine façon sont l'un et l'autre morts en soldats.
Jean Zay, qui vient d'être panthéonisé, passe toute l'occupation en prison, la prison de Riom. Il ne s'échappe pas contrairement à Mendes France parcequ'il sait qu'on tient sa femme et ses deux petites filles en otages.
Et la veille de son assasinat, il écrit une ultime lettre d'amour à sa femme, qui est admirable, et tout est fait dans cette lettre pour ne pas affoler son épouse et on ne sait jamais quand on lit la lettre si il lui donne rendez vous dans 6 mois ou dans l'éternité.
Il a été assassiné le lendemain par des miliciens sur ordre sous l'ordre de Vichy, qui l'ont mitraillé par derrière qui ont jeté son corps dans un ravin, qui ont grenadé son corps.
Pendant 2 ans, on n'a pas su où était Jean Zay. Puis on a retrouvé son corps, c'est un chasseur qui passé par là 2 ans plus tard et il a été identifié grâce à ses plombages dentaires.
Voilà, la doute dernière lettre écrite par Jean Zay à son épouse, le 17 juin 1944, le jour ou la veille de son assasinat sur ordre de Vichy : « Mon cher petit amour bien aimé,
voici la dernière étape, celle qui sera brève et au bout de laquelle nous nous retrouverons unis et tranquilles dans notre bonheur, avec nos filles. Elle était inévitable; il faut la supporter avec courage et confiance, avec une certitude entière et une patience inébranlable.
Ainsi je ferai, même loin de toi, même sans nouvelles. Chacun de nous restera plus près que jamais de la pensée de l'autre et lui inspirera à distance toute sa force. Je te confie mes filles et sais comment tu les garderas, je te confie papa,
dis lui surtout de n'avoir aucune inquiétude d'aucune sorte ; tu le rassureras pleinement, ainsi que Jacqueline. Je pars de bonne humeur et de force. Je n'ai jamais été si sûr de mon destin et de ma route. J'ai le cœur et la conscience tranquilles. Je n'ai aucune peur.
J'attendrai comme je le dois, dans la paix de ma pensée, l'heure de vous retrouver tous. Je t'écrirai dès que je le pourrais, mais pour sans raison peut-être resteras tu longtemps sans nouvelles.
Tu pourras au bout de quelques semaines si tu le juges à propos en demander par l'ambassade, consulte au besoin des amis. Mais quoi qu'il arrive, pas d'angoisses, pas d'inquiétudes.
Chaque heure nous rapprochera du bonheur retrouvé. Embrasse papa, Jacqueline pour moi de tout mon coeur et dit leur : confiance. Sers dans tes bras mes petites filles bien aimées. Je t'aime mon amour, de toute mon âme.
J'emporte le réconfort de notre entretien de dimanche. Je suis fier de toi. Je te dois déjà treize années de profond bonheur. D'autres nous sont dues. Je t'aime et je t'étreins sur mon coeur. A bientôt ! Jean »


Gueno Mémoire lecture

Jean-Pierre Guéno :
Il y aura peu de grands témoins dans cet ouvrage, mais il y en aura quelques uns comme Jean Zay ou Antoine de Saint-Exupéry qui d'une certaine façon sont l'un et l'autre morts en soldats. Jean Zay, qui vient d'être panthéonisé, passe toute l'occupation en prison, la prison de Riom. Il ne s'échappe pas contrairement à Mendes France parcequ'il sait qu'on tient sa femme et ses deux petites filles en otages. Et la veille de son assasinat, il écrit une ultime lettre d'amour à sa femme, qui est admirable, et tout est fait dans cette lettre pour ne pas affoler son épouse et on ne sait jamais quand on lit la lettre si il lui donne rendez vous dans 6 mois ou dans l'éternité.
Il a été assassiné le lendemain par des miliciens sur ordre sous l'ordre de Vichy, qui l'ont mitraillé par derrière qui ont jeté son corps dans un ravin, qui ont grenadé son corps. Pendant 2 ans, on n'a pas su où était Jean Zay. Puis on a retrouvé son corps, c'est un chasseur qui passé par là 2 ans plus tard et il a été identifié grâce à ses plombages dentaires. Voilà, la doute dernière lettre écrite par Jean Zay à son épouse, le 17 juin 1944, le jour ou la veille de son assasinat sur ordre de Vichy :

« Mon cher petit amour bien aimé, voici la dernière étape, celle qui sera brève et au bout de laquelle nous nous retrouverons unis et tranquilles dans notre bonheur, avec nos filles. Elle était inévitable ; il faut la supporter avec courage et confiance, avec une certitude entière et une patience inébranlable. Ainsi je ferai, même loin de toi, même sans nouvelles. Chacun de nous restera plus près que jamais de la pensée de l'autre et lui inspirera à distance toute sa force. Je te confie mes filles et sais comment tu les garderas, je te confie papa, dis lui surtout de n'avoir aucune inquiétude d'aucune sorte ; tu le rassureras pleinement, ainsi que Jacqueline. Je pars de bonne humeur et de force. Je n'ai jamais été si sûr de mon destin et de ma route. J'ai le cœur et la conscience tranquilles. Je n'ai aucune peur. J'attendrai comme je le dois, dans la paix de ma pensée, l'heure de vous retrouver tous. Je t'écrirai dès que je le pourrais, mais pour sans raison peut-être resteras tu longtemps sans nouvelles. Tu pourras au bout de quelques semaines si tu le juges à propos en demander par l'ambassade, consulte au besoin des amis. Mais quoi qu'il arrive, pas d'angoisses, pas d'inquiétudes. Chaque heure nous rapprochera du bonheur retrouvé. Embrasse papa, Jacqueline pour moi de tout mon coeur et dit leur : confiance. Sers dans tes bras mes petites filles bien aimées. Je t'aime mon amour, de toute mon âme. J'emporte le réconfort de notre entretien de dimanche. Je suis fier de toi. Je te dois déjà treize années de profond bonheur. D'autres nous sont dues. Je t'aime et je t'étreins sur mon coeur. A bientôt ! Jean »


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    Philippe : Vous êtes, ou vous avez été militaire ? Vous avez ou vous avez eu dans votre entourage des proches qui ont été amenés à endosser l'uniforme ? Sans doute avez-vous dans votre grenier ou dans vos tiroirs des courriers, des carnets, des éléments qui racontent une histoire personnelle. Envoyez-les à l'adresse suivante : « Paroles de nos soldats / BP 40115 Paris 75008  » Vous pouvez également envoyer un mail à « parolesdenossoldats@laposte.net » Une belle façon de rendre hommage à ceux qui nous protègent, et...Paroles de soldats de Jean-Pierre Guéno - Participez au projet - Suite